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« Le Goût du court » au Balzac : Carte Blanche au compositeur Jean-Michel Bernard

Le Goût du court au Balzac et Cinezik organisent le 6 juin 2009 à 10h, au cinéma Le Balzac (Paris 8e), une carte blanche à Jean-Michel Bernard (compositeur de Michel Gondry) autour de 4 courts métrages dont une avant-première mondiale et un coup de projecteur sur 3 films d’animations inédits sur Paris.

balzac

À l’approche de l’été, le « goût du court » invite le compositeur Jean-Michel Bernard, connu pour son travail auprès de Michel Gondry (La Science des rêves). Avec un court métrage dédié à ce réalisateur français issu du clip, le Balzac diffuse deux films de Karim Adda marquant une double collaboration musicale. Puis propose une avant-première mondiale mise en musique par Jean-Michel Bernard : un film franco-suisse-américain loufoque contant les aventures de Freud se découvrant des pouvoirs. Les questions du public sont attendues sur le parcours de ce musicien issu du jazz ayant travaillé avec les plus grands (Ray Charles, Ennio Morricone…) mais continuant malgré tout à soutenir les talents émergents. En conclusion, le bonus « Jeunes Talents » sera consacré aux films d’animation avec trois courts métrages de 2009, des petits bijoux inédits sur Paris.

Programme

10h : Accueil brunch avec Starbucks Coffee

10h30 : Carte blanche à Jean-Michel Bernard

« La 17ème marche », de Karim Adda (2007)
« J’ai plein de projets », de Karim Adda (2007)
« La Lettre », de Michel Gondry (1998)
« Freud’s Magic Powder », d’Edouard Getaz (2009) – Inédit

Rencontre-débat avec Jean-Michel Bernard, mini-concert.

Bonus jeunes talents – Spéciale Animation

« Je criais contre la vie, ou pour elle », de Vergine Keaton (2009) – Inédit
« Patrouille, de Wendy Dettmann » (2009) – Inédit
« Des chasseurs et des ours », de Joachim Brandenberg (2009) – Inédit

Matinée animée par Benoît Basirico avec Jean-Michel Bernard et ses invités.

Infos : Le Balzac (Paris 8e), 6 juin 2009 à 10h
Tarif unique : 8 euros
Le site de Cinezik.org : www.cinezik.org

Smáfuglar (Deux oiseaux) de Rúnar Rúnarsson

Grand Prix du Festival de Bruxelles, et sélectionné en compétition officielle, l’an passé, à Cannes, « Smáfuglar » de l’islandais Rúnar Rúnarsson traite de la perte de l’innocence et des prémisses de l’âge adulte, dans un contexte plus que délicat. Intense, pudique, et déroutant, le film est un véritable choc visuel.

Timide, il la regarde à la dérobée, n’osant soutenir son regard plus de quelques secondes. À une fête, influencé par un ami, il avale, tout comme elle, un comprimé de kétamine. Plus tard dans la soirée, le visage ruisselant de sueur et les yeux embués de larmes, il la retrouve, somnolente et étourdie, dans un lit. Il l’exhorte à s’en aller, et s’allonge à ses côtés en attendant qu’elle se relève. À son réveil, il est étendu dans le couloir. Il tourne la tête, ouvre péniblement les yeux, et la voit, inerte, en train de se faire violer. Incapable de bouger, il referme les yeux. Le lendemain, ayant repris ses esprits, il s’approche d’elle. Elle dort paisiblement, nue, sans se douter de ce qui lui est arrivé la nuit précédente. Il la considère quelques instants, avant d’ôter ses vêtements. Va-t-il imiter ses agresseurs ? Non, il se couche à ses côtés, la regarde tendrement, et caresse délicatement ses cheveux. En se réveillant, elle relève, par pudeur, le drap sur son corps. Leurs yeux se rencontrent. Elle ouvre la bouche : “J’ai été bonne ?” Il hoche doucement de la tête (faut-il lui révéler ce qui lui est arrivé ?) Elle poursuit : “Je suis contente que ça se soit passé avec toi.” Elle se rapproche de lui, ils se serrent l’un contre l’autre. Les “deux oiseaux” se sont rejoints.

Rarement, l’envie de parler d’un film dans son intégralité s’est fait autant ressentir qu’avec cette histoire d’amour, de tabou, et d’abnégation. Ces lignes pourraient se limiter au synopsis de « Smáfuglar », évoquer la jeunesse islandaise, les premiers émois, et la drogue, tout en omettant le viol et la chute poignante du récit. Sauf que la puissance du film repose sur plusieurs éléments de poids qui justifient une défense plus affirmée. Rúnar Rúnarsson adopte le parti pris de montrer explicitement l’agression, sans recourir au hors-champ, tout en maintenant une certaine distance et une pudeur dans son cadre. Fidèle aux thèmes du changement et du choix explorés à travers sa trilogie “Crossroads” (dont « Smáfuglar » est le deuxième volet), le réalisateur personnalise son scénario par le geste final du jeune garçon, son sacrifice, et sa préférence, le silence. Devant « Smáfuglar », ses échanges de regards gênés, son mélange de vulnérabilité et de rudesse, la blancheur de ses corps, sa superbe photo signée Sophie Ollson, et son silence écrasant lors des dernières minutes du film, le spectateur se sent démuni, dépossédé de ses certitudes. En proie à une émotion réelle, palpable, il vient d’expérimenter un film de ressenti.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Rúnar Rúnarsson

S comme Smáfuglar (Deux oiseaux)

Fiche technique

Synopsis : Une nuit d’été lumineuse où un groupe de jeunes adolescents passe de l’innocence à la dure réalité de l’âge adulte.

