Tous les articles par Katia Bayer

Poitiers 2010

Il était une fois une autre année, un autre mois, et un autre festival. En décembre Zéro Neuf, à l’instar des éditions précédentes, les 32èmes Rencontres Henri Langlois mettaient à l’honneur les écoles de cinéma, les films d’étudiants, et les jeunes réalisateurs. Créé à Tours par Henri Langlois, fondateur de la Cinémathèque française, le festival, initialement consacré aux films de fin d’études, s’est ouvert en l’an 2000 à tous les films d’écoles, sans distinctions d’années ou de cursus.

Cette année, le Festival a retenu 40 films en compétition, et a orchestré des séances parallèles autour de l’Asie du sud-est, des écoles françaises, des documentaires européens, des « droits de suite » africains,et des « Gay friendly ». On aime, on soutient…

Retrouvez dans ce Focus :

Le palmarès de cette édition

L’interview de Rúnar Rúnarsson, lauréat du Grand Prix du Jury

La critique de « Anna » (Rúnar Rúnarsson, Danemark)

La critique de « The Electrician » de Miina Alajärvi (Finlande)

La critique de « Echo » de Magnus Von Horn (Pologne)

La critique de « Posrednikat »(L’entre-deux) de Dragomir Sholev (Bulgarie)

Les quelques photos de Poitiers

L’interview de Luc Engélibert, directeur artistique du Festival

La critique du DVD « 30 ans de films d’écoles »

Babelle/ trois courts métrages/au Balzac

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Trois films, trois histoires, trois femmes perdues dans la ville. Voici Babelle, un projet né d’une rencontre entre  trois courts métrages : “Ata”, de Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti (2007, 26′) “Taxi Wala”, de Lola Frederich (2007, 16′), et “Corps étrangers”, de Naël Marandin (2007, 20′). Individuels à l’origine, ils sont réunis le temps d’une projection à Paris. Plus qu’une juxtaposition de trois métrages, ils se répondent, par leurs côtés intimes, personnels, et féminins.

La projection aura lieu samedi 9 janvier à 11h au cinéma le Balzac. Elle sera présentée par Benoît Basirico, en présence des réalisateurs.

Infos : Cinéma Le Bazac : 1 rue Balzac Paris 8e (Métro Étoile ou George V).
Tarif unique: 5€

R comme Revolver

Fiche technique

Synopsis : Dans un endroit désert, un homme et une femme se retrouvent fréquemment : amour, mystère, destin…

Genre : Fiction

Durée : 12’

Pays : Royaume-Uni

Année : 1991

Réalisation : Chester Dent

Scénario : Chester Dent

Production : National Film and Television School (NFTS)

Interprétation : Liam Neeson, Elaine Proctor

Article associé : la critique du film

 

S comme Skin Deep

Fiche technique

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Synopsis : Une nuit avec Romo, un garçon moitié anglais, moitié pakistanais, qui vit dans un quartier blanc et pauvre de la ville. Considéré comme un Blanc, il s’interroge sur sa réelle identité lorsque son gang s’en prend à un jeune Asiatique.

Genre : Fiction

Durée : 13′

Pays : Royaume-Uni

Année : 2001

Réalisation : Yousaf Ali Khan

Scénario : Yousaf Ali Khan

Images : David Katznelson

Musique : Andy Cowton

Montage : Nick Fenton

Son : Matt Rogers

Interprétation : Darren Sheppard, Scarlet Leibenhals, Mary Sheen, John Hudson, George Russo, Sydney Golder, James Bannerman, Freddie White, James Duggan, Marc Zuber

Production : Met Film Production

Article associé : la critique du film

E comme Emilie Muller

Fiche technique

Synopsis : Le « bout d’essai » d’une jeune comédienne, Emilie Muller.

Genre : Fiction

Durée : 20’24

Pays : France

Année : 1993

Réalisation : Yvon Marciano

Scénario : Yvon Marciano

Images : Pierre Befve

Son : Xavier Griette

Montage : Marianne Rigaud

Interprétation : Véronika Varga, Olivier Ramon

Production : Gradiva Films

Article associé : la critique du film

20 ans…Et pas une ride

À l’occasion de ses 20 ans, le Festival de Brest a eu la douce idée d’éditer, en 2005, un DVD « Spécial Anniversaire », en partenariat avec la revue Repérages. En présentant un large éventail de films venus de toute l’Europe, ce Festival est devenu une formidable passerelle entre les pays et les œuvres d’ici et d’ailleurs, pour le plus grand plaisir des cinéphiles et du grand public. Coups de projecteur, de parapluie, et de cœur, sur la présente sélection.

Revolver de Chester Dent (Royaume-Uni, 1992)

Dans un lieu désert, aux abords d’une autoroute, un homme au volant et une femme en robe de mariée se croisent. Amour. Mystère. Destin.

