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Festival d’Annecy 2009

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La 33ème édition du Festival d’Annecy, la référence mondiale de la création animée, a eu lieu du 8 au 13 juin. Le temps d’une semaine ludique, une variété de rencontres et de propositions d’images en mouvement s’est déployée dans la  »Venise des Alpes » : conférences, cartes blanches, voyages sur la lune, films de danse, programmes politiquement incorrects, expositions, making of, appels à projets, rétrospectives, animation citoyenne, films sur la lutte contre le sida, … . Sans oublier les traditionnelles séances de longs métrages, et les programmes de courts métrages, de films de fin d’études, de télévision, et de commande.

Cette année, Format Court était invité à Annecy pour faire partie du Jury Fipresci (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique), se balader dans la vieille ville, enchaîner les séances de courts métrages et de films d’écoles, dire des bêtises autour d’une fondue, chausser des lunettes 3D, et compter le nombre de pin’s sur les sacs d’accrédités.

Retrouvez dans ce Focus :

Rúnar Rúnarsson : “J’ai vécu les pires moments de ma vie à cause du cinéma”

Son premier court, « The Last Farm » a été nominé pour les Oscars en 2006, le suivant, « Smáfuglar » a concouru pour la Palme du court métrage en 2008, et le dernier, « Anna », a été présenté, cette année, à la Quinzaine des Réalisateurs. Quand Rúnar Rúnarsson ne se balade pas du côté de Los Angeles et de Cannes, il sillonne l’Islande et le Danemark. Ce grand cinéaste, auteur de films personnels, fraichement sorti de l’école, s’intéresse aux comédiens non professionnels, aux périodes de transition, et au passage à l’âge adulte.

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As-tu des souvenirs de films que tu as vu, enfant ou adolescent ?

Oui, bien sûr. J’ai vécu les pires moments de ma vie à cause du cinéma. J’ai été complètement bouleversé par « Lassie Come Home », dans lequel Lassie se perdait à la campagne. Ayant grandi dans un coin où on devait chasser ou pêcher tout ce qu’on mangeait, je me disais que Lassie ne survivrait jamais tout seul. Après avoir vu le film, j’ai fait des cauchemars pendant au moins deux semaines !

Quel âge avais-tu ?

Cinq, six ans. L’autre mauvaise expérience cinématographique a été « Elephant Man » de David Lynch, qui m’a montré à quel point le monde était cruel, et à quel point les gens pouvaient être dégoûtants et intolérants. En Islande, il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision jusqu’en 1986, on en profitait donc pour voir un maximum de films, de tous genres. Comme c’était une chaîne de l’Etat, il n’y avait pas que des films américains. Très jeune, je me suis retrouvé devant des films de Kaurismäki, et des documentaires.

T’es-tu tourné vers les salles, puisqu’il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision ?

Oui. En Islande, on est 300.000 habitants, mais il y a à peu près 3 millions de tickets de cinéma vendus par an. Ma sœur aînée m’emmenait voir des James Bond, mais aussi des films alternatifs. Je ne me souviens pas à quel âge j’ai vu « Subway » de Luc Besson, mais ça a été une nouvelle expérience pour moi.

Plus de cauchemars ?

Non !

Certains réalisateurs ont vu deux ou trois films qui ont laissé une telle empreinte qu’ils ont su dès lors qu’ils ne voulaient faire que du cinéma. Ça été pareil pour toi, ou c’est venu plus tard ?

Un peu plus tard. Avant de m’intéresser complètement aux films, j’ai écrit des poèmes et des nouvelles, peint, fait de la photographie, et même de la musique. Je cherchais vraiment à m’exprimer. Vers l’âge de 16 ans, tout à fait par hasard, j’ai fait un film avec un ami, et j’ai senti pour la première fois que je contrôlais mon expression. C’était un sentiment très agréable.

Quel était le sujet de ce premier film ?

Cela s’appelait « Toilet Cultures ». Le film présentait, en une douzaine de minutes, des fragments de vies qui prenaient place dans des toilettes publiques. Chaque fragment était relié à une histoire et à une émotion. C’était assez statique et assez simple.

Ton ami a-t-il continué à faire des films, par la suite ?

Oui. On a fait quelques films ensemble, et puis on s’est séparés. Grimur Hakonarson est assez connu maintenant. Il a fait des courts, dont le plus connu est « Braedrabylta » (« Wrestling ») [une histoire d’homosexualité sur fond de lutte]. Il travaille actuellement sur un long métrage.

Tu étudies le cinéma au Danemark, à la Danske Filmskole. Pourquoi ne pas être resté en Islande ?

En Islande, il y a très peu de choix pour faire de telles études, et l’école nationale n’est pas terrible. Comme l’Islande a été colonisée par les Danois jusqu’en 1944, des liens puissants existent entre les deux pays ; du coup, j’ai bénéficié d’un enseignement gratuit au Danemark. La Danske Filmskole (The National Film School of Denmark) est une des plus riches écoles du secteur : elle propose beaucoup de filières et d’exercices, on y produit beaucoup de films, tous tournés en pellicule. C’est un lieu d’apprentissage formidable. Pendant des années, j’ai pu y tester des choses intéressantes.

Parallèlement à cette formation, tu as pourtant fait des films à côté, « The Last Farm », et « Smáfuglar »…

Oui. C’est important, pour moi, de développer des projets propres, en parallèle. En 2004, j’ai fait « The Last Farm », avant de m’inscrire à l’école. Quant à « Smáfuglar », mon avant-dernier film, il a été tourné, pendant l’été, et monté pendant le weekend.

Pourquoi avoir opté pour la réalisation ?

C’était tout simplement quelque chose que je devais faire. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais eu le cancer ou des hémorroïdes… Je suis un réalisateur narcissique. Je parle invariablement de moi, de mes émotions, ou de mon regard sur les personnes que j’aime, et leurs situations. Chaque scénario que j’écris, chaque film que je fais, est extrêmement personnel. C’est drôle, car les personnages principaux de mes films ne sont vraiment pas des personnes proches de moi, aujourd’hui, que ce soit des jeunes (« Smáfuglar », « Anna ») ou une personne âgée (« The Last Farm »).

« Smáfuglar » et « Anna » se suivent dans ta filmographie. Même si ils sont très différents, ce sont, tous deux, des films traitant de la jeunesse, et du passage à la maturité.

Oui. La jeunesse m’interpelle. Les deux films traitent du passage à l’âge adulte, mais de différentes façons. L’un suit un adolescent en train de devenir un homme, l’autre observe une pré-ado en train de devenir une adolescente.

As-tu été inspiré, en faisant « Smáfuglar », de souvenirs de ton adolescence ?

Oui. J’étais très timide avec les filles, et j’allais à des fêtes très étranges. Même si le viol, à la fin du film ne m’est pas personnellement arrivé, beaucoup de personnes l’ont subi, y compris de nombreuses jeunes femmes de ma connaissance. L’Islande est un pays qui peut être très brutal. Les gens commencent à boire, et à se droguer très tôt, et des actes très graves ont lieu.

Ton cinéma est traversé par la question du choix, et la confrontation au changement. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce moment particulier où tout peut changer dans la vie d’une personne ?

Ce sentiment de se trouver au bord d’une falaise, et d’avoir à atteindre la prochaine falaise. Quand un personnage doit prendre une décision importante ou est forcé d’agir, pour le meilleur ou pour le pire, il opère de grands changements dans sa vie. Ce n’est pas que fictionnel. Nous devons tous passer par cette période de transition.

Ton intérêt pour la transition pourrait-il expliquer celui que tu portes pour l’adolescence ?

Oui. C’est une période, où tout peut réellement changer. Dans « Anna » et « Smáfuglar », les personnages sont naïfs, purs, et innocents, et sont confrontés à un contraste violent, très négatif, pour eux. Pour s’en sortir, ils sont forcés de mûrir, et de passer à l’âge adulte.

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Le contraste se situe ailleurs dans tes films, notamment par rapport à l’image. Tu privilégies la lumière naturelle dans des histoires obscures. Quel est ton rapport avec ta directrice photo, Sophia Olsson ?

Sophia est dans la même année que moi, à l’école. On a beaucoup travaillé ensemble, sur des exercices et des films communs, et on a évolué lentement, de concert. Avec le temps, notre dialogue s’est de plus en plus réduit, parce que notre connaissance et notre  compréhension mutuelles se sont approfondies. Je me sens vraiment privilégié d’avoir trouvé ce chef opérateur, qui va me suivre pour le reste de ma vie. Elle me comprend, et je la comprends.

Pourquoi travailles-tu avec des acteurs non professionnels ?

La plupart de mes films, à l’école, intégrait des comédiens confirmés, mais quand j’ai dû trouver des enfants ou des adolescents pour les rôles principaux de mes films, il n’y avait pas tellement de choix, parmi les acteurs existants. Naturellement, je me suis tourné vers les non professionnels. Pour dénicher les bons acteurs, j’ai essayé, à chaque fois, de vivre des séances  de casting intensives. La jeune fille de « Anna » n’avait jamais joué, à l’époque où je l’ai trouvée, mais elle avait quelque chose. À cet âge-là, soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas. Même chose pour « Smáfuglar » : environ 150 jeunes gens se sont présentés au casting, et celui qui a été retenu, était l’un des derniers, mais je savais qu’il était fait pour le rôle.

