Clément Cogitore, artiste et réalisateur français d’Un archipel, de Parmi nous, de Ni le ciel ni la terre et de Braguino (sortie le 1er novembre), véritable touche-à-tout des arts visuels a été invité par l’Opéra national de Paris Bastille pour nous offrir un très beau combiné de ce que la musique classique et la danse contemporaine peuvent nous offrir de mieux.
Il adapte pour 3e Scène, plateforme en ligne de l’Opéra de Paris, une courte partie de ballet des « Indes galantes » de Jean-Philippe Rameau, avec le concours d’un groupe de danseurs de krump, et de trois chorégraphes : Bintou Dembele, Grichka et Brahim Rachiki.
Le krump, danse apparue à Los Angeles dans les années 90 après le passage à tabac de Rodney King par la police, se confronte ou plutôt s’accorde avec les Indes galantes et plus exactement la danse du grand calumet de la paix de Jean-Philippe Rameau, œuvre dite classique du 18ème siècle.
Révélée sous un jour nouveau avec une puissance incroyable par Clément Cogitore, l’œuvre musicale est mise en exergue par les danseurs et nous offre un véritable condensé d’énergie. Les corps s’animent, se confrontent et s’engagent dans une danse qui nous envoûte. Sciemment calculée ou chorégraphiée par endroits. Une « violence » artistique.
Nous sommes pris dans la danse par la caméra mêlée au public. Les percussions rythment les pas et les gestes sous la lumière de la scène de l’Opéra de Paris. Nous en ressortons éblouis par la beauté et la souffrance, maître mot d’une danse née dans les larmes mais élevée au rang d’art classique avec le film de Clément Cogitore.
Article associé : l’interview de Clément Cogitore