Dans la lignée de sa campagne institutionnelle articulée autour du voyage, Louis Vuitton a imaginé un concours international de création sur ce même thème, les « Journeys Awards », dans le but de mettre en valeur les talents de cinéastes émergents. Des étudiants d’écoles de cinéma les plus prestigieuses ont été appelés à réaliser des films selon le scénario original « Journeys », dans le but de glaner un des deux prix proposés, le Prix du Jury et celui du Public. Lors du 66ème Festival du film de Venise, le réalisateur Wong Kar-Wai a présenté en avant-première un court métrage de deux minutes pour les participants. Jusqu’au 30 octobre, ils avaient à remettre leur création. Les courts victorieux seront diffusés lors d’une projection spéciale en janvier 2010.
Conditions :
– Un thème à traiter : « What is a journey ? »,
– Dix phrases imposées à intégrer dans le film.
– Durée : entre une et deux minutes,
– Disposer des droits sur les images et la musique.
Visionner les entrées sur le site de Journeys Award
Quais du Polar célèbre la pluralité du genre noir depuis 2005. En explorant la littérature et le cinéma, il célèbre la pluralité. Les éditions passées ont notamment vu défiler Douglas Kennedy, Harlan Coben, Claude Chabrol ou Alain Corneau… Pour sa 6ème édition (9, 10 et 11 avril 2010), le Festival mettra à l’honneur les jeunes réalisateurs et le court-métrage avec Courts du Polar, un concours de courts-métrages noirs.
Vous avez jusqu’au 27 février 2010 pour soumettre vos films. Les courts-métrages sélectionnés seront diffusés le 8 Avril 2010 au Cinéma le Zola, et le meilleur d’entre eux sera récompensé par un jury de professionnels.
Battue et humiliée, mais toujours sous l’emprise de son bourreau, une mère souhaite recouvrer sa dignité par la liberté. Présenté à Brest, « Leaving » rappelle avec émotion qu’en moyenne, une femme battue s’enfuit cinq fois de chez elle avant de quitter définitivement celui qui la maltraite, et que ce dernier est le plus susceptible de la tuer au cours des six mois qui suivent. Une réalité qui renforce tristement le propos du film de Richard Penfold et Sam Hearn.
Il l’aime, mais il la frappe. Il la frappe, mais il l’aime. Helen craint pour sa vie. Elle sait que son mari, Jim, la tuera si elle reste vivre à ses côtés. Une nuit, suite à une nouvelle crise, elle trouve le courage de le quitter.
Voici un court métrage dont la mise en scène nous amène à saisir, en dehors de tout stéréotype, l´engrenage qui mène à la mésestime de soi, à la destruction et à l’autodestruction et qui apporte des pistes de réflexions à ceux qui s´interrogent sur les répercutions de la maltraitance et de la résilience.
Tout en délicatesse et en finesse, « Leaving » conte une histoire de solitude, de jalousie, et d’amour faussé qui laisse présager un banal fait divers. Pourtant, ce court anglais est d’une rare intensité due à son sujet déroutant, à un plan parmi d’autres, celui d’une porte symbolique, devant laquelle les sentiments fusent (fuir ou rester ?), et au jeu, tout en retenue , de ses acteurs, Kierston Wareing/Helen (« It’s a free world ») et Johnny Harris,/Jim (« London to Brighton »), tous deux récompensés du Prix d’interprétation à Brest.
Silhouette flottante, et corps volatile en mouvement perpétuel, la jeune femme maltraitée par son mari devient peu à peu une étrangère dans sa propre maison. Incapable de partir, elle échange des regards lourds de sens avec son fils, et ses gestes hésitants trahissent sa confusion. C’est dans cette indétermination silencieuse que l’on ressent une profonde empathie envers cette femme meurtrie qui, l’espace d’un instant, retrouve la force de dire NON pour la reperdre aussitôt… Selon les statistiques, il lui reste quatre tentatives pour devenir libre.
* respecter les conditions de présélection (œuvre réalisée image par image, terminée après le 30 septembre 2008…),
* remplir le formulaire d’inscription et l’envoyer avec votre film à l’adresse indiquée au début du formulaire d’inscription.
Pour les courts métrages, films de télévision, films de commande et films de fin d’études :
* inscription des films au plus tard le 15 janvier 2010
* réception des films déjà inscrits au plus tard le 15 février 2010
Pour votre information, les sélections auront lieu pour les courts métrages, les films de télévision et les films de fin d’études, du 1er au 13 mars 2010.