Genre : Fiction

Durée : 15’15 »

Pays : Islande

Année : 2008

Réalisation : Rúnar Rúnarsson

Scénario : Rúnar Rúnarsson

Images : Sophia Olsson

Son : Sylvester Holm

Montage : Jacob Schulsinger

Musique : Kjartan Sveinsson

Costumes: Hrafnhildur Hólmgeirsdóttir

Interprétation : Atli Óskar Fjalarsson , Hera Hilmarsdóttir , Sigurður Jakob Helgason , Þórunn Jakobsdóttir

Production : Zik Zak Filmworks

Articles associés : la critique du film, l’interview de Rúnar Rúnarsson

B comme Betty Banned Sweets

Fiche technique

Synopsis : Alors que Benjamin rêve de s’enfuir en Amérique du Sud, sa mère prépare une fête d’anniversaire dont il ne veut pas… Mais parfois les meilleures fêtes sont celle dont vous ne vouliez pas.

Genre : Fiction

Durée : 15′

Pays : Nouvelle-Zélande

Année : 2008

Réalisation : Michelle Savill

Scénario : Michelle Savill

Image : Chris Tan

Son : Isaac Dean

Montage : Tracey Egerton

Interprétation : Matt Scheurich, Lee Hutson, Sandra Jensen

Production : Paint-by-Numbers Collective

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Betty Banned Sweets (Les délices interdites de Betty) de Michelle Savill

Ticket to Anywhere

Toutes les femmes deviennent comme leur mère. Tel est leur drame. Les hommes ne le deviennent jamais. Tel est le leur. (Oscar Wilde, « l’Importance d’être constant »)

Sélectionné cette année au festival de Clermont-Ferrand et à celui de Rotterdam, « Betty Banned Sweets » a été programmé dans le Best of International au festival bruxellois. Premier film de la réalisatrice néo-zélandaise Michelle Savill, « Betty Banned Sweets » traite, de manière touchante, de l’incommunicabilité, de l’atavisme renié, et de divers usages de la farine.

Benjamin, un jeune homme désenchanté qui vit seul avec Betty, sa mère arthritique, éprouve le désir de quitter le milieu limité et gris qui l’entoure. Il se réfugie dans son art : des dioramas de paysages merveilleux créés dans des boîtes à chaussures fournies par une jeune vendeuse. A l’occasion de son vingt-troisième anniversaire, sa mère lui organise une petite fête, et la visite temporaire de sa sœur lui offre la possibilité de concrétiser son rêve : un voyage sans retour. Benjamin rate le rendez-vous, et retrouve la vie à laquelle il voulait tant échapper. Une situation à laquelle il finira par s’accommoder, car malgré la distance apparente entre sa mère et lui, ils ont en commun un côté obsessionnel, une résistance à la communication, et même une propension pour l’art. Leurs traits de personnalité se révèlent si proches que l’on ne peut s’empêcher de considérer le rendez-vous raté de Benjamin comme un acte manqué, puisque, comme l’indique le synopsis, « parfois les meilleures fêtes sont celles dont vous ne vouliez pas. »

« Betty Banned Sweets » livre un portrait réaliste et subtil des relations humaines tendues et stériles au sein de la famille. Marqué par un dialogue minimaliste et une facture sobre, voire prosaïque, le film de Michelle Savill entretient néanmoins une dimension poétique, à travers les mouvements « farinés » de Benjamin, et l’onirisme des boîtes à chaussures qui transportent le spectateur vers le monde intérieur des personnages. Quant au titre, il fait référence aux délices (friandises) interdites par Betty jusqu’au jour de l’anniversaire de Benjamin, où elles surabondent, symbolisant ainsi la fin de l’incommunicabilité entre mère et fils.

Adi Chesson

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A comme Arbeit für alle (Travail pour tous)

Fiche technique

Synopsis : Un docufiction sur le futur de l’emploi. Un futur d’horreur.

Genre : Documentaire, Fiction

Durée : 12′

Pays : Allemagne

Année : 2008

Réalisation : Thomas Oberlies, Matthias Vogel

Scénario : Thomas Oberlies, Matthias Vogel

Images : Nadine Neuneier, Alexander Klein, Martin D’Costa

Son : Maximilian Kaiser

Montage : Martin D’Costa

Musique : Ingo Ludwig Frenzel

Interprétation : Martin Baden, Wolfgang Stegemann, Wilfried Elste, Antje Rau, Mark Auerbach, Rainer Gerlach, Rainer Knepperges, Fred Yorgk, Andreas Merker, Stefan Bergel

Production : Jumping Horse Film

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Arbeit für alle (Travail pour tous) de Thomas Oberlies et Matthias Vogel

Avec « Arbeit für alle », un documenteur allemand à la Peter Watkins qui s’ouvre avec le portrait d’un employé d’une agence d’aide aux séniors actifs et qui se clôt avec une chasse aux zombies précaires, Matthias Vogel et Thomas Oberlies signent l’un des films les plus jouissifs du Festival de court métrage de Bruxelles.

Dans un futur proche, une entreprise propose ses services pour aider les personnes âgées à maintenir leurs activités professionnelles. C’est ainsi que l’on suit Miro, un des jeunes « employés », ainsi que son client, M. Janssen, sympathique octogénaire en fauteuil roulant. Cela ressemble à un docu-fiction à la Peter Watkins (« Punishment Park »), jusqu’au moment où l’on propose au faux retraité un ‘travail de terrain’ : un technicien de 84 ans ayant mordu son supérieur et l’ayant transformé en zombie, M. Janssen, chasseur de morts-vivants, est chargé de reprendre les armes.

