Tous les articles par Katia Bayer

O comme Overtime

Fiche technique

Synopsis : De petites poupées de chiffons retrouvent leur créateur mort dans son atelier. Ne comprenant pas ce qui est véritablement arrivé, elles vont essayer de retrouver leur quotidien auprès du mort.

Genre : Animation

Durée : 4’50’’

Pays : France

Année : 2004

Réalisation : Oury Atlan, Thibault Berland, Damien Ferrié

Scénario : Oury Atlan, Thibault Berland, Damien Ferrié

Animation : Oury Atlan, Thibault Berland, Damien Ferrié

Musique : Sielberman Ochestra, Ornadel et the Starlight Symphony

Montage : Oury Atlan, Thibault Berland, Damien Ferrié

Production : Supinfocom

Article associé : la critique du film

M comme Meska sprawa (Une affaire d’hommes)

Fiche technique

Synopsis : Trois jours dans la vie d’un garçon de treize ans qui tente désespérément de dissimuler les coups que lui inflige son père.

Genre : Fiction

Durée : 25’

Pays : Pologne

Année : 2001

Réalisation : Slawomir Fabicki

Scénario : Slawomir Fabicki

Images : Bogumil Godfrejow

Son : Ekla Bogusz

Montage : Joanna Fabicka

Production : Panstwowa Wyzsza Szkola Filmowa Telewizyjna i Teatralna

Interprétation : Bartosz Idrak, Mariusz Jakus, Marek Bieleki, Katarzyna Bargiegowska, Pomek Rolinski

Article associé : la critique du film

D comme Dvier (La Porte)

Fiche technique

Synopsis : Parfois, même le fardeau le plus lourd peut être plus léger que l’air. Il faut aussi espérer quand on frappe à une porte.

Genre : Fiction

Durée : 19’

Pays : Pologne

Année : 2004

Réalisation : Vladimir Kott

Scénario : Vladimir Kott

Images : Eyjeny Privin

Musique : Littl Stuart

Son : Fil Lamshin

Montage : Vladimir Kott

Production : Higher Courses of Scriptwriters and Film Directors

Interprétation : Leo Okunev

Article associé : la critique du film

Henri Langlois, 30 ans de festival & quelques premières oeuvres

En 2007, les Rencontres Henri Langlois, grandes partisanes de films d’étudiants, enregistraient leur 30ème édition, et éditaient en DVD une sélection de 14 courts métrages primés en interne, pour accompagner cet anniversaire. Après vision, trois d’entre eux s’installent en toute impunité dans cette chronique très marquée par le noir et blanc.

Dvier (La Porte) de Vladimir Kott (Russie, 2004)

 

Une maison, une explosion, le néant. Une porte intacte s’ouvre tout doucement, devant le visage d’un homme ahuri, recouvert de poussières. Pourchassé par des policiers, l’individu s’enfuit, dissimulé derrière sa porte, avant de réaliser qu’il n’est pas l’objet des poursuites en cours. Après plusieurs rencontres et situations, il se débarrasse de sa moitié boisée, quand soudain, trois petits coups se font entendre…

Tourné dans un harmonieux noir et blanc, « Dvier » (La Porte) est un conte surréaliste à l’allure poétique nourri de scènes très visuelles liant un homme à sa porte et ses caractéristiques (son oeilleton, sa poignée, son poids, et sa taille). Lauréat du Prix Spécial du Jury et du Prix des Réalisateurs à Poitiers, en 2005, le film de fin d’études de Vladimir Kott, ancien étudiant moscovite, combine tendresse et humour pour révéler à terme une vérité peu connue : une porte peut se révéler bien utile dans certaines circonstances…

Meska sprawa (Une affaire d’hommes) de Slawomir Fabicki (Pologne, 2001)

Bartek a 13 ans. Sa vie en sépia se partage entre son père violent, sa mère docile, son frère cadet, son carnet de mauvaises notes, sa bande de copains, et son entraîneur de foot vindicatif. Sensible aux aléas d’un quotidien difficile, il trouve du réconfort auprès d’un vieux chien malade, surnommé Bouquet.

Prix de la Photographie, de la Jeunesse, et de la Presse à Clermont-Ferrand en 2002, et Grand Prix du Jury à Poitiers en 2002, « Meska sprawa » (Une affaire d’hommes) est un film émotionnellement magnifique. Par certains aspects, il fait penser à « The Ground Beneath », un court australien, qui traite lui aussi du rapport au père, aux adultes, et à la violence. Mais ce film-ci va plus loin : il intègre parfaitement une réalité sociale, à l’aide de plans très crus et d’une caméra à hauteur de mômes. La souffrance, l’humiliation, et la pauvreté sont les tristes reines de ce beau film dur, importante contribution à l’enfance maltraitée.

Overtime de Oury Atlan, Thibaud Berland et Damien Ferrié (France, 2004)

Ce vibrant film d’animation musical dévoile l’existence d’une multitude de poupées de chiffons rassemblées auprès de leur créateur trépassé. Visuellement proches de Kermit la Grenouille, ces marionnettes cousues main continuent à gesticuler aux côtés de leur maître, tout en essayant tant mal que bien de lui redonner vie.

