Interviews

Rémi St-Michel, Eric K. Boulianne. L’amitié, la déconne & l’auto-production

Rémi St-Michel, Eric K. Boulianne. L’amitié, la déconne & l’auto-production

Rémi St-Michel est réalisateur. Eric K. Boulianne est scénariste, comédien à ses heures. Ils ont travaillé ensemble sur « Petit Frère », une pastille comique québecoise auto-produite, sélectionnée cette année à la Semaine de la Critique. Le film nous a plu pour sa liberté de ton, son énergie et ses bonnes idées visuelles et sonores. Rendez-vous pris avec ses auteurs.

Fabien Gaffez : « À la Semaine de la Critique, nous souhaitons proposer des écritures, des mises en scène, des univers très différents d’un film à l’autre »

Fabien Gaffez : « À la Semaine de la Critique, nous souhaitons proposer des écritures, des mises en scène, des univers très différents d’un film à l’autre »

Critique à Positif, Fabien Gaffez est le Directeur artistique du Festival international du film d’Amiens. Coordinateur du comité de sélection des courts métrages à la Semaine de la Critique, il a succédé à ce poste occupé pendant des années par Bernard Payen. Bref entretien autour de Cannes, de la place du court, des choix de la Semaine et de l’accompagnement des auteurs.

Arthur Harari : « Pour moi, le ridicule est un élément essentiel de la dramaturgie, la noblesse d’un personnage est décuplée si sa part de ridicule est intégrée et prise en compte »

Arthur Harari : « Pour moi, le ridicule est un élément essentiel de la dramaturgie, la noblesse d’un personnage est décuplée si sa part de ridicule est intégrée et prise en compte »

En avril dernier, Format Court décernait un prix au film « Peine perdue » d’Arthur Harari lors de la onzième édition du Festival de Brive. Ce conte d’été moite et solaire avait convaincu notre jury par son sens de la dramaturgie, son élégance d’écriture et pour l’intelligence de sa mise en scène. Nous sommes allés à la rencontre de ce jeune réalisateur talentueux qui a accepté de revenir pour nous sur la genèse de son film, sur ses méthodes de travail et sur ses futurs projets.

Chema García Ibarra : « Un jour, j’ai senti qu’il y avait beaucoup de possibilités à raconter des histoires avec une caméra »

Chema García Ibarra : « Un jour, j’ai senti qu’il y avait beaucoup de possibilités à raconter des histoires avec une caméra »

Découvert au festival de Brest, « Misterio » y a remporté notre Prix Format Court fin 2013. Le film mêle naturel et surnaturel, étouffement et soif de liberté, personnages hors normes et situations cocasses. Depuis dix ans, son auteur, Chema García Ibarra, intéressé par l’humour, la science-fiction et les acteurs non professionnels, fait des films sans beaucoup de moyens dans son coin, à Elche, une petite ville d’Alicante.

Jonathan Vinel, Caroline Poggi : « On se rejoint dans notre envie de ne pas faire des films réalistes, de construire à notre manière des univers fonctionnant comme des cocons qui isolent des éléments de la réalité »

Jonathan Vinel, Caroline Poggi : « On se rejoint dans notre envie de ne pas faire des films réalistes, de construire à notre manière des univers fonctionnant comme des cocons qui isolent des éléments de la réalité »

Jonathan Vinel est étudiant à la Fémis en département montage. Il a réalisé une poignée de courts-métrages expérimentaux qui lui ont valu d’être remarqué par Les Cahiers du Cinéma. Caroline Poggi, étudiante à Paris 8, a réalisé « Chiens », un premier court-métrage qui a fait le tour des festivals. Ensemble, ils ont tourné « Tant qu’il nous reste des fusils à pompes », évoquant l’envie de suicide d’un jeune homme Joshia, lauréat du très convoité Ours d’Or lors de la dernière Berlinale.

