Expérimental, 8′, prod. : Eddie Alcazar, 2015
Synopsis : Avec la capacité de voyager dans le temps, une fille seule trouve l’amour et le confort en se connectant avec son moi passé. Finalement confrontée au rejet, elle lutte avec son identité et son sexe, et comme le temps se replie sur lui-même, seul l’un des deux peut rester.
Tourné en noir et blanc, le film d’Eddie Alcazar révèle lentement un personnage sombre et monstrueux, laissant magistralement beaucoup à l’imagination de l’auditoire en manipulant la lumière d’une manière très théâtrale. Le résultat est étrange et tension s’installe dès les premières secondes. La conception sonore de Flying Lotus se construit avec une tonalité extraterrestre qui trouble tout autant l’ouïe.
N’ayant pas peur de pousser leur public au-delà de leur zone de confort, les effets visuels du réalisateur sont éprouvants pour les yeux. C’est parfois difficile de les garder ouverts. Malgré tout un lien d’empathie se dessine pour la créature cauchemardesque. Une ambiance morbide et futuriste, à la fois organique et orgasmique où une fille solitaire se réconforte avec son double du passé. Une lutte incestueuse à laquelle une seule des deux survivra.
Le film difficilement compréhensible à la première vision installe un vrai malaise que l’on ne peut pas s’empêcher de rire au titre de la fin qui clignote « FUCKKKYOUU ». Brillant et fou, il faut admettre que le film nous emmène dans un tourbillon d’émotion de l’extase jusqu’à vomir.
Ce n’est pas un film nouveau puisqu’il s’est retrouvé l’an dernier à Sundance, il est déjà en ligne, mais il satisfera les fans de film de genre qui seront présents à la séance Courts mais Super Trash pour la dernière projection du festival Courts mais Trash (samedi 28 janvier à 21.00).
François Marache, fondateur et directeur du Festival Courts mais Trash