Premier coup de…REVOLVER. Une déflagration scénaristique. Un manifeste cinématographique du surréalisme. Des symboles en rafale. « Revolver » se construit autour d’incessants allers-retours entre passé et présent, réel et imaginaire, et multiplie les sauts temporels dont on ne sait réellement s’ils existent ou s’ils ne sont que le fruit de l’imagination du personnage masculin, Liam Nelson, dont la gravité superbe orne le visage.

Les clés de « Revolver » sont nombreuses. Pour peu qu’on ait l’esprit ouvert et la soif de décryptage, l’atmosphère du film mi-chimérique, mi-idyllique lui assure une certaine profondeur et poésie. « Revolver » claque, « Revolver » plait, « Revolver » intrigue.

Emilie Muller d’Yvon Marciano (France, 1993)

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Une jeune comédienne, Emilie Muller, se présente à un casting, pour un ‘’bout d’essai’’, et commence à détailler le contenu de ‘’son’’ sac, à la demande du directeur de casting. Elle se met à évoquer chaque objet, avec une allure presque enfantine et un air ingénu, Attendrissante et touchante, elle électrise le plateau de façon subtile et se joue finalement de tout le monde, du directeur de casting, de la caméra, et même, du spectateur.

Emilie Muller n’est pas que le nom fictif d’une comédienne ou d’un film. Allégorie du métier de comédien, cette épure à l’état pur inverse avec malice les règles du système. Sa double mise en scène séduit d’un bout à l’autre et sa mise en abyme rappelle avec malice que tel est pris qui croyait prendre !

Skin Deep de Yousaf Ali Khan (Royaume-Uni, 2002)

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Romo vit dans un quartier blanc de l’Est de Londres avec sa mère. Moitié anglais-moitié pakistanais, il a renié ses origines pour mieux s’intégrer à son environnement. Mais lorsque le gang de skinheads auquel il appartient s’attaque à un jeune Asiatique, il doit affronter ses propres contradictions.

« Skin Deep » est  un film quasiment autobiographique. Youssaf Ali Khan y transpose son histoire personnelle dans ses souvenirs, ses expériences, et son pays, l’Angleterre. À travers la trajectoire d’un personnage en marge, le cinéaste pose la question d’une société pétrie d’ostracisme qui ne tolère pas ceux qui vivent aux frontières de l’ordre établi et des règles en vigueur. Une société intolérante qui oppose les conventions à toute velléité de vie différente.

Sous les auspices d’un cinéma percutant et spectaculaire, le réalisateur distille les indices d’une crise existentielle subtile et profonde. « Skin Deep » ne cherche pas uniquement à désamorcer une violence presque insupportable, mais aussi à nous montrer que le monde est construit, voulu, et contrôlé. Une vision originale où l’individualité /l’identité se réinvente sous le regard aveugle d’une société incapable de franchir le seuil des apparences.

Amandine Fournier

Consulter les fiches techniques de « Revolver », « Emilie Muller », et « Skin Deep »

Brest -20 ans de courts-métrages (Collection : Repérages).  Suppléments : Génération court(s), un document d’Olivier Bourbeillon (23 mn), Galerie d’affiches des festivals de Brest de 1986 à 2005 , Bandes annonces des festivals de Brest de 2001 à 2005, Livret 24 pages, fiches et articles sur tous les films.

Finding Home de Christopher Daley

Dulce et decorum est pro patria mori

Avec « Finding Home », Christopher Daley, diplômé de KASK, livre un portrait franc, cru et poignant de la guerre. Film de fin d’études d’une grande maturité, « Finding Home » se lit surtout comme un témoignage de première main, en même temps qu’il relève maintes questions sur la nature néfaste et déshumanisante des conflits militaires.

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Michael, premier sergent du Corps des Marines américain retourne dans son pays après dix-neuf ans de service. Victime du post-traumatisme tel un Septimus Warren de l’ère Bush, il est rongé par la dépression et éprouve des problèmes d’adaptation sociale y compris avec sa famille immédiate, et un sentiment de culpabilité vis-à-vis de ses camarades morts. Un sujet fort et pertinent qui justifie la démonstration parfois trop explicite des émotions chez le protagoniste, notamment à travers les gros plans de son visage en larmes, mais qui dote en même temps le film d’une grande sincérité.

Dans la veine des documentaires « in your face » à la Michael Moore entre autres, « Finding Home » démontre sans gants ni euphémismes l’insanité de la guerre. À la différence de ces cinéastes, Daley prend le parti de subordonner sa propre vision de réalisateur au profit de celle de son personnage. Et ce n’est pas plus mal, car si chaque génération connaît ses guerres et conflits politiques, chacune s’y oppose à sa propre manière.

La grotesque succession d’atrocités à l’échelle mondiale est loin d’être terminée, mais il est au moins encourageant que même à l’échelle scolaire, le cinéma se charge humblement mais sûrement de relayer la voix du peuple déçu.

