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F comme Forbach

Fiche technique

Synopsis : Samuel revient à Forbach, sa ville natale, pour recevoir une médaille. Dans cette ancienne cité minière de Lorraine, on est fier de sa réussite parisienne : l’enfant du pays est en passe de devenir un comédien célèbre. Pour Samuel, c’est l’occasion de renouer avec sa famille.

Genre : Fiction

Durée : 35’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Claire Burger

Scénario : Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis

Images : Paco Wiser, Inoe Scherer

Son : Ivan Garriel, Mathieu Villien, Francis Bernard, Maxime Champesme

Décor : Pierre Quemere

Montage : Frédéric Baillehaiche, Marie Amachoukeli

Musique : Stéphane Garry

Interprétation : Samuel Theis, Angélique Theis, Mario Theis

Production : La Fémis

Articles associés : la critique du film , l’interview de Claire Burger et Marie Amachoukeli

C’est gratuit pour les filles de Claire Burger et Marie Amachoukeli

Les rêveries d’une jeunesse solidaire

Avec « C’est gratuit pour les filles » faisant référence à une phrase souvent répétée à l’entrée des boîtes de nuit, Claire Burger et Marie Amachoukeli, signent leur deuxième court métrage après « Forbach », lauréat du 2ème Prix de la Cinéfondation en 2008 et du Grand Prix National à Clermont-Ferrand en 2009.

Laetitia et Yéliz sont deux adolescentes d’une petite ville de banlieue qui caressent le rêve d’ouvrir ensemble un salon de coiffure. Tandis que la première prépare son BP en coiffure, la seconde travaille dur dans un fast food graisseux. Sur leur scooter démodé, elles passent leurs soirées à rêver en parcourant la ville et, à travers les rues bordées d’immeubles bien alignés, elles aperçoivent l’espoir d’un avenir meilleur. En attendant, c’est le temps des premiers émois, et le cœur de Laetitia bat pour un garçon de la bande. Au cours d’une soirée, la jeune fille arrive à se rapprocher de lui, et quitte l’enfance pour se confronter au monde réel. Un monde qui n’hésite pas à étaler sur le net, un instant volé de sa relation intime.

Avec « C’est gratuit pour les filles », sélectionné à la Semaine de la Critique, les réalisatrices filment avec pudeur la fragilité d’une jeunesse trop vite confrontée à des choix de vie professionnelle cachant sa sensibilité derrière un exhibitionnisme malsain. Une génération à fleur de peau, partagée entre un grégarisme solidaire et une réclusion solitaire, où les garçons scandent des airs misogynes crus pendant que les filles n’hésitent pas à s’exprimer violemment.

Influencées par le cinéma de Pialat, Cassavetes, Zonca, et par le traitement de la réalité dans l’art, Claire Burger et Marie Amachoukeli, issues de la Fémis (en montage pour l’une, et en scénario pour l’autre), aiment explorer les limites du documentaire et de la fiction. Elles arrivent à transcender, avec habileté et subtilité, les fragments les plus banals d’une réalité campée par des comédiens non professionnels.

Entre conflits, espoirs et désillusions, entre béton et bitume, la caméra accompagne les jeunes filles sur la voie existentielle de l’indépendance et de l’affirmation de soi.

Marie Bergeret

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Articles associés : l’interview de Claire Burger et Marie Amachoukeli, la critique de « Forbach »

C comme C’est gratuit pour les filles

Fiche technique

Synopsis : Dans quelques jours, Laetitia obtiendra son brevet professionnel de coiffure. Elle et sa meilleure amie Yeliz pourront concrétiser leur rêve : ouvrir un salon ensemble. Mais avant de passer son examen, Laetitia veut aller à une fête.

Genre : Fiction

Durée : 23’

Pays : France

Année : 2009

Réalisation : Marie Amachoukeli, Claire Burger

Scénario : Marie Amachoukeli, Claire Burger

Images : Julien Poupard

Son : Mathieu Villien, Pierre Bariaud

Montage : Frédéric Baillehaiche

Décors : Noémie Jamsem

Musique : Michael Angelus feat. Don Vilo & Koil & Tarell

Interprétation : Laetitia Hadri, Yéliz Alniak, Vicente Lopez Lama, Michael Ehlen, Aurore Dos Santos, Raymond Burger, Sébastien Knoepfly, Jean-Marie Meyer, Zhora Hamza, Christelle Lekosz, Justine Hestroffer, Hulya Bacak, Loïc Zaskurski, Taël Benadudia

Production : Dharamsala

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Quinzaine des Réalisateurs : le repère des auteurs

Fondée en 1968 par la SRF (la Société des Réalisateurs de Films), la Quinzaine des Réalisateurs est une section parallèle, indépendante, internationale et non compétitive du festival de Cannes. En 69, elle apparaît, sous le nom de « Cinéma en liberté ». Dès sa première édition, la manifestation s’intéresse aux jeunes et nouveaux cinéastes, aux preneurs de risques, aux audacieux, aux avant-gardistes, aux poètes, aux défenseurs d’un cinéma d’auteur indépendant et original. Des noms ? Rainer Werner Fassbinder, Nagisa Oshima, Werner Herzog, Werner Shroeter, Alain Tanner, Jim Jarmush, Spike Lee, Michael Haneke, Atom Egoyan, Martin Scorcese, Ken Loach, Youssef Chahine, les frères Dardenne, Hou Hsiao-Hsien, Naomi Kawase, Takeshi Kitano, …

Voilà pour les longs métrages. À la Quinzaine, les auteurs se repèrent également à travers la forme courte : Jean-Marc Moutout (« Tout doit disparaître »),  Fabienne Godet (« La tentation de l’innocence »), Eric Guidado (« Un petit air de fête »), Viencent Dieutre (« Entering indifférence »), Bouli Lanners (« Muno »), Johan Van Der Keuken (« Présent inachevé »), Bruno Podalydès (« Versailles Rive Gauche »), Axelle Ropert (« Etoile violette »), Apichatpong Weerasethakul (« Luminous People »), Pedro Costa (« Tarrafal »), Erick Zonca (« Rives »), Philippe Harel (« Une visite »), ….

À la différence des longs métrages sortis au cinéma et en DVD, les courts estampillés « Quinzaine » ne jouissent pas d’une visibilité extraordinaire, demeurant souvent cantonnés au circuit des festivals. Dans le passé, pourtant, certains films, pris individuellement, ont pu bénéficier d’éditions DVD, comme « Versailles Rive Gauche » édités avec d’autres inédits de Bruno Podalydès. En 2007 et 2008, un effet plus collectif a été imaginé, à l’initiative de l’éditeur Chalet Pointu : deux compilations de courts métrages sélectionnés par la section parallèle sont sorties en DVD. La première comprend sept films, la seconde, en inclut cinq, plus quatre bonus. En effet, la sélection 2008 comporte une subtilité et se présente comme un double DVD. Côté pile, la Quinzaine, côté face, Semaine de la Critique. De ces deux éditions, trois films se dégagent tout particulièrement.