Synopsis : « Ma mère ne m´avait rien demandé, elle a tout simplement amené grand-mère chez nous. Maintenant, elle est couchée au milieu de ma chambre. Et c´est moi qui m’occupe d´elle. Tout le temps. »
Genre : Fiction
Durée : 21’
Pays : République Tchèque
Année : 2009
Réalisation : Zuzana Špidlová
Scénario : Zuzana Špidlová
Images : Lukáš Hyksa
Décors : Ivana Kanhauserová
Musique : Lenka Mikulová
Son : Lenka Mikulová, Martin Jílek, Martin Ženíšek
Montage : Šimon Špidla
Interprétation : Marika Soposka, Eva Pokorna, Ondrej Havel, Miluše Šplechtová
Grand Prix de la Cinéfondation et Prix Européen France 2 au dernier Festival de Brest, « Bába » de la tchèque Zuzana Špidlová séduit les sens par son sujet, son traitement, et sa rigueur. Ce film d’école de la FAMU confirme la réputation du cinéma d’Europe de l’Est tout en identifiant une nouvelle réalisatrice à suivre.
Verunka, ado sexy, passe ses journées à s’occuper de sa grand-mère alitée, sa ‘baba’ malade. Invariablement, ses tâches (changer, nourrir, laver, masser, …) se répètent, jour après jour. Passive et lasse, la jeune fille accepte difficilement son rôle de garde-malade et ne supporte pas la dépendance aigüe de son aïeule, ancienne beauté qui la renvoie à sa propre image. Peu à peu, son agressivité prend le pas sur ce qui lui reste d’empathie : Verunka tente de faire mourir sa grand-mère.
L’œil s’écarquille, la main recouvre la bouche, la parole devient muette. Voici trois des symptômes provoqués par la vision de « Bába », un film saisissant par son impact et sa force. Court d’école portant le cachet de Prague, « Bába » aborde, derrière la répétition de sa syllabe, une profusion de thèmes émotionnels qu’on ne se lasse pas de voir au cinéma : la famille, le cercle féminin, la séduction, l’isolement, la maladie, la vieillesse, la perte d’autonomie, l’euthanasie, et le sentiment de culpabilité. Tout en s’intéressant, sans jugement, à ce qui sépare la confiance et les gestes d’affection des actes malveillants et des tabous transgressés. Quitte à choquer et à mettre mal à l’aise son spectateur.
Inspirée par les films psychologiques, la réalisatrice Zuzana Špidlová mise sur la sobriété, les jeux de regard intergénérationnels, et la mixité des comédiens professionnels et amateurs, dont Eva Pokorna, formidable ‘’bába’’. Son visage apparaît, souriant, plein de confiance, contrastant avec le regard noir, dur, et coupable de sa petite fille (Marika Soposka). Il nous accompagne autant qu’il nous déstabilise. Katia Bayer
Il y a un mois, le Festival européen du court métrage de Brest disait au revoir à sa 24ème édition. Pendant neuf jours, une chouette quantité de films en compétition européenne ou en Cocotte Minute (œuvres ultra courtes) y était projetée, en parallèle à des programmes Brest Off, un focus sur l’Europe de l’Est, une porte ouverte sur l’animation, des avant-premières de longs, et deux rétrospectives, l’une autour d’Éric Rohmer, l’autre autour de Fatih Akin. Brest s’annonçait gai et pertinent. Confirmation en plusieurs points…
Der Neue Tag, David Nawrath, 30′ – Allemagne
Make down, Maurice Hübner, 3′ – Allemagne
Elefantenhaut, U. Putzer, S. Fiala, 34′ – Autriche
Les Bons Garçons, Antoine Russbach, 22′ – Belgique
Grise mine, Remi Vandenitte, 7′ – Belgique
Suzanne, J. Monfajon, B. Janon, 11′ – Belgique
Albert’s winter, Andreas Koefoed, 29′ – Danemark
Anna, Runar Runarsson, 35′ – Danemark
Benigni, E. Vuorinen, P. Partanen, J. Ottelin, 8′ – Finlande
Birds Get Vertigo Too, Sarah Cunningham, 20′ – France
Variáci?k, Krisztina Esztergalyos, 29′ – Hongrie