Adi Chesson

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F comme Finding Home

Fiche Technique

Synopsis : Un premier sergent du Corps des Marines des États-Unis approche de la retraite après 19 ans de service actif, incluant trois missions en Irak. Il rentre dans sa ville natale. Petit à petit, les effets de la guerre refont surface.

Genre : Documentaire

Durée : 25’30

Pays : Belgique

Année : 2008

Réalisation : Christopher Daley

Images : Alexander Van Waes

Musique : Neil Turkington, Bruno Deneckere

Son : Michel Coquette

Montage : Tom Denoyette & Christopher Daley

Production : KASK

Article associé : la critique du film

I comme Ill figure

Fiche technique

Synopsis : Un mannequin de vitrine qui s’est pris pour un homme nous raconte les 30 années de sa tragique existence.

Genre : Fiction expérimentale

Durée : 18’

Pays : France

Année : 2007

Réalisation : Raphaël Lambert, Romain Winkler

Scénario : Romain Winkler

Images : Raphaël Lambert, Romain Winkler

Son :  Pierre-Olivier Boulant

Musique : Terra Incognita, Krilla

Montage : Raphaël Lambert, Romain Winkler

Interprétation : John Loughney, Sarah Arnold, Sacha Basset-Chercot

Production : Quelquechose.tv

Distribution : La Big Family

Article associé : la critique du film

Ill Figure de Raphaël Lambert et Romain Winkler

Vie et mort d’un misanthrope imaginaire

« Ill figure » de Raphaël Lambert et Romain Winkler, tous deux sortis de l’ESAV, est une autobiographie posthume d’un mannequin de vitrine chimérique qui surfe sur les vagues d’un post-modernisme tragi-comique en évitant avec brio les écueils du cliché bateau. Dernier film de Côté Court # 2, le film fait preuve d’un éclectisme exaltant.

Illfig, sorte de beatnik après l’heure, relate avec une bonne dose d’humour et de cynisme l’histoire de sa vie. Tandis qu’amour, gloire et beauté alimentent les fondations de sa grande désillusion, hypocrisie, drogue et alcool participent activement au doux désenchantement qui la dominent. Sur les chemins balisés de paysages industriels sinistrés, notre héros de polyester erre sans but précis si ce n’est celui de trouver sa place dans une société hostile et peu solidaire.

Comme tout droit sorti de l’esprit psychédélique d’un William Burroughs, le film de Lambert et Winkler est un véritable pamphlet visuel dénonçant les affres d’une certaine misère urbaine. Avec comme arrière-plan l’explosion de l’usine chimique AZF, à Toulouse en septembre 2001, la narration de leur biopic en caméra subjective capte de bout en bout, la lente descente aux enfers du personnage qui s’est délibérément écarté des prairies polluées où des moutons de Panurge broutent servilement le béton des grises multinationales. Adoptant un montage très construit, les réalisateurs usent d’images fortes, allant du concret à l’abstrait, pour exprimer le mal-être d’une génération perdue, épave du naufrage consumériste.

À la fois plaisant et dérangeant, le film fouille subtilement, avec un génie indéniable, dans l’inconscient de la culture populaire et underground. Folie, rage et ironie s’entrecroisent dans une rhapsodie mouvante et remuante sur fond de chaos apocalyptique et misanthrope.

Marie Bergeret

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Les Vidéophages, soirée mensuelle

L’association Les Vidéophages (Toulouse) est née du désir de faire partager des émotions cinématographiques, d’expériences diverses autour de la création audiovisuelle dite «indépendante», de l’envie de créer des rencontres et de provoquer des échanges. Le 04 janvier, à 20h30, l’association proposera aux Pavillons sauvages, des films d’atelier, une avant-première du festival Concours de Courts, des images d’ailleurs, un voyage, de la danse, et de la musique.

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La programmation

Fonkokoz à Lalande *
Réalisation : Petipon
Production / Diffusion : Association Petipon  (Prod)
2009 | 9’15 mn | Fiction | Midi Pyrénées – France – Europe
Film réalisé dans le cadre d’un projet d’échange inter-génération nommé FOKONKOZ

Les silences d’Emma *
Réalisation : Schies Emmanuelle
Production / Diffusion : Atelier cinéma du lycée Raymond Naves  (Prod)
2009 | 6′ mn | Fiction | Midi Pyrénées – France – Europe
Un film sélectionné et primé aux rencontres lycéennes de vidéo de Bagnères de Bigorre Emma, une jeune fille de 17 ans ne sait à qui confier le lourd secret qui la tourmente …

Dans le cadre de la 7ème du Festival Concours de Courts

Un train de retard *
Réalisation : Gottesdiener Jeanne
Production / Diffusion : Film Talents  (Prod)
2007 | 12′ mn | Fiction | Paris – Ile de France – France- Europe
Une jeune femme un peu coincée et un quadra irascible et pleurnicheur se retrouvent dans un bar miteux et désert. Ils ne se connaissent pas mais ont une chose en commun : l’envie d’en finir exactement à la même heure. Le suicide, ça crée des liens mais une fois la conversation engagée, il est plus difficile de passer à l’acte… Film réalisé dans le cadre de la Collection « Ecrire pour… » Zoé Felix.