Yom mota shel Shula (Le jour de la mort de Shula)

Présenté sur le DVD 2007, ce court israélien est le film de fin d’études de Asaf Korman, diplômé de l’école Minshar, à Tel-Aviv. Acteur, musicien, et monteur (il a notamment travaillé sur Jaffa de Keren Yedaya), ce jeune réalisateur a filmé les membres de sa famille, dans cette histoire inspirée de la réalité. Shula, le chien de la famille Korman, atteint d’une tumeur, doit être piqué. Le père, Yossi, transporte son corps dans le carton d’une télévision couleur, sur le toit de sa voiture, et rentre chez lui, pour l’enterrer dans les dunes. Il prévoit un pique-nique en famille pour les derniers adieux, mais ni sa femme ni ses enfants ne le rejoignent. Seul, il porte le cercueil de carton, et s’endort sur le sable. Lorsqu’il se réveille, il fait jour. Les pleurs le submergent. « Yom mota shel Shula » est un film prenant. Sa mise en abîme, son sens du cadre, son montage raffiné, son image sombre, sa pudeur, et la fragilité du père, celui du réalisateur, en font toute sa force.

Même pas mort

Autre titre de la sélection 2007, « Même pas mort » de la française Claudine Natkin, ancienne étudiante en image à La fémis, est un film sur l’enfance, les jeux dangereux, les premiers émois, le rapport à la féminité et la mort. Coupe courte, jeans, t-shirt unisexe : Chloé, forte tête, a dix ans et ne fréquente que les garçons. Les filles, elle n’aime pas ça : ça chiale tout le temps, ça allume les garçons, et pour ne rien arranger, ça joue mal au foot. Dans la forêt, Chloé a pour habitude de jouer à des jeux de strangulation, avec ses copains Ben et Léo, jusqu’au jour où Marie, une petite charmeuse, s’incruste dans leur groupe. Quand vient le tour de cette dernière, Chloé pose naturellement ses mains sur son cou.

Prix SACD à la Quinzaine, Mention spéciale pour Chloé Jager Berger, au Festival mondial du court métrage de Toronto en 2008, « Même pas mort » traite d’une pratique fort médiatisée ces dernières années, par le nombre de faits divers qui lui sont apparentés : le jeu du foulard, aussi appelé « le jeu des poumons », le « rêve bleu », « le jeu de  tomate », la « nuit merveilleuse », les « trente secondes de bonheur », Pour interpréter cette expérience d’apparence anodine, Claudine Natkin a fait appel à des enfants comédiens, non professionnels. Le joli visage, tour à tour butté, interrogateur, et inquiet, de Chloé Jager Berger, marque étrangement sa pellicule.

Sagan om den lille dockpojken (Le Conte du petit bonhomme)

Très différent des deux autres, « Sagan om den lille dockpojken » est, sans aucun doute, un film suédois. Présent sur le double DVD de 2008, ce film d’animation délirant se présente comme une ‘’histoire très longue et terriblement complexe’’, subdivisée en trois chapitres (“Rendez-vous avec une dame”, “Ivanhoé, “Une femme dans mon lit”). Son réalisateur, Johannes Nyholm, travaille depuis dix ans autour du personnage de Puppetboy, un petit bonhomme en short, particulièrement vilain. Dans « Le Conte du petit bonhomme », le personnage, partageant son appartement avec un petit joueur de flûte farceur, sue à grosses gouttes bleues, en prévision de la visite d’une copine rousse, bien en pâte à modeler. Alors que la version de Cannes comporte trois parties, celle d’Annecy intègre, cette année, en guise de bonus, un quatrième chapitre, “What a shame, Brian”, ne manquant pas de saveur. Si on se décidait enfin à se mettre au suédois, ce serait certainement pour l’humour du projet, ses voix, ses bruitages, et sa version télé inédite de « Ivanhoé » (1982).

Cette année, Johannes est revenu à la Quinzaine, sans Puppetboy. Son nouveau court « Drömmar från skogen » (Songes des bois), est un film bien différent, dans lequel des ombres chinoises évoluent dans une musique angoissante et un décor mystérieux. On est bien loin de « l’histoire très longue et terriblement complexe’’ de Puppetboy.

Katia Bayer

Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2007; Double DVD Spécial Cannes 2008 : Quinzaine des réalisateurs /Semaine de la Critique. – Editions Chalet Pointu

Semaine de la Critique : le court en DVD

Créée en 1962, la Semaine de la Critique (SIC) offre chaque année à Cannes une plate-forme aux premières et aux deuxièmes œuvres de jeunes cinéastes novateurs et non conventionnels. Un indice de l’importance de cet événement : au fil de ses quarante-huit éditions, la Semaine a lancé la carrière de cinéastes tels que  Bernardo Bertolucci, Ken Loach, Wong Kar Wai, Jacques Audiard, Gaspar Noé, Arnaud Desplechin, François Ozon et Gonzalez Iñarritu. Un effort très louable, d’autant plus qu’il nous éloigne momentanément du méga-événement stellaire qu’est le Festival de Cannes. Autre mérite de l’événement : en imposant systématiquement un court métrage avant chaque long, il met en avant le petit genre, qui jouit d’une excellente visibilité à Cannes.

De 2006 à 2008, la SIC a fait équipe avec Chalet Pointu pour l’édition d’un DVD reprenant une sélection de ses courts métrages, primés ou non lors du festival. En 2008, le duo a collaboré avec la Quinzaine des Réalisateurs pour sortir un double disque. Revue globale des trois numéros.

Semaine de la Critque - DVD

45e Semaine Internationale de la Critique – Cannes 2006

Le premier DVD contient cinq courts métrages de la sélection 2006 ainsi que deux courts de l’année précédente en guise de bonus. « Iron » (Fer à repasser) de Hiroyuki Nakano (Japon) est le récit hilare et absurde mais néanmoins hautement poétique d’un jeune Japonais zen et spirituellement éveillé, dont la philosophie de vie est gouvernée par l’acte de repassage. Dans la même veine « obsessionnelle », on trouve le petit sketch humoristique « Kvinna vid Grammofon » (Femme avec phonographe) du duo Suédois Johannes Stjärne Nilsson et Ola Simonsson.  La protagoniste assure à tout prix la continuité d’un accompagnement musical sur son tourne-disque, montrant ainsi la distinction subtile, mais parfois difficile à établir, entre la mélomanie et la manie tout court !

Plus sérieux, « L’Ecluse » d’Olivier Ciechelski (France) est une histoire de relations et de tensions familiales traversée par la découverte d’un cadavre. Sur un ton plus léger, « Alguma Coisa Assim » (Quelque chose comme ça) de Esmir Filho (Brésil) raconte une nuit dans la vie de deux jeunes amis confrontés aux exigences croissantes de l’âge adulte, dont les questions d’identité, d’appartenance et d’amour. La seule animation de la sélection apparaît sous le titre de « Printed Rainbow » de Gitanjali Rao (Inde), le récit minimaliste d’une femme âgée basculant quotidiennement entre la routine terne et grise, et l’évasion gaie et colorée offerte par sa collection de boîtes d’allumettes. Un film touchant, embué autant d’humanisme que de recherche esthétique, triple lauréat à la Semaine (Prix Découverte Kodak du meilleur court métrage, Prix de la (Toute) Jeune Critique et le Petit Rail d’Or du court métrage).