Qu’entends-tu par intensif ?

C’est une chose de jouer face à moi, et une autre de jouer face à la caméra. Les enfants inexpérimentés, il faut les pousser, et tester leurs limites et leur potentiel. Dans cet esprit, au moment du casting de « Smáfuglar », j’ai joué la dernière scène avec eux, en interprétant le rôle de la jeune fille. Le casting avait lieu dans un très grand espace, d’environ 1000 m². J’ai demandé à des garçons de 14 ans de s’allonger à côté de moi, à seulement quelques centimètres d’écart, et d’exprimer des émotions. Celui que j’ai retenu, Atli Óskar Fjalarsson, y est parvenu, malgré la foule, les micros, et la caméra. Il était non seulement bon, mais également suffisamment fort, pour surmonter ce qui l’entourait.

Tes films sont islandais, le dernier est danois. Est-ce difficile de faire des films en Islande ?

Il est toujours difficile de travailler en tant que réalisateur, où que vous soyez. Le cinéma islandais est assez jeune, la Commission du film est établie depuis seulement quelques années, et elle concerne une petite communauté de professionnels. Tout le monde rencontre des difficultés, mais les gens n’hésitent pas à s’entraider. Tout ce que Grimur Hakonarson et moi, avons fait, ensemble comme séparément, est due à la bonne volonté des gens.

Envisages-tu de poursuivre dans le court ou es-tu tenté par le long ?

Je prévois de faire mon premier long métrage l’été prochain, mais je souhaite continuer à faire des courts métrages. Si l’on compare le long au roman, et le court à une nouvelle ou un poème, rien n’empêche, si on commence à écrire un roman, l’écriture d’un poème ou d’un récit court. Il y a toujours un ou deux ans entre les longs métrages, si on a de la chance, et moi, je ne suis ni intéressé par les publicités débiles ni par les séries télévisées.

Quel est le sujet de ce long métrage ?

C’est l’histoire d’un homme pensionné qui a du mal à exprimer ses émotions, et qui est un étranger dans sa propre famille. À sa manière, c’est à nouveau une histoire de passage à l’âge adulte, et un film très personnel.

Est-ce que la longueur d’ « Anna », ton film de fin d’études (35 minutes), est une forme d’exercice au long ?

Non. La durée est liée à une condition exigée par l’école : faire un film de 28.5 min, soit un créneau TV. J’ai fait un 35 minutes, parce chaque histoire a sa propre longueur, et qu’on ne la décide pas d’avance.

L’année dernière, tu es venu à Cannes, présenter « Smáfuglar », en Sélection officielle. Cette année, « Anna » a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Les deux sections diffèrent-elles ?

Chacune soutient le court métrage, avec des nuances. La Sélection officielle accepte des films d’une durée maximale de 15 minutes. « Smáfuglar » a pu y accéder, « Anna », pas. On est très limité avec un film de 35 minutes dans le circuit des festivals. Il y a beaucoup de festivals pour les film plus courts, mais peu d’options pour ceux de 35 minutes. Raison pour laquelle la sélection et la plateforme de la Quinzaine des Réalisateurs ont été fantastiques.

Propos recueillis par Katia Bayer. Retranscription : Adi Chesson

Articles associés : la critique de « Smáfuglar », la critique de « Anna »

A comme Anna

Fiche technique

Synopsis : Anna est une petite fille de douze ans qui vit dans un petit village de pêcheurs. Elle est à un tournant de sa vie. Le monde qui l’entoure est en train de changer – et elle aussi.

Genre : Fiction

Durée : 35’

Pays : Danemark

Année : 2009

Réalisation : Rúnar Rúnarsson

Scénario : Rúnar Rúnarsson

Images : Sophia Olsson

Son : Sylvester Holm

Décor : Mathilde Christiansen

Montage : Jacob Schulsinger

Interprétation : Marie Hammer Boda, Daniel Stampe, Petrine Agger

Production : The National Film School of Denmark

Articles associés : la critique de « Anna » , l’interview de Rúnar Rúnarsson

Festival du Film de Locarno : Les Léopards de demain

Le prochain Festival du Film de Locarno (Suisse), ayant lieu du 5 au 15 août, se positionne, lui aussi, en faveur du court métrage. Le programme des Léopards de demain, articulé en deux compétitions distinctes, s’intéresse à la découverte de nouveaux talents. 24 courts métrages issus de 22 pays différents, de l’Asie à l’Amérique latine, en passant par l’Europe, sont en lice dans la Compétition internationale. Parallèlement, la Compétition nationale propose, avec 13 films, une sélection de la production helvétique de courts métrages la plus récente.

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Léopards de demain – Compétition internationale

• ABSENT de Guillermo Asensio Alegre, Espagne
• ALICE AU PAYS S’ÉMERVEILLE de Marie-Eve Signeyrole, France
• BEAST de Lars P Arendt, Danemark
• BELIEVE de Paul Wright, Royaume-Uni
• BRAVE DONKEY de Gaysorn Thavat, Nouvelle-Zélande
• DIESIS I de Franke Frigo, Italie
• EDGAR de Fabian Busch, Allemagne
• GESTREEPT (Striped) de Jonas Baeckeland et Toon Mertens, Belgique
• GJEMSEL (Hide and Seek) de Aleksandra Niemczyk, Norvège
• KOKON de Till Kleinert, Allemagne
• KURJUUDEN KUNINGAS (Love in Vain) de Mikko Myllylathi, Finlande
• LA VIE COMMENCE de Émile Proulx-Cloutier, Canada
• POSLEDNIY DEN’ BULKINA I.S. (The Last Day of Bulkin I.S.) de Aleksey Andrianov, Russie
• MANDARIN PEEL de Anna McGrath, Australie
• MIRA de Gregorio Graziosi, Brésil
• MIXTAPE de Peter Corina et Timothy Pfeffer, États-Unis
• NO COUNTRY FOR CHICKEN de Huang Huang, Chine
PALMELE de George Chiper, Roumanie
• SIX de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, Japon/France
• SIYUR MUDRACH (Guided Tour) de Benjamin Freidenberg, Israël
• TÚNELES EN EL RÍO de Igor Galuk, Argentine
• UM DIA FRIO de Claudia Varejão, Portugal
• VARIÁCIÓK (Variations) de Krisztina Esztergalyos, Hongrie
• VIVRE ENCORE UN PEU de David Lambert, Belgique

Léopards de demain – Compétition nationale (suisse)

• À CÔTÉ de Basil Da Cunha
• BRANDSTIFTER de Felix von Muralt
• CONNIE de Judith Kurmann
• DÉJÀ de Antonin Schopfer
• FREUD’S MAGIC POWDER de Edouard Gétaz
• KISS WHO de Riccardo Bernasconi
• KITSCH PANORAMA de Gilles Monnat
• LA SALLE DES MAÎTRES de Tareq Daoud
• LAS PELOTAS de Chris Niemeyer
• LE TÉMÉRAIRE de Lila Ribi
• NACHTSPAZIERGANG de Christof Wagner
• SCHÖNZEIT de Irene Ledermann
• VAS-Y JE T’AIME de Marie-Elsa Sgualdo

Le site du Festival : www.pardo.ch

Festival Paris Cinéma : le Palmarès

La 7è édition du Festival Paris Cinéma s’est achevée le 14 juillet. Parmi les 17 films de sa compétition internationale, trois ont été récompensés.

Diplomacy de Jon Goldman (États-Unis, 2009) : Prix du Public

Syn : Les relations entre les États-Unis et l’Iran prennent une tournure inattendue quand deux diplomates cruciaux et leurs interprètes respectifs font connaissance lors d’une session privée.

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Voir un extrait de Diplomacy

Vostok de Jan Andersen (France, 2008) : Prix CinéCinéma

Syn : « Vostok » reprend en sept volets les choses là où les missions spatiales soviétiques Vostok des années 60 les auraient laissées !

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Syn : « Vostok » reprend en sept volets les choses là où les missions spatiales soviétiques Vostok des années 60 les auraient laissées !

Voir un extrait de Vostok

L’Autre Monde, de Romain Delange  (France, 2008) : Prix de l’Emotion-Kookaï

Syn. : Ils ont vingt ans en 1995. Julien part faire du cinéma. David part faire la guerre.

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Voir un extrait de L’Autre Monde

Le site du festival : www.pariscinema.org

Cartoon d’Or 2009 : les nominés

Les cinq finalistes pour le Cartoon d’Or 2009 (meilleur court métrage d’animation européen) sont connus. Sélectionnés parmi 29 candidats, les finalistes de cette nouvelle édition sont français, anglais, suédois, allemands, et irlandais.

– Uzi et Lotta Geffenblad, pour « Aston’s Stones » (Suède)

Syn. : Aston le chiot s’est pris d’affection pour un caillou qu’il a trouvé sur un chemin. Très vite, il entreprend d’en recueillir d’autres. Il les dorlote, leur fabrique des petits lits avec de minuscules couvertures. Jusqu’au jour, où sa collection de cailloux-joujoux envahit sa maison. C’est alors que ses parents lui proposent d’emmener ces cailloux en vacances au bord de la mer …

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Merwan Chabane, pour « Party Animals » (France)

Syn. : Rien, même pas l’insistance de son amie, ne pourrait faire changer d’avis Sarah. Rien, si ce n’est la présence du beau et ténébreux Edouard, qui la décide en quelques secondes à se rendre à la fête qu’elle avait décidé de boycotter.