À l’instar de Georges Romero qui critiquait la société de consommation dans ses films de genre (on pense à la scène de « Zombie » dans laquelle les morts-vivants se baladent avec des caddies), les réalisateurs Thomas Oberlies et Matthias Vogel filment des zombies, victimes du monde du travail qui sont souvent des stagiaires sans avenir. Dans un pays où l’on a inventé l’emploi à un euro de l’heure pour les chômeurs de longue durée, « Arbeit für alle » prend tout son sens. Le parti pris des réalisateurs, en optant pour une forme proche du documentaire, est d’illustrer une certaine normalité de cette situation. Ainsi qu’une ironie : la seule lutte possible contre cette société étant de se transformer en zombies, il ne reste que la survie et l’espoir de l’amélioration de sa propre condition. Ainsi Miro rêve d’être un jour payé pour son travail, et M. Janssen continue ses activités pour subvenir aux besoins de ses petits-fils, des stagiaires non payés. Un système mortifère qui n’est pas sans rappeler le nôtre par bien des aspects. Dans « Arbeit für alle » le message est clair : la jeunesse est un naufrage.

Thierry Lebas

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Instead of Abracadabra de Patrik Eklund

Comédie suédoise et décalée sur la magie, la famille, et la séduction, « Instead of Abracadabra » a obtenu, au dernier Festival du court métrage de Bruxelles, le Prix du Public et celui d’interprétation masculine pour le comédien Simon J. Berger (ex-aequo avec Harry Treadaway, pour « Love you more », de Sam Taylor-Wood). Découvert un lundi, en fin de séance, à 23h30, le film de Patrik Eklund a permis aux spectateurs de quitter les sensations qui les gagnaient, film après film : léthargie, sommeil, et ennui (biffer toute mention inutile).

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Patrik Eklund n’est pas un inconnu sur la scène festivalière. Son deuxième film, « Situation Franck », faisait partie des sept courts métrages sélectionnés par la Semaine de la Critique en 2007, et sa dernière réalisation, « Slitage  » (“Seeds of the fall”), a retrouvé cette année, la bienveillance des sectionneurs du Palais Miramar. Entre les deux, « Instead of Abracadabra », lui, a plutôt obtenu les faveurs du festival de Sundance.

À 25 ans, Tomas est un rêveur. Si ses jours se ressemblent, entre son père revêche, sa mère ingénue, et son tracteur orange, il n’a de cesse d’entretenir un désir cher, celui de devenir un magicien professionnel. En attendant la gloire, il développe son côté gothique, multiplie les démonstrations risquées, répète à loisir sa formule magique personnelle (“Chimay!”), et tente de séduire sa nouvelle voisine, avec des tours douteux et foireux. Méfiant, Bengt, le père de Tomas, ne conçoit la magie que comme un hobby, et souhaite ardemment que son fils exerce un vrai métier.

Au dernier festival de Bruxelles, l’originalité et l’humour de « Instead of Abracadabra » a contrasté avec les nombreux films déprimants, par leur sujet, traitement, et/ou forme, de la compétition, nationale comme internationale. Si le succès de ce film tient à ses formidables interprètes, il doit beaucoup à l’affection que porte le réalisateur Patrik Eklund aux antihéros, aux absurdités du quotidien, aux accidents du hasard, aux dérèglements du couple, et à l’humour burlesque.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Patrik Eklund

Palme d’Or du court métrage attribuée à « Arena », de João Salaviza

Neuf courts métrages figuraient dans la Sélection officielle de Cannes. Dimanche soir, lors de la cérémonie de clôture, le Prix du meilleur court métrage a été décerné au réalisateur portugais João Salaviza, pour son film « Arena ». Une mention spéciale a également été attribuée au film néo-zélandais  « The Six Dollar Fifty Man » de Mark Albiston et Louis Sutherland.

Arena (Palme d’Or du court métrage)

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Synopsis : Mauro vit en prison domiciliaire. Les tatouages l’aident à brûler le temps.
Trois gamins du quartier s’approchent de sa fenêtre. Dehors, le soleil de midi tape fort.

The Six Dollar Fifty Man (Mention spéciale)

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Synopsis : L’histoire se déroule dans une ville côtière néo-zélandaise, dans les années 1970, et raconte l’histoire d’Andy, un garçon fougueux de 8 ans qui se voit forcé de quitter son univers imaginaire de superhéros afin de se confronter à des tyrans de son école.

Un extrait de « The Six Dollar Fifty Man » est visible sur le site de la production.

« Montparnasse » (Mikhaël Hers) récompensé à la Quinzaine des Réalisateurs

À l’occasion du Festival de Cannes, l’opérateur téléphonique SFR a décerné le 22 mai 2009 le ’’Prix SFR’’ au meilleur court métrage de la 41ème Quinzaine des Réalisateurs. Le Prix a été attribué à Mikhaël Hers, pour son film « Montparnasse », par un jury de professionnels et de jeunes réalisateurs. Il s’accompagne d’une dotation financière de 2 000€ destinée à encourager le cinéaste lauréat.

Le jury du « Prix SFR » était composé, cette année, de Agnès Merlet, réalisatrice productrice (scénariste), Jérémie Couston (critique cinéma Télérama), Jean-Yves Bloch, (directeur général d’UniversCiné et Président de La Maison du Film Court), Benoît Labourdette (parrain SFR Jeunes Talents Vidcast – Quidam Production), Zoé Cohen-Solal  (lauréat concours SFR Jeunes Talents Vidcast), et Etienne Perrin (Lauréat concours SFR Jeunes Talents Vidcast).

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Synopsis : Une nuit, trois jeunes femmes, le néon des boulevards, quelques rues désertées, une galerie marchande, un jardin endormi, le parvis de la tour, l’esplanade de la gare, le café du départ, un appareil photo, un concert, une terrasse, puis la ville qui s’éveille, Montparnasse.