46e Semaine Internationale de la Critique – Cannes 2007

Le disque de 2007 est composé de cinq courts métrages originaux sur le plan scénaristique et technique. Deux films « hypersensoriels », brésiliens tous deux, se démarquent d’ores et déjà : « Um Ramo » (Un Rameau) de Juliana Rojas et Marco Dutra et « Saliva », de réalisateur Esmir Filho, déjà présent sur le DVD 2006. Le premier raconte la transformation sanglante, explicite et inexplicable d’une femme à un état plus végétal, tandis que le deuxième, tout comme « Quelque chose comme ça » de l’année précédente, explore la naissance des pulsions sexuelles chez des adolescentes par le biais d’un portrait ruisselant et visqueux de leur rapport avec la salive !

« Both » (Tous les deux), une coproduction anglo-libanaise signée Bass Bréche, est un film subtil et complexe. Très intelligemment construit, ce puzzle visuel prend place dans un quartier populaire de Londres, habité par un éventail de personnages carnavalesques, et a comme particularité d’offrir le plan subjectif d’une machine à laver, peut-être le seul dans l’histoire du cinéma.

La complexité se fortifie avec « La Route la nuit » de Marine Alice Le Du (France). En une dizaine de minutes quasiment totalement statiques, ce court livre un photomontage remarquable et retrace, par le procédé de mise en abîme, la conception d’un film personnel, ressenti, à la manière de Chris Marker ou de Chantal Akerman.

chambre-616

Le bonus de la collection, « Chambre 616 » de Frédéric Pelle est une comédie noire française qui rappelle la Nouvelle Vague par son sujet policier et par la qualité de son image en noir et blanc. Film choral (à une époque où le genre avait le vent en poupe), il a pour sujet une tentative de suicide ratée et les très nombreux contrecoups de cette action sur les habitants et les employés d’un quartier de banlieue. Le film parvient sans prétention, et en dépit de sa surcharge narrative, à faire un portrait réussi de la nature et des relations humaines, avec des tonalités tantôt absurdes, tantôt très réalistes.

47e Semaine Internationale de la Critique  – Cannes 2008

Présenté en tandem avec celui de la Quinzaine, le dernier DVD de la Semaine propose quatre courts métrages. La réduction en nombre par rapport aux éditions précédentes n’est heureusement pas accompagnée d’une perte de qualité, bien au contraire. Entre démultiplication à l’infini d’une forme féminine et syndrome de Stendhal, « La Copie de Coralie » du Français Nicolas Engel, déjà chroniqué sur notre site, évoque le mélodrame au sens propre, rythmée par le bruit des machines de photocopie et le côté recitativo entraînant de son dialogue mi-chanté mi-parlé.

« Ahendu Nde Sapuka » (I Hear You Scream), premier film du jeune cinéaste prometteur Pablo Lamar (Paraguay-Argentine), livre le portrait solennel d’une cérémonie de deuil, sur un registre terne et en temps réel. À travers son plan séquence, qui est par ailleurs un plan fixe d’une douzaine de minutes, ce film jouit d’une grande poésie picturale, avec la silhouette de son cortège funèbre devant un paysage crépusculaire et un chant funèbre soulignant la gravité du sujet.

Dans la même logique du macabre, la Brésilienne Fernanda Teixeira présente « A Espera » (L’Attente), film muet dont le protagoniste âgé n’a qu’une seule attente : sa propre mort. En compagnie de son chien, il exécute une série d’activités quotidiennes, parmi lesquelles figurent la lecture de la rubrique nécrologique du journal et la suppression progressive dans son agenda, des noms de ses connaissances décédées. Enfin, « Les filles du feu » de Jean-Sébastien Chauvin (France) est la description sulfureuse d’une relation amoureuse entre deux filles. Si le sujet paraît audacieux, le travail technique, lui, tend à réduire la brutalité de l’image numérique hyperréaliste et crée une certaine distanciation en embrouillant la piste chromatique, par l’inversion de tons chauds et froids. Le résultat est un film fort, passionnel et curieusement sobre.

Adi Chesson

45e Semaine de la Critique 2006, 46e Semaine de la Critique 2007, Double DVD Spécial Cannes 2008 : Quinzaine des réalisateurs /Semaine de la Critique. – Éditions : Chalet Pointu

Spectacle « Retour de flamme »

Comme chaque été, le festival Paris Cinéma s’associe à Serge Bromberg et Lobster Films à l’occasion du spectacle « Retour de Flamme » proposant une série de films muets, retrouvés dans des brocantes, les greniers de particuliers (ou simplement par hasard) puis restaurés et accompagnés en live au piano. Les spectateurs découvrent alors un univers magique qui n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Un spectacle original présenté et accompagné au piano par le collectionneur-restaurateur-réalisateur Serge Bromberg, avec à la batterie, Aidje Tafial (du groupe Les Yeux Noirs). Et comme toujours de très nombreuses surprises !

Les films projetés :

Big Red Ridind Hood de Leo Mac Carey (1925 / États-Unis/noir et blanc/muet). Production : Hal Roach / Pathé Exchange. Interprétation : Charley Chase

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Jimmy Jump, véritable « rat de bibliothèque », est mandaté pour adapter Le Petit Chaperon rouge en suédois. N’ayant pas de quoi acheter le livre, il invente mille ruses pour lire l’histoire sans débourser un dollar.

Egged On de Charley Bowers, H.L. Muller (1926 / États-Unis/noir et blanc/muet). Production : Charley Bowers, R .C Pictures Corp. /F .B.O.
Interprétation Charley Bowers

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Le célèbre Bricolo, après avoir reçu un oeuf sur la tête, se décide à inventer une machine pour rendre les oeufs incassables. D’expériences en aventures, il finit par la mettre au point, non sans mal…

Manhattan Medley de Bonney Powell (1931 / États-Unis/noir et blanc/sonore). Production : Fox

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Une balade au coeur de New York, accompagnée par la musique d’un homme d’exception : George Gershwin qui s’est illustré à Broadway et a composé de nombreuses musiques de films. Certaines de ses compositions sont devenues des standards du jazz.

Le Pompier des Folies Bergère (1928 / France/noir et blanc/muet). Interprétation : Joséphine Baker

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Un film-énigme burlesque probablement destiné à la promotion de la revue « Vents de Folies » menée en 1927-1928 aux Folies Bergère. La célèbre Joséphine Baker y fait une apparition dans le métro parisien : attention aux yeux !

Tulips Shall Grow de George Pal (1942 / États-Unis/couleur/sonore). Production Paramount

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Jan est amoureux de Janette. Les jours s’écoulent paisiblement au rythme des moulins à vent, jusqu’à ce qu’une armée de boulons massacre tout sur son passage. Mais les tulipes repousseront… Des marionnettes en bois animées image par image par le maître du genre, qui reçut un Oscar en 1944 pour ce travail et qui adresse ici un message d’espoir et de victoire à ceux qui combattent alors en Europe… Un chef d’oeuvre !

