De longs silences, quelques paroles, et puis des sirènes de police. Il y a l’inquiétude et l’angoisse, la radio en continu, la télé en arrière-plan, une fois arrivés à la maison. Agathe et Pierre sortent de l’hôpital, du sang sur la veste et des bleus au visage.
Pour celui ou celle qui était à Paris ce soir du 13 novembre 2015, ces bruits et ces silences ont une résonance particulière qui restera gravée dans un petit coin de notre mémoire. Pour les autres, il y a les images télévisées, les discours et le décompte des victimes qui s’agrandit, installant un peu plus la singularité et la tristesse de l’événement.
Mais dans Chat noir, ce court-métrage poignant et émouvant de Joanna Cognard, ce n’est pas seulement ce soir-là, mais aussi la traduction de tous les autres. Le 13 novembre à Paris mais aussi le 22 mars, le 3 juillet et tant d’autres à travers notre monde. C’est la réalité de l’événement dramatique, l’après. Les gestes perdus de Pierre, la douche salvatrice d’Agathe et la musique. Puis ce chat noir, pourtant signe de malheur chez les superstitieux, qui ramène de la douceur et du confort. De la tendresse et de l’innocence.