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– Bastien Dubois, pour « Madagascar, carnet de voyage » (France)

Syn. : Le film retrace le parcours d’un voyageur occidental confronté aux coutumes malgaches, notamment à la Famadihana.

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– David O’Reilly, pour « Please Say Something » (Allemagne/Irlande)

Syn : Une relation agitée entre un chat et une souris, dans un futur éloigné.

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– Nick Park, pour « Wallace & Gromit : A Matter of Loaf and Death » (Royaume-Uni)

Syn. : La nouvelle boulangerie de Wallace et Gromit est en danger quand un tueur mystérieux se met à s’attaquer à tous les boulangers de la ville.

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Le nom du gagnant sera dévoilé au prochain Forum Cartoon, ayant lieu en Norvège, le 24 septembre. Le gagnant, déterminé par un jury composé de Serge Elissalde, Tomm Moore, et Kari Juusonen, recevra une aide pour son prochain projet d’animation.

Site Internet : www.cartoon-media.eu

Claire Burger, Marie Amachoukeli : Ciné/tandem

Elles sortent toutes deux de la Fémis. L’une a étudié le montage, l’autre a choisi le scénario. Depuis « Forbach », le film de fin d’études de Claire, elles travaillent ensemble. Leur dernier film, « C’est gratuit pour les filles », sélectionné cette année, à la Semaine de la Critique, suit les joies et les peines de deux adolescentes, Yéliz et Laetitia. À l’image de leur précédent film, les deux réalisatrices s’intéressent aux liens, aux situations de crise, à la promiscuité entre réalisme et fiction, et aux comédiens non professionnels. Entrevue à trois voix.

Comment est apparu votre désir de cinéma ?

Claire :  Je n’ai jamais été une grande cinéphile. Adolescente, j’ai eu une petite période de bovarysme, comme beaucoup de gens, je pense. C’était l’époque de « Basic Instinct », un film qui m’a beaucoup marquée à l’époque et que j’ai revu en boucle. Après, plus tard, il y a eu Cassavetes, Pialat, et des films assez réalistes.

Marie : Je ne suis pas non plus cinéphile, à la base. Cela ne fait pas partie de la culture familiale d’aller au cinéma. Adolescente, je fréquentais toutefois les salles obscures, et je me souviens précisément du premier film pour lequel je me suis dit : « C’est intéressant le cinéma, ce n’est pas juste du divertissement ». C’était « Boys Don’t Cry ». Je peux même te citer la salle : le Studio 28.

N’étant pas cinéphiles, pourquoi avoir choisi, toutes les deux, de vous inscrire à la Fémis ?

Marie : À la base, j’ai une formation universitaire, je suis historienne. J’ai fait la Fémis, au début, sans trop savoir pourquoi, et j’ai eu la chance d’avoir le concours. Après, je crois que mon intérêt pour le cinéma est venu en faisant des films, plutôt qu’en en voyant.

Claire : Après le Bac, j’ai travaillé pour une télévision locale, et pendant deux ans et demi, j’ai été en contact avec la caméra, la salle de montage, etc. Cela m’a beaucoup plu de découvrir, de cette manière, des outils. Je me suis dit qu’il y avait des choses très intéressantes à faire avec l’image, j’ai eu envie d’approfondir mes connaissances, et d’être moins dans l’efficacité, la rapidité. J’ai passé le concours de la Fémis en montage, et quand je l’ai eu, un peu comme Marie, je me suis beaucoup prise au jeu de faire des films, et des expérimentations.

Comment se sont orientés vos choix respectifs, le scénario, pour Marie, et le montage, pour Claire ?

Marie : Je ne savais même pas ce qu’était un champ/contre-champ quand j’ai passé le concours à la Fémis, le présenter en réalisation ou en montage aurait donc été très risqué. Je l’ai tenté en scénario parce que j’avais une formation littéraire, et parce que j’estimais que c’était un exercice très dur à mener. Le scénario est un moment angoissant : savoir ce que tu veux raconter, avec qui, et dans quelle situation, c’est quelque chose d’extrêmement difficile. Aller où le bât blesse, et savoir que ça va être complexe, a sûrement quelque chose de masochiste…

Claire : C’est marrant parce que le scénario et le montage se ressemblent à plein de niveaux, entre autres, pour le côté angoissant. Moi, j’ai choisi le montage parce que je trouvais aussi que c’était l’étape la plus difficile, quand je travaillais à la télévision. J’avais l’impression, que tout se décidait à ce moment-là, et que c’était là que se faisait un film ou un reportage. Depuis, j’ai compris que d’autres étapes, comme le scénario ou le tournage, déterminaient beaucoup un film. Un peu comme Marie, je pense que je devais être maso. Et si Marie n’a pas tenté la réalisation à la base parce qu’elle n’avait pas de formation technique, moi, j’avoue que je n’ai pas présenté le concours, parce que je pensais que je ne l’aurais jamais. Vu que je n’avais que le bac, cela ne me paraissait pas du tout envisageable.

Vous souvenez-vous de la manière dont vous avez défendu vos cas personnels, au moment du grand oral ?

Marie : Moi, j’ai cru que c’était très mal parti, parce que je me suis embrouillée avec le Président du jury, Benoît Jacquot. Je suis quand même partie en tapant du poing sur la table, persuadée de ne pas l’avoir, mais on m’a rappelée en me disant que j’étais prise.

Claire : Au moment où on m’a demandé quels étaient les films qui m’avaient vraiment plu, j’ai répondu que je n’allais pas très souvent au cinéma, et qu’en général, quand j’y allais, je n’aimais pas les films que je voyais. J’ai bien senti que ça ne passait pas très bien, comme réponse. Heureusement, après, ils m’ont posé quelques questions sur des films que j’avais vus, et il est probable que mes réponses correspondaient à leurs propres goûts. Romain Goupil était le Président de mon jury. Je me souviens que la seule chose qu’il m’a demandée, c’était le pronostic de foot pour le match du soir même. J’ai commencé à développer un truc là-dessus, il m’a dit : « Non, non, je te demande juste le pronostic ! ». J’ai alors pronostiqué que la France perdrait et la France a perdu, ce soir-là !

Le sentiment de liberté, vous l’avez éprouvé pendant vos années d’école ?

Marie : En fait, il est à double tranchant, à la Fémis. On est quand même très libre de faire ce qu’on veut. Peu importe le sujet : les comités de validation acceptent à peu près tout. Dans ce sens là, si par exemple, tu veux faire un film de science-fiction ou une comédie musicale, c’est possible. Après, c’est vrai qu’il y a une ambiance d’école qui se veut une ambiance d’auteurs, d’auteurs à la française, et  qu’on finit presque par se censurer soi-même.

Claire : Ça se passe plus au niveau des élèves que de l’administration, en réalité. C’est clair qu’il y a une forme de pression à l’école, qu’on s’observe, et se juge beaucoup les uns les autres. Mais à la Fémis, on peut faire à peu près tout ce qu’on veut à partir du moment où on le justifie, on va au bout de notre projet, et on arrive à répondre aux attentes de l’école. Moi, j’ai toujours eu l’impression de ne jamais faire ce qu’il fallait dans les exercices, mais les professeurs étaient contents que je fasse autre chose. Je me souviens, d’ailleurs, qu’au sujet des films qu’on a faits là-bas, tout le monde, les élèves comme l’administration, disait que c’était bien parce que ce n’était pas du tout ‘Fémis’. Et une fois qu’on est sorties, j’ai vu plein de critiques sur des blogs. Les gens écrivaient que les films étaient « tellement Fémis ». Au fond, on finit par penser que cela ne veut pas dire grand-chose.

Ça pourrait dire quoi, c’est ‘Fémis’ ?

Claire : Justement, moi je ne pourrais pas vous le dire, parce que nous, en l’occurrence, ne faisions pas la même chose que nos camarades qui trouvaient que c’était génial qu’on sorte du lot Fémis, alors qu’à l’extérieur on disait que ce que nous faisions faisait « Fémis ». Donc c’est dur à comprendre…

Marie : Je pense que la Fémis, c’est en gros du cinéma d’auteur, et à l’extérieur on pense que c’est du cinéma d’auteur chiant, avec des plans ultra longs, aucune action à proprement parler, aucun enjeu, qui se nourrit de métaphores, d’introspection, de nombrilisme, de parisianisme, …Il y a un mélange de tout ça autour de l’idée que l’on se fait de la Fémis. Or, effectivement, au sein de l’école, c’est quand même un peu plus varié que ça.

L’école accepte six réalisateurs par promotion. Comment se fait-il que d’autres personnes, comme vous, issues d’autres sections, ont également la possibilité de faire des films ?