Sébastien Bailly : « L’intermédiaire 30 à 60 minutes est aujourd’hui le plus grand espace de liberté artistique pour les cinéastes »

Sébastien Bailly : « L’intermédiaire 30 à 60 minutes est aujourd’hui le plus grand espace de liberté artistique pour les cinéastes »

Sébastien Bailly a créé les Rencontres du Moyen Métrage de Brive en 2004 avec la réalisatrice Katell Quillévéré (« Un poison violent », « Suzanne »). Depuis dix ans, il assure la fonction de Délégué général du festival. En parallèle, il a réalisé des courts et moyens métrages remarqués, comme « Douce » en 2011 et plus récemment « Où je mets ma pudeur » qui connaît un beau parcours en festivals. Après cette onzième édition du festival de Brive (8-13 avril 2014), il cédera sa place à un nouveau délégué. Il revient avec nous sur ces dix années de travail, sur sa vision du moyen métrage et sur ses nouveaux projets.

Paul Wenninger : « Je ne suis pas comédien mais danseur. L’animation est pour moi ce qui se rapproche le plus de ma pratique artistique, la chorégraphie »

Paul Wenninger : « Je ne suis pas comédien mais danseur. L’animation est pour moi ce qui se rapproche le plus de ma pratique artistique, la chorégraphie »

C’est au festival Premiers Plans d’Angers que nous avons rencontré Paul Wenninger qui est venu présenter son premier film « Trespass », présenté dans la catégorie Plans Animés. Membre du collectif Kabinett ad Co., ce chorégraphe et musicien autrichien est un artiste à la recherche de nouvelles expériences visuelles et sensorielles que nous avons interviewé afin de mieux appréhender son travail autour du mouvement.

Arthur Môlard : « Ce qu’on voulait faire, c’était se réapproprier la pauvreté de nos moyens, en enlevant une part du décorum technologique de la science fiction et en faisant du corps humain le gadget lui-même. »

Arthur Môlard : « Ce qu’on voulait faire, c’était se réapproprier la pauvreté de nos moyens, en enlevant une part du décorum technologique de la science fiction et en faisant du corps humain le gadget lui-même. »

L’humain et la machine entretiennent des relations particulières dans « Jiminy », un court métrage de science-fiction avec notamment Denis Lavant. Le film réussit le tour de force de rendre crédible un univers de science-fiction avec les moyens actuels du court-métrage. Comment y parvient-il ? Quelles ont été ses sources d’inspiration ? Voici quelques réponses d’Arthur Môlard, son réalisateur.

Xavier Legrand : « Je suis contre le pathos mais pas contre l’émotion, au contraire. Ce n’est pas parce qu’on ressent une émotion forte que c’est pathétique »

Xavier Legrand : « Je suis contre le pathos mais pas contre l’émotion, au contraire. Ce n’est pas parce qu’on ressent une émotion forte que c’est pathétique »

Il a remporté le César du Meilleur Court Métrage vendredi passé après avoir fait un superbe parcours en festival, notamment à Clermont l’an passé (Grand Prix, Prix du Public et Prix Télérama). Le premier film de Xavier Legrand, « Avant que de tout perdre », évoque la violence conjugale, la peur et les non-dits, sous la forme d’un thriller extrêmement efficace. Comédien avant d’être réalisateur, Xavier Legrand revient sur son parcours, son intérêt pour la dramaturgie, la prise en charge de l’émotion et son écriture plus adaptée au cinéma qu’au théâtre.

Jean-Bernard Marlin : « Ce que j’ai essayé de faire dans cette fiction, c’est avoir sans cesse une exigence de vérité et d’authenticité, c’est-à-dire ne jamais mentir sur ce que j’ai ressenti ou vu dans des foyers, avec les jeunes en difficulté »

Jean-Bernard Marlin : « Ce que j’ai essayé de faire dans cette fiction, c’est avoir sans cesse une exigence de vérité et d’authenticité, c’est-à-dire ne jamais mentir sur ce que j’ai ressenti ou vu dans des foyers, avec les jeunes en difficulté »

À l’instar de sa jeune héroïne qui s’échappe d’un tribunal, le film de Jean-Bernard Marlin « La Fugue », lui, court après les récompenses. Il a d’abord décroché l’Ours d’or du court métrage à Berlin en 2013. Puis, il a remporté à Clermont-Ferrand le prix Télérama ainsi que le prix ADAMI pour son acteur principal Adel Bencherif. Ce film qui dévoile à un rythme effréné la relation d’équilibriste d’un éducateur avec une jeune délinquante, est aujourd’hui nominé pour le César du Meilleur court métrage 2014. Nous avons rencontré le réalisateur pour un entretien révélant quelques secrets de fabrication de ce film urgent qui s’accommode si bien de la forme courte.