Réalisé par Oury Atlan, Thibaud Berland et Damien Ferrié, trois anciens de Supinfocom, « Overtime » se partage entre nostalgie, poésie et mélancolie. Film-hommage à Jim Henson, le créateur des Muppets, ce court métrage bicolore orchestre, le temps de quelques partitions kletzmer, un réjouissant ballet chorégraphique en images de synthèse. Jugé Meilleur film d’école à Annecy, et lauréat d’une mention pour la qualité de sa photo à Poitiers, « Overtime » renvoie l’homme à son côté obscur en même temps qu’il inscrit avec rythme les mouvements de pantins-amphibiens dans la postérité d’une fable graphique.

Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de « Dvier »  (La Porte)« Meska sprawa » (Une affaire d’hommes), et « Overtime »

Rencontres Henri Langlois : 30 ans de films d’écoles – Petits bonus : Fiches film, biographies des réalisateurs, affiches et photos du Festival.

E comme Echo

Fiche technique

Synopsis : Deux jeunes et robustes garçons assassinent une jeune fille. Entre la reconstitution du meurtre et la réunion de famille de la victime, ils doivent à présent revivre le crime brutal qu’ils ont commis et se confronter aux sentiments qu’ils ont éprouvés et qu’ils éprouvent toujours.

Genre : Fiction

Durée : 15′

Pays : Pologne

Année : 2009

Réalisation : Magnus Von Horn

Scénario : Magnus Von Horn

Images : Malgorzata Szylak

Son : Micha Robaczewski

Montage : Boguslawa Furga

Interprètes : Radomir Rospondek, Marek Kossakowski, Piotr Skiba, Dorota Segda, Kamila Sammler, Ewa Suchanek, Mariusz Siudzinski, Leon Charewicz

Production : PWSFTviT – The Polish National Film, Television and Theatre School, Lodz

Article associé : la critique du film

Echo de Magnus Von Horn

Sélectionné à Poitiers et détenteur de nombreux prix, « Echo » de Magnus Von Horn aborde le thème du crime et du châtiment auprès d’une jeunesse déséquilibrée. Ce film révèle une histoire intense, réaliste et crue.

Le film du jeune cinéaste, diplômé de l’école de Lodz aurait très bien pu s’intituler « La Reconstitution » tant il reflète, d’une certaine manière, le chef d’oeuvre de Pintilie qui met en scène deux jeunes garçons soumis à la re-création d’une bagarre anodine, à des fins communistes. Mais là où le cinéaste roumain mettait une note d’humour noir, de cynisme volontaire et d’absurde existentiel liés au contexte politique et social de la fin des années 60, le réalisateur suédois choisit lui, un traitement réaliste et un ton plus dramatique pour dénoncer le meurtre d’une jeune fille commis par deux adolescents.

Élaborée avec distance et froideur, la reconstitution effraye dans sa façon de révéler l’atrocité des faits en même temps qu’elle met en valeur les sentiments contradictoires et complexes des meurtriers. Toute l’atmosphère du film baigne dans une tension palpable et dérangeante à laquelle il est quasi impossible de se dérober. Le cinéaste pousse le tragique de la situation aux limites du dicible et nous plonge malgré nous dans l’horreur d’un acte inavouable. Se posent alors les questions de la déshumanisation d’autrui dans la folie assassine, du sentiment de culpabilité des uns et de l’éventuel pardon des autres.

À ses multiples questions, la justice réparatrice opte pour une confrontation des parents de la victime à l’un des auteurs des faits. La rencontre surprend par sa mise en scène qui mêle sobriété et rage dans un dialogue poignant. Le délinquant sort de son mutisme et son cri déchirant que l’on pourrait interpréter comme une violente prise de conscience, fait écho à la douleur des parents, impuissants et désœuvrés. Sans nul doute l’une des grandes surprises de l’année, le premier film de Von Horn résonne telle la voix moribonde d’une nymphe outragée.

Marie Bergeret

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Hélicotronc : avant-première à Bruxelles

Le 21 janvier prochain, la boîte de production Hélicotronc présentera en avant-première ses trois derniers courts métrages produits, au Centre Culturel Jacques Franck.

L’éclusier de Nicolas Boucart (2009)

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Synopsis : Un éclusier orchestre les montées et descentes des péniches à l’aide d’un vieil instrument à vent. Il partage avec son poisson rouge une petite maison habitée par une pluie sans fin. Les hommes, les chiens, les saisons passent…

Hors-chant de Renaud De Putter (2010)

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Synopsis : Début du XXe siècle. La cantatrice Marie Toulinguet a perdu sa voix. Toute entière à ce drame personnel, elle est hantée par des souvenirs angoissants de son enfance à Terre-Neuve (Canada). Elle se rappelle une poupée indienne, cadeau de sa mère. Elle avait été fabriquée par une servante nommée Shanawdithit, la dernière survivante des Indiens béothucks. Tandis que Marie revit sa perte de voix, un lien mystérieux se rétablit entre elle et cette Indienne morte. À travers cette relation énigmatique, Marie peut se réconcilier avec son passé et peut-être s’inventer un futur.