Claire : En première année, chacun fait un film, car on a tous le même cursus. En deuxième année, on se spécialise, mais on a encore des exercices qui nous permettent d’expérimenter des idées qui, si on en a le courage, l’énergie et le temps, peuvent se transformer en films. Ensuite, il y a d’autres possibilités, via les TFE Productions : des producteurs ont comme exercice de produire des élèves qui ne sont pas en réalisation. Au final, on peut très bien, si on en a l’ambition et le désir, ne pas être en réalisation et faire quand même des films. D’ailleurs, cette perspective est assez maligne, parce qu’on a beaucoup moins de pression. En réalisation, les élèves ont beaucoup de charges, vu qu’ils doivent faire deux films, voire trois, par an. C’est très compliqué pour eux de trouver de quoi se renouveler, et de gagner la confiance de tous les autres. Dans les autres sections, on n’est pas obligé de faire beaucoup de films, et on peut se concentrer sur ceux que l’on a vraiment envie de faire.

Marie : En scénario, pour le coup, après la première année normalement, on n’a pas le droit de faire un film. Cela va à l’encontre de ce que doit être un scénariste au yeux de la Fémis. Pour le coup, là, c’est l’administration qui restreint les libertés. Moi, je me suis fait virer des salles de montage dès que j’essayais de faire un film : on me faisait bien comprendre qu’il ne fallait pas le monter à la Fémis. Mais cela ne m’a pas empêchée d’en faire, parce je me suis débrouillée pour dénicher le matériel nécessaire.

Comment avez-vous été amenées à travailler ensemble ? Vous aviez des sensibilités communes ?

Claire : Oui. Marie venait de sortir de la Femis, quand j’ai eu l’opportunité de faire un TFE production. J’avais beaucoup d’affinités avec elle, notamment par rapport au documentaire. Comme je n’avais jamais travaillé avec une scénariste, je lui ai proposé de m’aider à écrire le film. Ça s’est très bien passé à l’écriture, du coup, il était hors de question qu’elle ne soit pas là au tournage, au montage, au mixage, …. Elle réalisait avec moi, au bout du compte. On a fini par se rendre compte que le film, on l’avait fait à deux, voire à trois, parce que celui-là était assez particulier.

Le film en question, c’est ton film de fin d’études, « Forbach », co-écrit et interprété par Samuel Theis ?

Claire : Oui. Samuel a, lui aussi, pris de la place à l’écriture et au tournage. Comme ça s’est très bien passé avec Marie, on s’est dit qu’on travaillait bien ensemble, que peut-être on était meilleures à deux que seules, et qu’on avait envie de réitérer l’expérience. Dans le cinéma, on est très vite obnubilé par ses propres projets; si Marie avait les siens, et moi les miens, on ne se verrait pas beaucoup. En travaillant à deux, on partage des choses très importantes.

Vos films sont proches de la réalité et des vrais gens. C’est important, pour vous, cette confrontation entre réel et fiction ?

Claire : Oui. Chacune a eu des expériences de documentaires avant de travailler ensemble, et on avait envie d’y apporter une part de fiction. De façon empirique, on fait des expériences, parce qu’on n’est pas fascinées par un genre de cinéma dans lequel on voudrait s’inscrire. Pour l’instant, ça se passe comme ça : on a envie de tenter des choses pour voir ce que ça donne. Là, effectivement, les derniers films sont assez réalistes, parce qu’on s’est posé des questions sur la réalité, sur sa représentation, et sur la manière dont on la confronte à la fiction. Dans cet esprit de recherche, je ne serais pas étonnée qu’on se retrouve dans d’autres choses, et qu’on finisse par faire des films de genre. Des films de vampires, peut-être !

Pourquoi préférez-vous travailler avec des comédiens non professionnels ?

Marie : On a envie de travailler avec d’autres têtes que celles qu’on voit tout le temps, et d’être témoin d’un jeu qui n’est pas lié à une performance de comédien. Le langage vrai, non écrit et dialogué, nous intéresse beaucoup.

Claire : On travaille énormément avec les comédiens non professionnels au tournage. On les regarde beaucoup à l’écriture, on prend des cafés ensemble, et on discute avec eux pour trouver des situations qui correspondent à leur personnalité et à leur propre vie. Ensuite, on leur demande d’improviser.  Il leur faut, pour cela, une matière et c’est plus facile pour eux de s’inspirer de ce qui leur est proche. Au tournage, on ne leur donne pas de texte, mais des situations, on leur explique les enjeux du film. Il ne faut pas forcément avoir fait une école pour comprendre les enjeux et s’y inscrire en se nourrissant de ce qu’on connaît personnellement de la vie.

Est-ce pour cette raison que vos personnages gardent leur nom et leur identité ?

Marie : Oui, il nous serait vraiment improbable que Laetitia [comédienne de « C’est gratuit pour les filles » ndlr] s’appelle Vanessa. Je pense qu’on n’y arriverait pas parce que comme on se fonde tellement sur ce que les gens sont, eux, que ça troublerait complètement le regard en les appelant d’un autre nom.

Claire : Ceci dit, par rapport à la question des noms, on leur pose toujours la question. Ils ont le choix. S’ils ne veulent pas garder leur propre nom, on s’arrange, et on en trouve un autre. Mais la plupart du temps, ça les arrange de garder leurs noms, dans des situations d’improvisation. Par exemple, dans « Forbach », les personnages ont voulu avoir un autre nom de famille, mais garder leurs prénoms, et dans « C’est gratuit », le proviseur ne porte pas son vrai nom.

« Forbach » est un film de 35 minutes. Vous disposiez du budget nécessaire pour le réaliser ?

Claire : On avait 5.000 euros pour faire le film, mais comme on le faisait avec des amis dans une région dont on était originaires, il n’y avait pas un coût énorme, et comme on était produits au sein de l’école, les techniciens n’étaient pas payés. On n’aurait jamais pu faire le film en dehors de la Fémis, et d’ailleurs, je pense que personne ne l’aurait produit. On n’aurait jamais trouvé quelqu’un pour parier sur Samuel, mon meilleur ami, et sur sa famille. Pour la durée, on n’a pas non plus eu de problèmes de la part de école. Par contre, c’est une contrainte, quand on fait des moyens métrages comme ça, d’être sélectionné en festival.

Avez-vous été tentées de raccourcir le film pour favoriser des sélections ?

Claire : Oui, mais on a eu raison de ne pas le faire. Au début, on s’est dit qu’on n’allait pas beaucoup faire tourner le film. Finalement, même si la majorité des festivals n’acceptait pas les films au-delà de 20 ou de 30 minutes, le film a, malgré tout, eu énormément de sélections, et poursuit encore aujourd’hui sa carrière festivalière.

Votre premier film après l’école, « C’est gratuit pour les filles », traite d’adolescence, et mêle à nouveau réalité et fiction.

Claire : Oui. On voulait retranscrire à la fois des souvenirs et des ambiances d’adolescence. Après, comme on travaille avec des non professionnels, et comme on s’inspire d’eux, on a été obligées de s’adapter à eux, et on a été très surprises de ce qu’on a découvert à leur contact.

Marie : Nous, on se souvenait d’une adolescence où tout le monde voulait coucher avec tout le monde et où c’était une fierté nationale d’être dépucelée à 14 ans. À l’inverse, on s’est rendues compte, en allant voir ces jeunes, qu’ils parlaient de sexe dix fois plus vulgairement que nous pouvions en parler, mais qu’ils étaient dix fois plus prudes que nous pouvions l’être à leur âge. Du coup, on a mis un petit temps à s’adapter à ce paradoxe, parce que cela ne correspondait pas forcément à la manière dont nous avions vécu notre propre adolescence. En même  temps, ce qui nous intéressait, c’était de faire un film sur les jeunes de maintenant, et pas sur ceux des années 90.

Comment vous répartissez-vous les rôles sur un plateau ?

Claire : Pour faciliter les conditions de travail pour tout le monde, sur le tournage, Marie gère plutôt les comédiens, et moi, je m’occupe plutôt de l’équipe technique. En même temps, comme on a des talkies-walkies, on se consulte sur le cadre, le jeu des comédiens, et on ne fait rien sans se mettre d’accord. Après, il y a tellement de petites décisions à prendre toutes les deux minutes sur un plateau qu’on ne se consulte pas systématiquement, mais là aussi, on a tellement confiance l’une dans l’autre, et on a le plus souvent le même avis sur les choses, qu’on peut se permettre de décider seule.

Vous travaillez actuellement sur deux projets de longs métrages. Est-ce que le court vous tente toujours ?

Claire : On a effectivement deux projets de longs métrages, l’un en animation, et l’autre en fiction. Dans l’immédiat, on a des engagements sur des longs, mais ce n’est pas du tout exclu qu’on refasse des courts, bien que personnellement, je préfère le format moyen. Souvent, je trouve que les courts sont trop courts, pour pouvoir vraiment développer les personnages ou l’histoire. À l’inverse, il n’y a pas tant d’histoires qui peuvent vraiment tenir sur le format long, et je trouve que les longs sont trop longs. En fait, j’ai l’impression que pour arriver à développer une histoire et des personnages, sans en faire trop, l’idéal est le moyen métrage, entre 30 et 60 minutes, qui reste un format malheureusement encore trop peu exploité.

Marie : Moi, j’ai l’impression que si on refait des courts, ils seront expérimentaux. Cela pourrait me tenter, parce que je trouve le court très sain. S’en priver peut être dangereux, et risque de déboucher trop vite dans une démarche de long métrage, avec un chemin tout tracé vers un certain type de films.

Vous êtes sorties de la Fémis à des moments différents. Que retenez-vous de votre passage par cette école ?

