Des jeunes filles enterrent leur vie est le deuxième court-métrage de Maïté Sonnet, après Massacre. Elle regroupe à l’écran Aloïse Sauvage, Luna Capiaux, Natacha Krief, Camille Léon-Fusicien et Salomé Partouche. Un casting bien senti pour cette comédie, présentée dans la section courts-métrages de la dernière Quinzaine des Réalisateurs.
Pauline (Natacha Krief) est sur le point de se marier. Ses amies lui ont donc organisé, comme les codes le souhaitent, un enterrement de vie de jeune fille. Au total, elles sont 5 : la mariée, sa sœur (Luna Capiaux), deux collègues de travail (Camille Léon-Fusicien et Salomé Partouche) et une amie d’enfance (Aloïse Sauvage). Toutes ont des parcours totalement différents et ne se connaissent pas spécialement, mais elles ont décidé pour célébrer le bonheur de leur amie commune de partir en week-end dans une station thermale planquée au fin fond de la forêt.
On sent bien que l’ambiance risque de ne pas être au rendez-vous : la petite sœur s’est fait larguer par sa copine, les collègues ont tout organisé et semblent un tantinet control freak sur les horaires et les activités, l’amie d’enfance semble bien éloignée du cérémonial… Si les personnages sont souvent clivants et stéréotypés, Maïté Sonnet nous montre, avec humour, l’absurdité des comportements contemporains face aux conventions du mariage, et arrive à nous faire rire… malgré nous.
La comédie romantique s’était faite assez discrète dans les sélections cannoises. Pourtant, ce court-métrage est arrivé comme une bouffée d’air frais. Une histoire dans laquelle chacun d’entre nous pourrait se reconnaître avec une apparente facilité. Nous sommes à la fois la sœur, la mariée et les amies…
Absurdement drôle, ce film nous amène à réinterroger nos comportements. S’il s’intéresse principalement à la relation naissante entre la sœur de la mariée et son amie d’enfance, au destin de la rencontre, ce n’est pas ce que nous retenons le plus de cette histoire d’une trentaine de minutes.
En créant un cataclysme entre tous ces personnages, avec un dialogue nourri de punchlines et un rythme contemplatif, Maïté Sonnet nous amène à relativiser sur nos différences, nos vies, nos actions. Ses personnages nous font rire, mais surtout de nous-mêmes. Des jeunes filles enterrent leur vie est une invitation au lâcher prise, à se laisser porter par les jeux de l’amour et du hasard, une invitation à aimer sans modération nos amies et notre fratrie. Maïté Sonnet nous fait entrer dans une nouvelle ère de la comédie romantique, pathétiquement drôle, qui reste sans doute à être saluée, et à être explorée.