Critiques

Demain, ça sera bien de Pauline Gay

Demain, ça sera bien de Pauline Gay

Lors de la 34e édition du Festival de Films de Femmes de Créteil, La fémis était amplement représentée : l’école de cinéma renommée a pu non seulement compter deux de ses étudiantes en compétition dans la catégorie courts-métrages, mais elle s’est également vue offrir la mise en place d’une Master Class animée par la non moins connue Claire Simon.

Les poissons préfèrent l’eau du bain de Pierre Mazingarbe

Les poissons préfèrent l’eau du bain de Pierre Mazingarbe

Le film commence et finit dans une baignoire. D’ailleurs, tout le film ou presque se situe dans cet espace, si bien qu’on en ressort avec la peau des doigts toute fripée. L’ambiance y est d’autant plus moite qu’une brume vaporeuse demeure du début à la fin, comme si nous étions dans un hammam (ou le ventre d’une femme), auquel se greffe un degré de sensualité et de chaleur gratifié par la musique folk du duo Lilt.

My Dad is 100 Years Old de Guy Maddin

My Dad is 100 Years Old de Guy Maddin

Isabella Rossellini était déjà l’incarnation sublime des rêves barrés de David Lynch dans « Blue Velvet » et « Sailor et Lula ». Elle a tout naturellement été accueillie chez Maddin comme une amie longuement attendue et fantasmée, comme une muse à sa hauteur. C’est en 2003 avec « The Saddest Music in the World » que Maddin franchit le pas et fait de Rossellini une patronne de brasserie amputée des deux jambes dont les prothèses sont remplies de bière. Leur collaboration n’a depuis jamais cessé…

The Dead Father de Guy Maddin

The Dead Father de Guy Maddin

Réalisé en 1986, « The Dead Father » est le premier film de Guy Maddin. Après un énigmatique prologue, le réalisateur de « The Saddest Music in the World » nous plonge dans l’intimité d’une famille qui cohabite avec le corps sans vie de leur père. Chacun paraît s’accommoder de cette présence familière ; sauf le fils aîné, témoin privilégié des retours périodiques à la vie du patriarche mort-vivant.

Wild Life de Amanda Forbis et Wendy Tilby

Wild Life de Amanda Forbis et Wendy Tilby

Après le très remarqué « When the days breaks », court métrage multiprimé, nous retrouvons avec plaisir le dernier film d’Amanda Forbis et de Wendy Tilby, « Wild Life », nominé aux Oscars et sélectionné en compétition internationale à Anima cette année. Les deux réalisatrices qui nous amènent à suivre la trajectoire d’un jeune immigré anglais, parti découvrir les vastes prairies d’Alberta, au Canada en 1909. Mais son amour du badminton, du thé et son flegme naturel perdront ce gentleman.

Ámár de Isabel Herguera

Ámár de Isabel Herguera

« Ámár » est la dernière animation de Isabel Herguera, présente au Festival Anima en tant que membre du jury international. Son film est comme un carnet de voyage que l’on retrouve avec émotion, après des années, un petit livre composé de fragments de visages, de noms de personnes et de lieux, d’impressions sur une ville, sur un pays, de sentiments confus pour un amour perdu puis retrouvé.

Sissy Boy Slap Party de Guy Maddin

Sissy Boy Slap Party de Guy Maddin

Par une étouffante après-midi d’été, de jeunes marins lascifs et désœuvrés paressent dans la torpeur d’une improbable jungle tropicale. Le vieil homme qui semble veiller sur cette joyeuse troupe s’absente pour faire quelques emplettes. Il n’en faut pas plus pour réveiller les instincts de ces vilains garçons… Malgré les recommandations du plus vieux d’entre eux ; à peine sortis de leur sommeil, ils sont soudain pris d’une furieuse envie de se gifler mutuellement ! S’en suit d’irrésistibles distributions de claques : une véritable Sissy Boy Slap Party.