Semaine de la Critique, côté courts

Cannes se termine, et les palmarès tombent. La 48è Semaine de la Critique a livré ses deux prix, en matière de courts métrages :

Grand Prix Canal+ du meilleur court métrage : Slitage (Seeds of the Fall) de Patrik Eklund (Suède)

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Synopsis : Un couple d’âge moyen, Eva et Rolf vivent une relation sans passion. Ils s’usent mutuellement et Eva commence à être frustrée sexuellement. Une nuit, elle essaye de séduire Rolf. Il la repousse mais quelque chose arrive, un évènement qui va changer leur relation pour toujours.

Prix découverte Kodak du meilleur court métrage : Logorama de François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain (H5- France)

Jury : Stéphane Brizé (réalisateur), Jérémy Clapin (lauréat 2008), Mylena Poylo (productrice, TS Production), Marina Foïs (actrice), Thomas Sotinel (critique), Antoine Roch (chef opérateur), Jean Labadie (distributeur, Le Pacte), Gilles Duval (Fondation Gan)

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Synopsis : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame… et bien plus encore dans Logorama !

Site Internet : www.semainedelacritique.com

I comme Instead of Abracadabra

Fiche technique

Synopsis : Tomas est un peu âgé pour continuer de vivre chez ses parents, mais son rêve de devenir magicien ne lui laisse pas le choix. Son père voudrait simplement qu’il grandisse et qu’il trouve un vrai travail.

Genre : Fiction

Durée : 22’52’’

Pays : Suède

Année : 2008

Réalisation : Patrik Eklund

Scénario : Patrik Eklund

Images : David Grehn

Son : Linda Brännström

Montage : Patrik Eklund

Musique : Mårten Tromm

Interprétation : Thomas Simon J Berger, Bengt Jacob Nordenson, Gunilla Anki Larsson, Monica Saga Gärde, Roger the Stuntman Göran Forsmark

Production : Direktörn & Fabrikörn

Articles associés : la critique du film, l’interview de Patrik Eklund

La Cinéfondation dévoile son palmarès

Le palmarès de la Cinéfondation est connu. Lors d’une cérémonie, salle Buñuel, le Jury, présidé par le réalisateur britannique John Boorman, et composé du cinéaste français Bertrand Bonello, de l’actrice chinoise Zhang Ziyi, du réalisateur tunisien Ferid Boughedir, et de la comédienne portugaise Leonor Silveira a primé les films suivants :

Premier Prix : Baba réalisé par Zuzana Kirchnerová-Špidlová (FAMU, République Tchèque)

baba

Synopsis : « Ma mère ne m’a rien demandé, elle a tout simplement amené grand-mère chez nous. Maintenant, elle est couchée au milieu de ma chambre. Et c’est moi qui m’occupe d’elle. Tout le temps. »

Deuxième Prix : Goodbye réalisé par Song Fang (Beijing Film Academy, Chine)

goodbye

Synopsis : Lors de sa première visite à Nanjing, Li Xin est blessée dans un accident. C’est la ville de Lin Xi, son amie proche aujourd’hui décédée, dont les parents sont contactés par la police pour lui venir en aide. Elle ne les connaissait pas mais séjourne chez eux le temps.

Troisième Prix (ex aequo) :

Diploma réalisé par Yaelle Kayam (The Sam Spiegel Film & TV School, Israël)

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Synopsis : C’est la nuit dans la ville d’Hébron et les colons s’apprêtent à célébrer le carnaval de la fête de Pourim. Samer, un adolescent palestinien de 15 ans, veut accompagner sa soeur aînée Ayat à l’université pour chercher son diplôme. En se faufilant par les toits et les ruelles, ils doivent éviter les colons, l’armée et la horde de journalistes étrangers.

Don’t step out of the house réalisé par Jo Sung-hee (Korean Academy of Film Arts, Corée du Sud).

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Synopsis : Un garçon pauvre et sa petite sœur habitent un appartement en sous-sol.
Un jour, des intrus pénètrent dans la maison et les menacent.

Les films primés reçoivent également une dotation de 15 000 € pour le premier prix, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour le troisième.

Site internet : http://festival-cannes.fr/fr/cinefoundation.html

Serge Riaboukine : “un court métrage, ça peut être un véritable coup de poing”

Membre du jury au dernier festival du court métrage de Bruxelles, le comédien Serge Riaboukine est connu pour ses collaborations avec Pierre Salvadori et Manuel Poirier, mais aussi pour sa participation à plusieurs courts métrages remarqués en festival (« La Leçon de guitare », « Tout est bon dans le cochon », « La Copie de Coralie »). Rencontre avec un gouailleur sensible.

As-tu tu des souvenirs de cinéma reliés à ton enfance ?

J’ai eu la chance qu’un ami de la famille, un russe, Monsieur Merkouloff, m’emmène au cinéma tous les dimanche. Dans le bled paumé où je suis né, il y avait des projections de nanars. J’ai des souvenirs de trucs complément improbables, avec ce Monsieur. J’ai été marqué par des films de science-fiction japonais à chier. Il m’emmenait aussi voir les de Funès, donc j’ai découvert le cinéma un peu comme ça. Il y a eu la télé évidemment. À l’époque,  quand on voyait un film à la télé, on s’en souvenait. Comme il n’y avait qu’une chaîne, quand un film était diffusé, c’était un événement. Mais le plus marquant, forcément, reste les expériences dans les salles de cinéma. Le grand choc, c’est quand tu découvres un auteur et un cinéma. Pour moi, ça a commencé par « Le bon, la brute, et le truand », puis, il y a eu tous les autres films de Sergio Leone, « Leni », et « L’important, c’est d’aimer ».

À quel moment, t’es-tu dit que tu avais envie de te rapprocher du cinéma ?

