Critiques

Posledný Autobus (The Last Bus) de Ivana Laucíková et Martin Snopek

Posledný Autobus (The Last Bus) de Ivana Laucíková et Martin Snopek

Introduit dans le circuit festivalier à Clermont-Ferrand, lauréat de son Prix du Jury Jeunes, montré en mai à l’une de nos séances Format Court, revu ensuite à la rentrée à l’Étrange Festival, « Posledný Autobus » offre un véritable choc esthétique, animé et musical. Ce film slovaque très maîtrisé révèle les instincts de chacun face à la peur, sur fond de saison de chasse, et fait douloureusement écho à une époque contemporaine peu éloignée.

Cornée de Colin Laubry, Stéphane Blanquet, Arnaud Crillon, Valentin Gasarian, Ca Theuillon

Cornée de Colin Laubry, Stéphane Blanquet, Arnaud Crillon, Valentin Gasarian, Ca Theuillon

Quelque soit la porte par laquelle on entre dans l’univers créé par Stéphane Blanquet, l’un des réalisateurs de « Cornée », on n’en ressort pas tout à fait pareil. Les chemins par lesquels il nous promène se trouvent généralement dans des contrées aux frontières de la morale, de la conscience et de la folie. Fidèle à lui-même, son nouveau court métrage « Cornée » poursuit cette exploration visuelle et sensorielle, de quoi hanter nos nuits pour notre plus grand plaisir !

Panshin Beka Winoni de Jan Kounen

Panshin Beka Winoni de Jan Kounen

Projeté en première partie de « Koyaanisqatsi » de Godfrey Reggio, lors de la dernière édition de l’Etrange Festival, « The story of Panshin Beka » est l’un des huit segments du film « 8 » réalisé dans le cadre de la campagne Huit Fois Oui visant à promouvoir les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés lors du Sommet du Millénaire au début des années 2000 au Siège des Nations Unies à New York. Ce film traite de l’un des huit objectifs du millénaire, améliorer la santé maternelle.

Musique de chambre de Julia Kowalski

Musique de chambre de Julia Kowalski

Prix TV5 du meilleur film francophone, mention spéciale du Jury Presse, encensé par le Jury Jeune, le court métrage « Musique de chambre » semble bien avoir fait l’unanimité lors du dernier Festival Paris Courts Devant. Lorsqu’on voit le film, on est alors prévenu. En réalité, le film provoque une gêne tant il propose une vision crue de la découverte de la sexualité et c’est peut-être une des raisons qui lui vaut de rester dans les esprits.

Protoparticulas de Chema García Ibarra

Protoparticulas de Chema García Ibarra

Participant dans l’espace à l’expérience scientifique « Protomatière », un homme est irradié par des tachyons. Son corps se décompose puis se transforme en protoparticules qui, désormais, « nourrissent sa conscience et ses souvenirs ». Seule sa combinaison le préserve de sa « dissolution dans l’Univers » et il décide de revenir sur terre pour en discuter avec les scientifiques. Là, il s’aperçoit que du fait d’un « pli temporel », il est revenu 96 ans en arrière…

Filmer la violence à distance : aller au-delà de la provocation ? Critique de « Les Meutes » de Manuel Schapira

Filmer la violence à distance : aller au-delà de la provocation ? Critique de « Les Meutes » de Manuel Schapira

La violence n’est pas seulement affaire de coups, ou encore d’état psychologique extrême, elle a également à voir avec l’éthique. Chaque cas de combat physique nous amène, en effet, à questionner ses origines et son sens, non seulement pour les personnes engagées dans le duel mais aussi pour l’humanité entière. La violence n’est jamais (totalement) gratuite, et le cinéma s’est avéré l’un des transmetteurs les plus aptes à la décrire et à en analyser les causes, voire à la dénoncer…

Tennis Elbow de Vital Philippot

Tennis Elbow de Vital Philippot

L’exercice de la comédie est délicat et souvent trop rare dans le milieu du court métrage. Peut-être parce qu’il est difficile de faire s’esclaffer le spectateur en 15 minutes de temps ou bien tout simplement parce que les organismes de financements des films courts ne sont guère très généreux envers ce genre plus léger. On notera pourtant que si peu de comédies remportent des grands prix lors de festivals, ils gagnent souvent le cœur du grand public et permettent généralement de reprendre son souffle entre deux films plus graves.

At The Formal d’Andrew Kavanagh

At The Formal d’Andrew Kavanagh

Tel un insaisissable objet visuel, « At The Formal » d’Andrew Kavanagh venu droit d’Australie, atterrit dans nos circuits festivaliers où il commence à faire du bruit. Programmé lors du dernier Short Screens dans le cadre de la thématique Jeunesse, le film a également déniché le Prix du Meilleur film étranger à la dernière édition de Paris Courts Devant.

Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent

Ce n’est pas un film de cow-boys de Benjamin Parent

Premier film au rythme extrêmement maitrisé et aux dialogues ciselés, « Ce n’est pas un film de cow-boys » offre une relecture de « Brokeback Mountain » dans les toilettes d’un collège, après sa diffusion la veille à la télé. Porté par la grande justesse de ses comédiens, le film touche juste et se joue admirablement des clichés. Il a reçu le Prix du Jury Jeunes et le Prix Beaumarchais-Sacd au dernier Festival Paris Courts Devant.

