Focus Matthieu Salmon

Un court métrage de Matthieu Salmon, c’est semble-t-il un film où l’importance du cadre, souvent fixe, est primordiale et remplace bien des lignes de dialogues. Son cinéma, composé de « Le lac, la plage » (2006), « Week-end à la campagne » (2007) et « La Dérive » (2011), n’a ni peur des silences ni des hors champs ni d’une certaine  « lenteur ». Ses protagonistes, adultes, sont peu bavards ou perdent régulièrement la capacité de parler. Ils perdent aussi régulièrement pied, que ce soit dans la nature, dans l’eau ou en pleine ville, voire disparaissent (les femmes surtout) et le plus souvent sans faire de bruit. Il n’y a rien d’hystérique dans son cinéma, plutôt une espèce d’attente, de résignation, un espoir qu’une personne extérieure va intervenir dans ses histoires et faire office de sauveur. Sauf que cette personne n’existe pas et que ses protagonistes sont souvent spectateurs ou victimes de ce qui leur arrive.

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"La Dérive"

L’imaginaire qui ressort de ses films est patient, assez doux, isolant, peu tourné vers le comique de situation (hormis dans « Le lac, la plage »), davantage traversé par le drame et le tragique. Ce qui se dégage aussi, c’est le désir contrarié, l’ambivalence et les peurs qui affleurent à un moment ou à un autre. Ce qui attribue à son cinéma une bonne verve de réalisme qui, sans trop en dire, finit par nous parler.

Franck Unimon

Retrouvez dans ce Focus :

L’interview de Matthieu Salmon

La critique de « La Dérive »

La critique de « Week-end à la campagne »

La critique de « Le Lac, la plage »

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