Le royaume du O de Joaquin Breton (2010)

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Synopsis : C’est le récit d’une histoire, la mythologie d’un empire. Au milieu des rumeurs urbaines ils sont deux à raconter, un homme et une femme. Entre Empire et Royaume, les espaces fluctuent, au gré des dynamiques d’expansion… vers une possible union ? Ou alors… C’est l’histoire d’un oiseau qui s’échappe. L’ultime représentant de la nature et de la science. Et d’un chasseur qui se réveille. A moins que ce ne soit la même histoire.

Infos pratiques :

Horaire: 20h
Adresse : Centre Culturel Jacques Franck. 94 chaussée de Waterloo 1060 Bruxelles
Le site d’ Hélicotronc : www.helicotronc.com

Semaine de la Critique : ouverture des inscriptions

Section parallèle du Festival de Cannes, la Semaine de la Critique se consacre, depuis ses débuts, à la découverte des jeunes talents. Dès sa création par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma en 1962, elle s’est fixée pour mission de mettre à l’honneur les premières et deuxièmes œuvres des cinéastes du monde entier. Bernardo Bertolucci, Jean Eustache, Otar Iosseliani, Ken Loach, Wong Kar Wai, Jacques Audiard, ou encore Arnaud Desplechin ont fait leurs débuts à la Semaine de la Critique. Dans son travail de recherche de nouveaux auteurs, la Semaine a toujours été très attentive aux courts et moyens métrages, premières étapes de la carrière d’un cinéaste. C’est en présentant leurs courts métrages, que la Semaine de la Critique a révélé François Ozon, Gaspar Noé ou Andrea Arnold.

Chaque édition donne à la Semaine de la Critique une opportunité de faire découvrir 20 réalisateurs. La Compétition se compose de 7 courts et 7 longs métrages (premiers et seconds films) inédits, issus du monde entier. 3 longs et 3 moyens métrages sont également présentés en Séances Spéciales. Un nombre réduit de films pour de nombreuses projections (7 par film) : la Semaine offre une excellente visibilité publique, critique et professionnelle à Cannes. Elle tient à conserver un esprit d’ouverture en présentant des séances spéciales (moyens métrages, animation, documentaires).

Pour inscrire vous aussi votre film, vous avez jusqu’au 24 mars 2010. La date limite de réception des films est fixée au 1er avril 2010.

Inscrivez votre film
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Pour tous renseignement sur les inscriptions, consultez la FAQ ou contactez :

Hélène Auclaire
Bureau des Films
Tel +33 (0)1 45 08 81 56
h.auclaire@semainedelacritique.com

Site internet : www.semainedelacritique.com

E comme The Electrician

Fiche technique

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Synopsis : Marvin exécute les condamnés à la chaise électrique. Sa vie bascule quand le gouvernement abolit la peine de mort.

Genre : Fiction

Durée : 14’

Pays : Finlande

Année : 2009

Réalisation : Miina Alajärvi

Scénario : Jussi Jokihaara

Images : Juho Kepanen

Musique : Jarkko Hietanen

Son : Jarno Muhonen

Montage : Arttu Salmi

Production : Tampere University of Applied Sciences, School of Art and Media

Interprétation : Derek Melling

Article associé : la critique du film

The Electrician de Miina Alajärvi

Primé à de nombreux festivals partout dans le monde et sélectionné en compétition internationale à la 32ème édition du Festival des films d’écoles à Poitiers, « The Electrician » de Miina Aaljärvi pose un regard comique et inédit sur l’éternel thème de la mort.

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Gardien de prison de son état, Marvin est le préposé aux exécutions à la chaise électrique. Le jour où la pratique de la peine de mort est supprimée par un état en voie de dégénération, il récupère son objet fétiche. Congédié sous la nouvelle réforme trop humaniste à son goût, il vit mal son désœuvrement et passe son temps entre se teindre la barbe en noir et inventer une chaise électrique collective « pour toute une famille, si besoin est »… Une confidence professionnelle de la part de son médecin lui offre enfin la possibilité de se consacrer à son meilleur atout : affronter la mort sans flancher.

Film de fin d’études de la Finlandaise Miina Alajärvi, « The Electrician » est né d’une collaboration étroite entre l’Université TAMK (Finlande) et celle de Salford (Royaume-Uni). Cette comédie douce-amère divertit par son côté à la fois loufoque et sévère, dû en grande partie à son scénario. Signé Jussi Jokihaara, celui-ci dose brillamment ironie mordante et comédie de situation pure. Transposé dans le contexte blême de Manchester, où le film a été tourné, le récit est doté d’une esthétique particulièrement resserrée, quasi télévisuelle. Cerise sur le gâteau : l’acteur Derek Melling est lui-même hilarant par son aspect stoïque et implacable, tout comme Toby son chien, autre partisan fidèle du siège survolté.