Claire : Ayant déjà travaillé avant, je me suis vite rendue compte que c’était quand même une chance extraordinaire d’avoir autant de moyens à disposition, et de pouvoir expérimenter des choses qu’on ne pourrait certainement pas tester ailleurs. J’en garde plutôt un assez bon souvenir car cela m’a permis de faire beaucoup de choses. L’autre chose dont je me souviens, c’est l’angoisse. J’ai l’impression que c’est l’endroit où l’on trouve le plus de gens angoissés, parce ce que tout le monde flippe par rapport à son avenir professionnel, ses qualités, et son talent artistique. Cette angoisse est très palpable. D’ailleurs, cela contraste beaucoup avec l’image que l’on peut avoir de l’extérieur. Les gens de la Fémis sont vus comme des gens très prétentieux, alors qu’à l’intérieur, ils ne se comportent pas avec autant d’assurance que ça, à cause de la pression et des doutes.

Marie : Quand je suis arrivée à l’école, j’avais très peu de connaissances en cinéma. J’ai eu la chance de pouvoir me définir en quatre ans. Si je ne m’étais pas retrouvée dans cette espèce de mini laboratoire qu’est la Fémis, je pense que j’aurais eu beaucoup plus de mal, et que j’aurais pris beaucoup plus de temps à y arriver. On est tellement confronté, sur place, à des références et des styles différents qu’on est obligé de réfléchir et de se poser des questions.

Propos recueillis par Katia Bayer. Retranscription : Marie Bergeret

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Consulter la fiche technique de « Forbach » et de « C’est gratuit pour les filles »

F comme Forbach

Fiche technique

Synopsis : Samuel revient à Forbach, sa ville natale, pour recevoir une médaille. Dans cette ancienne cité minière de Lorraine, on est fier de sa réussite parisienne : l’enfant du pays est en passe de devenir un comédien célèbre. Pour Samuel, c’est l’occasion de renouer avec sa famille.

Genre : Fiction

Durée : 35’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Claire Burger

Scénario : Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis

Images : Paco Wiser, Inoe Scherer

Son : Ivan Garriel, Mathieu Villien, Francis Bernard, Maxime Champesme

Décor : Pierre Quemere

Montage : Frédéric Baillehaiche, Marie Amachoukeli

Musique : Stéphane Garry

Interprétation : Samuel Theis, Angélique Theis, Mario Theis

Production : La Fémis

Articles associés : la critique du film , l’interview de Claire Burger et Marie Amachoukeli

C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli

Les rêveries d’une jeunesse solidaire

Avec « C’est gratuit pour les filles » faisant référence à une phrase souvent répétée à l’entrée des boîtes de nuit, Claire Burger et Marie Amachoukeli, signent leur deuxième court métrage après « Forbach », lauréat du 2ème Prix de la Cinéfondation en 2008 et du Grand Prix National à Clermont-Ferrand en 2009.

Laetitia et Yéliz sont deux adolescentes d’une petite ville de banlieue qui caressent le rêve d’ouvrir ensemble un salon de coiffure. Tandis que la première prépare son BP en coiffure, la seconde travaille dur dans un fast food graisseux. Sur leur scooter démodé, elles passent leurs soirées à rêver en parcourant la ville et, à travers les rues bordées d’immeubles bien alignés, elles aperçoivent l’espoir d’un avenir meilleur. En attendant, c’est le temps des premiers émois, et le cœur de Laetitia bat pour un garçon de la bande. Au cours d’une soirée, la jeune fille arrive à se rapprocher de lui, et quitte l’enfance pour se confronter au monde réel. Un monde qui n’hésite pas à étaler sur le net, un instant volé de sa relation intime.

Avec « C’est gratuit pour les filles », sélectionné à la Semaine de la Critique, les réalisatrices filment avec pudeur la fragilité d’une jeunesse trop vite confrontée à des choix de vie professionnelle cachant sa sensibilité derrière un exhibitionnisme malsain. Une génération à fleur de peau, partagée entre un grégarisme solidaire et une réclusion solitaire, où les garçons scandent des airs misogynes crus pendant que les filles n’hésitent pas à s’exprimer violemment.

Influencées par le cinéma de Pialat, Cassavetes, Zonca, et par le traitement de la réalité dans l’art, Claire Burger et Marie Amachoukeli, issues de la Fémis (en montage pour l’une, et en scénario pour l’autre), aiment explorer les limites du documentaire et de la fiction. Elles arrivent à transcender, avec habileté et subtilité, les fragments les plus banals d’une réalité campée par des comédiens non professionnels.

Entre conflits, espoirs et désillusions, entre béton et bitume, la caméra accompagne les jeunes filles sur la voie existentielle de l’indépendance et de l’affirmation de soi.

Marie Bergeret

Consulter la fiche technique du film

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C comme C’est gratuit pour les filles

Fiche technique

Synopsis : Dans quelques jours, Laetitia obtiendra son brevet professionnel de coiffure. Elle et sa meilleure amie Yeliz pourront concrétiser leur rêve : ouvrir un salon ensemble. Mais avant de passer son examen, Laetitia veut aller à une fête.

Genre : Fiction

Durée : 23’

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Marie Amachoukeli, Claire Burger

Scénario : Marie Amachoukeli, Claire Burger

Images : Julien Poupard

Son : Mathieu Villien, Pierre Bariaud

Montage : Frédéric Baillehaiche

Décors : Noémie Jamsem

Musique : Michael Angelus feat. Don Vilo & Koil & Tarell

Interprétation : Laetitia Hadri, Yéliz Alniak, Vicente Lopez Lama, Michael Ehlen, Aurore Dos Santos, Raymond Burger, Sébastien Knoepfly, Jean-Marie Meyer, Zhora Hamza, Christelle Lekosz, Justine Hestroffer, Hulya Bacak, Loïc Zaskurski, Taël Benadudia

Production : Dharamsala

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Quinzaine des Réalisateurs : le repère des auteurs

Fondée en 1968 par la SRF (la Société des Réalisateurs de Films), la Quinzaine des Réalisateurs est une section parallèle, indépendante, internationale et non compétitive du festival de Cannes. En 69, elle apparaît, sous le nom de « Cinéma en liberté ». Dès sa première édition, la manifestation s’intéresse aux jeunes et nouveaux cinéastes, aux preneurs de risques, aux audacieux, aux avant-gardistes, aux poètes, aux défenseurs d’un cinéma d’auteur indépendant et original. Des noms ? Rainer Werner Fassbinder, Nagisa Oshima, Werner Herzog, Werner Shroeter, Alain Tanner, Jim Jarmush, Spike Lee, Michael Haneke, Atom Egoyan, Martin Scorcese, Ken Loach, Youssef Chahine, les frères Dardenne, Hou Hsiao-Hsien, Naomi Kawase, Takeshi Kitano, …

Voilà pour les longs métrages. À la Quinzaine, les auteurs se repèrent également à travers la forme courte : Jean-Marc Moutout (« Tout doit disparaître »),  Fabienne Godet (« La tentation de l’innocence »), Eric Guidado (« Un petit air de fête »), Viencent Dieutre (« Entering indifférence »), Bouli Lanners (« Muno »), Johan Van Der Keuken (« Présent inachevé »), Bruno Podalydès (« Versailles Rive Gauche »), Axelle Ropert (« Etoile violette »), Apichatpong Weerasethakul (« Luminous People »), Pedro Costa (« Tarrafal »), Erick Zonca (« Rives »), Philippe Harel (« Une visite »), ….

À la différence des longs métrages sortis au cinéma et en DVD, les courts estampillés « Quinzaine » ne jouissent pas d’une visibilité extraordinaire, demeurant souvent cantonnés au circuit des festivals. Dans le passé, pourtant, certains films, pris individuellement, ont pu bénéficier d’éditions DVD, comme « Versailles Rive Gauche » édités avec d’autres inédits de Bruno Podalydès. En 2007 et 2008, un effet plus collectif a été imaginé, à l’initiative de l’éditeur Chalet Pointu : deux compilations de courts métrages sélectionnés par la section parallèle sont sorties en DVD. La première comprend sept films, la seconde, en inclut cinq, plus quatre bonus. En effet, la sélection 2008 comporte une subtilité et se présente comme un double DVD. Côté pile, la Quinzaine, côté face, Semaine de la Critique. De ces deux éditions, trois films se dégagent tout particulièrement.

Yom mota shel Shula (Le jour de la mort de Shula)

Présenté sur le DVD 2007, ce court israélien est le film de fin d’études de Asaf Korman, diplômé de l’école Minshar, à Tel-Aviv. Acteur, musicien, et monteur (il a notamment travaillé sur Jaffa de Keren Yedaya), ce jeune réalisateur a filmé les membres de sa famille, dans cette histoire inspirée de la réalité. Shula, le chien de la famille Korman, atteint d’une tumeur, doit être piqué. Le père, Yossi, transporte son corps dans le carton d’une télévision couleur, sur le toit de sa voiture, et rentre chez lui, pour l’enterrer dans les dunes. Il prévoit un pique-nique en famille pour les derniers adieux, mais ni sa femme ni ses enfants ne le rejoignent. Seul, il porte le cercueil de carton, et s’endort sur le sable. Lorsqu’il se réveille, il fait jour. Les pleurs le submergent. « Yom mota shel Shula » est un film prenant. Sa mise en abîme, son sens du cadre, son montage raffiné, son image sombre, sa pudeur, et la fragilité du père, celui du réalisateur, en font toute sa force.

