Pour sa 13ème édition, le Festival du Film franco-arabe de Noisy-le-Sec programmait à nouveau une séance consacrée au court-métrage. Le cinéma le Trianon de Romainville proposait ainsi dimanche 24 novembre une compétition, avec sept courts-métrages en lice.
Un thème commun parcourait l’essentiel de la sélection, celui de la mémoire. L’abordaient ainsi le film Me-Moire, de Amel Zikikout, mais aussi 3350 km, de Sara Kontar, Le Cinéma Massara, de Stéphanie Amin ou D’Oran à Almeria, de Lina Saïdani. Me-Moire et Le Cinéma Massara reliaient la question de la mémoire avec celle de la filiation, avec comme fils conducteurs les relations petite-fille/grand-mère (Me-Moire) ou l’évolution d’un cinéma de quartier dirigé par la famille de la réalisatrice (Le Cinéma Massara). Ces films posent la question de l’héritage familial avec tendresse et subtilité. 3350 km nous plonge davantage, comme son titre l’indique, dans la distance qui sépare la narratrice de sa famille en rendant celle-ci palpable par un jeu sur la cartographie ; D’Oran à Almeria rend cette question de la mémoire davantage collective, puisque la réalisatrice y rend compte de la traversée de la Méditerranée par son frère sur une embarcation de fortune. Elle nous livre ainsi un beau film documentaire animé, dans lequel ciel et mer semblent se confondre.
D’autres questions de société étaient abordées lors de cette soirée, comme ce rite de passage qu’est le mariage d’un ami dans Le Verre de thé de Sara Bernanos ou la survie dans un quartier créé de façon anarchique à Tunis en 2011 dans Generous Bodies de Achref Toumi. Le travail du son et la beauté de certains plans font de ce film une véritable pépite. Une petite note d’humour, enfin, avec Boussa, de Azedine Kasri, qui met en scène un jeune couple cherchant désespérément un endroit où s’embrasser sans être importuné.
Le court-métrage à Noisy, toutefois, déborde de cette compétition : le film lauréat du Festival international du film d’Amman, partenaire du festival, était projeté en début de soirée. Il s’agissait de Rolling, de Omar Al-Taher. Quant à la séance d’ouverture, elle proposait en première partie la projection du film Vibrations from Gaza, de Rehab Nazzal, film-documentaire sur des enfants gazaouis sourds ou malentendants. Il ressort de l’ensemble de ces sélections une programmation en prise sur le monde et des films forts et émouvants, témoins de la maîtrise de leurs auteurs et autrices.