Bingo, Timur Ismailov, 28′ – Pays-Bas
Blijf bij me, weg, P. Aguilera Valdebenito, 24′ – Pays-Bas
Volgens de Vogels, Linde Faas, 5′ – Pays-Bas
Wes, Peter Hoogendoorn, 23′ – Pays-Bas
Darek, Jonas M Gulbrandsen, 14′ – Pologne
Syn, Jan Wagner, 28′ – Pologne
Homeland, J. De Dios Marlil Atienza, 6′ – République-Tchèque
Kid, Tom Green, 25′ – Royaume Uni
What light, Sarah Wickens, 4′ – Royaume Uni
Yellow Belly End, Philip Bacon, 9′ – Royaume Uni
Tekila, Vladimir Dashevsky, 15′ – Russie
Skrapsår, Gabriela Pichler, 22′ – Suède
Plans animés
13, Gitte Hellwig, 2′ – Allemagne
Je te pardonne, Jérôme Cauwe, Pierre Mousquet, 5′ – Belgique
Ruis, Marike Verbiest, 3′ – Belgique
Katrine, Malik Thomas Spang Bruun, 5′ – Danemark
Tollo Muerte, Sanni Lahtinen, 3′ – Finlande
Logorama, F. Alaux, H. De Crécy, L. Houplain, 16′ – France
L’Oiseau, Samuela Yal, 10′ – France
O’moro, Christophe Calissoni, Eva Offerdo, 12′ – France
Ru, Florentine Grelier, 9′ – France
Sauvage, Paul Cabon, 5′ – France
The Whale, MiYoung Baek, 8′ – France
Trois, Quatre, Jean-Patrice Blanc, 3′ – France
Mémoire fossile, A-L. Totaro, A. Demuynck, 10′ – France / Belgique
L’Ondée, David Coquard-Dassault, 8′ – France / Canada
Orsolya, Bella Szederkényi, 8′ – Hongrie
Noteboek, Evelien Lohbeck, 4′ – Pays-Bas
Algo importante, Joao Fazenda, 7′ – Portugal
Passaros, Filipe Abranches, 6′ – Portugal
A Family Portrait, Joseph Pierce, 5′ – Royaume Uni
Bruce, Tom Judd, 3′ – Royaume Uni
Cityscape, Jun Lee Seong, 2′ – Royaume Uni
Flowerpot, Rafael Sommerhalder, 5′ – Royaume Uni
Laitue, Nicholas Brooks, 9′ – Royaume Uni
Wolves, Rafael Sommerhalder, 6′ – Royaume Uni
Zakon Zhizni, Rishat Gilmetdinov, 8′ – Russie
Gemeinschaft, Özlem Akin, 4′ – Turquie
La Balançoire, Christophe Hermans, 19′ – Belgique
Macchie di sole, Stella Di Tocco, 16′ – Italie
Rita, Antonio Piazza, Fabio Grassadonia, 19′ – Italie
Red-end and the Seemingly Symbiotic Society, R. Noorda, B. de Forest, 15′ – Pays-Bas
Arena, Joao Salaviza, 15′ – Portugal
GirlLikeMe, Rowland Jobson, 14′ – Royaume Uni
Photograph Of Jesus, Laurie Hill, 7′ – Royaume Uni
Whore, Fyzal Boulifa, 11′ – Royaume Uni
Courts métrages français
8 et des poussières, Laurent Teyssier, 21′ – France
Adieu Molitor, Christophe Régin, 24′ – France
C’est gratuit pour les filles, Marie Amachoukeli, Claire Burger, 23′ – France
Ecuador, Estelle Journoud,15′ – France
La Librairie de Schrödinger, Claire Vassé, Christophe Beauvais, 10′ – France
Madagascar, carnet de voyage, Bastien Dubois, 11′ – France
Mission Socrate, Bertrand Lenclos, Jackie Berroyer, 26′ – France
Le Naufragé, Guillaume Brac, 24′ – France
Lost Paradise, Mihal Brezis, Oded Binnun, 10′ – France
La Parade de Taos, Nazim Djemaï, 19′ – France
Pour sa 31ème édition, le Festival Média 10-10 a fait preuve d’audace en élargissant sa programmation à des films inclassables, offrant par là même un espace ouvert aux créations filmiques en tout genre. Pour la première fois, une compétition OVNI (objets visuels non identifiés), composée de 16 courts atypiques venus d’un peu partout, a envahi les écrans de la Maison de la Culture. Généreusement représenté, le Portugal a coloré les projections avec cinq films et cinq artistes à la personnalité plutôt expérimentale.
Annual Report de Cristina Braga
« Annual Report », le film de Cristina Braga, étudiante à la Faculdade de Belas Artes de l’Université de Porto, basé sur une compilation d’idées, de données et d’informations personnelles, apparaît comme une représentation formelle jouant sur la simplicité analogique d’un contenu digital.