S’appuyant sur la simplicité, privilégiant la transparence et se contentant de la sobriété, « The Electrician » incarne un certain genre de comédie épatant et rassurant, tel que seule la retenue nordique pourrait engendrer.

Adi Chesson

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Fuji tous courts…Le 19 janvier…

Depuis ses débuts, en 1980, Fujifilm soutient le court métrage et aide à sa diffusion via des partenariats avec des Festivals de films courts dans toute la France. Parallèlement à ces actions, les soirées « Fuji Tous courts » ont été créées. Tous les deux mois, Fujifilm permet aux réalisateurs, directeurs de la photographie et producteurs de courts métrages de projeter en 35mm leur toute dernière création cinématographique. Les soirées permettent la projection plusieurs courts métrages. Une rencontre avec les réalisateurs, producteurs et directeurs de la photographie des films présentés fait suite à ces projections.

Ce mois-ci, Fujifilm soutient le format court en proposant une sélection de 7 courts métrages projetés en qualité 35 mm. Dans le cadre des Fujifilm Award, les spectateurs seront appelés à choisir, via un bulletin de vote, leur film préféré à l’issue de cette séance. Le film recueillant le plus de votes pourra concourir pour le « Prix Fuji Tous Courts » en juin 2010.

Films présentés :

Les astres noirs de Yann Gonzalez
Trompe l’oeil de Florent Sauze
A ce soir de Olivia Basset
Entre chiens et loups de Jean-Gabriel Periot
Toute ma vie de Pierre Ferrière
La condition humaine de Anthony Combet
Faits divers de Bill Barluet

Infos utiles :

Mardi 19 janvier 2010 à 18h00
Cinéma des Cinéastes – 7 avenue de Clichy
75017 Paris

Site web : www.fujifilm.fr/www/professionnels/cinema/evenements/fuji-tous-courts.jsp

Soirée Bref : Par-delà les frontières

Une Japonaise à Clichy, un trio féminin qui tente de retrouver une famille en Espagne, un carabinier qui renoue avec ses racines au contact d’une Gitane, des Français à Buenos Aires, les relations sentimentales et familiales tissées ici célèbrent des liens cosmopolites. S’ils se jouent des stéréotypes nationaux, les émotions et surtout les rires que ces films éveillent sont autant d’heureux antidotes à tous les débats plus ou moins frelatés qui ont été agités à propos de l’identité nationale.

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Films présentés :

Cendres de Paul Costes
Annie de Francia de Christophe Le Masne
O’Moro de Christophe Calissoni/Eva Offredo
Donde esta Kim Basinger ? de Edouard Deluc

Infos : Soirée Bref, 20h30, au  MK2 Quai de scène. 14 quai de la Seine – 75019 Paris

En savoir plus…

D comme De l’autre côté

Fiche technique

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Synopsis : Ayant quitté sa famille et ses proches pour suivre ses études d’avocat, Samir retourne dans son quartier d’origine pour assister à la circoncision de son petit frère.

Genre : Fiction

Durée : 29’23’’

Pays : France

Année : 2003

Réalisation : Nassim Amaouche

Scénario : Nassim Amaouche

Images : Cedric Ascencio, Sylvain Zambelli

Son : Julien Broyer, Morgan Lanniel

Musique : Cheb Khaled

Montage : Aurélie Monier

Interprétation : Benaïssa Anouari, Yasmine Belnadi, Keine Bouhiza, Fariza Mimoun, Abde Deen

Production : Institut International de l’Image et du Son

Article associé : l’interview de Luc Engélibert

M comme Mother of exiles

Fiche technique

Synopsis : Dans la rue commerçante la plus animée du quartier chinois, Delfino se débat dans les formalités pour obtenir la nationalité américaine, John se démène pour obtenir un permis de construire et Vito vient enfin de gagner le gros lot. Ici, on peut vraiment faire fortune et profiter de tout ce qui s’offre à vous.

Genre : Documentaire

Durée : 55’

Pays : Allemagne

Année : 2008

Réalisation : Damian John Harper

Scénario : Damian John Harper

Images : Kaspar Kaven

Son : Imannuel Hick

Montage : Damian John Harper

Interprétation : Delfino Hernandez, John Casalinuovo, Vito Baltrusaitis

Production : Hochschule für Fernsehen und Film München

Le site du film : http://www.myspace.com/mother_of_exiles

Article associé : l’interview de Luc Engélibert

R comme Roma

Fiche technique

Synopsis : Un train entre dans une fabrique de savon. A l’intérieur: des immigrés clandestins. L’une d’eux quitte le train. Dans l’usine, elle trouve du secours, de l’aide et de la solidarité.

