Nouvelle rétrospective programmée à Clermont, celle dédiée à la cuisine. « Tous à table », en hommage au court-métrage homonyme de Ursula Meier, se présente en 4 programmes nommés « Miam » comprenant les 5 films suivants, tous visibles sur la Toile. A table donc !
Una furtiva lagrima de Carlo Vogele / Etats-Unis / 2012 / Animation / 03’08
Ultime voyage d’un poisson qui chante son propre requiem, depuis l’étal de la poissonnerie jusqu’à la poêle à frire.
Next Floor de Denis Villeneuve / Canada, Québec / 2008 / Fiction / 11’30
Au cours d’un opulent et luxueux banquet, onze convives, servis par une horde de valets et de serviteurs attentionnés, participent à un étrange rituel aux allures de carnage gastronomique.
Zavtrak / Le petit déjeuner de Nico Peltier, Pablo Salaun / France / 2016 / Documentaire / 03’20
Quelque part au-dessus du cercle polaire, deux femmes de la tribu des Nenets attendent le retour des hommes partis à l’aube pour ramener au campement l’élément vital de la tribu. C’est l’heure du petit déjeuner au beau milieu de la toundra.
Tout est bon dans le cochon de Emma Perret / France / 2006 / Fiction / 18’00
Six ouvriers saisonniers vivent sur un chantier isolé, entre, d’un côté, boue et terre pelée, et, de l’autre, l’eau vaseuse d’un canal. Matin, midi, et soir, ils se nourrissent de soupe de poisson, tout en se racontant des recettes de gras frit et boulettes de porc farcies.
A Love Supreme de Niles Patel / Royaume-Uni, Angleterre / 2001 / Documentaire / 09’10
Un essai sur la préparation des samosas, où le réalisateur immortalise avec soin, patience et raffinement la beauté et la dextérité des mains de sa mère.
Clément Cogitore cinéaste et vidéaste plasticien, très présent dans l’actualité de ce début d’année, était membre du jury des longs-métrages au festival d’Angers le mois dernier. Il présente au Festival de Clermont plusieurs courts-métrages dont Braguino, western sibérien alternant entre douceur et rigueur ou encore Les Indes Galantes, oeuvre théâtrale qui mêle danse urbaine et musique baroque. Se démarquant par une approche résolument contemporaine dans le monde du cinéma, il alterne et mélange les genres dans ce qu’il appelle le Cinéma avec un grand C, un cinéma qui est partout, dans les salles obscures ou entre quatre murs blancs.
Tu as étudié au Fresnoy. Qu’est-ce que cela t’a apporté ? As-tu cherché à te libérer de cette école par la suite, sortir du cadre ?
Tout d’abord j’ai fait une école d’art à Strasbourg, puis ensuite, je suis allé au Fresnoy. Je ne la considère pas comme une école mais plutôt comme un lieu de rencontres et de production. On rencontre des réalisateurs, des artistes de toutes disciplines, des techniciens. J’ai pu suivre des gens de ma promo qui sont devenus des amis ou des réalisateurs et artistes avec qui il m’arrive régulièrement d’être programmé en festivals et dans des expositions. (Damien Manivel, Bertrand Dezoteux, Gabriel Abrantes…) Je n’ai pas vraiment eu à m’en libérer car il n’y a pas vraiment de cadre. Il y a une grande liberté au sein de l’école.
En ce début d’année, tu as été membre du jury des longs-métrages à Angers et tu a trois films courts en sélection à Clermont-Ferrand. Qu’est-ce qui t’intéresse dans cet aller-retour entre court et long ? Qu’est-ce que le court t’apporte par rapport au long ? Te pose-tu la question de la visibilité de tes courts ?
Je ne me pose pas la question de durée, c’est plutôt une décision arbitraire car il n’y a pas de règles pour moi. C’est le Cinéma avant tout qui m’intéresse. Les questions de durée me semblent bien loin derrière l’amour du cinéma. Même en tant que spectateur, je prends autant de plaisir à voir des films ultra courts, que des séries Netflix ou des longs-métrages de fiction. Il y a aussi des films très court qui ont changé ma vie. J’apprécie beaucoup par exemple un film de Malcolm le Grice intitulé Berlin Horse.
Pour la visibilité, je me pose moins la question également. C’est le film au sens large du terme qui m’intéresse – le cinéma en général. Pour moi, les deux se confondent.
On parle souvent de deux mondes bien distincts entre l’art contemporain et le cinéma, on sent que ton travail casse certaines frontières car il est montré à la fois dans les galeries et les musées et également au cinéma. Comment te perçois-tu par rapport à cela ? Qu’est-ce que ces différents lieux de diffusion t’apportent ?
Oui, je ne suis pas le premier ni le dernier. Ce sont des manières de produire différemment, de penser différemment les images. C’est pour moi aussi une idée de remettre en question ma manière de faire un film.
Par exemple, dans un espace d’art contemporain, ce que l’on veut avant tout, ce sont des prototypes. Dans une salle de cinéma, l’objet que l’on va fabriquer est cher et produit de manière industrielle (même pour un film d’auteur). Le cinéma, c’est aussi une industrie, la questions de la rentabilité se pose donc.
Notre rêve à tous, réalisateurs/trices, c’est de faire des prototypes dans cette industrie-là. C’est assez dur. Les contraintes d’un scénario, d’un récit sont fortes et la question à se poser, c’est comment réinventer tout cela. Dans un musée ou une galerie, il y a beaucoup plus de liberté sur la manière de raconter ou celle dont sont fabriquées les images et comment on les montre, alors qu’au cinéma les choses sont plus rigides. En revanche, dans un film produit pour le cinéma, on a une force de frappe que l’on a rarement. Et ces moyens-là, nous ne les avons pas (ou peu) dans l’espace de la galerie.
