Un premier film où l’on parle grec (« I Rafi, la couture », 2012), un deuxième qui se déroule en Albanie (« Kanun », 2015). Sandra Fassio est une réalisatrice belge mais son cinéma est déjà cosmopolite, en tout cas européen.
Format Court a décerné un prix à « Kanun » lors du 23e festival Le court en dit long organisé en juin 2015 par le Centre Wallonie-Bruxelles. Le film nous a impressionnés par sa rigueur et sa subtilité. C’est un drame et un film de gangster qui, comme tous les bons films noirs, rejoint la tragédie en confrontant les passions humaines à des règles inflexibles qui écrasent les individus. Le sentiment de culpabilité est au centre de « Kanun » comme de « I Rafi, la couture » et, dans les deux films, les non-dits sont nombreux et destructeurs. Pour décrire la famille mafieuse de « Kanun », on pourrait se référer au « Parrain », mais Sandra Fassio n’a pas le style opératique de Francis Ford Coppola. Son film nous évoque plutôt l’austérité des drames criminels intimes de James Gray.
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