Genre : Fiction

Durée : 26’

Pays : Mexique

Année : 2008

Réalisation : Elisa Miller

Scénario : Elisa Miller

Images : Christian Rivera, Maria José Secco

Son : Federico Schmucler

Montage : Ares Botanch

Interprétation : Jaime Estrada, Marcela Cuevas

Production : Centro de Capacitación Cinematográfica

Articles associés : l’interview de Luc Engélibert, la critique du film

Luc Engélibert : “Ce qui est captivant dans ce métier, c’est qu’on peut déjà prévoir ce qui va se passer dans la cinématographie des cinquante ans à venir. »

Les interviews de directeurs artistiques se poursuivent sur Format C. Après Bernard Boulad du Festival de Brest, c’est au tour de Luc Engélibert des Rencontres Henri Langlois de s’exprimer sur le court en général, et les films d’écoles en particulier. Entretien-brasserie, Place du Trocadéro, en compagnie du bruit, du thé, et des changements de service.

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Quels ont été vos liens avec le cinéma, avant de vous rapprocher du Festival de Poitiers ?

Je me suis toujours intéressé au cinéma et à la fabrication d’images. J’ai animé le ciné-club de mon école, puis après le bac, j’ai suivi plusieurs formations dont des études de cinéma à Paris 3. Relativement vite, j’ai fait des courts métrages que je n’ai pas trouvés bons, et qui n’auraient pas intéressé beaucoup de monde, à mon avis ! Ces films, je les faisais sans aucun moyens, avec un peu de pellicule, et des caméras empruntées. Très rapidement, je me suis rendu compte que la réalisation n’était pas pour moi. Comme j’aimais beaucoup parler des films, les décortiquer, et analyser les émotions que provoquait le cinéma, je me suis dit que ma place serait mieux dans un rôle de passeur ou de vecteur, entre les oeuvres et le public. C’est comme ça que j’ai cherché à être exploitant de salles d’art et d’essai, plutôt dans l’action culturelle, et que j’ai créé une société de distribution et un complexe de cinéma, avec d’autres personnes. Ce qui m’intéressait, c’était de faire découvrir des cinéastes, des auteurs, à un public. Cette envie est restée, avec le temps.

L’exploitation est plutôt liée au long. Est-ce que vous montriez des courts en première partie de programme dans vos salles ?

Non. Aujourd’hui ce n’est plus possible de le faire sauf si on mène un acte très volontariste avec l’Agence du court métrage, avec le RADI [Réseau Alternatif de Diffusion], qui permet d’avoir accès à un certain nombre de courts, et de les montrer. Deux problèmes se posent : d’une part, le RADI ne fait plus entrer personne parce qu’il n’arrive plus à avoir assez de copies pour pouvoir le faire, et de l’autre, une séance pareille a forcément un coût puisqu’en France, le court métrage n’a pas le droit de prendre sa recette sur le billet du long. Quand on passe un court, c’est systématiquement dans la part de l’exploitant qu’on prend de l’argent pour payer le court, et non sur le ticket d’entrée. C’est pour cela que j’ai préféré privilégier des rendez-vous et des rencontres autour du court métrage tous les mois, quand j’étais exploitant à Paris.

Comment s’est établi le rapprochement avec le festival de Poitiers ? Le connaissiez-vous, le suiviez-vous ?

Je le connaissais, mais je n’étais jamais allé à Poitiers même. J’y suis allé une fois à Tours en 85 ou 86, lors des premières années du festival, quand il était encore centré sur les films de fin d’études. Je n’y étais pas retourné depuis. Il y a cinq ans, le Directeur général de la Scène Nationale de Poitiers m’a appelé. Il venait de récupérer les Rencontres Henri Langlois des mains du maire et m’a proposé de reprendre l’événement. J’ai accepté, et depuis septembre 2004, je fais partie de cette aventure.

https://www.youtube.com/watch?v=iRZuUPeLUVw

Comment aborde-t-on un festival, alors qu’on y a été qu’une seule fois, il y a longtemps, dans une autre ville, et sous une dénomination différente ? En arrivant, vous a-t-on de demandé de rester dans la continuité des éditions précédentes ou d’apporter votre touche personnelle ?

L’idée n’était surtout pas de rester dans la continuité des éditions précédentes, pour une raison simple. Depuis sept ans, le festival perdait de l’argent, et les trois dernières années avaient été un gouffre financier fantastique, au point que la Mairie, la Ville, le Département, la Région, et l’Etat avaient décidé de ne plus verser de subventions. Le festival était en liquidation quand le maire de l’époque a décidé d’en racheter le nom et de le confier au Théâtre National de Poitiers. En voyageant à l’étranger, il rencontrait de nombreuses personnes qui savaient qui était Henri Langlois, mais personne ne savait où se trouvait Poitiers. Il a décidé de maintenir le festival et de refaire le tour des financiers, de convaincre l’Etat, la Région, le Département, etc de remettre le couvert. En le confiant au responsable du Théâtre, il lui a dit qu’il voulait que le festival garde son renom”. Il n’a pas donné d’autres cahiers des charges que celui-là.

Après, pour la touche personnelle, j’ai eu envie de rester fidèle au projet de Langlois (une compétition uniquement composée de films d’écoles), mais de l’enrichir d’autres rendez-vous, de rencontres professionnelles, d’ateliers en faveur des jeunes, de sections de films d’écoles françaises, et de focus particuliers sur une Région du monde dont on reçoit peu de films alors que beaucoup de choses qui s’y passent, cinématographiquement parlant.