A l’aide de moyens modestes (post-it, cartes postales, animaux en plastique, boîtes en carton…), la réalisatrice établit une liste de faits et d’évènements s’étant déroulés au cours d’une année entière. Originale et récréative, cette animation expérimentale est une belle réflexion en miroir sur l’usage des nouvelles images dans la société actuelle.
Arise (Zona) de Pedro Maia
« Arise (Zona) » est un film réalisé avec des images non utilisées, et non montées issues du long-métrage « a Zona » de Sandro Aguilar.
Dès les premiers plans, un intertitre nous prévient, nous avertit que la démarche du cinéaste sert un cinéma inutile, rejeté, abandonné : un « cinéma-déchet »… Certes, on peut y voir une certaine provocation de la part de Pedro Maia mais s’y arrêter serait une lecture limitée de son travail.
Alors que le spectateur croit être baigné dans une nature sylvestre et champêtre, un ensemble d’images recyclées, renouvelées et réinventées défilent sans qu’il ne puisse s’attacher ni s’identifier à quoi que ce soit. Ces images brutes tendent au vide, à l’oubli et à l’abstraction. Figuré sur une pellicule monochromatique, carré blanc sur fond blanc cinématographique, le final oscille entre la plénitude et la vacuité, le tout et le rien, le souvenir et l’oubli.
Dans « Arise (Zona) », l’ambition du vidéaste est d’explorer le médium sans chercher à créer une quelconque logique narrative. L’absence de son renforce le refus de cohérence entièrement assumé par son auteur qui s’essaye à une réelle élévation formelle. Dans les interstices de la matière filmique, le mystère est suprême.
Cançao de amor e saúde (Chanson d’amour et de bonne santé) de João Nicolau
Un jeune fabricant de clés, solitaire dans une galerie anonyme d’une grande ville tout aussi anonyme, est en quête d’amour. L’amour serait selon lui la réponse au vide existentiel qui le dévore et qui le renvoie chaque jour à sa petite boutique, lieu d’accueil de jeunes filles en manque (de clés).
Sous une apparence des plus classiques, « Cançao de amor e saúde » opère des incursions intéressantes dans un univers lynchien mêlant réflexions philosophiques rohmériennes et absurde langagier ionescien. Ce cocktail explosif donne un produit hybride aussi éclaté que décalé. L’originalité de la forme et du contenu réside dans le trompe-œil d’histoire d’amour classique conduite par une narration partagée entre moments significatifs et dialogues incongrus.
Inanité et indolence coloraient déjà les couleurs mélancoliques de « Rapace », le précédent film du cinéaste portugais également sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Elles sont reprises avec la même impertinence dans ce court au caractère loufoque.
Corrente de Rodrigo Areias
Délicat et poétique, ce petit film en noir et blanc évoque la vie d’un ouvrier dans un Portugal intemporel. L’expression, proche du cinéma avant-gardiste russe, montre l’univers de la mine dans un montage qui rappelle celui d’Eisenstein. Le son, entre silences, réverbérations et saturations, berce l’ensemble dans une nostalgie toute westernienne où l’individu est en éternelle confrontation avec une réalité hostile.
Après son travail abrutissant, l’homme descend la colline et traverse la rivière à la nage. Tel un rituel, il se débarrasse de ses vêtements et plonge tout son être dans le cours d’eau. Livré à lui-même dans cette nature silencieuse et virginale, il se laisse emporter par le courant. Sur la rive, une femme; belle, sauvage et libertine. Finalement enlacées, les deux solitudes se laissent entraîner par les flots les emportant là où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
Montanha fria de Luis Alves de Matos
Sur l’écran noir d’une ville blanche, la vie poussiéreuse file à l’allure d’une bicyclette. Des images abstraites et poétiques tentent de narrer le quotidien de gens, perdus au pied d’une montagne.
A nouveau, la nature questionne l’homme, à nouveau son pouvoir mystique pénètre l’âme humaine étalant ses doutes sur des images énigmatiques. « Montanha fria » suggère un vieux cantique chinois dont on murmure l’air sans se souvenir des paroles.
Synopsis : Il est un mineur, chaque jour il essaye de suivre le flux de la rivière. Elle rêve d’évasion aussi, mais elle est piégée. Ils le sont tous. Ils sont dominés par la force de la montagne. Là d’où ils sortent et où ils reviennent chaque jour. Un jour, la chaine se brise.