Marie Monge : « Plus on avait des contraintes (ni CNC ni chaînes), plus le film était en danger, plus les gens se sont investis, plus on est allé à la guerre ensemble »

Marie Monge : « Plus on avait des contraintes (ni CNC ni chaînes), plus le film était en danger, plus les gens se sont investis, plus on est allé à la guerre ensemble »

Réunis dans un café parisien, Charif Ounnoughene, Karim Leklou, Marie Monge et Sébastien Haguenauer, respectivement comédiens, réalisatrice et producteur du film « Marseille la nuit », évoquent leur travail en commun, les joies et les difficultés liés au film qui les a conduit à la nomination aux César du Meilleur court métrage. Discussion à plein de voix, autour de l’énergie collective, des petits plaisirs, de l’amitié, du format moyen, des emmerdes et des rêves.

Vincent Mariette : « Pour « Les Lézards », j’étais parti sur un truc beckettien, donc absurde, sur deux types qui attendent un truc qui ne vient jamais »

Vincent Mariette : « Pour « Les Lézards », j’étais parti sur un truc beckettien, donc absurde, sur deux types qui attendent un truc qui ne vient jamais »

Après deux courts métrages déjà bien aboutis, « Le meilleur ami de l’homme » et « Double Mixte », Vincent Mariette est nommé aux César dans la catégorie « Meilleur Court Métrage » avec son troisième film, « Les Lézards ». Retour avec lui sur son parcours et ses projets.

Olivier Smolders : « L’image fascine et, à ce titre, il conviendrait de se méfier d’elle. Dans « fasciner » il y a presque « fascisme ». Cette étymologie fantaisiste raconte quelque chose »

Olivier Smolders : « L’image fascine et, à ce titre, il conviendrait de se méfier d’elle. Dans « fasciner » il y a presque « fascisme ». Cette étymologie fantaisiste raconte quelque chose »

Grand Prix Labo en 2010 avec son film « Petite Anatomie de l’Image », Olivier Smolders est de retour cette année au Festival de Clermont-Ferrand, toujours dans la sélection Labo, avec un film enquête fascinant, « La Part de l’Ombre ». Plusieurs questions centrées autour de cette nouvelle œuvre vous permettront de découvrir un auteur passionnant et radical, soucieux d’explorer notamment les problématiques liées à la représentation de l’image au cinéma et dans la photographie.

Juan Antonio Espigares : « Nous avons réussi à élaborer un procédé artistique extrêmement organique, dans lequel le travail des uns inspirait celui des autres »

Juan Antonio Espigares : « Nous avons réussi à élaborer un procédé artistique extrêmement organique, dans lequel le travail des uns inspirait celui des autres »

En entretien, Juan Antonio Espigares, le réalisateur de « Fuga », Prix Format Court au dernier festival Court Métrange, revient sur son parcours et son film, subtil mélange de recherches visuelles et sonores. Techniques d’animation variées, rapport étroit avec le compositeur, exploration des limites, … : le cinéaste andalou nous décrypte son film et sa construction.

Mathieu Bompoint : « Il faut que Frédérique Bredin, l’actuelle présidente du CNC, reprenne vite conscience que c’est la création de demain qui naît dans le court métrage »

Mathieu Bompoint : « Il faut que Frédérique Bredin, l’actuelle présidente du CNC, reprenne vite conscience que c’est la création de demain qui naît dans le court métrage »

Après Ron Dyens (Sacrebleu Productions), Jean-Christophe Reymond (Kazak Productions) et Emmanuel Chaumet (Ecce Films), Mathieu Bompoint (Mezzanine Films) a remporté l’an passé le prix Procirep du Meilleur Producteur au festival de Clermont-Ferrand. Grâce à ce prix, il a bénéficié de 5000€ à redistribuer dans un ou plusieurs court(s) métrage(s) et d’une carte blanche présentée ces jours-ci au festival de Clermont-Ferrand.