Le festival est né à Tours et a déménagé par la suite à Poitiers. Quel était l’intérêt de Henri Langlois pour les films de fin d’études ?

Langlois est décédé quelques semaines avant le festival. Ses intentions de départ étaient claires. Il avait consacré toute sa vie à conserver la mémoire du cinéma, il voulait désormais donner un coup de main aux nouvelles générations pour que le renouvellement de cette histoire du cinéma puisse être soutenue et aidée.

Le festival, au moment où Langois l’a créé, était centré sur les films de fin d’études. Il y a trente ans, il y avait beaucoup moins de grandes écoles de cinéma qu’aujourd’hui. Il y en avait une quinzaine dans le monde (l’école de Łódź, la FAMU à Prague, le VGIK à Moscou, la NFTS à Londres, l’IDHEC et l’école Louis Lumière à Paris, la Columbia University à New-York, …. ). À cette époque, il y avait des écoles qu’on ne connaissait pas encore, soit parce qu’elles n’existaient pas soit parce qu’elles ne s’étaient pas encore fait remarquer. Le festival était un espace plus restreint pour les nouvelles générations et pour les films de demain.

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Comment se fait-il que depuis l’an 2000, le festival se soit ouvert à tous les films courts réalisés par des étudiants en cinéma ?

Depuis quelques années, le festival s’est recentré sur les films d’écoles car on a constaté qu’il y avait parfois des films très aboutis en deuxième ou troisième année. Cependant, vous posez la question du court, mais le film d’écoles n’est pas seulement court. Les films d’écoles sont majoritairement des courts, mais on reçoit quand même quelques longs.

Vrai, vous en avez un de 92 minutes, cette année, « Der Die Das » [Sophie Narr, Allemagne]…

On en montre un, mais on en a reçu onze ou douze. Dans les écoles scandinaves, allemandes, et sud-américaines, certains étudiants font des longs métrages. La majorité reste du court, mais c’est surtout dû à des questions de moyens et de temps de production. Pour moi, le court et le long sont deux formats de films différents, mais tous deux sont des films d’écoles.

Concrètement, comment s’organise la sélection des milliers de films reçus ?

Je n’aurais jamais la prétention et la possibilité de les voir tous. Fatalement, j’en vois beaucoup moins. Dans le comité de sélection composé de 15 membres, chacun doit avoir vu 300 films, et chaque titre doit avoir été vu par 3 personnes pour passer à l’étape suivante où on en garde seulement 10%. Ensuite, avec mon équipe et les membres du comité qui veulent aller jusqu’au bout, on voit les 120 films restants, et on constitue un premier programme. Le critère le plus important est l’émotion, qu’elle soit provoquée par la manière d’écrire le scénario, l’idée générale qui a sous-tendu le propos du film, ou un parti pris de mise en scène très affirmé.

Je n’ai pas de voix prépondérante dans le comité, mais j’arrête le travail quand on est à peu près aux trois-quart des discussions. On regarde si il y a des régions du monde qui ne sont pas représentées. Si on n’a rien montré d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, alors qu’on a des films de ces endroits, on essaye de les repêcher. Sur quelques titres, la décision est donc un peu politique : on essaye de représenter un panorama assez complet de la nouvelle création. Après cela, on reprend le débat pour les derniers films.

La sélection se fait aussi par rapport à la durée. Quand on sait qu’on a onze programmes d’1h30, on en connaît le nombre total de minutes. Cette année, on a retenu 40 films, alors qu’il y a des années où on en a sélectionné 56 et même 63. Il y en a une vingtaine qu’on aurait vraiment voulu garder, mais on a voulu montrer le long métrage de 92 minutes. Un film pareil prend la place de six courts, donc on en montre moins. Ceci dit, la sélection à Poitiers reste une sélection extrêmement dure : 40 films sur 1300, c’est seulement 3%.

Quel regard portez-vous sur le niveau de ces films ?

Le niveau de ces films réalisés par des jeunes gens âgés d’une vingtaine d’années est étonnamment fort. Ce qui est captivant dans ce métier, c’est qu’on peut déjà prévoir ce qui va se passer dans la cinématographie des cinquante ans à venir. Le Mexique prend le pas depuis plusieurs années, l’Uruguay aussi. À Poitiers, on a vu arriver la cinématographie argentine et coréenne. On sait que le cinéma allemand est en train de se renouveler depuis sept/huit ans. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si il y a quand même neuf films allemands sur quarante dans la compétition…

Vous avez cité à plusieurs reprises le mot « émotions ». Pourriez-vous me parler d’émotions précises provoquées par des films programmés cette année ?

« Roma » [Elisa Miller, Mexique] par exemple, raconte, l’histoire d’une jeune fille qui descend d’un train, et qui s’introduit dans une usine pour se laver. Elle y rencontre un vieil ouvrier qui lui apporte du savon et une serviette pour qu’elle puisse se doucher. Cette rencontre, en très peu de mots, est filmée dans des champs/contrechamps avec un mouvement, une fluidité de caméra, qui donne à penser que quelque chose de très pudique, de très retenu se passe entre eux. L’usine de ce film est également très bien filmée. Rarement, on voit aussi bien filmé le travail, et un lieu de travail. Devant un film pareil, on se dit immédiatement, que la réalisatrice sait écrire, et qu’il y a quelque chose de formidable en elle.