Si on évoque ton court-métrage Les Indes galantes, qu’est-ce qui t’a intéressé dans ce projet commandé par l’Opéra de Paris ?
Il s’agit d’une carte blanche de l’Opéra de Paris pour leur collection 3ème Scène. J’avais cette idée depuis un moment et j’attendais l’occasion pour la mener à bien et l’Opéra est arrivé un peu comme une bonne fée. Le film a pu se faire grâce à eux.
C’est un film à la fois très écrit et pas du tout écrit, c’est un mélange assez radical, assez simple mais aussi assez rigide, c’est-à-dire une scène noire, une douche de lumière avec un groupe de spectateurs-danseurs et des danseurs au milieu qui se relayent avec des parties chorégraphiées et d’autres improvisées.
Il y a des moments précis où l’on savait exactement ce qui allait se passer et puis entre ces brefs moment, c’était totalement improvisé car un danseur pouvait réaliser tel ou tel geste et je ne maîtrisais pas forcément grand-chose à cet instant-là.
On savait juste qu’en tournant, à chaque prise, on dirigeait chaque danseur en lui disant :“ Tu vas arriver à la suite de cet autre danseur”, chose qu’on répétait à tous les participants. Ensuite, c’est parti et advienne que pourra. Le tournage s’est fait sur un temps très court et très intense et cela a donné un film de 6 minutes environ.
Vous avez d’ailleurs fait des arrangements sur la musique des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau ?
Oui, on a rajouté un support de percussion et les arrangements ont été faits par Thomas Debordes et Arnaud Toulon. Il y a à la base beaucoup de percussions pour cette musique, mais ce sont des partitions qui sont assez peu écrites en terme d’orchestration. La musique peut se jouer dans des orchestres très différents en fonction des chefs et des ensembles, il peut y avoir beaucoup de percussions comme pas du tout. Dans la musique romantique par exemple, les choses sont vraiment écrites et tout est détaillé dans les moindres détails sur les accords et les notes (comme Wagner par exemple). La, c’est de la musique baroque, elle est beaucoup moins écrite et est, donc, beaucoup plus souple dans sa manière de s’orchestrer.
Braguino ton dernier film, se focalise sur les paysages du nord et isolés, tu as déjà travaillé sur ces lieux avec l’intervalle de résonance. Y a t-il une raison spécifique ? Une attache particulière à ces endroits ?
Pas spécialement, juste avant, j’ai fait mon long-métrage “Ni le ciel, ni la terre” qui abordait plutôt les grands espaces du sud. Il y a ce côté western dans Braguino comme il y a aussi dans “Ni le ciel ni la terre”. C’est la confrontation entre l’homme et le paysage qui m’intéresse et cela amène très vite ce côté western dans mes films. Ce genre là peut se décliner dans tous les univers possibles et inimaginables. Je cherche une manière de faire rentrer du cinéma par la confrontation des corps avec le paysage, et les grands espaces le permettent beaucoup plus que la ville et les intérieurs.
En tout cas, pour l’instant, ce sont des choses qui m’intéresse même si mes prochains films ne vont pas vers cela.
Peux-tu nous raconter le processus de tournage de Braguino, qui s’intéresse à une famille russe habitant dans un lieu isolé de Sibérie et comment tu as amené une équipe là-bas ? As-tu rencontré des problèmes notamment avec la barrière de la langue ?
Il y a beaucoup de réalisateurs qui tournent comme moi avec des interprètes. Je baragouine aussi un peu de russe, je me repère avec quelques mots et j’ai toujours un décalage sur ce qui est en train de se passer, donc je n’ai pas le sens exact mais avec l’interprète, je sais ce qu’il se dit. Quelquefois, lors d’entretiens, si je veux avoir certaines informations, j’arrête et je demande si une phrase en particulier à été dite exactement de la manière que je cherche ou non.
Parfois, je laisse les choses totalement vivre, ensuite je parle avec l’interprète qui me dit ce qu’il s’est passé ou ce qui a été dit, mais c’est sur la table de montage que je vois exactement ce dont je dispose, avec la transcription des rushes.
Ensuite pour aller là-bas, nous étions dans un hélicoptère 5 places. Il y avait le pilote, l’équipe de tournage et une place occupée par tout le matériel et un groupe électrogène pour être totalement autonome en énergie. Un peu comme la famille Braguine que j’ai filmé, qui économise ses ressources au maximum, nous avons fait pareil.
Les Braguine, lorsqu’ils tuent un ours, ils prennent ses viscères pour la médecine chinoise, la fourrure pour les tapis, et les pieds pour en faire des chaussons. Nous, nous avons calculé les litres d’essence nécessaires pour le groupe électrogène, pour recharger les batteries des caméras et pour tout autre nécessité énergétique. Il y avait en quelque sorte une économie du tournage qui était assez proche de l’économie d’autarcie et de survie de la famille que j’ai filmé.
Quel regard portes-tu sur le court-métrage ? Y a t-il un essoufflement ou un regain d’énergie chez les réalisateurs d’aujourd’hui ? Certains réalisateurs t’intéressent-ils plus particulièrement ?
Je n’ai pas vraiment d’avis général. J’ai été Président du prix de qualité au CNC (aide après réalisation aux films de court métrage) l’année dernière. Je voyais donc des films qui demandaient de l’aide après réalisation et souvent, il y avait deux-trois films qui étaient vraiment très bien, beaucoup de choses étaient bien faites. D’autres films étaient moins intéressants.