A Trip to the Orphanage (Voyage à l’orphelinat) de Guy Maddin

A Trip to the Orphanage (Voyage à l’orphelinat) de Guy Maddin

« A trip to the Orphanage » (Voyage à l’orphelinat) fait partie de ces court métrages fascinants et énigmatiques dont la beauté poétique vous saisit à la gorge et vous coupe le souffle. En seulement quatre minutes, Guy Maddin parvient à nous propulser dans la puissance de son univers cinématographique. Entre vision onirique et force émotionnelle, le film nous mystifie par sa symbolique visuelle et la profondeur de sa dimension musicale.

Night Fishing de Park Chan-wook et Park Chan-kyong

Night Fishing de Park Chan-wook et Park Chan-kyong

Ayant fait couler beaucoup d’encre à sa sortie, de par la renommée d’un de ses auteurs, Park Chan-wook, réalisateur sud-coréen très prisé en France pour ses longs métrages hallucinés (« JSA », « Sympathy For Mr Vengeance », « Old Boy », « Lady Vengeance », « Je Suis un Cyborg », « Thirst »), mais aussi de par sa confection technique unique, le film ayant été entièrement shooté à l’Iphone 4, « Night Fishing » (« Paranmanjang » en version originale) se pose en véritable ovni de la sélection clermontoise de cette année, après son passage triomphant à Berlin l’année dernière, où il remporta l’Ours d’Or et le Grand Prix du Jury du meilleur court métrage.

Choros de Michael Langan et Terah Maher

Choros de Michael Langan et Terah Maher

Un film de danse sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, un fait suffisamment rare pour être souligné. Avec « Choros », Micheal Langan, dont le film de fin d’études « Doxology » avait déjà été montré en compétition Labo en 2009, propose une suite à « Pas de deux », de Norman Mac Laren, une des premières oeuvres mêlant expérimentation visuelle et chorégraphie, réalisée en 1968.

Critique croisée : Le Ciel en bataille de Rachid B. et Méditerranées d’Olivier Py

Critique croisée : Le Ciel en bataille de Rachid B. et Méditerranées d’Olivier Py

Seuls deux documentaires étaient cette année en lice au festival de Clermont-Ferrand dans la compétition nationale. Les deux films peuvent être appréhendés ensemble, mis en parallèle tant ils se font parfois écho. Heureux hasard de la programmation ? Cette année, l’attention portée aux films autour de la Méditerranée, du Maghreb et de l’identité arabe semble s’être accrue à en juger la programmation internationale (« Demain, Alger ? »/Algérie, « Al Hesab »/Egypte, « Vivre »/Tunisie, …). Les événements de l’année passée ont sans doute contribué à cette effervescence.

Opowieści z chłodni (Récits de chambre froide) de Grzegorz Jaroszuk

Opowieści z chłodni (Récits de chambre froide) de Grzegorz Jaroszuk

En compétition au Festival de Clermont-Ferrand, le court métrage « Récits de chambre froide » (Opowieści z chłodni), écrit et réalisé par Grzegorz Jaroszuk, relate la naissance des sentiments chez deux individus complètement paumés, employés dans un supermarché où les réfrigérateurs ne servent pas seulement à garder les aliments au frais. Décrivant des situations grotesques, le cinéaste éclaire la dépression ambiante du monde du travail, animé d’une conscience épatante des cadrages et d’une ironie jubilatoire.

Boro in the Box de Bertrand Mandico

Boro in the Box de Bertrand Mandico

« Boro in the Box » de Bertrand Mandico, réalisateur habitué du Festival International de Clermont-Ferrand, fait partie de ces œuvres en compétition nationale qui ne vous laissent pas de marbre. Présenté cette année à la Quinzaine des Réalisateurs, le film nous fait pénétrer dans l’univers surréaliste du cinéaste polonais Walerian Borowczyk, et dresse le portrait de cet homme dans un abécédaire répertoriant les grands thèmes qui ont rythmé sa vie et ont déterminé sa carrière d’artiste.