Rúnar Rúnarsson, un réalisateur islandais qu’on aime beaucoup à Format Court, auteur de trois courts passionnants dont « Smáfuglar » et « Anna », a réalisé un premier long-métrage, « Volcano », puis un deuxième, « Sparrows », toujours à l’affiche dans quelques rares salles françaises et présenté cet été au Festival de La Rochelle.
Le réalisateur, rencontré à Cannes il y a 7 ans déjà, filme de projet en projet son beau pays, l’Islande, et s’intéresse encore et toujours aux comédiens non professionnels, aux dérives, aux aux périodes de transition et au passage à l’âge adulte. « Sparrows » ne déroge pas à la règle puisque le film suit la vie d’Arti, un jeune de 16 ans contraint de quitter sa mère et sa ville (Reykjavik) pour rejoindre son père et ses anciens amis dans la région isolée des fjords, au nord-ouest de l’Islande, d’où il est originaire. Arti et ses anciens proches se sont éloignés depuis un moment et Arti tente tant bien que mal de se faire sa place.
Si le film se révèle un un peu faible par endroit, il est intéressant de revoir le jeune Atli Oskar Fjalarsson qui officiait déjà dans « Smáfuglar » (2008) et qui a bien grandi depuis. Être témoin de l’évolution du garçon et du comédien, retrouver ses silences et ses regards graves et même une scène-clé du court-métrage, intéresse, de même que la confrontation avec le « père » d’Atli, Ingvar Eggert Sigurðsson, un comédien de théâtre et de cinéma, ayant joué dans plusieurs films de Sólveig Anspach, dont le dernier en date, « L’Effet aquatique ».
Après trois courts et un long, Rúnar Rúnarsson poursuit son exploration d’un cinéma sensible et garde un autre lien avec l’apprentissage de ses débuts : son équipe technique. La photo de ses premiers films est signée Sophia Olsson, celle des longs aussi, au montage, intervient Jacob Schulsinger, et à la musique, Kjartan Sveinsson.