Quels sont tes futurs projets ?
J’ai un long-métrage de fiction qui est en écriture mais je n’ai pas de date de tournage précise. Je ne sais pas non plus quand on arrivera au bout mais ce sera tourné intégralement à Paris. Je suis également artiste associé au Palais de Tokyo pour une exposition prévue à l’été 2018 où je conçois des installations autour du thème de l’enfance.
Il y a aussi un troisième gros projet qui est la préparation d’une mise en scène d’opéra pour l’Opéra de Paris pour septembre 2019. Il s’agit d’une ne mise en scène de l’intégralité des Indes Galantes à l’Opéra Bastille. Il y aura de la danse urbaine mais pas seulement. Il y a beaucoup d’éléments que je veux exploiter dans les Indes Galantes, il y aura donc une diversité visuelle en réponse à la diversité de l’oeuvre.
Après vous avoir proposé des films en ligne issus de la cérémonie d’ouverture et de la rétrospective suisse du 40ème festival de Clermont-Ferrand, voici 2 nouveaux courts extraits de la carte blanche offerte cette année à la société de production La Luna Productions.
Fard de Luis Briceno, David Alapont / France / Fiction / 2009 / 13′
Dans un futur proche, le monde semble fonctionner de façon efficace et contrôlée.
The Bloody Olive de Vincent Bal / Belgique / 1996 / Fiction / 10′
24 décembre 1951, Werner et Mylene se préparent a réveillonner, quand soudain on sonne a la porte. C’est le début d’une soirée pleine de surprises, où les apparences s’avèreront souvent trompeuses.
Negative Space, réalisé par Ru Kuwahata et Max Porter, raconte l’histoire de Sam et de sa relation particulière avec son père qui n’est jamais quasiment à la maison. Pourtant, un lien très fort l’unit à lui : il lui a en effet enseigné comment faire sa valise le plus rapidement et efficacement possible, de manière à ne laisser aucun espace vide.
Ru Kuwahata et Max Porter, ces deux spécialistes du cinéma d’animation se sont inspirés d’un poème de l’auteur américain Ron Koertge pour explorer la relation entre un fils et son père qui part toujours en voyage d’affaires. Inspirée par les cadrages du cinéaste japonais Yasujirō Ozu et les sculptures hyperréalistes de Ron Mueck, cette animation en stop-motion nous emmène dans l’intimité de ces personnages, dont l’histoire métaphorique résonne en chacun de nous.
L’espace devient sujet à part entière et métaphore de la relation entre le père et son fils. Organiser de façon efficace l’espace dans une valise reflète la tendance du père à bannir tout ce qui pourrait être superflu et inutile. Aller à l’essentiel et ne garder que le nécessaire, voilà ce qui compte pour lui dont l’unique lien avec son fils est cette valise. A travers les plans aériens de la valise, Kuwahata et Porter montrent toute la minutie avec laquelle le père s’efforce de faire disparaître tout l’espace superflu. Cependant, ce n’est pas cet espace-là qu’il devrait combler, mais bien plus celui qui le sépare de son fils.
La valise symbolise donc la connexion et la séparation entre le père et son fils. Le seul lien intime qui les unit se noue autour de cette valise qui signifie aux yeux du fils un court instant de bonheur avant la séparation inévitable.
Negative Space, nommé aux Oscars et projetée ces jours-ci en compétition nationale au Festival de Clermont-Ferrand, nous reste en mémoire par son aspect réaliste et sa spontanéité. L’animation en volume s’apparente à un film en prise de vues réelles et donne aux objets et aux personnages un aspect vivant. C’est comme si les personnages, de par leur texture et leur spontanéité, devenaient des êtres éveillés que l’on pourrait toucher. Les bruitages naturels procurent également un ton juste à l’animation, que ce soit par le pli des vêtements ou encore le crissement du plastique. Le son provoque en nous des sensations directes et une impression réaliste de ce rituel entre le père et son fils.
Entre humour et tristesse, légèreté et gravité, douceur et amertume, ce film fait également preuve d’une certaine pudeur. Le ton juste employé lui donne un aspect poignant et réaliste. Entre un passé chaleureux et doux, fait de vagues et de soleil et un présent sombre et dur dans la neige et le froid, cette union de deux moments de vie opposés nous laisse une impression douce-amère.
En réalité, ce qui nous marque le plus dans cette histoire, c’est la résonance qu’elle peut avoir en nous. Elle fait renaître tous ces souvenirs qui pourraient paraître insignifiants au premier abord, mais qui restent profondément ancrés dans notre mémoire pour le reste de notre vie. Ce sont toutes ces petites choses qu’on a connues dans notre enfance qui forment un tout et définissent notre présent. Cette animation nous fait comprendre comment nos souvenirs sont liés à des sensations et des petites choses apparemment dérisoires, mais qui témoigneront de toute leur importance à l’âge adulte.
Si cette histoire nous unit, c’est non seulement par les souvenirs qu’elle réveille en chacun de nous, mais aussi parce qu’elle nous rappelle que l’espace le plus important à combler est celui qui nous sépare des autres.
Pour ce 2ème jour de festival clermontois, voici quelques nouvelles propositions en ligne. Cette année, la Suisse est le pays invité, l’occasion pour nous de vous proposer quelques pépites helvétiques dignes de ce nom programmées dans la rétrospective présentée au festival ces jours-ci. Enjoy !