Ilan Klipper : « Un artiste peut ressentir le besoin de s’isoler, de se calfeutrer pour créer comme il l’entend, sans être influencé par des interventions extérieures »

Ilan Klipper : « Un artiste peut ressentir le besoin de s’isoler, de se calfeutrer pour créer comme il l’entend, sans être influencé par des interventions extérieures »

Ilan Klipper a déjà réalisé des longs-métrages documentaires, en duo avec Virgil Vernier (le diptyque sur la police composé de « Flics » et « Commissariat ») ou seul (« Saint-Anne », réalisé au sein de la célèbre institution psychiatrique). Il s’essaye à la fiction avec « Juke-Box », premier court-métrage remarquable et déjà salué dans les festivals. Lauréat du Prix One+One au dernier festival Entrevues de Belfort et plus récemment du Prix des Bibliothécaires lors de la dernière édition du festival Premiers Plans d’Angers, le film a retenu l’attention de Format Court qui est allé à la rencontre de ce jeune réalisateur talentueux.

Sacha Feiner : « Les effets spéciaux manuels sur le plateau, en image par image, correspondent à ma culture cinéma : j’avais envie de tester à ma manière des techniques qui ont fait les films que j’aime »

Sacha Feiner : « Les effets spéciaux manuels sur le plateau, en image par image, correspondent à ma culture cinéma : j’avais envie de tester à ma manière des techniques qui ont fait les films que j’aime »

Sacha Feiner et son bras droit, Chloé Morier, nous parlent de leur premier film « Un Monde meilleur » qui a été projeté au dernier Festival européen du film court de Brest après avoir écumé les festivals aux quatre coins du globe et remporté notamment le prix du meilleur réalisateur au HollyShorts Film Festival de Los Angeles.

Apiyo Amolo : « Un dicton de chez moi dit que si tu veux que quelqu’un t’écoute et te donne toute l’attention, tu dois parler la même langue que lui »

Apiyo Amolo : « Un dicton de chez moi dit que si tu veux que quelqu’un t’écoute et te donne toute l’attention, tu dois parler la même langue que lui »

Apiyo Amolo, la réalisatrice de « Not Swiss Made », est un phénomène en soi. Boulimique de projets artistiques en tous genres, actrice, top model, chanteuse, animatrice d’une émission radio et réalisatrice, cette touche-à-tout hyperactive s’est posée un moment à la cantine du festival Filmer à tout prix pour nous parler de son parcours.

Ulrich Totier : « Avec notre film, on n’a pas cherché à donner de leçon, on a avant tout voulu faire rire le spectateur »

Ulrich Totier : « Avec notre film, on n’a pas cherché à donner de leçon, on a avant tout voulu faire rire le spectateur »

Le court-métrage d’animation «Us» nous avait beaucoup fait rire quand nous l’avions découvert au festival Paris Courts Devant il y a quelques jours. Nous en avons profité de la récente sélection du film au festival de Vendôme pour y rencontrer son réalisateur Ulrich Totier et l’interroger sur son parcours et sur l’élaboration de son film.

Floriane Montcriol : « En général, les gens aiment bien mon film parce qu’il s’y passe beaucoup de choses visuellement. Il y a beaucoup de détails qu’on ne voit pas forcément la première fois »

Floriane Montcriol : « En général, les gens aiment bien mon film parce qu’il s’y passe beaucoup de choses visuellement. Il y a beaucoup de détails qu’on ne voit pas forcément la première fois »

Réalisatrice fraîchement diplômée et jeune maman, Floriane Montcriol présentait il y a quelques jours son film de fin d’études « Amères frites » aux Rencontre Internationales Henri Langlois. Entre drôlerie animalière et regard critique et léger sur la situation politique belge, cette comédie emporte le public dans une jolie fable pleine d’un humour belge forcément décalé.