Le documentaire « Mother of exiles » [Damian John Harper, Allemagne] m’a aussi beaucoup touché. Sous forme de portraits, le réalisateur traite de la vie dans les quartiers new-yorkais. Le film a l’intelligence d’être à la fois extrêmement documenté sur les lieux de la ville et la vie au quotidien. L’auteur a compris comment le réel pouvait s’intégrer dans la fiction et comment le documentaire pouvait s’approprier le réel, pour lui donner cette espèce de chair, de vérité. Lui aussi, il a cette capacité à écrire des choses très fortes, très émouvantes.

De l'autre côté de Nassim Amaouche

Avec le temps, qu’est-ce qui continue à vous animer dans le film d’école ? Les rencontres, l’effet de surprise, ou la possibilité d’attraper de nouvelles émotions ?

Découvrir des gens capables de provoquer à un moment donné des choses en moi, et transmettre ce plaisir-là à d’autres personnes est primordial. Chaque année, c’est un véritable plaisir de découvrir des films et de voir arriver tous ces jeunes qui repartiront enrichis par leurs rencontres et expériences. C’est ce que nous a dit Nassim Amaouche, Juré de cette édition, par exemple. Avant son premier long métrage, « Adieu Gary », lauréat du Grand Prix de la Semaine de la Critique, il avait été récompensé en 2004 à Poitiers, avec son court métrage « De l’autre côté » [Prix Spécial du Jury et le Prix Découverte de la Critique Française]. Cette année, il m’a dit : “je ne peux pas dire que Poitiers m’a aidé à trouver les moyens de financer mon long métrage, mais c’est le festival qui m’a donné l’envie, l’énergie, et le courage, pour écrire, me lancer, et me confronter à un public, parce que j’avais été repéré et mis en avant par ces Rencontres-là. »

Est-il resté en contact avec les autres réalisateurs rencontrés en 2004 ?

Je peux déjà vous dire qu’il est resté en contact avec une réalisatrice qu’il a rencontré à Poitiers, puisque c’est sa femme et la mère de son fils ! C’est formidable ! Quand ça se passe comme ça, on est aux anges !

Propos recueillis par Katia Bayer

Consulter les fiches techniques de « Roma », « Mother of exiles » et « De l’autre côté ».

Concours de scénario : Le goût des autres

L’association Gindou Cinéma lance un concours de scénario ouvert aux jeunes de 12 à 20 ans résidant dans les régions Aquitaine, Limousin et Midi-Pyrénées. Les participants soumettront un projet de court métrage de fiction ayant trait aux sujets de l’immigration et/ou des rapports interculturels, soit sous la forme d’un scénario, soit sous la forme d’une vidéo de 10 minutes maximum préfigurant l’idée de court métrage et son contexte en présentant une petite fiction ou un entretien documentaire.

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Un cinéaste professionnel sera recruté pour chaque projet présélectionné afin de mener avec les auteurs un travail d’écriture qui visera la finalisation d’un scénario et d’un dossier d’argumentation répondant aux exigences d’une réalisation professionnelle. Ce travail se fera sous la forme d’ateliers et par correspondance de février à mai 2010. La sélection finale aura lieu fin mai 2010 en présence des auteurs, des cinéastes et du jury. Le 1er prix désignera un projet lauréat dont le scénario sera réalisé avec des moyens de production professionnels engagés par Gindou Cinéma.

Date limite des candidatures : 22 janvier 2010

Pour plus d’infos et les inscriptions en ligne : www.goutdesautres.fr

Poitiers 2010, les quelques photos

Eté, automne, hiver… Depuis quelques saisons, les quelques photos restaient très discrètes. Délaissées au profit d’autres images, elles reviennent, intimidées, en ce début d’année, à dix-sept, pour figurer dans l’album de Poitiers. Parmi elles, se cachent tant bien que mal :

  • Des visuels de films sélectionnés en 2009  ou précédemment : « Anna » de Rúnar Rúnarsson, « Roma »  de Elisa Miller, « Elkland » de Per Hanefjord, « Racines »  de Eileen Hofer, et « De l’autre côté » de Nassim Amaouche.
  • Les interviewés de notre Focus, Rúnar Rúnarsson, lauréat du Grand Prix du Jury et Luc Engelibert, Directeur artistique du Festival, ainsi que des crevettes plutôt fières de poser avec K.B. et deux des réalisateurs sélectionnés (Helen Piercy, Royaume-Uni; Per Hanefjord, Suède)
  • L’accessoire phare de cette 32è édition : des lunettes en plastique jaunes adaptées pour poser pour le trombinoscope et conserver l’anonymat dans les ruelles poitevines.
  • Des images glanées au Théâtre national de Poitiers, l’un des lieux de projection, et chez le philatéliste passionné du coin.