Dans un photomaton, un bébé pleure. Ilinka essaie de le calmer en chuchotant de doux mots moldaves. Les photos apparaissent, deux visages se pressent l’un contre l’autre: un bébé et une adolescente. Ilinka a 14 ans et vit depuis un an en Suisse avec sa mère et sa tante. Elle vient d’accoucher, mais sa mère décide qu’il est mieux d’abandonner l’enfant. Elle a entendu parler d’une boîte où l’on peut déposer les bébés.
Reines d’un jour de Pascal Magnin / Suisse / 1996 / Chorégraphie / 26′
Dans les Alpes, suspendus entre terre et ciel, parmi les vaches et les villageois, six danseurs roulent sur la pente de la montagne. Visuel, sensuel et drôle, cet impressionnant ballet est un puissant hommage à la beauté de la nature.
L’annonciatrice de Douglas Beer / Suisse / 1991 / Fiction / 15′
Dans un hôtel alpin, un archéologue voit une femme de chambre à l’étrange ressemblance avec une Romaine peinte sur une fresque. Un sentiment lui fait penser que cette femme encourt un danger. Il décide donc de prolonger son séjour et confronte ainsi son terrible destin.
Kwa Heri Mandima (Au revoir Mandima) de Robert-Jan Lacombe / Suisse / Documentaire / 2010 / 11′
Synopsis : A travers la redécouverte d’images d’archives longtemps conservées à Bordeaux chez mes grands parents, je raconte mon enfance passée à Mandima, un petit village du nord-est Zaïre où je suis né. En partant d’une photo panoramique du grand départ, j’observe et je repense à ces dix premières années de ce petit garçon qui doit, un beau jour, partir ailleurs pour la ville, pour le lycée. Derrière lui, il laisse ses amis et toute une culture. La vie, sa mentalité, ses codes seront à réapprendre.
Le 40ème Festival de Clermont-Ferrand démarre ce vendredi 2 février 2018. Pour ceux qui ne peuvent s’y rendre ou qui souhaitent prolonger leurs séances, Format Court vous propose au jour le jour une sélection de films programmés au festival, visibles en ligne, repérés en compétition et dans les programmes parallèles. Voici pour ce premier jour, 3 courts-métrages qui seront projetés ce soir dans le cadre du programme d’ouverture.
PJ Harvey – The Community of Hope de Seamus Murphy / Royaume-Uni / 2016 / Clip / 3′
Photographe britannique, Seamus Murphy est membre du jury international.
Hoy no estoy (Je ne suis là pour personne) de Gustavo Taretto / Argentine / 2007 / Fiction / 8′
Un jour, Martin veut disparaître. Il ne veut plus du tout être vu. Plus du tout ?
Gustavo Taretto est membre du jury international.
Lady Sir – Le temps passe de Jean Gabriel Périot / France / 2017 / Clip / 4′
Le 40ème Festival de Clermont-Ferrand débute ce soir. Il se déroulera jusqu’au 10 février 2018. Cette année, la Suisse est mise à l’honneur. 74 films en sélection internationale, 54 films en compétition nationale et 25 films en labo seront projetés pendant 9 jours. Format Court vous propose d’en savoir sur le festival via des films en ligne, des critiques et des interviews publiés dès aujourd’hui.
Les résultats du second tour des Cesar sont officiels depuis hier, date de la conférence de presse annuelle. Côté courts, voici les 10 nommés. Prochaine étape : la cérémonie des Cesar le 2 mars prochain.
Sont nommés pour le César du Meilleur Film de Court Métrage :
– Les Bigorneaux réalisé par Alice Vial, produit par Les Films du Cygne
– Le bleu blanc rouge de mes cheveux réalisé par Josza Enjambe, produit par Yukunkun Productions
– Debout Kinshasa ! réalisé par Sébastien Maitre, produit par La Ruche Productions
– Marlon réalisé par Jessica Palud, produit par Punchline Cinema
– Les Misérables réalisé par Ladj Ly, produit par Les Films du Worso
Sont nommés pour le César du Meilleur Film d’animation pour le court-métrage :
– Le Futur sera chauve réalisé par Paul Cabon, produit par WAG Prod
– I Want Pluto To Be A Planet Again réalisé par Marie Amachoukeli et Vladimir Mavounia-Kouka, produit par Autour de Minuit
– Le Jardin de minuit réalisé par Benoît Chieux, produit par Sacrebleu Productions
– Pépé Le Morse réalisé par Lucrèce Andreae, produit par Caïmans Productions
Cette année, la Fête du court-métrage se déroulera du 14 au 20 mars 2018. L’occasion de (re)découvrir une sélection de courts métrages élaborée spécialement, avec des films pour tous les âges et tous les goûts !
Pour rappel/info, la Fête du court métrage est une manifestation nationale dédiée au court métrage et ouverte à tous les publics. Elle permet à tous, pendant 7 jours, de sélectionner et diffuser des programmes de courts métrages. Avec plus de 4000 sites participants, partout en France et dans 30 villes Ambassadrices, pour rencontrer ceux qui font le court métrage… Mais aussi dans le monde entier en collaboration avec l’Institut Français. Médiathèques, bars, lieux alternatifs, salles de cinéma, établissements scolaires, maisons de retraite…
Si le désir de programmer vous taraude, vous avez encore deux semaines (jusqu’au 8 février) pour sélectionner, composer, finaliser et valider votre programmation sur le site dédié.