Lulli *
Réalisation : Gonord Gilles | Lucet Céline
Production / Diffusion : auto production
2008 | 6 mn | Expérimental | Midi Pyrénées – France – Europe
Tourné aux îles Lofoten, au nord-ouest de la Norvège. Sur une île au bout du monde, une femme fait face à une nature échappant à la compréhension. L’époque est incertaine, ou changeante. Cette l’errance se déroule au fil d’un texte de l’auteur norvégien contemporain Jon Fosse.

Mon amour
Réalisation : Jaillet Chloé
Production / Diffusion : auto production
2009 | 2’18 mn | Fiction | Paris – Ile de France – France- Europe
Une jeune femme prend le train pour rejoindre son amoureux.

GLONG !
*
Réalisation : Blanc Tailleur Romain | Pelletier Damien
Production / Diffusion : ENSAD  (Prod)
2009 | 7’11 mn | Animation | paris – Ile de France – France- Europe
Un personnage découvre par hasard les vertus acoustiques du sol sur lequel il repose ; il se met alors à jouer des la musique avec les formes qui l’entourent, mais son élan créateur provoque une transformation de son environnement et l’appartition d’un second personnage avec qui il devra composer.

Jeune fille sans cervelle *
Réalisation : Hoenig Guillaume
Production / Diffusion : auto production
2008 | 14’56 mn | Fiction | Midi Pyrénées – France – Europe
Amandine se sent comme une petite sardine emboîtée dans sa routine. Surprenant mélange d’expérimentations visuelles et sonores. Un film décalé, inventif et utopiste.

+ Ecran libre

Amenez vos films pour une diffusion in extrémis !

Infos

Adhésion annuelle : 4 Euros + Participation volontaire
* = en présence des réalisateurs

Les Pavillons Sauvages – Soirée Mensuelle
35 avenue Jean Dagnaux – 31200 Toulouse
Le lundi 04 janvier 2010 – 20h30
Le site : www.lesvideophages.free.fr

Espèce(s) de Patate(s) de Yoann Stehr

Petite animation crapoussine fraîchement cueillie dans les champs de la Cambre, « Espèce(s) de Patate(s) » de Yoann Stehr dresse un inventaire de l’espèce humaine au travers d’une taxonomie de tubercules. Malgré ses faux airs de film noir américain, ce film n’est pas une insulte, comme son titre pourrait le laisser sous-entendre.

À la manière d’un documentaire ringard des années 50, ce court retrace l’histoire de la pomme de terre de Mozart à nos jours en passant par une visite hallucinante de la chambre de Van Gogh. Yoann Stehr, le jeune animateur à l’origine du film, mêle dessin et 3D pour illustrer ce conte cocasse porté par une voix-off tour à tour raconteuse et angoissante. Tout au long de ses racines, l’allégorie abonde dans le film, la culture végétale servant de métaphore de la civilisation moderne, son développement, son climax et sa dégradation.

Inventif, hilare et intelligent dans sa mise à mal des catégories et étiquettes sociales, le film de Stehr se vante également d’un humour autodérisoire, notamment dans le générique de début : « un film bricolé par », « bande son expurgée par », … Sensé et (im)pertinent, ce court séduit l’œil et l’estomac par son aspect carrément spécial, à la fois déjanté et psychédélique.

Adi Chesson

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E comme Espèce(s) de Patate(s)

Fiche technique

Synopsis : Pomme de terre : n.f. Tubercule produit par l’espèce Solanum tuberosum, appartenant à la famille des Solanacées. Homo Sapiens : n.m Espèce de primate appartenant à la famille des hominidées.

Genre : Animation

Durée : 6’

Pays : Belgique

Année : 2008

Réalisation : Yoann Stehr

Scénario : Yoann Stehr

Images : Joseph Krommendijk

Musique : Seal Phüric

Interprétation : Joseph Krommendijk

Narration : Jean-Paul Dermont

Production : Ateliers de production de la Cambre

Article associé : la critique du film

Retour de Flamme, séance spéciale en relief

Programmation

* « Musical Memories » de Dave Fleischer (États-Unis/1935/7’09/35mm)
Syn. : Grand-père et Grand-mère sont assis au coin du feu et écoutent de la musique en regardant des photos stéréoscopiques.

* « Working for Peanuts » – Production Disney (États-Unis/1953/6’30/35mm)
Syn . : Une nouvelle aventure de Tic & Tac.

* « Parade of Attraction » (Russie/1960/5’37/35mm)
Syn . : Série de documentaires expérimentaux sur le procédé de relief russe.