Même pas mort

Autre titre de la sélection 2007, « Même pas mort » de la française Claudine Natkin, ancienne étudiante en image à La fémis, est un film sur l’enfance, les jeux dangereux, les premiers émois, le rapport à la féminité et la mort. Coupe courte, jeans, t-shirt unisexe : Chloé, forte tête, a dix ans et ne fréquente que les garçons. Les filles, elle n’aime pas ça : ça chiale tout le temps, ça allume les garçons, et pour ne rien arranger, ça joue mal au foot. Dans la forêt, Chloé a pour habitude de jouer à des jeux de strangulation, avec ses copains Ben et Léo, jusqu’au jour où Marie, une petite charmeuse, s’incruste dans leur groupe. Quand vient le tour de cette dernière, Chloé pose naturellement ses mains sur son cou.

Prix SACD à la Quinzaine, Mention spéciale pour Chloé Jager Berger, au Festival mondial du court métrage de Toronto en 2008, « Même pas mort » traite d’une pratique fort médiatisée ces dernières années, par le nombre de faits divers qui lui sont apparentés : le jeu du foulard, aussi appelé « le jeu des poumons », le « rêve bleu », « le jeu de  tomate », la « nuit merveilleuse », les « trente secondes de bonheur », Pour interpréter cette expérience d’apparence anodine, Claudine Natkin a fait appel à des enfants comédiens, non professionnels. Le joli visage, tour à tour butté, interrogateur, et inquiet, de Chloé Jager Berger, marque étrangement sa pellicule.

Sagan om den lille dockpojken (Le Conte du petit bonhomme)

Très différent des deux autres, « Sagan om den lille dockpojken » est, sans aucun doute, un film suédois. Présent sur le double DVD de 2008, ce film d’animation délirant se présente comme une ‘’histoire très longue et terriblement complexe’’, subdivisée en trois chapitres (“Rendez-vous avec une dame”, “Ivanhoé, “Une femme dans mon lit”). Son réalisateur, Johannes Nyholm, travaille depuis dix ans autour du personnage de Puppetboy, un petit bonhomme en short, particulièrement vilain. Dans « Le Conte du petit bonhomme », le personnage, partageant son appartement avec un petit joueur de flûte farceur, sue à grosses gouttes bleues, en prévision de la visite d’une copine rousse, bien en pâte à modeler. Alors que la version de Cannes comporte trois parties, celle d’Annecy intègre, cette année, en guise de bonus, un quatrième chapitre, “What a shame, Brian”, ne manquant pas de saveur. Si on se décidait enfin à se mettre au suédois, ce serait certainement pour l’humour du projet, ses voix, ses bruitages, et sa version télé inédite de « Ivanhoé » (1982).

Cette année, Johannes est revenu à la Quinzaine, sans Puppetboy. Son nouveau court « Drömmar från skogen » (Songes des bois), est un film bien différent, dans lequel des ombres chinoises évoluent dans une musique angoissante et un décor mystérieux. On est bien loin de « l’histoire très longue et terriblement complexe’’ de Puppetboy.

Katia Bayer

Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2007; Double DVD Spécial Cannes 2008 : Quinzaine des réalisateurs /Semaine de la Critique. – Editions Chalet Pointu

Semaine de la Critique : le court en DVD

Créée en 1962, la Semaine de la Critique (SIC) offre chaque année à Cannes une plate-forme aux premières et aux deuxièmes œuvres de jeunes cinéastes novateurs et non conventionnels. Un indice de l’importance de cet événement : au fil de ses quarante-huit éditions, la Semaine a lancé la carrière de cinéastes tels que  Bernardo Bertolucci, Ken Loach, Wong Kar Wai, Jacques Audiard, Gaspar Noé, Arnaud Desplechin, François Ozon et Gonzalez Iñarritu. Un effort très louable, d’autant plus qu’il nous éloigne momentanément du méga-événement stellaire qu’est le Festival de Cannes. Autre mérite de l’événement : en imposant systématiquement un court métrage avant chaque long, il met en avant le petit genre, qui jouit d’une excellente visibilité à Cannes.

De 2006 à 2008, la SIC a fait équipe avec Chalet Pointu pour l’édition d’un DVD reprenant une sélection de ses courts métrages, primés ou non lors du festival. En 2008, le duo a collaboré avec la Quinzaine des Réalisateurs pour sortir un double disque. Revue globale des trois numéros.

Semaine de la Critque - DVD

45e Semaine Internationale de la Critique – Cannes 2006

Le premier DVD contient cinq courts métrages de la sélection 2006 ainsi que deux courts de l’année précédente en guise de bonus. « Iron » (Fer à repasser) de Hiroyuki Nakano (Japon) est le récit hilare et absurde mais néanmoins hautement poétique d’un jeune Japonais zen et spirituellement éveillé, dont la philosophie de vie est gouvernée par l’acte de repassage. Dans la même veine « obsessionnelle », on trouve le petit sketch humoristique « Kvinna vid Grammofon » (Femme avec phonographe) du duo Suédois Johannes Stjärne Nilsson et Ola Simonsson.  La protagoniste assure à tout prix la continuité d’un accompagnement musical sur son tourne-disque, montrant ainsi la distinction subtile, mais parfois difficile à établir, entre la mélomanie et la manie tout court !

Plus sérieux, « L’Ecluse » d’Olivier Ciechelski (France) est une histoire de relations et de tensions familiales traversée par la découverte d’un cadavre. Sur un ton plus léger, « Alguma Coisa Assim » (Quelque chose comme ça) de Esmir Filho (Brésil) raconte une nuit dans la vie de deux jeunes amis confrontés aux exigences croissantes de l’âge adulte, dont les questions d’identité, d’appartenance et d’amour. La seule animation de la sélection apparaît sous le titre de « Printed Rainbow » de Gitanjali Rao (Inde), le récit minimaliste d’une femme âgée basculant quotidiennement entre la routine terne et grise, et l’évasion gaie et colorée offerte par sa collection de boîtes d’allumettes. Un film touchant, embué autant d’humanisme que de recherche esthétique, triple lauréat à la Semaine (Prix Découverte Kodak du meilleur court métrage, Prix de la (Toute) Jeune Critique et le Petit Rail d’Or du court métrage).


46e Semaine Internationale de la Critique – Cannes 2007

Le disque de 2007 est composé de cinq courts métrages originaux sur le plan scénaristique et technique. Deux films « hypersensoriels », brésiliens tous deux, se démarquent d’ores et déjà : « Um Ramo » (Un Rameau) de Juliana Rojas et Marco Dutra et « Saliva », de réalisateur Esmir Filho, déjà présent sur le DVD 2006. Le premier raconte la transformation sanglante, explicite et inexplicable d’une femme à un état plus végétal, tandis que le deuxième, tout comme « Quelque chose comme ça » de l’année précédente, explore la naissance des pulsions sexuelles chez des adolescentes par le biais d’un portrait ruisselant et visqueux de leur rapport avec la salive !

« Both » (Tous les deux), une coproduction anglo-libanaise signée Bass Bréche, est un film subtil et complexe. Très intelligemment construit, ce puzzle visuel prend place dans un quartier populaire de Londres, habité par un éventail de personnages carnavalesques, et a comme particularité d’offrir le plan subjectif d’une machine à laver, peut-être le seul dans l’histoire du cinéma.

La complexité se fortifie avec « La Route la nuit » de Marine Alice Le Du (France). En une dizaine de minutes quasiment totalement statiques, ce court livre un photomontage remarquable et retrace, par le procédé de mise en abîme, la conception d’un film personnel, ressenti, à la manière de Chris Marker ou de Chantal Akerman.

chambre-616

Le bonus de la collection, « Chambre 616 » de Frédéric Pelle est une comédie noire française qui rappelle la Nouvelle Vague par son sujet policier et par la qualité de son image en noir et blanc. Film choral (à une époque où le genre avait le vent en poupe), il a pour sujet une tentative de suicide ratée et les très nombreux contrecoups de cette action sur les habitants et les employés d’un quartier de banlieue. Le film parvient sans prétention, et en dépit de sa surcharge narrative, à faire un portrait réussi de la nature et des relations humaines, avec des tonalités tantôt absurdes, tantôt très réalistes.

47e Semaine Internationale de la Critique  – Cannes 2008

Présenté en tandem avec celui de la Quinzaine, le dernier DVD de la Semaine propose quatre courts métrages. La réduction en nombre par rapport aux éditions précédentes n’est heureusement pas accompagnée d’une perte de qualité, bien au contraire. Entre démultiplication à l’infini d’une forme féminine et syndrome de Stendhal, « La Copie de Coralie » du Français Nicolas Engel, déjà chroniqué sur notre site, évoque le mélodrame au sens propre, rythmée par le bruit des machines de photocopie et le côté recitativo entraînant de son dialogue mi-chanté mi-parlé.

« Ahendu Nde Sapuka » (I Hear You Scream), premier film du jeune cinéaste prometteur Pablo Lamar (Paraguay-Argentine), livre le portrait solennel d’une cérémonie de deuil, sur un registre terne et en temps réel. À travers son plan séquence, qui est par ailleurs un plan fixe d’une douzaine de minutes, ce film jouit d’une grande poésie picturale, avec la silhouette de son cortège funèbre devant un paysage crépusculaire et un chant funèbre soulignant la gravité du sujet.