« Goût bacon » – Emma Benestan
La Fête du court-métrage, c’est :
180 courts métrages regroupés dans 30 programmes dont :
– 15 talents du court à découvrir,
– 4 programmes autour des questions de sexes, genres et étiquettes,
– 9 programmes exclusifs cinémas avec billetterie CNC,
– 18 films très courts pour animer des avant-séances,
– 9 programmes pensés spécialement pour le jeune public…
2018 à peine avancée et Short Screens vous a déjà décroché de jolis trophées pour sa programmation de janvier. Nous vous proposons un choix unique de courts métrages qui explorent le sport sous de multiples facettes. De la compétition, de l’affrontement mais aussi de l’humour et du dépassement de soi seront au rendez-vous pour cette rencontre exceptionnelle. Pas de doute, le coup d’envoi est bien lancé!
Rendez-vous le jeudi 25 janvier à 19h30, au cinéma Aventure, Galerie du Centre, Rue des Fripiers 57, 1000 Bruxelles – PAF 6€
Skateistan: To Live and Skate Kabul, documentaire de Orlado Von Einsiedel, Etats-Unis, 2010, 9′ (Orlado Von Einsiedel)
Fazilla rêve de représenter son pays lors d’une compétition sportive internationale quand elle sera plus grande. Le seul hic est qu’elle est skateboardeuse et qu’elle vit en Afghanistan.
Cross de Maryna Vroda, fiction, France/Ukraine, 2011, 15′ (Les 3 Lignes) – Palme d’Or du court métrage en 2011
Un garçon forcé à courir, puis court de lui-même, puis regarde un autre courir.
En réaction aux coupes budgétaires dans les services publics et à l’augmentation du chômage, les occupations sociales se répandent en Italie. Dans le quartier de San Giovanni à Rome, un prof de boxe, et d’autres collègues et militants ont créé le S.C.u.P (sport e cultura populare), une salle de sport, école et centre communautaire populaire.
Tisina Mujo de Ursula Meier, fiction, Suisse, 2014, 10’15 » (Bande à part Films)
C’est l’heure de l’entraînement de foot sur le stade Zetra à Sarajevo. Mujo, dix ans, loupe son penalty. Le ballon s’envole au-dessus de la cage et disparaît au milieu des tombes, au coeur du vaste cimetière qui a recouvert l’espace des terrains de sport durant la guerre. cherche parmi les chrétiens! crient certains de ses camarades. Cherche chez les musulmans! répondent les autres. Mujo, à la recherche du ballon, prend tout son temps parmi les tombes au royaume des morts.
Riders of The Well of Death de Erik Morales, Documentaire, Etats-Unis, 2016, 14’75 » (Julia Carrasco)
Un groupe de cascadeurs jour aux demi-dieux en défiant toute logique: ils conduisent leur moto et leur voiture sur les parois d’un cylindre.
Underdog de Vivian Belik et Naomi Mark, documentaire, Canada, 2016, 10′ (Feet it All Productions)
Face à des défis économiques et physiques, une jeune expatriée japonaise se prépare à participer à une course d’environ 160 kilomètres avec des chiens d’attelage, pour accomplir les dernières volontés de sa mère.
Run de Thea Gajic, Fiction, Royaume-Uni, 2016, 7′ (Thea Gajic)
Les tons et les regards affichent tranquillement la force indomptable de la vulnérabilité féminine.
Retrouvez-nous ce mercredi 24 janvier 2018 à partir de 19h, au MyCowork Beaubourg(5 Rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris) pour nos deuxièmes Rencontres professionnelles, consacrées aux festivals, au travail des sélectionneurs, à la question de la ligne éditoriale, aux liens aux films, aux réalisateurs et aux producteurs.
Nos invités de ce mercredi : Thibault Bracq et Natacha Seweryn, programmateurs et sélectionneurs du festival Premiers Plans, Fanny Barrot, membre du comité de sélection du festival de Clermont-Ferrand et de Format Court, Nidia Santiago et Edwina Liard, productrices (Ikki Films), Justin Pechberty, producteur (Les Valseurs) et Thomas Petit (réalisateur, Le Grand Calme).
4 courts-métrages sélectionnés cette année dans l’un ou/et l’autre festival seront projetés à partir de 19h avant l’échange avec le public.
Au vu du succès de l’événement, nous vous invitons vivement à réserver dès à présent votre place à l’adresse suivante : rencontresprosformatcourt@gmail.com.
Programmation (durée : 38′)
– Kötü Kız (Vilaine Fille) de Ayce Kartal. Animation, 8′, 2016, France, Les Valseurs. Prix du Jury à Annecy 2017, sélectionné à Clermont-Ferrand et Angers 2018.En présence de Justin Pechberty, producteur
Synopsis : S. est une petite fille turque âgée de huit ans, dotée d’une imagination débordante, qui aime la nature et les animaux. Alors qu’elle se remémore les jours heureux passés dans le village de ses grands-parents depuis une chambre d’hôpital, des souvenirs sombres et terrifiants surgissent et prennent peu à peu sens.
– Les Indes galantes de Clément Cogitore. Fiction, expérimental, 5’30 », 2017, France, 3e Scène, Les Films Pelléas, L’Opéra de Paris. Sélectionné à Clermont-Ferrand 2018.
Synopsis : Clément Cogitore adapte une courte partie de ballet des « Indes galantes » de Jean-Philippe Rameau, avec le concours d’un groupe de danseurs de Krump, et de trois chorégraphes : Bintou Dembele, Grichka et Brahim Rachiki.