Synopsis : João est le seul employé visible dans la serrurerie Clefs Morais. Il est aussi le fils du propriétaire et il se permet de s’absenter du service pour ausculter le souffle immatériel de son coeur en dépensant pièce après pièce dans la Machine de L’Amour. Marta do Monte est une étudiante des Beaux-Arts porteuse d’une inhabituelle commande. La clef que João copie pour elle ouvre plus d’une porte.
Synopsis : « Annual Report » est une compilation d’idées, une archive des données et des renseignements personnels et elle apparaît comme une somme des plans, chacun consacré à un sujet. Cette vie cache l’intention de se pencher sur les conséquences de la culture numérique, en termes de comportements, de vocabulaire, de temps et d’espace. Il fonctionne aussi bien comme un journal de technique et de la culture numérique.
Genre : Expérimental
Durée : 4’
Pays : Portugal
Année : 2007
Réalisation : Cristina Braga
Scénario : Cristina Braga
Images : Cristina Braga
Son : Cristina Braga
Montage : Cristina Braga
Animation : Cristina Braga
Production : Faculdade de Belas Artes da Universidade do Porto
Synopsis : « Arise(zona) » est tiré du long métrage « A Zona » de Sandro Aguilar et émerge de toute la saleté cinématographique propre au support filmique. Ces images sur pellicule salie, destinées au vide et à l’oubli total, nous mènent vers l’ambiguïté et l’indétermination entre la vie et la mort, dans lesquelles les logiques narrative et temporelle sont suspendues.
Synopsis : La vie se perd en poussière, jour après jour. Les fleurs tombent, année après année. Les gens s’en vont. Le froid sentier qui mène à la montagne semble infini et même à présent, ne savez-vous pas ? La réalité questionne-t-elle l’ombre ?
Genre : Expérimental
Durée : 12’
Pays : Portugal
Année : 2009
Réalisation : Luis Alves de Matos
Scénario : Luis Alves de Matos
Images : Luis Alves de Matos
Son : Luis Alves de Matos, Luis Zhang
Montage : Hugo Santiago, Luis Alves de Matos, Rita Pestana
Synopsis : Manon de Boer a invité le pianiste bruxellois Jean-Luc Fafchamps à jouer deux fois la composition éponyme de John Cage 4’33 » face à un public installé dans un studio.
« And echoed in the wells of silence. » – Paul Simon
Signé par l’artiste hollandaise Manon de Boer, « Two Times 4’33 » » livre une interprétation filmique en deux temps du morceau 4’33 du compositeur américain John Cage. Réalisé dans le cadre de la cinquième Biennale de Berlin, le film a également fait du bruit au festival du court métrage de Namur cette année où il a été sélectionné dans la catégorie OVNI.
Devant une caméra immobile qui aperçoit les courbes d’un piano à queue, Jean-Luc Fafchamps, pianiste et compositeur belge, salue un public hors champ, s’assied et livre une interprétation d’une des compositions musicales les plus controversées de notre temps. 4’33 » part du principe que tout son – même des bruitages ambiants – peut constituer la musique. Hermétique, absolutiste et surtout avant-gardiste, le morceau de Cage se dispense en effet du composant musical indispensable, le son intentionnel, et remet ainsi en question la nature même de la musique.
Dans la mesure où la principale innovation provient de son contenu, le film de Manon de Boer s’approche plus du documentaire que de l’expérimental. La réalisatrice ne fait rien d’autre que de filmer une performance à deux reprises et ne peut aucunement prétendre à la nouveauté de son sujet. Pourtant « Two Times » fait preuve d’une originalité au moins aussi grande et remarquable que la pièce de Cage…
À l’instar des trois »mouvements » de la partition de Cage, le découpage de de Boer divise le film en deux volets, chacun correspondant à une performance. Le premier est un gros plan fixe qui capture la discipline et l’état mental de l’interprète, entre l’intention musicale, la lecture attentive de la partition et la manipulation du métronome qui marque la durée des mouvements en l’absence de toute note.
Le deuxième, un long travelling, fait défiler les visages du public, montrant tour à tour toute la gamme émotionnelle et les codes de réception qui définissent non seulement cette œuvre unique, mais la musique classique occidentale en général. À travers ce complexe jeu entre interprète, public et spectateur, le spectacle lui-même est mis en abîme, ce qui n’est pas sans rappeler une des meilleures expériences d’opéra filmé, à savoir « La Flute enchantée » de Bergman/Mozart.
