Vidéothèque

Emmanuel Carrère : « Je suis plus sensible aux films qui me donnent l’impression de se référer à la vie ou à l’expérience de vie qu’à ceux qui se réfèrent au cinéma »

Emmanuel Carrère : « Je suis plus sensible aux films qui me donnent l’impression de se référer à la vie ou à l’expérience de vie qu’à ceux qui se réfèrent au cinéma »

Scénariste, réalisateur, écrivain, et spectateur lambda selon ses dires, Emmanuel Carrère est rarement en contact avec la forme courte. Cette année, il était pourtant membre du Jury de la Cinéfondation et des courts métrages en compétition officielle, pendant la période du festival de Cannes. Nous l’avions rencontré, le jour de la proclamation du palmarès de la Cinéfondation, la section réservée aux films d’écoles, la veille de la projection des courts métrages officiels. Entretien autour de l’impression de vie, de l’effet de surprise et des a priori autour des courts.

Fyzal Boulifa : « Ce qui m’épate avec les non professionels, c’est de ne pas savoir ce qu’ils sont en mesure de faire et de donner, et de me laisser surprendre par leur potentiel »

Fyzal Boulifa : « Ce qui m’épate avec les non professionels, c’est de ne pas savoir ce qu’ils sont en mesure de faire et de donner, et de me laisser surprendre par leur potentiel »

Lauréat du Prix illy du court métrage (pour « The Curse ») à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, Fyzal Boulifa, cinéaste britannique d’origine marocaine, marche aux tranches de vie, à l’instinct, et à l’auto-apprentissage. Rencontre.

Le Crépuscule des vieux

Le Crépuscule des vieux

Cette année, davantage que les autres, la sélection du Brussels Short Film Festival révélait la noirceur de l’âme. Des films venus des quatre coins du monde qui déclinaient la même souffrance, la même peur d’exister et la même peur de mourir. Parmi ceux-ci Darwaazon wala Ghar (La Maison aux portes) de Nishant et Rohit Sharma et Tuba Atlantic d’Hallvar Witzø ont retenu l’attention grâce à leur façon poétique et originale de traduire le déclin de l’Homme.

Michaela Pavlátová : « Parfois, j’ai l’impression que mes films n’ont rien en commun, à part mon nom au générique »

Michaela Pavlátová : « Parfois, j’ai l’impression que mes films n’ont rien en commun, à part mon nom au générique »

Projeté il y a une dizaine de jours à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, « Tram » s’insère dans un projet collectif, Sexpériences, qui conjugue animation et érotisme au féminin. En entretien, Michaela Pavlátová, la réalisatrice, d’origine tchèque, convoque travail en solitaire, réalisme et exagération, et lien “diamanté” au court.

Oyez, oyez. Soirée Format Court, le 14 juin prochain

Oyez, oyez. Soirée Format Court, le 14 juin prochain

Enfin, l’info. Après la séance Short Screens hier soir, à Bruxelles, Format Court vous propose d’assister à son ultime soirée de courts métrages avant la rentrée de septembre. La p’tite formule demeure inchangée : nous vous invitons à découvrir cinq films courts, repérés en festival, toujours au Studio des Ursulines, et de rencontrer les équipes de films présentes, avant d’échanger autour d’un verre, à quelques pas de la salle. Cliquez sur les plumes de paon pour découvrir la programmation.

Tram de Michaela Pavlátová

Tram de Michaela Pavlátová

Cannes n’est pas le lieu dédié au genre animé, Annecy commençant peu de temps après le festival (début juin). Pourtant, plusieurs courts métrages faisant intervenir le mouvement animé ont fini dans la short list des sélectionneurs cannois. « Le Fleuve Rouge » de Stéphanie Lansaque et François Leroy s’est installé à la Semaine de la Critique, les limaces de « Slug invasion » de Morten Helgeland et Casper Wermuth se sont glissées jusqu’à la Cinéfondation, et « Tram » de Michaela Pavlátová a déboulé, tous freins lâchés, à la Quinzaine des Réalisateurs.

Jean-Gabriel Périot : « Le documentaire dit « normal » cherche à donner des réponses, je cherche à poser des questions »

Jean-Gabriel Périot : « Le documentaire dit « normal » cherche à donner des réponses, je cherche à poser des questions »

A l’occasion du focus que nous lui consacrons, nous avons rencontré Jean-Gabriel Périot pour en savoir plus sur lui et son cinéma. Au détour d’une interview fleuve, réalisée dans un petit café à Paris, l’intéressé nous parle de processus créatif, de cinéma d’archives et de questions de représentation.