Oh, j’ai eu une révélation, tout jeune. Je me suis dit : “c’est ça que je veux faire”. Ca m’est paru comme évident. Après, j’ai mis du temps à me décider. À l’age de 16 ans, j’ai dit : ça, y est, je vais faire ça, d’une façon concrète après avoir vu « Leni » et « L’important, c’est d’aimer ». Ces deux films ont été les déclencheurs.

Tu savais que tu voulais faire comédien ou tu avais d’autres envies ?

Comédien et réalisateur, les deux. Comédien, ça m’est apparu comme étant plus facile, et réalisateur, plus difficile. La preuve, à 51 ans, je n’ai toujours rien réalisé. Mais si avec le seul film que je ferai, je fais le même effet, que m’ont fait « Orange Mécanique », « Leni », « Le bon, la brute, et le truand », ce n’est pas la peine de faire d’autres films. Un seul suffira. Donc je préfère prendre mon temps pour faire le bon film (rires)!

Tu réfléchis à ça ? Tu es en train d’écrire ?

J’ai pris la grande décision de me dire que je n’allais pas écrire, le premier. Ma compagne est scénariste. C’est elle qui écrira le film que je vais réaliser. J’écrirai plutôt le second, ce qui m’évitera de tomber dans le piège du film d’auteur où on met tout, et après, on est un peu creux, un peu vide. Je vais m’investir, parce que c’est le premier, mais moins que si c’est une histoire que j’écris. C’est une manière, je pense, d’échapper au syndrome du second film. J’étudie ça depuis longtemps. J’ai fait beaucoup de premiers films, avec des jeunes réalisateurs que je trouve magnifiques, et j’ai été déçu devant leur second film. Je me demande comment ces gens qui ont tant de talent se plantent mais c’est le syndrome du second film, c’est très dur d’y échapper. J’ai compris qu’il ne fallait pas que j’écrive.

Ce sera un long ou un court ?

Un long. Ce sera un film de genre, un film noir. Cela dit, quand je vois des courts métrages au festival, je me dis qu’un court, ça peut être un véritable coup de poing, et que je ferais bien un court métrage aussi. Ca me tenterait bien, alors que je me suis toujours dit que j’allais faire le long en premier. Pour faire un film, quelqu’il soit, long ou court, il faut remuer ciel et terre alors, je me suis dis  autant le faire pour un long. Mais en même temps, si jamais il me vient une idée de court métrage que j’écrirais par contre, je le ferais volontiers.

On t’en propose beaucoup, en tant que comédien, des rôles dans des courts métrages ?

Oui, on m’en propose beaucoup, d’autant que j’ai eu la chance de faire, coup sur coup, quelques très bons courts métrages (« La Leçon de guitare », « Tout est bon dans le cochon », « La Copie de Coralie ») qui ont voyagé dans énormément de festivals, et qui ont reçu des prix. Depuis « La Leçon de guitare », beaucoup de propositions me sont parvenues. J’en avais toujours eues, mais là, ça c’est multiplié, mais je les ai déclinées assez souvent parce qu’il faut vraiment qu’un film me plaise pour que j’ai envie d’y jouer. Je ne cherche pas à faire un film pour le faire. Il faut qu’il y ait beaucoup de conditions. Il faut que je sente que ce n’est pas gratuit. Parfois, ça correspond à des attentes. Par exemple, le scénario de « La Leçon de guitare »est arrivé au bon moment. J’avais envie de chanter, je me suis dit : “voilà l’occasion de le faire”.

As-tu des critères ?

Aucun. Oh ben non, le critère, c’est que ça me plaise. C’est comme si tu me demandes de choisir entre une blonde, une brune ou une rousse. Si elle me plaît, elle peut même être chauve, ça m’est égal. Là, pareil, ça peut être une comédie musicale, un western, un film noir, un film d’horreur, un film gore, …Je n’ai pas de genre de prédilection.

Est-ce qu’à un moment donné, il y a un risque pour un comédien d’avoir une sorte d’étiquette de comédien de court métrage ?

Oui, ça peut arriver parce que les gens sont assez cons pour mettre des étiquettes. Moi, je ne veux pas avoir d’étiquette, donc quelque part, je fais attention à ça. Je suis probablement aussi con que ceux qui mettent des étiquettes puisque je fais attention à ne pas en avoir. En attendant, j’alterne les courts et les longs, je fais des téléfilms. Je prends ce qui me vient, mais je ne peux pas totalement décider de ma carrière. Je ne suis pas encore Nicole Kidman. Pour y arriver, il va me falloir beaucoup de travail !

Tu as senti une évolution de la place du court métrage tout au long de ta carrière ?

Oui, parce qu’à un moment, dans les années 80, j’en ai fait beaucoup, énormément même. On m’appelait le “Depardieu de l’IDHEC” à cette époque qui coïncidait avec celle du grand Depardieu et du grand IDHEC qui n’était pas encore la Fémis. Pendant une année, j’ai fait 6 ou 8 courts métrages, sans suite : c’étaient des films d’école. Moi, je les faisais pour apprendre mon métier en me disant que je ne risquais pas grand chose, et en même temps, je m’entraînais avec la caméra. À cette époque, je faisais beaucoup de théâtre, et pas tellement de cinéma. Là, grâce à l’IDHEC, j’ai appris plein de choses sur la caméra, et sur la façon de jouer au cinéma. Avec le temps, j’ai vu évoluer le court métrage et devenir quelque chose de plus important. Par exemple, je me suis rendu compte que plus de gens m’ont vu dans « La Leçon de guitare » que dans des longs métrages, même importants, dans lesquels j’ai joué.