Infos : Lundi 13 juillet à 22h au CENTQUATRE / entrée libre – 104 rue d’Aubervilliers – Paris 19è

Sites associés : www.lobsterfilms.com, www.pariscinema.org, www.104.fr

Festival Côté Court de Pantin : le palmarès

cote-court

Du 10 au 20 juin 2009, avait lieu, à Pantin, la 18ème édition du festival Côté court, un festival de cinéma « différent, résolument indépendant, qui révèle de jeunes cinéastes et soutient de nouvelles formes cinématographiques ». Cette année, les films distingués sont…

Catégorie Fiction

–  Grand Prix : « Nice » de Maud Alpi

– Prix de la jeunesse : « Nice » de Maud Alpi

– Prix d’interprétation masculine : Sacha Gorce (pour « Nice » de Maud Alpi)

– Prix spécial du jury : « Forbach » de Claire Burger

– Prix de la Presse » : « Forbach » de Claire Burger

– Prix du Public : « Forbach » de Claire Burger

– Prix d’interprétation féminine : Michèle Moretti (pour « Valérie n’est plus ici » de Pascal Cervo)

– Prix du scénario : « Yoshido » de Sébastien Betbeder

– Prix de la Résidence : Nicolas Leclère pour son film Prendre l’air

– Prix Emergence : Leona Grenade pour « Partition oubliée »

Catégorie Expérimental-Essai-Art vidéo

Grand Prix ex-æquo : « Le lointain des profondeurs » de Patrick Dekeyser et « [vwa] » de Brigitte Perroto.

Prix du GNCR : « Rome » de Thomas Salvodor

Prix du Pavillon : « Le lointain des profondeurs » de Patrick Dekeyser

Le site du festival : www.cotecourt.org

L’Enclave de Jacky Goldberg

N’entre pas sans violence dans la nuit

De « L’Enclave », présenté à l’ACID (L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), il ne faudrait justement rien raconter, ou à peine, car tout le film, toute sa force, sa réussite, sa magie, réside dans ce fait même qu’on s’y laisse prendre par une économie de moyens renversante. Que la beauté de ce film est justement de tisser de manière très lâche une sorte d’accumulation de moments dans une matière narrative très ténue. Il y a trois séquences dans « L’Enclave ». Il y a trois plans fixes qui viennent se coudre au fur et à mesure les uns aux autres. Et puis il y a un travelling latéral, peu à peu, frontal, qui vient nous frapper au visage et nous terrasse à la fin (preuve qu’un film, lui, n’est sans doute jamais une enclave…).

enclave

Pratiquement rien donc. Excessivement peu à raconter. Jacky Goldberg, plutôt journaliste aux Inrocks jusqu’ici, réalise un premier film d’à peine plus de dix minutes tout à fait saisissant. Quelques plans, fixes, où le temps s’écoule au fil de la lumière d’une journée plus ou moins banale. Ici, une sorte de petit carrefour d’un village. La caméra y revient tout au long de la journée, capte une sorte de train-train paisible et quotidien. Une mob qu’on répare, du linge qu’on étend, un film qu’on regarde le soir sur la télé sortie dans la rue, où l’on devine des poursuites et des revolvers… (où la réalité de la fiction rattrape bientôt la fiction de la fiction). Et un attroupement final face caméra. Comme si c’était de notre côté que quelque chose se passait. Ailleurs, une clairière dans les bois. Vide d’abord, puis pleine d’hommes, surtout noirs, qui y entrent sur la pointe des pieds, qui s’y reposent, parlent une langue qu’on ne comprend pas, échangent de la nourriture, s’enfuient d’un seul et même mouvement aux premiers aboiements lointains. Plus loin, avant, après, la nuit et ses bruits agités, les lampes, les pas, les chiens, les hommes qui courent. Et cette mob, la même, qui trace sa route dans la nuit, qui arrive au début du film, s’égare, réapparaît… Celle qui passe d’enclaves en enclaves. Jusqu’à un autre plan fixe, face caméra, vers nous de nouveau, comme une gifle.

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De ces images, à la fois très arrimées par leur fixité, et flottantes puisque raccrochées à rien, le film se dégage, s’élève doucement, anxieusement, depuis l’enclos que forment ces plans, comme autant d’îlots, liés ensemble de manière presque magique tant ils semblent imperméables les uns aux autres – à tel point qu’on aura le sentiment qu’un personnage vient littéralement d’une autre séquence sauter dans un plan qui ne le concernait pas – et pendant un bref instant, on pourra croire (espérer) qu’il s’échappe du film…

La beauté de « L’Enclave », avec ses plans fixes et son travelling, la puissance de ses hors champs, de ses hiatus et de son déroulement tranquille, c’est aussi de faire surgir, de rendre palpable, un imaginaire collectif. Dans le monde dans lequel on vit, aujourd’hui, un africain qui court dans les bois la nuit est forcément un clandestin qui fuit. Des lampes de poches dans cette même nuit et des chiens qui aboient, c’est forcément des gens – des flics ? – à ses trousses. Un village où le temps passe, ailleurs, juste à côté, c’est un village où les regards se détournent. Il y a là comme les évidences de ce qui traverse notre époque. Avec presque rien, d’une manière extrêmement fine et intelligente, Jacky Goldberg interroge notre regard, à la fois capacité à enclaver et à faire lien, réinventant pour nous notre place de spectateur. Et dans cet art dépouillé du cinéma, où un plan, une image évoque, d’un seul coup, un monde, où le film se tricote en nous dans ses hiatus, cette puissance même nous ébranle qui nous retourne la violence de notre regard en situation.

Anne Feuillère

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E comme L’Enclave

Fiche technique

enclave

Synopsis : Un village où quelques habitants silencieux sont absorbés par de répétitives tâches. Une forêt où  une poignée d’hommes en haillons semblent attendre quelque chose. Et un homme, la nuit, en fuite.

Genre : Fiction

Durée : 11’

Pays : France

Année : 2008

Réalisation : Jacky Goldberg

Scénario : Jacky Goldberg

Images : Alexandre Léglise

Son :  Vincent Villa

Montage : Laurent Leveneur

Décor : Mathieu Henriot

Interprétation : Mamoudou Ba

Production : Cine Qua Non

Article associé : la critique du film

Palmarès des Lutins 2009

Jeudi 25 juin, au Cinéma Gaumont Opéra, à Paris, a eu lieu la douzième soirée des Lutins du court métrage, suivie de la projection de quatre films primés, « Les Miettes », « Skhizein », « C’est dimanche ! », et « 664 Km ». Allez, zou : voici le palmarès.