* « Motor Rhythm » de Charley Bowers (États-Unis/1940/8’/35mm)
Syn. : Film d’animation où une voiture s’assemble par magie.

* « Animateur stéreo » de René Bunzli (France/1900/1’43/35mm)
Syn. : Série de 4 films tirés d’un des premiers essais de cinéma en relief inventé par René Bunzli.

* « Falling in Love Again » de Munro Ferguson (Canada/2003/2’55/35mm)
Comédie d’animation au rythme de l’interprétation par Marlène Dietrich de la chanson dans « L’Ange bleu ».

* « Knick Knack » de John Lasseter et Eben Ostby (États-Unis/1989/3’37/35mm)
Syn. : La vie d’un bonhomme de neige enfermé dans une boule à neige peut parfois devenir épuisante.

Infos : 02/01 – 17h00 – Salle Henri Langlois
Cinémathèque française 51 Rue de Bercy – 75012 Paris
www.cinematheque.fr

I comme Impasse

Fiche technique

Synopsis : Un homme blanc et une femme noire se rencontrent dans un train de nuit.

Genre : Fiction

Durée : 5’49’’

Pays : Pays-Bas

Année : 2009

Réalisation : Bram Schouw

Scénario : Bram Schouw, Jasper Wolf

Images : Jasper Wolf

Son : Feike de Wit

Montage : Brian Ent D.C.E.

Interprétation : Sieger Sloot, Mutaleni Nadimi

Production : Hazazah Film

Article associé : la critique du film

Impasse de Bram Schouw

Bas les masques

Un soir dans un train, une femme noire et un homme blanc s’engagent sur le chemin glissant de la séduction, voie visiblement sans issue. D’une façon toute personnelle, « Impasse » explore la nuit et le brouillard de la nature humaine dans un wagon de banlieue. Illustrant le thème « dignité et justice », le film du Néerlandais Bram Schouw se présente comme un tête à tête qui n’a pas froid aux yeux.

Présenté à l’Actor’s Studio dans la programmation « Côté Court #2 : animal social », « Impasse » est l’un des vingt-deux courts-métrages sélectionnés pour l’ambitieux projet cinématographique « Histoires des droits de l’homme », initié par le haut commissaire aux Nations Unies, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme.

Dans un wagon rempli, une jeune africaine trouve place en face d’un jeune caucasien. Il s’ensuit un jeu de regards obliques qu’envieraient presque les amoureux de Brassens. Mais le jeu n’est pas innocent et l’homme se méfie malgré le désir qui l’envahit jusque dans le noir de ses pupilles. Ceux qui y voient le début d’une belle idylle métissée se mettent le doigt dans l’œil parce que l’homme qui n’a pas les yeux dans sa poche arbore une belle croix dessinée derrière la nuque. Une croix plus foncée encore que la peau de la jeune fille qu’il déshabille du regard, un svastika légèrement penché vers la droite, symbole de l’angoisse et du frisson, emblème de la honte.

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« Impasse » surprend par sa chute qui claque comme le bruit des bottes foulant le pavé des régimes totalitaires. Même si l’on peut regretter un certain raccourci simpliste et maladroit dans l’exploitation du sujet, force est de constater la puissance du film de Schouw qui, en très peu de temps (moins de six minutes), dénonce la plus abjecte des bêtises humaines, et dévoile aussi que quel que soit le masque que nous choisissons de porter, désir et amour parviennent souvent à le laisser tomber (ne fusse que pour un instant).

Marie Bergeret

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A comme Administrators

Fiche technique

Synopsis : Concernant l’absurdité de la bureaucratie dans les périodes de catastrophes.

Genre : Animation

Durée : 6’ 37”

Pays : Belgique

Année : 2006

Réalisation : Roman Klochkov

Scénario : Roman Klochkov

Animation : Roman Klochkov

Technique : 2D

Musique : Tiffany Veys

Son : Roman Klochkov, Patrik Berx, Geert Vergauwe

Montage : Roman Klochkov

Production : K.A.S.K.

Voix : Natalia Louponissova, Timur Dyusembekov, Yourri Mishin, Simon Everaert, Arsen Pogosov

Articles associés : la critique du film, l’interview de Roman Klochkov

Administrators de Roman Klochkov

Panique dans les bois : Egor le lapin voit les flammes manger sa maison. Aussi vite que ses pattes peuvent le porter dans son petit short rouge, il court solliciter l’aide de l’administration, supposée être à l’écoute du peuple et des rongeurs à grandes oreilles. Seulement, Egor a oublié le règlement : pas de papiers, pas de services.