– Le Grand Calme de Thomas Petit. Fiction, 19′, 2017, La fémis. Sélectionné au Festival Premiers Plans 2018. En présence du réalisateur
– Negative Space de Max Porter et Ru Kuwahata. Animation, 5’30 », 2017, France, Ikki Film. Shortlisté pour les Oscars 2018, présélectionné aux Cesar 2018 et sélectionné à Clermont-Ferrand 2018.En présence de Nidia Santiago et d’Edwina Liard, productrices
En pratique
Quand ? Mercredi 24 janvier 2018 à partir de 19h
Où ? MyCowork Beaubourg (5 Rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris)
Comment ? Métros proches : Hôtel de Ville, Châtelet, Rambuteau PAF : 7 €
Réservations : rencontresprosformatcourt@gmail.com. Pot offert !
Pour info/rappel, si vous désirez adhérer à Format Court ou renouveler votre adhésion (et de ce fait accéder gratuitement pendant un an à nos Rencontres professionnelles organisées tous les mois), nous vous invitons à vous reporter à la page correspondante de notre site.
Le 30ème Festival d’Angers s’est achevé ce weekend. Voici les courts primés par les différents jurys, toutes catégories confondues (films européens, français, plans animés et films d’écoles européens).
Palmarès
Courts métrages européens
Grand Prix du Jury : Ceuta d’Adi Voicu (Roumanie)
Prix du Public : U Plavetnilo d’Antoneta Alamat Kusijanović (Croatie/Slovénie)
Après avoir inauguré en décembre dernier notre nouveau rendez-vous, les Rencontres pros de Format Court, nous vous invitons à assister à notre deuxième édition, mercredi 24 janvier 2018 à 19h, au MyCowork Beaubourg(5 Rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris).
Cette nouvelle soirée professionnelle sera consacrée aux festivals. Thibault Bracq et Natacha Seweryn, programmateurs et sélectionneurs du festival Premiers Plans (dont la 30ème édition vient de s’achever ce 21 janvier 2018) seront présents, de même que Fanny Barrot, membre du comité de sélection du festival de Clermont-Ferrand et de Format Court.
Afin de découvrir ces festivals incontournables, nous projetterons à partir de 19h plusieurs courts-métrages sélectionnés cette année :
– Negative Space de Max Porter et Ru Kuwahata, en lice pour les Oscars 2018, sélection à Clermont-Ferrand et présélectionné aux Cesar 2018. En présence de Nidia Santiago et d’Edwina Liard, productrices, Ikki Films)
– Vilaine fille de Ayce Kartal, Prix du Jury à Annecy 2017, sélectionné à Clermont-Ferrand et Angers. En présence de Justin Pechberty, producteur, Les Valseurs)
– Les Indes galantes de Clément Cogitore (produites par 3e Scène, Les Films Pelléas, L’Opéra de Paris), sélectionné à Clermont-Ferrand
– Le Grand Calme de Thomas Petit (produit par la Fémis), sélectionné au Festival Premiers Plans. En présence du réalisateur
Pour assister à cette nouvelle soirée, nous vous invitons vivement à réserver dès à présent votre place à l’adresse suivante : rencontresprosformatcourt@gmail.com.
En pratique
Quand ? Mercredi 24 janvier 2018 à partir de 19h
Où ? MyCowork Beaubourg (5 Rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris)
Comment ? Métros proches : Hôtel de Ville, Châtelet, Rambuteau PAF : 7 € Pot offert !
Pour info/rappel, si vous désirez adhérer à Format Court ou renouveler votre adhésion (et de ce fait accéder gratuitement pendant un an à nos Rencontres professionnelles qui seront organisées tous les mois), nous vous invitons à vous reporter à la page correspondante de notre site.
22 films, 18 pays. Voici les courts-métrages sélectionnés au prochain Festival de Berlin (15-25 février 2018). On y repère les nouveaux courts de Arash Nassiri (Tehran-Geles), Réka Bucsi (Love, Symphony no. 42) et Vergine Keaton (Marzevan, Je criais contre la vie, ou pour elle). Ils concourent aux Ours d’Or et d’Argent, au Prix Audi et à une nomination pour les European Film Awards.
En parallèle à la compétition, la section Berlinale Shorts présentera pendant le festival un programme spécial 1968 – Red Flags for Everyone, en lien avec l’année 1968.
Kushbu Devi. Circle. Réal. : Jayisha Patel
Films en compétition
After/Life, Puck Lo, États-Unis, 15’
Alma Bandida, Marco Antônio Pereira, Brésil, 15’
And What Is the Summer Saying, Payal Kapadia, Inde, 23’
Babylon, Keith Deligero, Philippines, 20’
Besida, Chuko Esiri, Nigeria, 12’ – hors compétition
Blau, David Jansen, Allemagne, 15’
Burkina Brandenburg Komplex, Ulu Braun, Allemagne, 19’
Circle, Jayisha Patel, Royaume-Uni / Inde / Canada, 14’
City of Tales, Arash Nassiri, France, 21’
Coyote, Lorenz Wunderle, Suisse, 10’
Imfura, Samuel Ishimwe, Suisse / Rwanda, 36’
Imperial Valley (Cultivated Run-Off), Lukas Marxt, Allemagne / Autriche, 14’
Des jeunes filles disparaissent, Clément Pinteaux, France, 16’
Madness, João Viana, Mozambique / Guinée-Bissau / Qatar / Portugal / France, 13‘
The Men Behind the Wall, Ines Moldavsky, Israël, 28’
Onde o Verão Vai (episódios da juventude), David Pinheiro Vicente, Portugal, 20’
Russa, João Salaviza & Ricardo Alves Jr., Portugal / Brésil, 20’
The Shadow of Utopia, Antoinette Zwirchmayr, Autriche, 23’ – hors compétition
Solar Walk, Réka Bucsi, Danemark, 21’
Terremoto Santo, Bárbara Wagner & Benjamin de Burca, Brésil, 20’ (IP)
Le Tigre de Tasmanie, Vergine Keaton, France, 14’
T.R.A.P, Manque La Banca, Argentine, 16’
While I Yet Live, Maris Curran, États-Unis, 15’
Wishing Well, Sylvia Schedelbauer, Allemagne, 13‘
Un an et demi après Le Mali (en Afrique), Prix Format Court au Festival de Brive de 2016, Claude Schmitz récidive avec son nouveau moyen-métrage Rien sauf l’été, Grand Prix Europe 2017 au dernier Festival de Brive, et en salle à partir d’aujourd’hui dans une sortie jumelée avec Le Film de l’été d’Emmanuel Marre, Prix Format Court à Brive en 2017, Rien sauf l’été nous propose de nous replonger dans l’atmosphère chaude et colorée des vacances estivales, le temps d’une petite demi-heure.