Dans la même logique du macabre, la Brésilienne Fernanda Teixeira présente « A Espera » (L’Attente), film muet dont le protagoniste âgé n’a qu’une seule attente : sa propre mort. En compagnie de son chien, il exécute une série d’activités quotidiennes, parmi lesquelles figurent la lecture de la rubrique nécrologique du journal et la suppression progressive dans son agenda, des noms de ses connaissances décédées. Enfin, « Les filles du feu » de Jean-Sébastien Chauvin (France) est la description sulfureuse d’une relation amoureuse entre deux filles. Si le sujet paraît audacieux, le travail technique, lui, tend à réduire la brutalité de l’image numérique hyperréaliste et crée une certaine distanciation en embrouillant la piste chromatique, par l’inversion de tons chauds et froids. Le résultat est un film fort, passionnel et curieusement sobre.

Adi Chesson

45e Semaine de la Critique 2006, 46e Semaine de la Critique 2007, Double DVD Spécial Cannes 2008 : Quinzaine des réalisateurs /Semaine de la Critique. – Éditions : Chalet Pointu

Spectacle « Retour de flamme »

Comme chaque été, le festival Paris Cinéma s’associe à Serge Bromberg et Lobster Films à l’occasion du spectacle « Retour de Flamme » proposant une série de films muets, retrouvés dans des brocantes, les greniers de particuliers (ou simplement par hasard) puis restaurés et accompagnés en live au piano. Les spectateurs découvrent alors un univers magique qui n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Un spectacle original présenté et accompagné au piano par le collectionneur-restaurateur-réalisateur Serge Bromberg, avec à la batterie, Aidje Tafial (du groupe Les Yeux Noirs). Et comme toujours de très nombreuses surprises !

Les films projetés :

Big Red Ridind Hood de Leo Mac Carey (1925 / États-Unis/noir et blanc/muet). Production : Hal Roach / Pathé Exchange. Interprétation : Charley Chase

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Jimmy Jump, véritable « rat de bibliothèque », est mandaté pour adapter Le Petit Chaperon rouge en suédois. N’ayant pas de quoi acheter le livre, il invente mille ruses pour lire l’histoire sans débourser un dollar.

Egged On de Charley Bowers, H.L. Muller (1926 / États-Unis/noir et blanc/muet). Production : Charley Bowers, R .C Pictures Corp. /F .B.O.
Interprétation Charley Bowers

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Le célèbre Bricolo, après avoir reçu un oeuf sur la tête, se décide à inventer une machine pour rendre les oeufs incassables. D’expériences en aventures, il finit par la mettre au point, non sans mal…

Manhattan Medley de Bonney Powell (1931 / États-Unis/noir et blanc/sonore). Production : Fox

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Une balade au coeur de New York, accompagnée par la musique d’un homme d’exception : George Gershwin qui s’est illustré à Broadway et a composé de nombreuses musiques de films. Certaines de ses compositions sont devenues des standards du jazz.

Le Pompier des Folies Bergère (1928 / France/noir et blanc/muet). Interprétation : Joséphine Baker

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Un film-énigme burlesque probablement destiné à la promotion de la revue « Vents de Folies » menée en 1927-1928 aux Folies Bergère. La célèbre Joséphine Baker y fait une apparition dans le métro parisien : attention aux yeux !

Tulips Shall Grow de George Pal (1942 / États-Unis/couleur/sonore). Production Paramount

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Jan est amoureux de Janette. Les jours s’écoulent paisiblement au rythme des moulins à vent, jusqu’à ce qu’une armée de boulons massacre tout sur son passage. Mais les tulipes repousseront… Des marionnettes en bois animées image par image par le maître du genre, qui reçut un Oscar en 1944 pour ce travail et qui adresse ici un message d’espoir et de victoire à ceux qui combattent alors en Europe… Un chef d’oeuvre !

Infos : Lundi 13 juillet à 22h au CENTQUATRE / entrée libre – 104 rue d’Aubervilliers – Paris 19è

Sites associés : www.lobsterfilms.com, www.pariscinema.org, www.104.fr

Festival Côté Court de Pantin : le palmarès

cote-court

Du 10 au 20 juin 2009, avait lieu, à Pantin, la 18ème édition du festival Côté court, un festival de cinéma « différent, résolument indépendant, qui révèle de jeunes cinéastes et soutient de nouvelles formes cinématographiques ». Cette année, les films distingués sont…

Catégorie Fiction

–  Grand Prix : « Nice » de Maud Alpi

– Prix de la jeunesse : « Nice » de Maud Alpi

– Prix d’interprétation masculine : Sacha Gorce (pour « Nice » de Maud Alpi)

– Prix spécial du jury : « Forbach » de Claire Burger

– Prix de la Presse » : « Forbach » de Claire Burger

– Prix du Public : « Forbach » de Claire Burger

– Prix d’interprétation féminine : Michèle Moretti (pour « Valérie n’est plus ici » de Pascal Cervo)

– Prix du scénario : « Yoshido » de Sébastien Betbeder

– Prix de la Résidence : Nicolas Leclère pour son film Prendre l’air

– Prix Emergence : Leona Grenade pour « Partition oubliée »

Catégorie Expérimental-Essai-Art vidéo

Grand Prix ex-æquo : « Le lointain des profondeurs » de Patrick Dekeyser et « [vwa] » de Brigitte Perroto.

Prix du GNCR : « Rome » de Thomas Salvodor

Prix du Pavillon : « Le lointain des profondeurs » de Patrick Dekeyser

Le site du festival : www.cotecourt.org

L’Enclave de Jacky Goldberg

N’entre pas sans violence dans la nuit

De « L’Enclave », présenté à l’ACID (L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), il ne faudrait justement rien raconter, ou à peine, car tout le film, toute sa force, sa réussite, sa magie, réside dans ce fait même qu’on s’y laisse prendre par une économie de moyens renversante. Que la beauté de ce film est justement de tisser de manière très lâche une sorte d’accumulation de moments dans une matière narrative très ténue. Il y a trois séquences dans « L’Enclave ». Il y a trois plans fixes qui viennent se coudre au fur et à mesure les uns aux autres. Et puis il y a un travelling latéral, peu à peu, frontal, qui vient nous frapper au visage et nous terrasse à la fin (preuve qu’un film, lui, n’est sans doute jamais une enclave…).

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Pratiquement rien donc. Excessivement peu à raconter. Jacky Goldberg, plutôt journaliste aux Inrocks jusqu’ici, réalise un premier film d’à peine plus de dix minutes tout à fait saisissant. Quelques plans, fixes, où le temps s’écoule au fil de la lumière d’une journée plus ou moins banale. Ici, une sorte de petit carrefour d’un village. La caméra y revient tout au long de la journée, capte une sorte de train-train paisible et quotidien. Une mob qu’on répare, du linge qu’on étend, un film qu’on regarde le soir sur la télé sortie dans la rue, où l’on devine des poursuites et des revolvers… (où la réalité de la fiction rattrape bientôt la fiction de la fiction). Et un attroupement final face caméra. Comme si c’était de notre côté que quelque chose se passait. Ailleurs, une clairière dans les bois. Vide d’abord, puis pleine d’hommes, surtout noirs, qui y entrent sur la pointe des pieds, qui s’y reposent, parlent une langue qu’on ne comprend pas, échangent de la nourriture, s’enfuient d’un seul et même mouvement aux premiers aboiements lointains. Plus loin, avant, après, la nuit et ses bruits agités, les lampes, les pas, les chiens, les hommes qui courent. Et cette mob, la même, qui trace sa route dans la nuit, qui arrive au début du film, s’égare, réapparaît… Celle qui passe d’enclaves en enclaves. Jusqu’à un autre plan fixe, face caméra, vers nous de nouveau, comme une gifle.

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De ces images, à la fois très arrimées par leur fixité, et flottantes puisque raccrochées à rien, le film se dégage, s’élève doucement, anxieusement, depuis l’enclos que forment ces plans, comme autant d’îlots, liés ensemble de manière presque magique tant ils semblent imperméables les uns aux autres – à tel point qu’on aura le sentiment qu’un personnage vient littéralement d’une autre séquence sauter dans un plan qui ne le concernait pas – et pendant un bref instant, on pourra croire (espérer) qu’il s’échappe du film…

La beauté de « L’Enclave », avec ses plans fixes et son travelling, la puissance de ses hors champs, de ses hiatus et de son déroulement tranquille, c’est aussi de faire surgir, de rendre palpable, un imaginaire collectif. Dans le monde dans lequel on vit, aujourd’hui, un africain qui court dans les bois la nuit est forcément un clandestin qui fuit. Des lampes de poches dans cette même nuit et des chiens qui aboient, c’est forcément des gens – des flics ? – à ses trousses. Un village où le temps passe, ailleurs, juste à côté, c’est un village où les regards se détournent. Il y a là comme les évidences de ce qui traverse notre époque. Avec presque rien, d’une manière extrêmement fine et intelligente, Jacky Goldberg interroge notre regard, à la fois capacité à enclaver et à faire lien, réinventant pour nous notre place de spectateur. Et dans cet art dépouillé du cinéma, où un plan, une image évoque, d’un seul coup, un monde, où le film se tricote en nous dans ses hiatus, cette puissance même nous ébranle qui nous retourne la violence de notre regard en situation.