Prêt à tout pour un extincteur, il corrompt une grasse employée soviétique grâce à un légume riche en vitamines A, B1, B2 et C, une carotte. Acte stérile : il est renvoyé de secteur en secteur et de chef en « -itch » en chef en « -itch ». À chaque fois, des motifs différents lui sont signifiés (« Ah, non, les questions de combustion, c’est à côté », « pour les maisons, c’est très simple : allez à droite, à gauche, à droite, à gauche, tout droit, à droite, … »). Le museau d’Egor commence à frétiller nerveusement : F.I.R.E (F.E.U)!

Voici un petit court d’école tout simple et rigolo avec des allusions à la complexité de l’administration et au cinéma (« Le Cuirassé Potemkine », « Forrest Gump ») signé  Roman Klochkov, un ancien élève de KASK, l’Académie royale des Beaux-Arts de Gand. Après quelques sélections, le film a remporté plusieurs prix dans les festivals belges.

Souhaitons qu’il poursuive son parcours festivalier et télévisuel sans qu’Egor ne fasse une crise de stress avec complications (perte d’appétit, faiblesses musculaires, pelage qui gratte, moustache plus longue d’un côté que de l’autre…) ! En attendant, « Administrators » se trouve sur la compilation éditée par le KASK et à l’affiche de Côté Court #2.

Katia Bayer

Article paru sur Cinergie.be

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Article associé : l’interview de Roman Klochkov

Festival Courtivore, Appel à projets

courtivore

L’association Courtivore fête les 10 ans du festival du court métrage de Rouen. Jusqu’au 31 décembre 2009, vous pouvez faire parvenir vos films au festival.  Toutes les catégories sont acceptées, que vous soyez amateur ou professionnel. La seule contrainte est la durée : celle-ci ne doit pas excéder 15 minutes, générique compris.

Les oeuvres peuvent être envoyées sur DVD pour la présélection, puis en DV si votre film est sélectionné (vous serez prévenu par e-mail ou par téléphone courant mars 2010).
Les projections auront lieu au cinéma d’art et essai l’Ariel, à Mont Saint-Aignan. Le public est seul juge, puisque les films qu’il aura plébiscités se retrouveront en finale le 9 Juin 2010. Le gagnant recevra un prix de 800 euros.

Pour envoyer vos films, il suffit de remplir la fiche d’inscription en ligne sur le site www.courtivore.com, rubrique “inscription” et de renvoyer votre film avec le règlement signé à :

Association Courtivore
Festival de court-métrage de Rouen
Maison de l’Université/Place Emile Blondel
76130 MONT SAINT AIGNAN CEDEX

Pour tout renseignement : 0033.2.32.76.93.23 ou par e-mail : festival@courtivore.com

Le site du Festival : www.courtivore.com

Bernard Boulad : « Ce qui me plaît, c’est de sentir qu’il y a toujours une vigueur et une envie de cinéma chez les nouvelles générations »

Après avoir collaboré à plusieurs festivals québécois, Bernard Boulad a rejoint le Festival européen du film court de Brest. Depuis deux ans, il en est le directeur artistique. Le hasard a ses bons côtés : Bernard Boulad se laisse parfois apercevoir, de façon impromptue, du côté de Paris. Bouton-Enregistreur enfoncé, à proximité des sapins de l’église Saint-Eustache, à l’aube du 25ème anniversaire du Festival.

bernard

Depuis deux ans, tu collabores au Festival de Brest. Te souviens-tu de tes premières marques d’intérêt pour le court métrage ?

Le court est arrivé un peu par hasard dans ma vie. Quand j’habitais à Montréal, je fréquentais, en tant que journaliste, le Festival du Jeune Cinéma qui diffusait surtout du court. L’équipe cherchait à donner une nouvelle vie au Festival, et à éventuellement le transformer. On m’a proposé de le développer et d’en prendre la relève, en tant que directeur général et artistique. Le Festival international du court métrage de Montréal est né ainsi en 1993, en proposant différentes activités liées au court, le temps d’une semaine. Ça marchait assez bien, même si le court métrage était très balbutiant au Québec à l’époque.

Ensuite, j’ai travaillé pour un festival de longs, le Festival du Nouveau Cinéma de Montréal, où je m’occupais aussi de la section court, puis, pour les Rencontres internationales du documentaire. À cette période-là, je me suis par contre beaucoup éloigné du court.

Pour quelles raisons la production québécoise était-elle balbutiante à cette époque ? Était-ce parce que peu de films se faisaient ou bien parce qu’ils étaient mal mis en évidence ?

Les deux. Il y avait beaucoup moins de films, et sur le plan structurel, il n’y avait pas grand-chose. Un programme d’aide au court métrage venait d’être mis en place, il y avait des bourses, et des aides, mais elles étaient très ponctuelles. On s’intéressait moins au court en tant qu’objet de création, et il y avait surtout très peu de diffusion. Via le Festival, nous avons fait un travail de fond pour que les chaînes de télévision et les salles de cinéma s’intéressent au court. Ça a dû jouer car on a senti une évolution. Dans les années 2000, il y a eu plus de moyens et de prise en compte de la réalité du court métrage. Les films étaient plus considérés comme de vraies oeuvres, en même temps que le phénomène KINO et Prends ça court étaient en plein essor.