De l’aplat rose qui lui sert de première image jusqu’à son générique de fin épuré, simple, et de la même couleur angélique, Rien sauf l’été donne la sensation d’élaborer une harmonie qui lui est propre au fur et à mesure de sa projection. L’originalité du titre est à l’image de celle du film, le premier faisant office de description du second.
Les premières scènes introduisent les personnages, une bande de tous âges et de tous styles, certains habitant la maison à la campagne où le réalisateur installe sa caméra, faisant la connaissance d’un nouveau voyageur, un « couchsurfeur » venu passé quelques semaines de repos. Et déjà, l’atmosphère du moment prime sur l’action des personnages. Les scènes sont courtes, presque anecdotiques, filmées en plan fixes, avec cette image carrée pleine de couleur et très bruitée. Paradoxalement, les bribes de conversations sans être reliées par aucun fil rouge narratif habituel composent les unes après les autres un puzzle cohérent et révélateur.
Le trouble de ces conversations des premières rencontres, et des premiers échanges entre ces inconnus d’hier devenus voisins le temps d’une saison avant de sûrement se quitter comme ils se sont trouvés, c’est-à-dire selon les caprices du calendrier, est une situation éminemment paradoxale que le metteur en scène manie avec charme et dextérité.
Pour servir cette histoire particulière, les personnages n’ont pas besoin d’être identifiés mais juste identifiables. Ainsi, ils ne donnent pas de prénom. Ce n’est pas indispensable et comme ils sont étrangers les uns des autres, ils doivent l’être pour le public, cela ménage la perte de repères. Ils demeureront des visages dont l’on n’apprendra ni le métier, les objectifs, le train de vie ou la psychologie, mais dont l’on glanera ça et là des affections et des sentiments.
Mais la vie en commun de ces inconnus est le terreau d’échanges à fleur de peau dans cette intimité forcée des vacances. Ne sachant rien les uns des autres, les sous-entendus ne sont pas envisageables, et les personnages doivent redoubler d’efforts pour se présenter clairement. Ce qui n’est pas bien dit ne sera pas bien compris par l’autre, et on ne le saura jamais à quel point puisque lui-aussi demeure un mystère.
L’action des personnages, elle, n’est pas non plus primordiale. En été, les gens se détendent et en conséquence, ne visent à aucune évolution de leur situation. Il n’y a donc pas de quête dans le film, juste des gens qui vivent les uns avec les autres et surtout, qui ne se côtoient pas pour une cause commune, mais bien plus par une absence de cause individuelle. Alors ils déjeunent ensemble, tirent à la carabine, s’adonnent à la peinture ou écoutent de la musique, le tout accouchant de scènes moins d’action que de récréation.
Quant à l’espace et au temps, ils sont deux unités inextricablement liées par une pure inertie estivale. Si la caméra s’aventure par moments hors de la maison, il n’est jamais possible de se faire une idée nette de la position des lieux comme de la distribution des pièces dans la maison. C’est une maison quelque part en été, une maison de retraite au premier sens du mot. Son domaine peut être n’importe où mais on ne saura jamais où il se situe ni comment il s’organise.
Puisque tout se situe en été, alors c’est que le temps « n’a plus cours ». Ce phénomène d’éternité trouve son paroxysme dans les quelques plans de fleurs ou de nature qui égrainent le métrage sans porter aucunement l’idée d’ellipse qu’ils pourraient porter dans un autre film. Ici, impossible de dire si une journée ou un mois se sont écoulés entre l’avant et l’après de ces plans. Aucune nuit ne viendra ponctuer le film, ni aucun des repères habituels au cinéma puisque le quotidien est justement absent de ce film qui ne dévoile rien d’autre que l’été. Et nous explorons dans notre siège une journée qui dure deux mois.
La fin du film se raccroche in extremis au départ du « couchsurfeur » qui aurait pu s’absenter plus tôt ou plus tard, d’ailleurs on lui fait remarquer qu’il part « déjà ». Pourtant il n’interrompt rien, tout va perdurer sans entraves dans cette cellule hors du temps, de l’espace, et de l’histoire. Et l’ultime plan de faire vivre encore un peu ce sentiment de l’été par une image poétique, une dame âgée traverse à tâtons la cour de la maison ou une enfant fait des cercles à bicyclette. La vitesse n’importe pas ici, il n’y a ni destinations ni étapes, juste un lieu où chacun peut s’explorer délaissé de toutes les préoccupations si indispensables et personnelles le reste de l’année.
