De l’huile sur du feu
Quand un brave cabot, mascotte de caserne, est prêt à tout pour figurer en bonne place sur la photo des héros modernes que sont les pompiers, les choses ne se passent pas toujours comme il l’avait rêvé. Après « Guide dog » (un bull-dog qui postule pour devenir chien d’aveugle), et « Guard dog » (qui explique enfin pourquoi les chiens aboient), voici « Hot dog »… Chaud, très chaud !
Disney a sa souris, Plympton a son chien. Les habitués du célèbre dessinateur américain, dès la première image, reconnaîtront avec plaisir son irrésistible personnage canin aux yeux ronds un peu abrutis, à la langue pendante, et à son corps lourdaud péniblement soutenu par ses minuscules pattes. Ceux qui le découvrent pour la toute première fois ne s’étonneront pas des catastrophes qui ne manqueront pas de se produire tout au long des cinq minutes de ce court métrage. En effet, le « dog » de Plympton ne brille pas par son intelligence et, dès la première scène, preuve nous est donnée que ce néanmoins sympathique clébard est un gaffeur de la première heure. C’est avec une petite appréhension, mais le sourire aux lèvres, que nous entendons donc retentir l’alarme de la caserne pour une alerte au feu. C’est parti ! Les gags s’enchaînent à une allure effrénée et sans aucun temps morts. Le voyage en camion se transforme en Odyssée dans laquelle notre canidé se retrouve seul au volant, le sauvetage de la belle hystérique perchée sur le toit redonne une bouffée d’espoir jusqu’à ce que l’arbre, situé près de la maison, se mette lui aussi à brûler et patatras… Avec la maison, ce sont les rêves de notre malheureuse petite bête qui se retrouvent réduits en cendres.
Dans la plus pure tradition plymptoonienne, « Hot dog » est un délire visuel où la spontanéité et la vitalité sautent aux yeux et envoûtent totalement. L’irrégularité des traits et les coups de crayons dynamiques sont la patte caractéristique de cet animateur qui semble dessiner plus vite qu’il ne pense. Joyeux, débordant d’énergie, « Hot dog » est une brillante illustration du proverbe : « le mieux est l’ennemi du bien ». Une leçon que Bill Plympton semble, à tous les niveaux, avoir bien assimilée. On attend le quatrième volet « Horn dog » avec impatience…
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Article associé : le compte rendu de la rencontre avec Bill Plympton, à Anima