Papa, Lénine et Freddy d’Irène Dragasaki

Papa, Lénine et Freddy d’Irène Dragasaki

Parmi les découvertes précieuses de la huitième édition du Festival Court Devant, figure un film venu d’une contrée dont l’actualité est plus économique qu’artistique : la Grèce. Au-delà des dangereux clichés journalistiques et des approches télévisuelles stigmatisantes, le cinéma affirme la volonté de l’individu face à l’histoire, aux conditions de vie et à lui-même. « Papa, Lénine et Freddy » d’Irène Dragasaki (2011) fait partie de ces courts métrages à assumer cette force déstabilisatrice, habituellement plutôt l’apanage du long métrage.

3 Dni Wolności (3 jours de liberté) de Lukasz Borowski

3 Dni Wolności (3 jours de liberté) de Lukasz Borowski

On a beau être parti en vacances, l’effet d’un film montré au festival Silhouette, il y a près de trois semaines, n’est pas resté à Paris. Si les films en compétition, les plus suivis, bénéficient des premières pages du catalogue, les programmations clips, hybrides et documentaires sont reléguées aux dernières pages. Et c’est regrettable tant un film comme « 3 Dni Wolności » (3 jours de liberté, page 47) de Lukasz Borowski vaut la peine d’être mis en avant.

Horn OK Please de Joël Simon

Horn OK Please de Joël Simon

Programmé lors de la dernière séance Short Screens intitulée « Beyond Bollywood : un autre cinéma indien », l’animation « Horn OK Please » de Joël Simon est le fruit d’un véritable cocktail : produit en Irlande du Nord et réalisé par un Belge, le film a fait appel à une grande équipe d’Indiens pour montrer la vie à Bombay vue à travers les yeux d’un taximan! Un doux moment d’allégresse qui venait couronner une séance éclectique posant un regard inhabituel sur l’Inde, le film a d’emblée été un succès et a reçu l’accolade du Coup de cœur du public.

Utan Snö (Sans la neige) de Magnus Von Horn

Utan Snö (Sans la neige) de Magnus Von Horn

Il est des réalisateurs qui vous transportent à chacun de leur film. Magnus Von Horn est de ceux-là. Son second opus “Utan Snö” (Sans la neige), présenté à Silhouette, rappelle “Echo”, son magnifique film de fin d’études, tourné en Pologne. On y retrouve la même verve incisive employée pour dresser le portrait d’une jeunesse en manque de (re)pères.

Nous ne serons plus jamais seuls de Yann Gonzalez

Nous ne serons plus jamais seuls de Yann Gonzalez

Trois ans après « Les Astres Noirs » qui rendait cinégéniques les boucles blondes de Julien Doré, Yann Gonzalez nous revient avec « Nous ne serons plus jamais seuls » (un titre qui pourrait être le pendant optimiste du « Nous ne vieillirons pas ensemble » de Pialat), un petit film muet de dix minutes tourné en Super 8 et en noir et blanc (et avec des adolescents), projeté ces derniers jours à Silhouette.

Deep End Dance de Conor Horgan

Deep End Dance de Conor Horgan

Une mère ravigote son fils, réajuste sa cravate, vérifie qu’il est bien peigné puis lui met un pince-nez avant de le pousser « dans le grand bain ». L’homme tombe alors dans une piscine, vêtu d’un élégant costume noir, se demandant un temps soit peu où il se trouve avant que la musique, telle une berceuse, le fasse se sentir plus à son aise. Tel est le début de « Deep End Dance », une fantaisie aux airs en apparence burlesques et surtout profondément poétiques, présentée dans la Rétrospective Danse du Festival Silhouette 2012.

Les Condiments Irréguliers de Adrien Beau

Les Condiments Irréguliers de Adrien Beau

Deuxième court métrage d’Adrien Beau après l’onirique et envoûtant « La Petite Sirène », « Les Condiments Irréguliers », produit par Love Streams et Agnès B. Productions, est très librement inspiré par la vie de Marie Madeleine Dreux d’Aubray, Marquise de Brinvilliers, accusée au 17ème siècle de crime de fratricide par empoisonnement et exécutée, puis brûlée en place publique. Présenté en compétition à la dernière édition de Côté Court, « Les Condiments Irréguliers », de par son originalité et sa radicalité, dynamite le paysage actuel du court métrage français.

Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution – Masao Adachi de Philippe Grandrieux

Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution – Masao Adachi de Philippe Grandrieux

La voix éraillée de Masao Adachi nous accueille dans une étrange pénombre. Il nous chuchote à l’oreille ses questionnements, ses réflexions. Dès les premiers instants du film, récompensé du Grand Prix Expérimental–Essai–Art vidéo au Festival Côté Court 2012, le réalisateur Philippe Grandrieux se joue des règles officieuses du  »film-portrait » qui font la part belle aux questions-réponses.