Anne Feuillère

Consulter la fiche technique du film

E comme L’Enclave

Fiche technique

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Synopsis : Un village où quelques habitants silencieux sont absorbés par de répétitives tâches. Une forêt où  une poignée d’hommes en haillons semblent attendre quelque chose. Et un homme, la nuit, en fuite.

Genre : Fiction

Durée : 11’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Jacky Goldberg

Scénario : Jacky Goldberg

Images : Alexandre Léglise

Son :  Vincent Villa

Montage : Laurent Leveneur

Décor : Mathieu Henriot

Interprétation : Mamoudou Ba

Production : Cine Qua Non

Article associé : la critique du film

Palmarès des Lutins 2009

Jeudi 25 juin, au Cinéma Gaumont Opéra, à Paris, a eu lieu la douzième soirée des Lutins du court métrage, suivie de la projection de quatre films primés, « Les Miettes », « Skhizein », « C’est dimanche ! », et « 664 Km ». Allez, zou : voici le palmarès.

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Lutin du meilleur film : « Les Miettes » de Pierre Pinaud

Lutin du meilleur film d’animation : « Skhizein » de Jérémy Clapin

Lutin du public : « C’est dimanche ! » de Samir Guesmi

Lutin de la meilleure réalisation : Arnaud Bigeard pour « 664 Km »

Lutin du meilleur scénario : Gilles Taurand et Hélier Cisterne pour « Les Paradis perdus »

Lutin du meilleur montage : Jean-Christophe Bouzy pour « 664 Km »

Lutin de la meilleure photo : Isabelle Dumas pour « 664 Km »

Lutin de la meilleure actrice : Anne Coesens pour « 664 Km »

Lutin du meilleur acteur : Vincent Rottiers pour « 664 Km »

Lutin du meilleur son : Didier Lozahic, Rémi Desclaux, Bruno Auzet et Alain Féat pour « Tony Zoreil »

Lutin des meilleurs décors : Clément Colin pour « Les Miettes »

Lutin des meilleurs costumes : Claire Bégin pour « Les Paradis Perdus »

Lutin de la meilleure musique or »iginale pour un film : Gilles Alonzo pour « Les Miettes »

Lutin des meilleurs effets spéciaux : Jennifer Galewski pour « Les Miettes »

Lutin de la meilleure production : Dark Prince représentés par Wendy Griffiths et Stéphane Piera pour le film « Skhizein » et Les films du Worso représentés par Sylvie Pialat pour le film « La vie lointaine »

Le site des Lutins : www.leslutins.com

Patrik Eklund : « Le court métrage est une forme d’art à part »

Début mai, Bruxelles. Le réalisateur suédois Patrik Eklund est encore un inconnu (parfait, illustre) jusqu’à ce que son troisième film, « Instead of Abracadabra », soit découvert au Festival du court métrage de Bruxelles. Mi-mai, Cannes. Patrik Eklund est invité par la Semaine de la Critique à présenter son dernier court métrage, « Slitage ». Coups de fil, SMS, e-mails : une brève rencontre s’organise dans un couloir du Marché du film, à même le sol, devant de curieuses et nombreuses portes sans issue.

Premières figures, premières envies.

Enfant, le film qui m’a le plus marqué a été « Star Wars », mais  mon intérêt pour le cinéma est venu du skateboard. À l’âge de 12 ans, pour me divertir, je filmais des figures de skateboarding et des sketches avec mes amis, pendant les moments de pause. Quand j’ai eu l’occasion de monter ces images, et d’y ajouter de la musique, je me suis rendu compte que j’avais créé quelque chose, et que j’avais évolué par conséquent. L’idée de lier mon métier au cinéma s’est vraiment imposée après mes études. J’ai commencé comme stagiaire sur un long métrage, et par la suite, je me suis inscrit dans une école. Pour moi, le cinéma est un art parfait et très créatif parce qu’il englobe énormément de choses (la musique, l’image, le textuel,  …) en un seul mot.

Kulturama

Je me suis inscrit en réalisation à Kulturama, une école de cinéma et de vidéo de Stockholm. Là-bas, on était divisé en groupes au sein desquels on était censé s’initier à différentes pratiques pour mieux capter la réalité d’un plateau. Comme la photographie m’intéressait, je me suis tourné vers elle et en ai fait pendant un moment.

À Kulturama, tout se faisait de manière communautaire. Même le film de fin d’études était un projet collectif, et nullement personnel. J’ai travaillé sur ce film, en tant que chef opérateur, et non en tant que réalisateur, ce qui a fait que quand je suis sorti de l’école, je voulais plus que jamais devenir scénariste et réalisateur. Ce souhait s’est concrétisé peu de temps après, au moment où j’ai reçu une subvention pour tourner mon premier film [« One Christmas Morning »].

A. Affection. Antihéros

Le personnage de l’antihéros m’intéresse vivement. Sa singularité m’attire car il est très proche de la réalité, des vraies personnes, et des vraies situations. Dans mes histoires, j’aime insérer des personnes « normales » dans des situations anormales, et voir de quelle manière, ils sont amenés à devenir des « héros ordinaires »».

Masculins

Depuis le début, je travaille beaucoup avec Jacob Nordenson. Je le fais jouer dans tous mes films, y compris le dernier. Lorsque j’écris un scénario, si celui-ci comporte un personnage que Jacob pourrait incarner, la question ne se pose pas : le rôle est pour lui.

Pour « Instead of Abracadabra », mon film précédent, j’ai choisi comme acteur principal, Simon J. Berger, un acteur assez connu en Suède, ayant joué dans plusieurs séries télévisées. Il lui a fallu une simple moustache pour qu’il soit parfait pour le rôle de Tomas, le magicien raté !

Retour au court

Actuellement, je suis en train d’écrire mon premier long métrage. Je suis en plein travail, mais je pense revenir au court métrage, par la suite. J’adore ce format et la liberté qu’il offre. C’est une forme d’art à part, je trouve, qui peut être ludique, libre, et favoriser l’expérimentation. On pourrait croire qu’on apprend tout du long métrage, mais on peut vraiment extraire le meilleur du court métrage et découvrir une multitude de choses avec ce format.

Cannes

C’est la deuxième fois que je viens à Cannes, avec mes films. « Situation Frank », mon deuxième court a été retenu en 2007 par la Semaine de la Critique, et « Slitage », le dernier, a été présenté cette année, dans la même section. Indéniablement, une sélection à Cannes est très favorable à la carrière d’un film : sa vie se rallonge dans le circuit des festivals. Cela fait du bien d’être reconnu par les professionnels pour son travail, mais personnellement, je fais mes films pour le public. Si celui-ci les apprécie, c’est ce qui compte le plus, à mes yeux.

Propos recueillis par Katia Bayer. Retranscription : Adi Chesson

Article associé : la critique de « Instead of Abracadabra »

Consulter les fiches techniques de « Instead of Abracadabra » et de « Slitage »

S comme Slitage

Fiche technique

Synopsis : Un couple d’âge moyen, Eva et Rolf vivent une relation sans passion. Ils s’usent mutuellement et Eva commence à être frustrée sexuellement. Une nuit, elle essaye de séduire Rolf. Il la repousse mais quelque chose arrive, un évènement qui va changer leur relation pour toujours.

Genre : Fiction

Durée : 17’30’’

Pays : Suède

Année : 2009

Réalisation : Patrik Eklund

Scénario : Patrik Eklund

Images : David Grehn

Son : Cinepost

Montage : Patrik Eklund

Décors : Anna Paulson

Musique : Anders Lennartsson – Jesper Hörberg

Interprétation : Jacob Nordenson, Anki Larsson, Daniel Rudstedt, Camilla Larsson, Svante Grundberg

Production : Direktörn & Fabrikörn

Article associé : l’interview de Patrik Eklund

Le Court en dit long : le palmarès

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Juin, mois de palmarès ? Depuis 17 éditions, le Festival Le Court en dit long a lieu, lui aussi, en juin. Son originalité : il propose à Paris une sélection de courts métrages belges francophones pour la plupart inédits, répartis en plusieurs programmes. Cette année, 46 courts métrages étaient projetés, en compétition entre le 4 et le 9 …juin. Et voici, poum poum, le palmarès :

•  Prix Cinécourts : Première nuit à Beijing d’Olivier Meys

• Prix du Public : La Balançoire de Christophe Hermans

• Grand Prix Le Court en dit long : Emmanuel Marre pour ses deux courts métrages La Vie qui va avec et Michel, coréalisé avec Antoine Russbach

• Prix du Scénario : Le Plein d’aventure de Dominique Reding et Philippe Grand Henry

• Mention spéciale du Jury, pour le scénario : Matagalpa de Stéphane Bergmans

• Prix d’interprétation féminine : Catherine Salée pour La Vie qui va avec d’Emmanuel Marre et Classes vertes d’Alexis Van Stratum

• Prix d’interprétation masculine : Jean-Benoît Ugeux pour Michel d’Emmanuel Marre et Antoine Russbach

Le site du Festival : www.cwb.fr