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Lutin du meilleur film : « Les Miettes » de Pierre Pinaud

Lutin du meilleur film d’animation : « Skhizein » de Jérémy Clapin

Lutin du public : « C’est dimanche ! » de Samir Guesmi

Lutin de la meilleure réalisation : Arnaud Bigeard pour « 664 Km »

Lutin du meilleur scénario : Gilles Taurand et Hélier Cisterne pour « Les Paradis perdus »

Lutin du meilleur montage : Jean-Christophe Bouzy pour « 664 Km »

Lutin de la meilleure photo : Isabelle Dumas pour « 664 Km »

Lutin de la meilleure actrice : Anne Coesens pour « 664 Km »

Lutin du meilleur acteur : Vincent Rottiers pour « 664 Km »

Lutin du meilleur son : Didier Lozahic, Rémi Desclaux, Bruno Auzet et Alain Féat pour « Tony Zoreil »

Lutin des meilleurs décors : Clément Colin pour « Les Miettes »

Lutin des meilleurs costumes : Claire Bégin pour « Les Paradis Perdus »

Lutin de la meilleure musique or »iginale pour un film : Gilles Alonzo pour « Les Miettes »

Lutin des meilleurs effets spéciaux : Jennifer Galewski pour « Les Miettes »

Lutin de la meilleure production : Dark Prince représentés par Wendy Griffiths et Stéphane Piera pour le film « Skhizein » et Les films du Worso représentés par Sylvie Pialat pour le film « La vie lointaine »

Le site des Lutins : www.leslutins.com

Patrik Eklund : « Le court métrage est une forme d’art à part »

Début mai, Bruxelles. Le réalisateur suédois Patrik Eklund est encore un inconnu (parfait, illustre) jusqu’à ce que son troisième film, « Instead of Abracadabra », soit découvert au Festival du court métrage de Bruxelles. Mi-mai, Cannes. Patrik Eklund est invité par la Semaine de la Critique à présenter son dernier court métrage, « Slitage ». Coups de fil, SMS, e-mails : une brève rencontre s’organise dans un couloir du Marché du film, à même le sol, devant de curieuses et nombreuses portes sans issue.

Premières figures, premières envies.

Enfant, le film qui m’a le plus marqué a été « Star Wars », mais  mon intérêt pour le cinéma est venu du skateboard. À l’âge de 12 ans, pour me divertir, je filmais des figures de skateboarding et des sketches avec mes amis, pendant les moments de pause. Quand j’ai eu l’occasion de monter ces images, et d’y ajouter de la musique, je me suis rendu compte que j’avais créé quelque chose, et que j’avais évolué par conséquent. L’idée de lier mon métier au cinéma s’est vraiment imposée après mes études. J’ai commencé comme stagiaire sur un long métrage, et par la suite, je me suis inscrit dans une école. Pour moi, le cinéma est un art parfait et très créatif parce qu’il englobe énormément de choses (la musique, l’image, le textuel,  …) en un seul mot.

Kulturama

Je me suis inscrit en réalisation à Kulturama, une école de cinéma et de vidéo de Stockholm. Là-bas, on était divisé en groupes au sein desquels on était censé s’initier à différentes pratiques pour mieux capter la réalité d’un plateau. Comme la photographie m’intéressait, je me suis tourné vers elle et en ai fait pendant un moment.

À Kulturama, tout se faisait de manière communautaire. Même le film de fin d’études était un projet collectif, et nullement personnel. J’ai travaillé sur ce film, en tant que chef opérateur, et non en tant que réalisateur, ce qui a fait que quand je suis sorti de l’école, je voulais plus que jamais devenir scénariste et réalisateur. Ce souhait s’est concrétisé peu de temps après, au moment où j’ai reçu une subvention pour tourner mon premier film [« One Christmas Morning »].

A. Affection. Antihéros

Le personnage de l’antihéros m’intéresse vivement. Sa singularité m’attire car il est très proche de la réalité, des vraies personnes, et des vraies situations. Dans mes histoires, j’aime insérer des personnes « normales » dans des situations anormales, et voir de quelle manière, ils sont amenés à devenir des « héros ordinaires »».

Masculins

Depuis le début, je travaille beaucoup avec Jacob Nordenson. Je le fais jouer dans tous mes films, y compris le dernier. Lorsque j’écris un scénario, si celui-ci comporte un personnage que Jacob pourrait incarner, la question ne se pose pas : le rôle est pour lui.

Pour « Instead of Abracadabra », mon film précédent, j’ai choisi comme acteur principal, Simon J. Berger, un acteur assez connu en Suède, ayant joué dans plusieurs séries télévisées. Il lui a fallu une simple moustache pour qu’il soit parfait pour le rôle de Tomas, le magicien raté !

Retour au court

Actuellement, je suis en train d’écrire mon premier long métrage. Je suis en plein travail, mais je pense revenir au court métrage, par la suite. J’adore ce format et la liberté qu’il offre. C’est une forme d’art à part, je trouve, qui peut être ludique, libre, et favoriser l’expérimentation. On pourrait croire qu’on apprend tout du long métrage, mais on peut vraiment extraire le meilleur du court métrage et découvrir une multitude de choses avec ce format.

Cannes

C’est la deuxième fois que je viens à Cannes, avec mes films. « Situation Frank », mon deuxième court a été retenu en 2007 par la Semaine de la Critique, et « Slitage », le dernier, a été présenté cette année, dans la même section. Indéniablement, une sélection à Cannes est très favorable à la carrière d’un film : sa vie se rallonge dans le circuit des festivals. Cela fait du bien d’être reconnu par les professionnels pour son travail, mais personnellement, je fais mes films pour le public. Si celui-ci les apprécie, c’est ce qui compte le plus, à mes yeux.

Propos recueillis par Katia Bayer. Retranscription : Adi Chesson

Article associé : la critique de « Instead of Abracadabra »

Consulter les fiches techniques de « Instead of Abracadabra » et de « Slitage »

S comme Slitage

Fiche technique

Synopsis : Un couple d’âge moyen, Eva et Rolf vivent une relation sans passion. Ils s’usent mutuellement et Eva commence à être frustrée sexuellement. Une nuit, elle essaye de séduire Rolf. Il la repousse mais quelque chose arrive, un évènement qui va changer leur relation pour toujours.

Genre : Fiction

Durée : 17’30’’

Pays : Suède

Année : 2009

Réalisation : Patrik Eklund

Scénario : Patrik Eklund

Images : David Grehn

Son : Cinepost

Montage : Patrik Eklund

Décors : Anna Paulson

Musique : Anders Lennartsson – Jesper Hörberg

Interprétation : Jacob Nordenson, Anki Larsson, Daniel Rudstedt, Camilla Larsson, Svante Grundberg

Production : Direktörn & Fabrikörn

Article associé : l’interview de Patrik Eklund

Le Court en dit long : le palmarès

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Juin, mois de palmarès ? Depuis 17 éditions, le Festival Le Court en dit long a lieu, lui aussi, en juin. Son originalité : il propose à Paris une sélection de courts métrages belges francophones pour la plupart inédits, répartis en plusieurs programmes. Cette année, 46 courts métrages étaient projetés, en compétition entre le 4 et le 9 …juin. Et voici, poum poum, le palmarès :

•  Prix Cinécourts : Première nuit à Beijing d’Olivier Meys

• Prix du Public : La Balançoire de Christophe Hermans

• Grand Prix Le Court en dit long : Emmanuel Marre pour ses deux courts métrages La Vie qui va avec et Michel, coréalisé avec Antoine Russbach

• Prix du Scénario : Le Plein d’aventure de Dominique Reding et Philippe Grand Henry

• Mention spéciale du Jury, pour le scénario : Matagalpa de Stéphane Bergmans

• Prix d’interprétation féminine : Catherine Salée pour La Vie qui va avec d’Emmanuel Marre et Classes vertes d’Alexis Van Stratum