Under Twilight de Jean-Gabriel Périot

Under Twilight de Jean-Gabriel Périot

Avec « Under Twilight » (« Sous le crépuscule » en français), Jean-Gabriel Périot réalise en 2006 un film expérimental explosif où éclate son immense talent de monteur et de manipulateur d’images. Utilisant des archives de vues embarquées à bord de bombardiers américains de la Seconde Guerre mondiale, Périot exécute un travail sur la forme saisissant pour livrer un spectacle visuel qui transfigure des scènes de destruction guerrière dans une émotion confuse de fascination à la limite du surréalisme.

Nijuman no borei (200000 fantômes) de Jean-Gabriel Périot

Nijuman no borei (200000 fantômes) de Jean-Gabriel Périot

Parce que Jean-Gabriel Périot sait très bien qu’entre l’horreur et la façon de la représenter, il existe un gouffre immense, cet humaniste convaincu a voulu témoigner à sa façon de la plus grande catastrophe nucléaire que le monde a connue et raviver ainsi les flammes d’un souvenir honteux. « Nijuman no borei » rappelle avec une originalité remarquable la nuit du 6 août 1945, celle qui a vu la destruction d’Hiroshima.

Undo de Jean–Gabriel Périot

Undo de Jean–Gabriel Périot

Réalisé en 2005 dans le cadre de la Collection Canal + « 10 minutes pour refaire le monde », « Undo » (qui signifie « défaire » en anglais) dresse une chronique de l’humanité dans une démarche de déconstruction historique originale. Film de montage reposant sur des images d’archives finement sélectionnées, « Undo » nous propose un voyage dans le temps subtile et acide dont la particularité est de nous le faire vivre à l’envers.

Eût-elle été criminelle… de Jean-Gabriel Périot

Eût-elle été criminelle… de Jean-Gabriel Périot

Primé à de nombreuses reprises et montré un peu partout dès sa sortie en 2006, « Eût-elle été criminelle » fait partie des films phares de Jean-Gabriel Périot. Un court métrage qui sillonne les frontières du documentaire et de l’animation expérimentale pour servir un propos militant et engagé. Dix minutes citoyennes qui invitent à réfléchir sur la notion d’expiation collective.

21.04.02 de Jean-Gabriel Périot

21.04.02 de Jean-Gabriel Périot

Encouragé ou plutôt enflammé par l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles françaises de 2002, Jean-Gabriel Périot s’est offert un joli cadeau d’anniversaire en réalisant un court métrage dynamique et dérangeant sur les excès de l’image dans les médias. Dix ans plus tard, le film rappelle à l’ordre la conscience politique et sociale avec une effrayante pertinence.

My Dad is 100 Years Old de Guy Maddin

My Dad is 100 Years Old de Guy Maddin

Isabella Rossellini était déjà l’incarnation sublime des rêves barrés de David Lynch dans « Blue Velvet » et « Sailor et Lula ». Elle a tout naturellement été accueillie chez Maddin comme une amie longuement attendue et fantasmée, comme une muse à sa hauteur. C’est en 2003 avec « The Saddest Music in the World » que Maddin franchit le pas et fait de Rossellini une patronne de brasserie amputée des deux jambes dont les prothèses sont remplies de bière. Leur collaboration n’a depuis jamais cessé…

Guy Maddin : « Les films perdus ont souvent eu une fin tragique, la plupart n’ont pas trouvé de lieu pour reposer en paix »

Guy Maddin : « Les films perdus ont souvent eu une fin tragique, la plupart n’ont pas trouvé de lieu pour reposer en paix »

À l’occasion de sa venue à Paris en juin dernier pour une masterclass organisée par ED Distribution à l’Espace St-Michel, nous avons posé quelques questions à Guy Maddin sur son travail et le rapport étroit qu’il entretient avec la forme courte. Il nous a répondu avec la ferveur et la franchise qui le caractérisent et en a profité pour nous livrer les clés du grand projet de « Spiritismes » qu’il a mené ces derniers jours au Centre Pompidou.

César & court

César & court

Vendredi soir, devant les César, vous étiez peut-être hésitants entre « The Artist », « Polisse » et « Intouchables ». Et pour le court, pronostics à la main, vous penchiez peut-être pour l’un ou l’autre nommé (« L’Accordeur », « La France qui se lève tôt », « J’aurais pu être une pute », « Je pourrais être votre grand-mère », « Un monde sans femmes »). On ne vous apprendra donc pas que les bides et que les décolletés se sont succédés, que Jean Dujardin s’est fait doubler par Omar Sy, que Maïween a pleuré comme une baleine, qu’Alice Taglioni a fait sa maligne en citant Nietzsche, que Michel Blanc s’est montré très classe face à Mathilde Seigner, et que « L’Accordeur » a glané le César, suite à de nouveaux jeux de mots bien limités sur le mot « court ».