Ecole Louis Lumière : Ouverture des inscriptions

L’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière propose une formation initiale professionnalisante, à la fois théorique et pratique, technique et artistique, propre à satisfaire les attentes des professions de l’image et du son. Elle dispense un enseignement dans le cadre de trois sections – cinéma, son, photographie – sanctionné par un diplôme de niveau Bac +5. Les inscriptions au concours 2010 sont ouvertes jusqu’au 19 février 2010.

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L’Ecole compte 150 élèves répartis par promotions de 16 dans chaque section. La scolarité est gratuite. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Éducation Nationale – Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, l’Ecole est un établissement public d’enseignement supérieur qui recrute à Bac +2 par voie de concours.

Section Cinéma

Phase 1A

* 26 mars 2010 : Epreuves des tests QCM (Centrex)
* 2 avril 2010 : Publication de la liste des admissibles en Phase 1B

Phase 1B

* 12 avril 2010 : Epreuves écrites avec projections à l’ENS Louis-Lumière
* 12 mai 2010 : Publication de la liste des admissibles en Phase 2

Phase 2

* 25 au 28 mai 2010 : Entretiens et épreuves pratiques à l’ENS Louis-Lumière

Section Son

Phase 1A

* 26 mars 2010 : Epreuves des tests QCM (Centrex)
* 2 avril 2010 : Publication de la liste des admissibles en Phase 1B

Phase 1B

* 13 avril 2010 : Epreuves écrites avec projections et dispositifs d’écoutes à l’ENS Louis-Lumière
* 12 mai 2010 : Publication de la liste des admissibles en Phase 2

Phase 2

* 2 au 4 juin 2010 : Entretiens et épreuves pratiques à l’ENS Louis-Lumière

Section Photographie

Phase 1

* 26 mars 2010 : Epreuves des tests QCM et écrits (Centrex et ENS Louis-Lumière)
* 16 avril 2010 : Publication de la liste des admissibles en Phase 2

Phase 2

* 3 au 5 mai 2010 : Entretiens et épreuves pratiques à l’ENS Louis-Lumière

Pour plus d’informations : www.ens-louis-lumiere.fr

Anna de Rúnar Rúnarsson

Rúnar Rúnarsson est de retour. Celui qui aurait eu le cancer ou des hémorroïdes s’il n’avait pas fait de cinéma a probablement trinqué à la brennivín (alcool de pomme de terre) en apprenant qu’« Anna », son dernier film, très côté en festival depuis sa sélection à la Quinzaine des Réalisateurs, avait remporté le Grand Prix du Jury aux dernières Rencontres Henri Langlois. Tout comme « Smáfuglar », son précédent court, « Anna » est un film profondément personnel et juste, nourri de transitions, de choix, d’absences, de puretés, et d’émotions contrastées.

Évoqué comme “un film qui ne ressemble pas à un film d’écoles“ par le Jury du dernier Festival de Poitiers, « Anna » scrute le visage et le corps d’une enfant en proie à de nombreux changements. Anna, âgée de douze ans,  vit seule dans un petit village de pêcheurs, avec sa mère sur le point d’accoucher. Abandonnée par son père, elle maintient un lien virtuel avec celui-ci, en s’occupant de son chalutier à l’abandon. Anna a bien un ami, Ole, avec lequel elle passe ses journées et boit des grenadines, seulement, cette relation ne lui suffit pas. Son cœur est triste, sa solitude est grande, et son corps se transforme. Tout comme le monde qui l’entoure, Anna change irrémédiablement.

Interpellé par l’isolement et le passage à la maturité, Rúnar Rúnarsson s’est imposé, en trois films (« The Last Farm », « Smáfuglar », et « Anna ») par la délicatesse de ses histoires, les cadrages très serrés de ses comédiens non professionnels, sa photo douce signée Sophia Olsson, et ses plans prenants, comme celui d’une adolescente dans sa baignoire ou d’une main timide au contact d’un mur.

Pour le réalisateur diplômé de la Danske Filmskole, l’adolescence est “une période où tout peut réellement changer. Dans « Anna » et « Smáfuglar », les personnages sont naïfs, purs, et innocents, et sont confrontés à un contraste violent, très négatif, pour eux. Pour s’en sortir, ils sont forcés de mûrir et de passer à l’âge adulte“. Dans « Anna », son  film de fin d’études, le personnage principal (captivante Marie Hammer Boda) est sujet à plusieurs transitions difficiles à vivre. Son mal-être est filmé à vif, et alterne avec des brefs moments de répit, d’espoir, et de sérénité.

Nulle originalité. Ce film-ci allie lui aussi sobriété et pudeur, comme d’autres titres chroniqués sur ce site. Il prend en plus le temps de construire une histoire, de la voir évoluer, et de lier connaissance avec une petite héroïne tourmentée. En 35 minutes, Anna est de tous les plans, tour à tour dubitative, colérique, jalouse, triste, tranquillisée, touchante. Touchante.

Katia Bayer

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Rúnar Rúnarsson