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Retrouvez notre rencontre avec Lorand Gabor (« How To Fly A Kite? ») et Alexandru Petru Bădeliţă (« I Made You, I Kill You ») sur notre page Facebook
Depuis le milieu des années 2000, avec des films tels que La Mort de Dante Lazarescu, de Cristi Puiu (2005), 4 mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu (2007) ou Mère et Fils, de Călin Peter Netzer (2013), le cinéma roumain a accompli une percée prodigieuse sur la scène internationale. La fin de la dictature communiste, le 25 décembre 1989, sonna l’avènement, dans le domaine du cinéma comme dans tous les autres, d’une liberté nouvelle. Quelques années suffirent à mettre en place une industrie capable de soutenir les projets ambitieux d’une jeune génération de cinéastes, déterminée à décortiquer les écueils d’une société naissante, parfois instable, le tout à grands renforts d’humour noir et de prouesses plastiques. Ainsi naquit ce que l’on nommera par la suite le « Nouveau Cinéma Roumain ».
Près de quinze ans après les débuts de cette vague, une nouvelle génération émerge. Le Nouveau Cinéma Roumain, loin de s’être essoufflé, s’est dilué, s’est diffracté en centaines et milliers d’œuvres, dont beaucoup demeurent invisibles au grand public : courts-métrages d’une jeunesse novatrice, qui savent jouer avec leur héritage et, quand il le faut, s’en écarter. Quatre films sont au programme, sélection certes restreinte, mais que nous avons souhaitée représentative du cinéma roumain moderne. Quatre films très différents donc, mais qui se caractérisent tous par ce même humour kafkaïen, cette même noirceur ironique, qui a fait le succès de leurs prédécesseurs.
Quand 4:15 PM Sfârșitul lumii (2016), de Gabi Virginia Sarga et Catalin Rotaru, propose une incursion intolérable du merveilleux dans notre monde, Loránd Gábor, lui, avec How to Fly a Kite ? (2018) s’attaque à la réalité crue, et cruelle, d’un père et de son fils, venus braconner, loin des regards, en pleine forêt. Alexandru Petru Bădeliță, avec I Made You, I Kill You (2016), nous offre le film le plus expérimental de cette sélection. Enfin, nous concluons sur une œuvre plus classique, synthèse, à elle seule, des thèmes, styles et motifs brassés depuis deux décennies par le cinéma roumain : Scris / Nescris de Adrian Silisteanu (2016).
Virgile Van de Walle
Rédacteur Format Court
Programmation
4:15 P.M. Sfârșitul lumii, Catalin Rotaru et Gabi Virginia Sarga. Fiction – 15’ – Roumanie – Flama Booking – Axis Media Production – Compétition officielle, Festival de Cannes 2016
Un livreur embarque un auto-stoppeur qu’il croise sur la route. Son nouveau passager lui annonce que la fin du monde est proche. Interloqué, le conducteur le prend pour un fou, sans réaliser que ce face à face incongru va bouleverser ses certitudes.Une rencontre déroutante qui nous conduit non sans surprise jusqu’à la fin d’un monde…
How To Fly A Kite?, Lorand Gabor. Fiction – 27’ – Roumanie – UNATC – Grand prix du jury Poitiers Film Festival 2019
Aurel cherche la reconnaissance paternelle. Un jour où il ramasse du bois avec son père, il devient adulte mais pas comme il s’y attendait.
I Made You, I Kill You, Alexandru Petru Bădeliţă. Documentaire, animation – 14’ – France, Roumanie – Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains – Mention spéciale du Jury Palm Springs 2017
Faire ce film à ce moment de ma vie me paraît nécessaire pour moi. J’ai toujours ressenti une grande honte à parler de mon enfance, même si cela m’a toujours rendu triste.
Scris/Nescris, Adrian Silisteanu. Fiction – 20’ – Roumanie – 4 Proof Film – Grand prix du court métrage, Prix Canal + au Festival Cinemed 2016
Dans une maternité, un couple de Roms attend que leur fille mineure accouche. Pardică, mécontent de cette grossesse prématurée, accuse sa femme d’être la principale responsable. Le ton monte et lorsqu’ils doivent signer une décharge en tant que parents de l’adolescente, les problèmes commencent…
Merci pour cette belle proposition ! tous ces films sont admirables.
Un choix formidable. Je suis désolée, mais ces quatre films sont meilleurs que les films en compétition que j’ai vus jusqu’à présent. Merci de nous les montrer!
Belle programmation!
Beaucoup d’humanité dans tous ces courts . Mon préféré :Les souvenirs d’enfance de Virgile Van de Walle