Comment s’est alors établi le lien avec Brest ? En tant que sélectionneur et programmateur, connaissais-tu déjà le festival ?

Je n’avais jamais mis les pieds à Brest, je connaissais juste le festival de réputation, et ses directeurs de l’époque, Mirabelle Fréville et Gilbert Le Traon, que je croisais ailleurs, à Rennes notamment. J’étais en France, comme journaliste, quand le poste s’est ouvert. Le festival voulait quelqu’un d’extérieur à Brest qui puisse lui redonner un nouveau dynamisme.

Quels étaient tes repères en arrivant dans un festival que tu ne connaissais pas ?

Mon expérience et ma connaissance du cinéma, mon rapport au public, un certain sens de l’encadrement, et l’accompagnement des oeuvres. Ce qui m’intéressait aussi, c’était de développer un volet de réflexion sur la création, autour du cinéma et du court métrage, avec des ateliers et des tables rondes. Ce n’était pas un domaine très développé et défendu à Brest, avant mon arrivée.

Les festivals de courts métrages ne manquent pas en France. Comment se distinguer des autres et trouver de nouvelles manières d’attirer les publics si on se rend compte que les formules s’essoufflent ?

Il faut se redéfinir de temps en temps, se demander quelles sont nos envies et comment évolue le milieu du court métrage. Car il évolue, des pays ressurgissent, des tendances et  des vagues apparaissent. Comme dans le long, on sent les choses arriver. À un moment,  par exemple, on a beaucoup parlé de la Roumanie. Pourtant ce pays ne s’est pas fait remarquer avec la Palme d’or, mais deux ans auparavant.

Maintenant, comment intégrer ça dans une programmation ? Je crois qu’il faut tout le temps se remettre en question. Comme le festival est européen, cette identité européenne est presque là depuis le début et se reflète dans la programmation.  Ça nous permet de développer des liens avec d’autres pays, d’avoir des relations avec des auteurs, des aides d’autres instituts pour mettre en avant une programmation.

À part les compétitions, comment faire sinon pour que le festival soit original ? C’est vrai que ce n’est pas toujours évident. Avec le court, est-ce qu’on doit montrer les courts des auteurs confirmés, à travers des rétrospectives, ou est-ce qu’on doit aborder des thèmes, comme le fait Clermont ? Ce n’est pas évident d’y répondre.

En tant que directeur artistique, tu interviens dans la sélection finale. Quels sont les arguments qui t’incitent à retenir un film plutôt qu’un autre, en sachant que tu as un impératif de public, de contenu de qualité, et de programmation variée?

Il faut rester très exigeant, et en même temps, ne pas être complètement à l’écoute du public. Si j’étais vraiment plus à son écoute, je pense que je programmerais plus de comédies, de films plus légers, plus courts et un peu plus anecdotiques, ce que je n’ai pas vraiment envie de faire. Je montre des films qui me plaisent, qui sont un tantinet plus dramatique, et des tentatives d’explorer des formes nouvelles. Au bout du compte, il faut qu’il y ait une réalisation, une mise en scène intéressante, un vrai travail d’écriture, un travail sur la forme. On aimerait trouver toutes ces  qualités dans un même film, mais cela n’arrive pas toujours. Il y a des films qui m’intéressent pour un aspect, et d’autres qui m’intéressent pour d’autres aspects.

Après, il y a une histoire d’équilibre. J’essaye d’intégrer des pays dans la programmation. Parfois, il y a aussi des thèmes très redondants dans le court métrage, surtout autour de l’adolescence, la famille, et l’éveil au monde. Beaucoup de films traitent de ce thème-là, j’essaye d’en sortir un peu. Parfois, je fais un premier choix, et je me rends compte qu’il y a trop de films qui ne traitent pas du même sujet mais qui ont le même univers. Ils sont tous très bons, mais je suis obligé de constater que malgré tout, ils sont un peu trop dans la même veine, dans la même tendance.

En même temps, dans un souci de rapport au public, j’essaye aussi de montrer des films plus légers pour ne pas plomber les séances, parce que parfois celles-ci comportent des films très lourds, très graves. Les courts-métragistes s’intéressent en général à des sujets assez durs. Tant mieux si ils le font, après ça dépend de comment ils le font. Les gens me font parfois la remarque que la programmation n’est pas joyeuse et que les sujets sont graves. Mais ce n’est pas moi qui choisis les sujets des films !

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Est-ce que les formes nouvelles ne s’expriment pas déjà à Brest dans la section parallèle à l’officielle, la compétition Cocote Minute ?