Si on prend « La Leçon de guitare » et « La Copie de Coralie », le rapport au chant est très différent : dans le premier, c’est un play-back et dans le second, par contre, c’est un son direct.

Dans « La Leçon », on a été obligé de passer par le play-back, parce que c’était très difficile de jouer de la guitare et de chanter en même temps en live. Si j’avais eu une quelconque prédisposition, un quelconque talent à la guitare, on aurait pu se permettre de faire du live, mais là, ce n’était pas possible. J’étais très mauvais à la guitare, je ne savais pas du tout en jouer avant le tournage. Le comédien qui interprète le professeur dans le film est en réalité un vrai guitariste et un vrai professeur. Pendant plusieurs semaines, il est venu chez moi pour m’apprendre Laetitia. J’étais donc dans la vraie position du personnage. Chanter en studio, par contre, a été très facile. Ce que je trouve très fort, c’est qu’on ne se rend pas du tout compte que c’est un play-back. On peut croire que le play-back est une sécurité, mais il faut être très bon, surtout pour le play-back des doigts. J’ai fait des efforts afin que les 1% de guitaristes qui auraient vu le film y croient. Par contre, « La Copie de Coralie », c’était en direct, et il a fallu beaucoup, beaucoup travailler.

Est-ce dû en partie à la musique du compositeur du film, Philippe Poirier, qui n’est pas réellement chantée ?

Oui. C’est une musique qui est très difficile, et en même temps, très agréable. Pendant qu’on travaillait, j’ai beaucoup pensé à l’homme à la tête de chou, au Paris chanté de Gainsbourg. Chez Poirier, il y avait une espèce de décontraction et en même temps, une façon d’appuyer sur certains trucs. Dans « La Copie », j’ai un long plan séquence, un monologue chanté. Le faire, ce n’est pas si dur que ça. Le problème, c’est le faire sans s’arrêter (rires) ! J’étais fier d’y être arrivé, mais Engel, il a dû se tirer les cheveux, parce que j’ai eu des moments difficiles. Même Jeanne Cherhal qui est chanteuse, a eu des petites difficultés à s’acclimater à cette technique de chant. Mais c’est ce qui fait toute la valeur du film. Ce n’est pas Jacques Demy, on est ailleurs. C’est surprenant, la façon dont le chant entre petit à petit dans l’histoire, alors que dans les comédies musicales, ils ne se prennent pas la tête des fois :  ils parlent, puis d’un coup, sans prévenir, ils lancent la musique, et ils chantent.

Qu’est-ce qui t’a décidé à t’impliquer dans ce projet ?

Quand j’ai reçu le projet, j’ai dit : “oh, putain !”. Moi, je suis fou de comédies musicales qui ont révolutionné le genre à chaque fois. du genre West Side story ou les Blue Brothers. Quand j’ai vu « Les voiliers du Luxembourg », le premier film de Nicolas, je n’ai pas été plus motivé que ça, parce que j’ai un rapport conflictuel avec Jacques Demy. Quand j’étais petit, ma mère et mes soeurs m’ont emmené voir Les Parapluies, et j’ai pleuré, et j’ai dit : “ça, c’est du cinéma de gonzesses!”. Rétrospectivement, je pense que j’ai refusé d’admettre que ça me touchait, et sans savoir pourquoi, j’ai gardé ce blocage à la con. En fait, je crois que c’est plus lié à la musique de Legrand qu’à Demy. Demy, c’est quand même lyrique, beau, lumineux, et gai, alors que Legrand, c’est pompeux, ça me gave. Du coup, dès que quelque chose y ressemble, j’ai une espèce de rejet. Mais comme Nicolas m’a dit qu’il allait déstructurer la musique, et qu’il y aurait des sons de photocopieuses qui rentreraient petit à petit dans le rythme, j’ai dit oui.

Tu joues souvent des personnages plutôt fragiles, pas forcément dans leur environnement, un peu gauches. Ce sont des rôles que tu affectionnes ou on t’en propose beaucoup, des rôles comme ça ?

Les fragiles, j’aime beaucoup ça. Mon rêve, c’est de faire aussi des rôles fragiles dans des comédies. Bizarrement, il n’y a que les cinéphiles qui savent que je peux être bon dans ce registre, il y en a beaucoup qui se laissent berner par l’image de l’homme fort qu’on me donne à jouer, qui n’est pas moi. Moi, je ne suis pas un homme fort, même si ce n’est pas à moi de le dire. Enfin, si, un peu d’embonpoint, peut-être (rires) ! Dans les films de Poirier, de Salvadori ou dans « La Tour Montparnasse infernale », je joue des méchants ou des forts un peu cons qui font rire. Les rôles de méchant, c’est bien, mais moi, je veux faire la victime, le gentil con comme je suis dans la vraie vie. Le type qui ne sait pas s’exprimer, et qui est maladroit, ça, ça m’intéresse. Et ça marche d’enfer, parce que quand tu es grand comme ça, le spectateur ne s’attend pas à avoir un gentil con, en face de lui !

Question sur ta présence au festival. Tu suis les projections, en tant que juré. Est-ce que tu as réussi à être surpris, à sentir une originalité dans les films ?

C’est très délicat. On est humble dans un festival de courts métrages. Souvent, quand on voit un très bon film, ça galvanise, on a envie de faire ce métier, en se disant : “je vais faire pareil”. Quand on voit un mauvais film, on hésite à faire du cinéma, on se dit : “merde, c’est dur quand même”. Il y a beaucoup plus de mauvais films que de bons. Il faut vraiment oublier les mauvais, et penser aux bons.