• Prix d’interprétation masculine : Jean-Benoît Ugeux pour Michel d’Emmanuel Marre et Antoine Russbach

Le site du Festival : www.cwb.fr

Festival Plein La Bobine : le palmarès

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Le 7e Plein La Bobine, Festival de Cinéma Jeunes Publics du Massif du Sancy, qui s’est tenu du 11 au 17 juin 2009, à La Bourboule et Le Mont-Dore (Puy-de-Dôme), a rendu son palmarès. Comme chaque année, Plein la Bobine proposait trois compétitions internationales de courts métrages, chacune dédiée à une classe d’âge différente : à partir de 3 ans (compétition 1), 7 ans (compétition 2) et 12 ans (compétition 3). Le jury composé de trois professionnels du cinéma (Arnaud Demuynck, réalisateur et producteur – Les Films du Nord, La Boîte, Assia Graoui, Rencontres du Film documentaire « Traces de vies », et Jérémy Rochigneux, producteur – Metronomic), les élèves de trois classes jurys, et le public du festival ayant décerné un prix dans chacune des catégories.

Compétition 1
Prix du Jury professionnel : Les Enfants dans la lune [Die Kinder im Mond] de Ursula Ulmi – Suisse – 2008 – Animation

Prix de la Classe Jury (classe de CE1 de l’école Saint-Joseph d’Aubière -63-, marraine : Isabelle Lefrançois, Forum des Images) : Booo de Alicja Jaworski -Suède – 2009 – Animation

Prix du Public : Wawa de Mona Achache – France – 2009 – Fiction

Compétition 2

Prix du Jury professionnel : Les Escargots de Joseph de Sophie Roze – France – 2009 – Animation

Prix de la Classe Jury (classe de CM de l’école de Gelles -63-, parrain : Jacques Curtil – Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand) : Signalis de Adrian Flückiger – Suisse – 2008 – Animation

Prix du Public : Le Mulot menteur de Andrea Kiss – Belgique / France / Hongrie – 2008  – Animation

Compétition 3

Prix du Jury professionnel : La Souris [Musen] Pil Maria Gunnarsson – Danemark – 2008 – fiction

Prix de la Classe Jury (classe de 4e du collège Auvergne-Sancy de Murat-le-Quaire -63-, marraine : Jeanne Paturle, réalisatrice) : Zcuse-nous de Chad Chenouga – France – 2008 – Fiction

Prix du Public : Zcuse-nous de Chad Chenouga – France – 2008 – Fiction

Le site du festival : www.pleinlabobine.com

Georges Goldenstern : “J’ai envie d’être surpris et ému”

Après avoir dirigé l’Unité Cinéma d’Arte, Georges Goldenstern, a rejoint la Cinéfondation, une initiative créée en 1998 par le Festival de Cannes en faveur des nouvelles générations de cinéastes. Loin de la masse des films en compétition officielle, la section cherche à repérer les futurs créateurs novateurs et non formatés, tant dans la forme que le fond, à travers trois axes (la  Sélection de films d’étudiants, l’Atelier et la Résidence).

À quel moment êtes-vous arrivé à la Cinéfondation ?

Il y a sept ans, j’ai quitté Arte pour la Cinéfondation. Pendant quinze ans, j’ai été en charge du cinéma sur la chaîne. Cette période a été liée à des projets de toutes nationalités, et à des paris sur des premiers films (« Les Nuits fauves », « La Haine », « La Vie des morts »,… ). À la Cinéfondation, mon travail se situe dans la continuité de ce que fait le festival, c’est-à-dire la recherche de nouveaux talents.

Est-ce dans ce but qu’ont été mis en place la sélection de films d’écoles, l’Atelier, et la Résidence  ?

Oui. La Cinéfondation a démarré en 1998 avec une sélection de 15 à 20 courts métrages d’écoles du monde entier, répartis en quatre programmes d’1h30 en sélection officielle, évalués par un Jury prestigieux. En l’an 2000, une nouvelle mission est née : la Résidence. Deux fois par an, on accueille, à Paris, six réalisateurs qui viennent écrire leur scénario de premier ou de deuxième long métrage. Pendant quatre mois et demi, ils bénéficient d’une bourse et d’un logement. En 2005, on a voulu aller plus loin, avec la création de l’Atelier. Quinze réalisateurs, ayant écrit leur scénario, trouvé un producteur et au moins 20% de leur financement, sont sélectionnés et invités à Cannes. On fait en sorte d’obtenir le plus de rendez-vous possibles pour compléter ce financement et leur permettre de tourner leur film, dans les délais les plus rapides.

Les profils sélectionnés sont-ils très distincts d’une initiative à l’autre ?

Oui. La sélection des courts d’écoles est réservée aux étudiants, la Résidence n’accueille que les porteurs de premiers et deuxièmes longs métrages, et l’Atelier s’ouvre aux premiers films comme aux filmographies plus développées. Par exemple, Tsai Ming-Lian, qui est en compétition cette année [avec « Visage »] s’est retrouvé en 2007 à l’Atelier. Cela peut paraître surprenant, vu qu’il s’agissait de son dixième film, sauf que son projet était très difficile. Quand je l’ai rencontré à Pussan, il ne trouvait aucun partenaire. Personne ne voulait prendre de risques : le projet paraissait tellement étrange et différent de ce qu’il avait pu faire précédemment que les gens se montraient plutôt prudents.

Combien de films recevez-vous de la part des écoles ?

Beaucoup. Un mailing annuel est envoyé aux écoles du monde entier. Une fois cet appel d’offres lancé, nous commençons à recevoir les films en nombre. Cette année, 1.400 courts métrages nous sont parvenus.

Suivez-vous plus particulièrement la production de certaines formations ?

On ne suit pas particulièrement les écoles, mais certaines émergent, d’une année à l’autre, à travers les talents qui s’en distinguent. On le voyait dans le passé avec l’Argentine : son essor s’expliquait par le fait que pratiquement chaque ville possédait sa propre école du cinéma. On le voit, aujourd’hui, avec le cinéma israélien et certaines écoles, comme la Sam Spiegel School ou l’Université de Tel-Aviv. Des films de qualité nous parviennent aussi en quantité d’autres endroits, comme la Chine et l’Amérique Latine, qui ne se limite plus à l’Argentine.

Dans les écoles, l’expérimentation et la liberté de l’étudiant font partie de l’enseignement. Est-ce une des raisons pour lesquelles vous cherchez à montrer les films qui y sont réalisés ?

Bien sûr. Dans les écoles, les élèves jouissent des libertés qui leur sont offertes, ont l’occasion de s’exprimer totalement, et de laisser libre cours à leur imaginaire. Nous, nous cherchons à voir ce qui en sort et à partir de là, à découvrir les meilleurs.

Comment la Cinéfondation se positionne-t-elle par rapport à la Sélection officielle des courts métrages ?

Un titre peut être inscrit dans les deux sections, étant donné que la Compétition officielle accepte aussi les films d’écoles, et un même Jury évalue les courts des deux sections. Après, il y a quelques éléments distinctifs : les comités de sélection ne sont pas les mêmes, et la durée des courts en Sélection officielle est limitée à 15 minutes, alors que la Cinéfondation accepte des films inférieurs à 60 minutes.

