Avec son film de deuxième année, Saba Riazi, étudiante à la NYU, dessine un portrait attachant et léger sur l’austérité des mœurs en Iran et ce faisant, pose un regard sensible sur la condition de la femme, la dualité traditions/modernité et la place de la jeune génération « informée » dans le contexte d’une nation marquée par le conservatisme.
« The Wind is blowing on My Street » se base sur une prémisse simple : la rencontre entre une jeune fille qui se retrouve sans voile dans la rue (une faute bien plus grave que fumer une cigarette en public) et son jeune voisin qui lui tient compagnie pendant tout ce temps. Au cours du film, le récit se balade entre deux aspects de la jeunesse iranienne actuelle : d’une part, la fuite des cerveaux et l’envie de partir, d’autre part, le désir de rester, tout en étant conscient de ce que la société impose.
Bien loin de s’attarder sur les éléments politiques qui découleraient forcément de cette thématique, la réalisatrice les frôle seulement et concentre son scénario plutôt sur la communication entre les deux personnages, sur un échange de sensibilités et de points de vue non pas contrastants mais complémentaires. S’ajoute à ceci un jeu d’acteur frais et naturel, et le résultat est un court métrage très digeste, sans prétention sociologique aucune, qui réussit tout de même à provoquer une réflexion complexe sur la manière parfois unidimensionnelle dont le monde islamique est perçu et représenté : une démarche d’autant plus pertinente dans le contexte de « l’Insurrection verte » lors de laquelle ce film a été réalisé.