Il faut avouer que plus on avance en âge dans le métier, plus on a du mal à être surpris. Les émotions dues aux films que j’ai cité au début, ce sont des émotions que j’ai eues en étant jeune, en étant “pur”, novice. Devant un travelling, mes poils se hérissaient, un mouvement de caméra me rendait fou… Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir eu le courage et l’audace de réaliser quelque chose à ce moment-là, parce que je suis sûr que j’avais une sensibilité avec la caméra que j’ai perdu. Aujourd’hui, j’en ai le souvenir, mais je n’en ai plus la vraie émotion. Ici, c’est pareil : je vois des films, et ceux qui me surprennent, ce sont ceux qui osent et qui ont un ton. Pour certains, on sent vraiment le sujet, pour d’autres pas. Je trouve que les préoccupations des réalisateurs sont souvent terre à terre, et que les films sont anecdotiques. Personnellement, ce qui m’a surpris, c’est la spontanéité des acteurs dans des situations données par l’écriture, et le metteur en scène. Celui-ci les amène à faire des actes que je trouve vraiment géniaux.

Est-ce que tu as besoin d’être beaucoup dirigé ?

Ah non, moi, je n’aime pas trop qu’on me dirige.Par contre, j’aime bien qu’on me donne, comme dans un parcours de ski, des indications. Il y a des metteurs en scène qui sont très directifs, qui te font refaire plein de prises, et petit à petit, tu te trouves en étant libre, et il y en a d’autres qui te font chier pour la façon de parler, et de jouer. Grâce à Dieu, je les éloigne ceux-là. Ils ne me font pas de propositions, parce qu’ils ont peur de moi, je pense ou parce qu’ils savent que ça ne va pas être possible. Et moi, quand je les vois venir, je sais que je ne vais pas travailler avec eux. Ca m’emmerde les scolaires qui sont chiants sur le texte et qui ont envie qu’il soit restitué tel qu’il est écrit. Moi, je ne suis pas du genre à transformer le texte, j’ai même beaucoup de respect pour ça, mais il n’y a pas de musique préétablie dans un rôle.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais jouer dans le premier long métrage de Teddy Modeste, un jeune réalisateur sortant de la Fémis. Le film aborde l’univers des pentecôtistes, des gitans chrétiens, et je vais y jouer un prêtre pentecôtiste. C’est un rôle extraordinaire, j’en attends beaucoup. Sinon, je suis en train de faire un téléfilm, « Les vivants et les morts », avec Gérard Mordilla pour France 2.

Tu es là par rapport au court métrage. Question carte blanche : qu’est-ce qui t’intéresse dans ce format ?

C’est que tout est possible. J’ai l’impression qu’on peut plus facilement faire des choses totalement incorrectes dans un court métrage plutôt que dans un long métrage, parce qu’il n’y a pas d’enjeu économique

Il y a plus de liberté ?

Oui, je crois. Je crois d’ailleurs que ce qui manque pendant l’élaboration d’un court métrage, c’est la conscience de cette liberté.

Propos recueillis par Katia Bayer et Thierry Lebas

Articles associés : l’interview de Nicolas Engel et la critique de « La Copie de Coralie »

Consulter les fiches techniques de « La Leçon de guitare » et de « La Copie de Coralie »

L comme La Leçon de guitare

Fiche technique

Synopsis : Michel, la quarantaine, ne fait pas grand chose de sa vie. Lorsqu’il tombe sur la petite annonce ”jeune homme donne cours de guitare pour débutants”, il décide de se lancer.

Genre : Fiction

Durée : 17’40’’

Pays : France

Année : 2006

Réalisation : Martin Rit

Scénario : Martin Rit, Mariette Desert

Images : Hoang Duc Ngo Tich

Son : David Rit, Vincent Verdoux, Daniel Sobrino

Montage : Damien Maestraggi

Interprétation : Serge Riaboukine, Sébastien Morin, Luc Moullet, Pauline Morand,

Décors : Thierry Fievre

Production : Sunday Morning Productions

Article associé : l’interview de Serge Riaboukine

Next Floor de Denis Villeneuve

Tous à table

Le Canadien Denis Villeneuve, sélectionné à Cannes en 1997 à la Quinzaine des réalisateurs pour un long métrage collectif intitulé « Cosmos », collectionne, depuis plus de 20 ans, prix et distinctions dans le monde entier. Pour ce réalisateur de 42 ans, le court métrage n’est pas un exercice, mais bien un moyen d’exprimer un univers visuel particulier sur un format qui se prête à toutes les audaces. Son dernier opus « Next Floor », a obtenu le Grand Prix Canal+ du meilleur court métrage en 2008 lors de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes. Il ne repart, hélas, qu’avec une mention spéciale du Jury jeune au Festival du court métrage de Bruxelles.

En 1974, Luis Buñuel, dans « le Fantôme de la liberté » se jouait des conventions sociales et mettait en scène de typiques bourgeois réunis autour d’un table pour… déféquer. La nutrition, chose honteuse, était, elle, cachée dans un petit endroit au fond du couloir dans lequel on se séquestrait à double tour. L’acte de manger, de digérer et de déféquer se rangent parmi les expériences les plus fondamentales, les plus corporelles de l’homme. Le repas est un acte social, contrairement à la défécation…simple question de moeurs.

Pourtant, se nourrir peut se révéler quelquefois aussi obscène, il suffit de revoir « La grande Bouffe » de Marco Ferreri pour se convaincre que la représentation charnelle de la nourriture pose de profondes questions philosophiques quand elle est faite non pour se nourrir mais pour mourir. C’est un peu le postulat de « Next Floor » de Denis Villeneuve. Onze convives entourés de musiciens, d’une valetaille afférée et d’un maître d’hôtel pour le moins inquiétant déchiquètent, absorbent, sucent, avalent, gobent, les plats de chair animale qui se suivent et ne semblent pas avoir de fin.