Le coup de génie final qu’offre de Boer apparaît dans la dernière partie du film tel une coda au deuxième volet. Dans des derniers plans du film, la caméra abandonne les spectateurs et voyage à travers la fenêtre, expression parfaite du rapport entre les deux espaces : le champ visuel, quittant l’intérieur, s’élargit vers le monde extérieur, le véritable compositeur/interprète de cette « musique » absolue.
Il y a un mois, se clôturait la 31ème édition du Festival du court métrage de Namur, Média 10-10. Pour la première fois, une section OVNI (Objets Visuels Non Identifiés) jouxtait les films belges en compétition. Ouverte aux expérimentations en tout genre, aux aventures créatives et inventives menées à la frontière des genres et des médias, la catégorie OVNI témoignait d’une approche résolument originale, loin des formatages imposés, à travers 16 films portugais, français, belges, anglais, et espagnols.
Grand Prix du Jury : Anna de Runar Runarsson (Den Danske Filmskole – Danemark -Fiction – 2009 – 35 min)
Syn. : Anna, jeune fille de 12 ans, vit dans un village de pêcheurs. Elle est à un croisement de sa vie. Son environnement est en train de changer – elle aussi.
Prix Spécial du Jury : Birds Get Vertigo Too de Sarah Cunningham (La fémis – France – Documentaire – 2009 – 20 min)
Syn. : Barnz et Shaena vivent ensemble dans un cirque ambulant au Pays de Galles. Barnz fait contrepoids pour Shaena qui voltige dans les airs. Chacun s’appuie sur l’autre, sur scène et dans la vie. Le spectacle est au point, mais parfois, même les oiseaux ont le vertige…
Prix de la Mise en Scène : La Chanson des enfants morts (La Cancion de los niños muertos) de David Pablos (Centro de Capacitación Cinematográfica – Mexique – Fiction – 2008 – 42 min)
Syn. : Ma mère a été tuée et mon père est resté seul avec cinq enfants à sa charge. Mon père ne pouvait pas nous consoler. Il nous a emmenés dans la cabane d’un étranger et la seule chose que je voulais était de fuir ce lieu.
Prix du Scénario : Roma de Elisa Miller (Centro de Capacitación Cinematográfica – Mexique – Fiction – 2008 – 26 min)
Syn. : Un train de voyageurs clandestins s’arrête aux abords d’une usine de savon. Une jeune fille descend s’y réfugier. Là, quelques moments de solidarité l’aideront à poursuivre sa route. Du misérabilisme ou de l’espoir mièvre, rien de tel ne surgit de Roma, qui s’arrête un court instant sur le chemin d’une jeune immigrée.
Prix Découverte de la Critique Française : Never drive a car when you’re dead de Gregor Dashuber (Hochschule für Film und Fernsehen Konrad Wolf – Allemagne – Animation – 2009 – 10 min)
Syn. : Un héros maladroit tombe par hasard sur un piano oublié depuis longtemps. La musique le conduit dans la ville, où il joue une dernière marche funèbre rejoint par de nombreuses silhouettes.
Prix du Public : The Last Page de Kevin Acevedo (Chapman University, Dodge College of Film and Media Arts – Etats-Unis – Fiction – 2008 – 21 min)
Syn. : Jason Adams est un écrivain qui a passé des mois à essayer de finir la rédaction de la dernière page de son roman au point où cela est devenu une obsession. On rit de bon cœur devant les péripéties de ce personnage de looser…
Prix du Jury étudiant : Elkland de Per Hanefjord (Dramatiska institutet – Suède – Fiction – 2008 – 58 min)
Syn. : Henrik revient à la maison familiale, après 15 ans d’absence, pour les funérailles de son père. Plus que jamais, il doit se rapprocher de son frère Ronnie, qui a passé sa vie à la ferme avec leurs parents.
Mention Spéciale du Jury : Racines de Eileen Hofer (Université de Genève – Médias Unis – Suisse – 18 min – Fiction – 2008)
Syn. : Dans un village turc menacé par la construction d’un barrage, un père veuf et sans emploi cherche à célébrer dignement les 9 ans de son fils qui rêve de voler comme Spiderman.
Mention Spéciale du Jury : Suzanne (de Julien Monfajon et Baptiste Janon – Institut des Arts de Diffusion – 11 min – Fiction – 2008)
Syn. : Suzanne travaille dans une usine. Emballer, déposer, transporter, tel est son lot quotidien. Son lien avec le monde, un téléphone portable qui dans cette journée qui aurait pu être comme toutes les autres, va faire naître l’évasion, le rêve, le désir.