La patrie de Frida la brune réserve bien de jolies surprises aux amateurs d’humour noir. Le film de Jacques Bonnavent, La Mina de oro, aperçu notamment à Clermont-Ferrand où il a remporté le Prix de la jeunesse, est une pépite savoureuse. Le Festival Travelling de Rennes n’a d’ailleurs pas hésité à le sélectionner.
Betina, quinquagénaire romantique, vit seule et vient de découvrir les plaisirs des sites de rencontres virtuels. Ses moments de pause et ses nuits solitaires, elle les passe désormais en compagnie de son ordinateur qui lui donne des nouvelles de celui qui la courtise assidûment, un rondouillard au charme certain et aux ambitions de s’engager pressantes. Lorsqu’il lui envoie une bague de fiançailles avec un ticket d’autobus pour le rejoindre, l’amoureuse ne se fait pas attendre.
La mina de oro est d’un cynisme grinçant. Il regorge de touches expressionnistes qui en font une œuvre dans laquelle le spectateur rentre facilement. Il s’identifie naturellement à Betina qui se fourvoie dans l’illusion d’une idylle à cinquante ans passés sans jamais se rendre compte des éventuels dangers du virtuel. Les personnages, légèrement similaires à ceux de la famille Addams jouent sur les apparences en se faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas par opportunisme morbide.
Riche d’un univers nourri par l’imagerie mexicaine, le film est une tragi-comédie absolument immorale offrant un final des plus surprenant.