Au menu, félin, tatou, rhinocéros et autres jolies atrocités filmées avec une délicatesse qui éveille des sentiments entre dégoût et fascination. Gros plan sur les bouches, les os, les yeux, la viande, les invités de cet étrange rituel, alourdis, tombant d’étages en étages avec force fracas. Impassibles, ils recommencent, animés d’un désir de possession sans limites, d’une violente frénésie de consommation. Si durant cet anti banquet platonicien, pas une parole ne s’échange, s’y dévoile pourtant une vérité humaine qui passe justement par l’oralité, mais l’oralité primitive.

Métaphore d’une société consumériste, destructrice et auto destructrice ? « Next Floor » n’affirme rien et laisse le champ libre à toutes les interprétations. Sa force visuelle et sa mise en scène réglée comme une machine infernale en font une œuvre d’une cohérence remarquable qui ne laissera personne indifférent.

Sarah Pialeprat

Consulter la fiche technique du film

N comme Next Floor

Fiche technique

Synopsis : Au cours d’un opulent et luxueux banquet, onze convives, servis sans retenue par des valets et des serviteurs attentionnés, participent à un étrange rituel aux allures de carnage gastronomique. Dans cet univers absurde et grotesque, une succession d’événements viendra secouer la procession de cette symphonie d’abondance.
Genre :  Fiction

Durée : 12’

Pays : Canada

Année : 2008

Réalisateur : Denis Villeneuve

Scénario : Jacques Davidts, sur une idée originale de Phoebe Greenberg

Images : Nicolas Bolduc

Montage : Sophie Leblond

Son : Sylvain Bellemare, Bernard Gariépy Strobl

Musique originale : Warren Slim Williams

Interprétation : Marchand, Mathieu Handfield, Sébastien René, Emmanuel Schwartz, Simone Chevalot, Ken Fernandez, Ariel Ifergan, Sergiy Marchenko, Deepak Massand, Gaétan Nadeau, Charles Papasoff, Daniel Rousse, Helga Schmitz, Dennis St-John, Valérie Wiseman, Warren Slim Williams, Luc-Martial Dagenais, Neil Kroetsch

Production : PHI GROUP

Article associé : la critique du film

Focus Festival du court métrage de Bruxelles

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Du 30 avril au 10 mai, avait lieu le 12ème festival du court métrage de Bruxelles. Pendant 10 jours, 250 films de moins de 30 minutes, répartis en de nombreuses séances, étaient proposés aux spectateurs et aux professionnels (acheteurs et programmateurs). Outre la compétition nationale (24 films belges) et internationale (56 films), la programmation avait misé sur le « off » : Grands réalisateurs, Best of International, Courts mais Trash (films indépendants et décalés), Latinos ! (films mexicains, brésiliens et argentins), carte blanche offerte au Festival de Biarritz, Très Courts (films d’une durée maximale à 3 minutes), séances UIP (14 courts récompensés dans 14 gros festivals européens), les 50 ans de l’IAD, clips, deux Nuits du court, des films seen on the Net, et enfin les 10 ans du mouvement Kino (films réalisés en 48 heures chrono).

Retrouvez dans ce Focus :

12ème festival du court métrage de Bruxelles : le Palmarès International

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Le Jury du 12ème festival du court métrage de Bruxelles (Augustin Burger, Nicolas Buysse, Anne Coesens, Eric De Staercke, Serge Riaboukine, Laetitia Spigarelli) a annoncé le palmarès national et international des films en compétition, hier soir, au Vendôme. Voici les films de la sélection internationale primés.

Grand Prix du Festival : « Smáfuglar » (Runar Runarsson, Islande)

Prix d’interprétation masculine : Harry Treadaway (pour « Love you more », de Sam Taylor-Wood, UK), ex-aequo avec Simon J. Berger (pour « Instead of Abracadabra », de Patrick Eklund, Suède)

Prix d’interprétation féminine : Andrea Riseborouch (pour « Love you more », de Sam Taylor-Wood, UK)

Prix du Jury Jeune : «Directions » (Kasimir Burgess, Australie)

Mention spéciale du Jury Jeune : «Next Floor » (Denis Villeneuve, Québec)

Prix Be TV : « Caporal Crevette » (Christian Laurence, Québec)

Prix du Public : « Instead of Abracadabra » (Patrick Eklund, Suède)

Mention spéciale du Jury pour la mise en scène : « Cafe Paraiso » (Alonsa Ruizpalacios, Mexique)

12ème festival du court métrage de Bruxelles : le Palmarès National

festival-bruxelles

Le Jury du 12ème festival du court métrage de Bruxelles (Augustin Burger, Nicolas Buysse, Anne Coesens, Eric De Staercke, Serge Riaboukine, Laetitia Spigarelli) a annoncé le palmarès national et international des films en compétition, hier soir, au Vendôme. Découvrez la liste des films belges primés.

Grand Prix National : « Bonne nuit » (Valéry Rosier, Belgique)

Prix de la Communauté française : « De si près » (Rémi Durin, Belgique)

Prix de la Photo : « Milovan Circus » (Gerlando Infuso, Belgique)

Prix d’interprétation féminine : Catherine Salé » (pour « Classes vertes de Alexis Van Stratum, Belgique)

Prix d’interprétation masculine : Jean-Benoît Ugeux et Pierre Nisse pour « Michel » de Emmanuel Marre et Antoine Russbach (Belgique)

Prix du Public : « Victor » (Kobe Van Steenberghe)

Prix La Deux : « L’été » (Vania Leturcq)

Prix de la Critique : « Jazzed » (Anton Secola)

Mention spéciale du Jury : « Panpan » (Sacha Caloussis, Belgique)

Mention spéciale du Jury Presse : « Michel » de Emmanuel Marre et Antoine Russbach (Belgique)