Votre section ne s’intéresse qu’à la fiction et à l’animation. Pourquoi les documentaires ne sont-ils pas acceptés par le règlement ?

La réglementation ne prévoit, en effet, pas les documentaires. Peut-être les choses évolueront; en attendant, il faut faire des choix. Vous vous rendez compte : 1.400 films reçus uniquement pour la fiction et l’animation !

À la limite, on pourrait s’interroger sur l’animation. Dans le passé, à Arte, je ne voulais pas mélanger les courts métrages d’animation et de fiction dans une même programmation parce que je trouvais important de bien les distinguer pour leur donner toute leur force. À Cannes, cela aurait été intéressant d’avoir une sélection réservée à l’animation, pour ne pas mélanger les genres. Le souci, c’est qu’on manque de créneaux, que le nombre d’écrans est limité, et qu’il y a déjà énormément de films à voir.

Est-ce qu’un film d’école qui se retrouverait dans une autre section que la vôtre, à la Quinzaine des Réalisateurs par exemple, pourrait représenter une forme de concurrence ?

Absolument pas. Chaque programmateur et directeur de section du Festival a ses choix et ses goûts. Un film peut donc ne pas être retenu ici, et se retrouver à la Quinzaine des Réalisateurs ou à la Semaine de la Critique. Une sélection à Cannes peut même s’avérer très positive, puisque la Caméra d’or, récompensant les premiers films, regroupe toutes les sections du Festival.

Que recherchez-vous finalement dans les films ?

J’ai envie d’être surpris et ému. En voyant beaucoup de films et en lisant beaucoup de scénarios, je souhaite y trouver du plaisir, découvrir quelque chose de nouveau, ne pas retrouver des formes habituelles, discerner un point de vue différent. Souvent, les mêmes sujets reviennent, mais il y a une façon de les aborder et de les filmer qui peut vraiment faire la différence. L’esthétique pour l’esthétique, je n’y suis pas favorable non plus, parce qu’il y a des films qui font tout dans la forme, mais pas dans le fond. L’idéal, pour moi, c’est de trouver le trouver le bon équilibre entre les deux.

Arte a été une bonne école, à ce niveau-là ?

Oui.

Est-ce que cela ne vous pas, d’une certaine manière, rendu critique ? Le défaut de surprise est un problème courant dans le court métrage.

Tout à fait. Très souvent, on se dit que c’est uniquement à cause de sa chute qu’un film a du succès, que les gens rient ou sont surpris. Ce n’est quand même pas ça, un court métrage.

C’est quoi, alors ?

Je le comparerais à la nouvelle. Il faut réussir à trouver une forme et un style particuliers tout en ayant une histoire complète, et ne pas faire un succédané d’un long métrage. À partir de là, tout est possible !

Y a-t-il un film d’école sélectionné à la Cinéfondation qui vous aurait marqué dans le passé ?

L’année dernière, le film israélien, « Himnon » (Hymne, Elad Keidan, 1er Prix de la Cinéfondation), qui a fait le tour du monde. C’était un prix justifié, je trouve.

De 2006 à 2008, certains courts métrages de la Quinzaine des Réalisateurs et de la Semaine de la Critique ont été édités en DVD. La sélection de la Cinéfondation n’est réservée, sur le même support, qu’aux professionnels. Pourquoi ne vous adressez-vous pas aussi au grand public  ?

J’aimerais bien que ce soit le cas ! J’y pense depuis 2-3 ans, mais pour des questions de temps et de droits, cela ne s’est pas concrétisé. Ce n’est pas compliqué d’éditer un DVD non commercial de la Cinéfondation. Par contre, si l’objet devient commercial, il y a un risque, celui de ne pas pouvoir mettre l’intégralité de la sélection, parce que les droits de certains films ont déjà été vendus dans certains pays. Pour proposer tous les films au public, je penche maintenant plus pour le streaming. Mais avec ce système-là, demeure le problème des droits d’auteurs.

Comment envisagez-vous l’avenir de la Cinéfondation ?

L’Atelier, la troisième mission de la Cinéfondation, est née en 2005. Je souhaiterais que d’autres initiatives apparaissent dans le but de continuer à aider les réalisateurs. J’ai des idées (la production, la distribution, le script doctoring, …), mais je ne sais pas encore laquelle suivre.

Propos recueillis par Katia Bayer

Article associé : la critique de « Himnon »

H comme Himnon (L’hymne)

Fiche technique

Synopsis : Jérusalem. Vendredi après-midi. Amnon achète du lait. Il flâne. Des miracles surviennent.

Genre : Fiction

Durée : 36’

Pays : Israël

Année : 2008

Réalisation : Elad Keidan

Scénario : Elad Keidan

Images : Ziv Berkovich

Son : Isaac Levi

Montage : Elad Keidan

Interprétation : Albert Cohen, May Gasner, Ilan Hazan, Carmit Mesilati Kaplan

Production : The Sam Spiegel Film and Television School

Article associé : l’interview de Georges Goldenstern, directeur de la Cinéfondation

Festival Paris Cinéma : les films sélectionnés

paris

Du 2 au 14 juillet, se tiendra la 7ème édition du Festival Paris Cinéma. 17 courts métrages composent sa compétition internationale :

* L’Autre Monde, Romain Delange (France) : Voir un extrait

* Birth, Signe Baumane (États-Unis, Italie) : Voir un extrait

* C’est plutôt genre Johnny Walker, Olivier Babinet (France) : Voir un extrait

* Chantiez, Fred Poulet (France) : Voir un extrait

* Corpus/corpus, Christophe Loizillon (France) : Voir un extrait

* Diplomacy, Jon Goldman (États-Unis) : Voir un extrait

* Icara, Alejandra Rojo (France) : Voir un extrait

* Interview with the Earth, Nicolás Pereda (Mexique) : Voir un extrait

* Love Suicides, Edmund Yeo (Malaisie) : Voir un extrait

* Luxsus, Jarek Sztandera (Pologne)

* Madame Butterfly, Tsaï Ming-liang (France, Taiwan) : Voir un extrait

* Montparnasse, Mikhaël Hers (France): Voir un extrait

* Muto, Blu (Italie) : Voir un extrait

* Phone Story, Binevsa Berivan (Belgique) : Voir un extrait

* Regarder Oana, Sébastien Laudenbach (France, Belgique) : Voir un extrait

* This Smell of Sex, Danielle Arbid (France) : Voir un extrait

* Vostok 1′, Jan Andersen (France) : Voir un extrait

Ces films sont en lice pour :

* le Prix du Public
* le Prix Ciné Cinéma attribué par un jury de professionnels
* le Prix de l’émotion – KOOKAÏFILMS.

Le site du festival : www.pariscinema.org

Annecy, le palmarès 2009

annecy

La 33ème édition du Festival international du film d’animation d’Annecy (8-13 juin) vient de s’achever. Découvrez le palmarès lié à la forme courte.

