Deuxième prix de la 16ème édition de la Cinéfondation présidée par Jane Campion, « En attendant le dégel » est le film de fin d’études de la jeune cinéaste Sarah Hirtt, ancienne étudiante à l’INSAS, en Belgique.
Son court métrage d’une vingtaine de minutes nous montre les retrouvailles tendues d’une fratrie au cours d’un déménagement. En effet Victor, qui vient de se séparer d’Odile, reçoit l’aide de sa sœur Vincianne et de son frère Valéry pour ranger ses affaires et ainsi fermer une page de vie. Un nouveau chapitre s’apprête à s’ouvrir lorsque les personnages prennent la route vers une direction inconnue des spectateurs, que même les trois héros doivent finalement ignorer. Car en fait, il n’y a pas de destination finale à ce road-movie à travers la forêt wallonne. Ou plutôt, il n’y a pas de destination finale physique, le GPS étant lui-même incapable d’indiquer une quelconque direction et leur véhicule se révélant très capricieux mécaniquement parlant. Le seul aboutissement de ce voyage se fera autour de l’attente et de l’évolution de la relation entre ces membres d’une même famille, plus au moins chaotique.
Tout les oppose. Victor, joué par Jean-Jacques Rausin, semble être le bourgeois ayant réussi dans la vie, bien sous tous rapports, mais qui finalement, le bras dans le plâtre, connaît l’échec d’une relation. Il entretient des rapports tendus avec son frère Valéry (François Neycken), qui s’apprête quant à lui à vivre un heureux évènement en devenant père. Claire Beugnies interprète leur sœur, Vincianne, qui fait tampon entre les deux hommes, semblant toutefois être plus proche du futur parent que du tout jeune célibataire.
La trame dramatique de « En attendant le dégel » repose entièrement sur ces trois personnages, que la réalisatrice sublime grâce à ses plans rapprochés, captant au plus près les émotions de chacun. Dispensé de toute superficialité, le scénario (qui lui, ne cale pas) emmène la fratrie sur la route semée d’obstacles des retrouvailles. Les silences et situations cocasses nous montrent, finalement bien davantage que des paroles maladroites, que les rapports fraternels, eux, ne meurent jamais.
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Article associé : l’interview de Sarah Hirtt et Jean-Jacques Rausin
Pour information, « En attendant le dégel » sera projeté le jeudi 13 juin, à la Cinémathèque française, lors de la reprise du palmarès de la Cinéfondation 2013