Cocote, c’est autre chose. C’est un programme qui se veut vraiment plus festif, avec des films de moins de 7 minutes. Là, j’essaye d’explorer le monde de l’étrange, avec de l’humour, mais avec de l’animation et des formes plus hybrides aussi. De toute façon, il n’y a pas beaucoup de films très classiques de moins de 7 minutes…

À Brest, il n’y a pas de tradition vraiment expérimentale. On reste beaucoup dans la fiction classique, un peu narrative. Je tente d’ouvrir le festival aux formes un peu plus originales d’écriture, un peu plus personnelles, mais parfois, le public est déstabilisé avec ces films qui explorent d’autres univers et qui sont plus personnels. Au seuil de la 25ème édition, on réfléchit pourtant à l’idée de programmer petit à petit ces films, d’ouvrir une grille, peut-être une tribune à ces films différents. Mais c’est difficile de le faire avec les moyens existants.

Brest est le deuxième festival plus important du court en France, après Clermont-Ferrand. Est-ce que le festival souffre pour autant de son emplacement ?

Etre à Brest est un handicap comme un avantage. C’est vrai que Brest est à l’extrême ouest du pays, et qu’on vit avec cette réalité, mais Clermont est aussi perdu au milieu de la France. L’accès n’est pas toujours évident. On ne va pas à Brest pour une journée. La ville est quand même à 4h30 de Paris!

En même temps, en France, c’est une tradition d’avoir des festivals de courts métrages dans les villes de province. À Paris, il n’y a pas grand-chose. Personnellement, les festivals dans les grandes villes me semblent un peu plus impersonnels que les festivals plus petits et plus concentrés. À Brest, les gens n’ont pas besoin de faire des kilomètres pour voir les films. Il y a une convivialité plus facile à maintenir, alors que les choses sont plus éclatées et plus difficiles dans les grandes villes.

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En deux ans, des films t’ont probablement marqué. As-tu des souvenirs de films t’ayant procuré de nouvelles émotions ?

Ah, mon best-of ?! En ce qui concerne l’année dernière, je pense à des films comme « Aria Diva » [Agnieszka Smoczynska], un très beau film polonais, « Auf der Strecke »[Reto Caffi], un court allemand qui a gagné beaucoup de prix, et « Smáfuglar », un film islandais [Rúnar Rúnarsson].

Cette année, la sélection a été un peu plus difficile. «Universal Spring » [Anna Karasinska, Pologne] a été une expérience sensitive et émotionnelle assez forte. Ce n’est pas un film simple à lire, mais ce qu’il sous-entend est très fort. Son montage, je trouve, est un exercice de style assez réussi, assez perturbant. Ce film m’a déstabilisé. Du côté anglais, je trouve que « Kid » [Tom Green] est un film très fort, et très bien mené, qui arrive à rassembler en un laps de temps une une série d’éléments, un cadre intimiste (une relation entre un père et un fils) et en même temps, un sujet plus large (l’immigration illégale). Un autre film anglais, m’a beaucoup plu. « Leaving » [Richard Penfold et Sam Hearn] est très, très dur, et pas si classique que ça, et traite aussi en peu de temps d’un moment très fort, d’un sujet hyper difficile, la violence conjugale et la difficulté de s’en sortir. Sinon, qu’est-ce que j’ai aimé ? Les films français sont toujours difficiles à sélectionner chaque année….

Pourquoi est-ce plus difficile avec les courts français ?

Parce qu’il y a une très grosse production française, et que j’ai l’impression qu’il y a souvent de la complaisance et du nombrilisme dans la forme et la mise en scène qui empêchent aux films de véritablement exister, alors que ce que l’on recherche, c’est une forme simple. Ces films-là sont assez difficiles à trouver, mais il y en a quand même qui ressortent, et qui sont très beaux.

Avec le temps, ta perception des films évolue probablement. Qu’est-ce qui t’anime encore dans le court ?

Ce qui me plaît, c’est de sentir qu’il y a toujours une vigueur et une envie de cinéma chez les nouvelles générations. Je trouve salutaire qu’il y ait encore des auteurs qui arrivent à être eux-mêmes, qui arrivent à trouver un mode d’expression pour parler de ce qui les anime, les bouscule, les interpelle. Ce n’est plus du tout évident, avec le foisonnement d’images permanent, de trouver son propre langage, sa propre forme d’expression, et cette envie d’exister. Avec Internet, l’image est devenue omniprésente dans nos vies, et c’est devenu plus dur d’imposer ses propres images. On le sent dans les oeuvres. Les années 90 du court métrage ont été très belles, et je ne sais pas si les années 2000 ont été aussi riches, vues de façon très globale.

Le métier de sélectionneur a-t-il changé avec ces nouvelles images ?

Oui, je crois. Le travail de sélectionneur est devenu plus difficile : il y a énormément de films et bien plus de choix qu’avant. Cela ne veut pas dire qu’il y a des meilleurs choix, mais il qu’y en a beaucoup plus de. Ça peut être très stimulant comme ça peut être aussi épuisant !

Propos recueillis par Katia Bayer