Courts métrages


Slavar (Suède) : Le Cristal d’Annecy

Please Say Something (Allemagne) : Mention spéciale

L’homme à la Gordini (France) : Prix du Jury Juniors pour un court métrage

Western Spaghetti (États-Unis) : Prix du public

El empleo (Argentine) : Prix FIPRESCI

L’homme à la Gordini (France) : Prix Jean-Luc Xiberras de la première œuvre

Chick (Pologne) : Prix Sacem de la musique originale

Runaway (Canada) : Prix spécial du jury

Slavar (Suède) : Prix Unicef

Séries TV


Log Jam « The Log », « The Rain », « The Moon », « The Snake » (Hongrie) : Le Cristal pour une production TV

Pat et Stan « Jour de bain » (France) : Prix spécial pour une série TV

Spéciaux TV


Lost and Found (Grande-Bretagne) : Prix pour un spécial TV

Films éducatifs, scientifiques ou d’entreprise


How to Destroy the World « Rubbish » (Grande-Bretagne) : Prix du film éducatif, scientifique ou d’entreprise

Films publicitaires


BBC iPlayer « Penguins » (Grande-Bretagne) : Prix du film publicitaire ou promotionnel

Vidéoclips


Flogging Molly « Float » (Grande-Bretagne) : Prix du meilleur vidéoclip

Films de fin d’études


The Soliloquist (Taiwan) : Mention spéciale

Shrug (Norvège) : Prix du Jury Juniors pour un film de fin d’études

For Sock’s Sake (France) : Prix du meilleur film de fin d’études

Ex-E.T. (France) : Prix spécial du jury

Courts métrages hors compétition


Madagascar, carnet de voyage (France) : Prix « CANAL+ aide à la création » pour un court métrage


Jagdfieber (La fièvre de la chasse) d’Alessandro Comodin

Caméra-fusil

Magnifique début de Jagdfieber (la fièvre de la chasse) : un œil animal, ouvert et mort, en très gros plan, nous fait face. La bête est tuée. Ce qu’il s’agit de traquer, ça n’est pas du tout l’objet de la chasse, son gibier. L’affaire est expédiée avec ce tout premier plan. De quoi s’agit-il donc alors ? Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, ce film de fin d’études, réalisé à l’INSAS, est une sorte de documentaire, à l’orée du  film expérimental. 

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Des hommes seuls, différents hommes seuls, courent sur un plateau un peu sauvage. À la vue de leurs gilets orange, de leurs fusils et au son des chiens qui aboient ailleurs, on l’a compris, ils chassent. Certains sont filmés de près, dans leurs attentes aiguisées. La caméra filme leur écoute. La plupart sont captés de loin, dans leurs échappées. Emmêlée à leurs courses, elle les saisit de dos, tente de les suivre, glisse dans leurs pas, toujours dans une sorte de distance respectueuse qui ne voudrait pas perturber le déroulement de la chasse, mais toujours centrée sur eux, leurs regards, leurs gestes, leurs attentions qui pointent un ailleurs auquel ils sont tous à l’écoute. Et le procédé est répété, inlassablement. Ici et là. Ballet des corps en courses, le plus souvent de dos, froissements des feuilles sous les pas, sauts dans les fourrés, allées et venues inlassables sur un territoire essentiellement dessiné au fur et à mesure que les corps y glissent, silence attentif aux aboiements des chiens qui s’éloignent ou se rapprochent, aux pas des bêtes ou aux cris d’autres chasseurs qui se répandent et se répondent dans les sous bois comme une sorte de chant animal, en écho. Chaque chasseur semble avoir un rôle que le film ne tire pas au clair. Et dont on se fiche un peu d’ailleurs ici. Le documentaire ne documente pas une pratique. La journée lentement s’achemine vers sa fin. Viennent se tisser à ces images, les portraits de ces hommes filmés face caméra. Souriants ou juste attentifs à l’œil qui les regarde. Immobiles quelques secondes. Leur silence est presque un silence de bête, lui aussi.

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Par ce montage qui brode autour de leurs différentes attitudes, répétition, dans l’évitement de l’animal jamais aperçu à l’écran, le film s’engage sur une voie déconcertante. L’animal pourchassé ne sera jamais montré. Mieux encore, la seule mention qui y sera faite (l’unique parole proférée dans le film) vient du réalisateur lui-même qui s’adresse à un chasseur et demande « Il est déjà passé ? ». On a raté l’animal. Invisible. Presque magique. Et cette unique parole du film, où le réalisateur se dévoile, vient faire un contrepoint sonore aux portraits des chasseurs.

À la fois totalement immergé dans son sujet avec lequel il fait corps, et pourtant à distance lui-même dans ce qu’il traque, le réalisateur est bien lui aussi un chasseur qui court après ces hommes eux-mêmes, fasciné par leurs gestes, leurs « habitus », leurs rapports à l’espace, saisissant, ressaisissant toujours dans leurs courses, dans leur écoute et leurs regards, ce qui peut à tout instant surgir ailleurs. Il n’y a ici aucun jugement, aucune théorisation de la chasse, aucun parti pris sinon, ce qui se dégage peu à peu du film, qui saisit, dans ces gestes qui restent opaques et mystérieux, ce qu’ils dévoilent de rapport à l’espace et à la nature et un mimétisme qui s’établit entre le sujet de la chasse et le sujet du documentaire.

Outre que c’est justement cette frontière entre homme et l’animal, entre l’humain et la nature qui peu à peu, au fil de ces courses s’estompe, c’est aussi le regard du réalisateur pour ce qu’il filme qui peu à peu s’invente. Ces différentes fascinations, des chasseurs pour la bête, du réalisateur pour les chasseurs, lentement nous contaminent, se passent, s’échangent, se brûlent. Et Jagdfieber est un film assez fascinant, parce qu’il traque cet ailleurs invisible, désigne ici et maintenant, un autre monde en filigrane et invente, une autre sorte de regard. L’œil mort du premier plan ne l’était donc pas tout à fait.

Anne Feuillère

Article paru sur Cinergie.be

Article associé : l’interview d’Alessandro Comodin

Consulter la fiche technique du film

Cannes 2009, les quelques photos

Comme Cannes se raconte aussi par l’image, quelques clichés liés au festival le plus médiatisé du monde ont été rassemblés dans un “diaphotorama”. Légendes et situations. Alternativement, le regard se pose sur :

  • les hôtels reconvertis en espaces marketing
  • l’affiche officielle du Festival capturant Monica Vitti, de dos, dans “L’Avventura” (Antonioni)
  • le Short Film Corner, l’espace consacré au court métrage, envahi par les publicités et les informations sur les films
  • les interviewés de notre Focus : le directeur de la Cinéfondation, Georges Goldenstern (en chemise verte), le réalisateur suédois Patrik Eklund (casquette vissée sur la tête), l’italien Alessandro Comodin (photos-feuilles), l’islandais Rúnar Rúnarsson (air islandais), et deux duos, l’un mixte (Marion et Romain Castera), l’autre féminin (Claire Burger et Marie Amachoukeli)
  • des prises plus anodines : la foule amassée aux abords des hôtels guettant l’arrivée/le départ des stars, les glaces en boules, les chaises dépliées, et les shorts affichés sur la Croisette

Photos : KB, SP

Article associé : Le Petit Journal de Cannes