On l’aura compris, Rien sauf l’été est une expérience immersive, une atmosphère qui englobe le spectateur pour le transporter dans un moment sans déroulement. C’est une rencontre sans cesse renouvelée et sans horizon d’attente qui s’apprécie comme un espace de détente où Claude Schmitz nous invite à séjourner le temps d’un film.
Synopsis : C’est l’été. A la recherche de calme et désireux de quitter la ville, Olivier loue une chambre dans un château situé à la campagne. Au fil des jours et des activités estivales, le jeune homme fait connaissance avec la faune qui gravite autour de la propriété.
Genre : Fiction
Durée : 35’
Pays : Belgique, France
Année : 2017
Réalisation : Claude Schmitz
Scénario : Collectif
Interprétation : Hélène Bressiant, Damien Chapelle, Lucie Debay, Thomas Depas, Armance Grignet-Rifflart, Chloé De Grom, Lucie Guien, Wilfrid Hagemeijer, Typhaine Hay, Isa & Pancho, Patchouli, Pierre Sartenaer, Francis Soetens, Coline Wauters, Antoine Wielemans, Olivier Zanotti
Les Films de l’été est un programme de courts-métrages belges présenté par L’Agence du court métrage et le Festival de Brive & qui regroupe deux moyens-métrages repérés par Format Court :
– Le film de l’été, d’Emmanuel Marre (production: Michigan Films et Kidam), Prix Jean Vigo du court-métrage 2017, Grand prix de Clermont-Ferrand, Prix Format Court au Festival de Brive 2017, Prix du Meilleur Court-Métrage et de la Meilleure Photographie au FIFF et nominé aux Magritte du Cinéma
– Rien sauf l’été, de Claude Schmitz (production : Cheval2trois et Paradies), Grand Prix Europe du Festival de Brive 2017. Pour info/rappel, Claude Schmitz avait été primé par Format Court en 2016 également à Brive pour son moyen-métrage précédent Le Mali (en Afrique).
Les deux films sortiront ensemble en salles en Belgique et en France ce mercredi 10 janvier 2018.
Une avant-première est organisée ce mardi 9 janvier à 20h au Reflet Médicis (3 rue Champollion, 75005 Paris), en présence des réalisateurs et de Bruno Podalydès.
Depuis 8 ans, les membres de Format Court se prêtent à l’exercice du Top 5 des meilleurs courts-métrages de l’année. Rituel oblige, voici les films de l’année qui ont marqué notre équipe !
1. Negative Space de Ru Kuwahata et Max Porter (France)
2. Bonobo de Zoel Aeschbacher (Suisse)
3. Pas comme des loups de Vincent Pouplard (France)
4. A brief history of princess X de Gabriel Abrantes (France, Portugal, Royaume Uni)
5. Meninas Formicida de João Paulo Miranda Maria (France Brésil)
1. Un ciel bleu presque parfait de Quarxx (France)
2. Johnno’s Dead de Chris Shepherd, Royaume-Uni (France)
3. Thought Broadcasting de Nick Jordan (Royaume-Uni)
4. Mr. Death d’Andreas J. Riiser (Norvège)
5. Love de Réka Bucsi, Hongrie (France)
Clément Beraud
1. Sad Song of the Hard-Edge Transition Wipe Markers de Mika Taanila (Finlande)
2. Retour à Genoa City de Benoît Grimalt (France)
3. Braguino de Clément Cogitore (France, Finlande)
4. Mare nostrum de Rana Kazkaz et Anas Khalaf (France, Jordanie)
5. Written unwritten de Adrian Silisteanu (Roumanie)
Adi Chesson
1. Turkkiosken de Bahar Pars (Suède)
2. Nothing Happens de Uri Kranot, Michal Kranot (Danemark, France)
3. May Day de Olivier Magis et Fedrik De Beul (Belgique)
4. Wednesday with Goddard de Nicolas Menard (Royaume-Uni)
5. Unremarkable de Jared Anderson (Etats-Unis)
Aziza Kaddour
1. Whipping Zombie de Yuri Ancarani (Italie)
2. Koropa de Laura Henno (France)
3. Mon homme (poulpe) de Stéphanie Cadoret (France)
4. Killing Klaus Kinski de Spiros Stathoulopoulos (Colombie)
5. Dix puissance moins quarante-trois secondes de Francis (France)
1. Le vent dans les roseaux de Nicolas Liguori et Arnaud Demuynck (France, Belgique)
2. Min Börda de Lindroth von Bahr (Suède)
3. Darznieks de Madara Dišlere (Lettonie)
4. Not a pizza order de Cécile Ragot (France)
5. Rakastan Anna de Jonaas Rutanen (Finlande)
Adriana Navarro Álvarez
1. Symbioses Carnaval de Rocco Alvarez (Belgique)
2. Contact de Alessandro Novelli (Espagne)
3. Morning Cowboy de Fernando et Elena Pomares (Espagne)
4. Love de Réka Bucsi (Hongrie, France)
5. L’Ogre de Laurène Braibant (France)
Julien Savès
1. Braguino de Clément Cogitore (France, Finlande)
2. Killing Klaus Kinski de Spiros Stathoulopoulos (Colombie)
3. The Absence of Eddy Table de Rune Spaans (Norvège)
4. Buddy Joe de Julien David (France)
5. Les Rescapés de l’Impossible de Mathieu Berthon (France)
Marc-Antoine Vaugeois
1. La Chambre à lessive de Stanley Woodward (France)
2. Idols de Blanca Camell Gali (France)
3. Madame Cléante n’ira pas au cimetière de Pamela Varela (France)
4. Hugues de Pascal Cervo (France)
5. Let there be night de Benjamin Hameury (France)