Le court à Cannes ou les confins étincelants des origines
Modération et tempérance ne sont habituellement pas les qualificatifs attribués au Festival de Cannes. Au contraire, l’événement prend ses quartiers dans les apparences les plus foisonnantes. Tout est prévu pour attirer et séduire. Le long tapis rouge est installé devant le palais. Les longs métrages réalisés par de grands cinéastes recouvrent la plupart des écrans, diamants officiels attendus par des centaines de spectateurs attroupés dans des fils interminables. Les longues robes aguicheuses des actrices se déploient sous les regards affamés des photographes. Les longues soirées divertissantes s’enchaînent dans les hôtels cinq étoiles et les villas côtières. Et les longues averses taquinent parfois les festivaliers, pour le plus grand plaisir des vendeurs à la sauvette.
Mais il ne faut pas trop se fier aux apparences. Outre ce spectacle de grandeur et de débauche, le Festival de Cannes offre à sa manière un espace non négligeable à la concision et à l’expérimentation. Chaque section — Compétition Officielle, Cinéfondation, Quinzaine des Réalisateurs et Semaine de la critique — partagent le point commun de présenter une sélection de courts métrages. Et oui, les films de courte durée, ces pierres précieuses et exigeantes, ont aussi droit à leurs honneurs.
Objets surprenants de genres divers, tantôt développant une dramaturgie classique, tantôt proposant une forme novatrice, voire dérangeante, ces films parviennent ainsi aux yeux du public. Il s’agit des premières lumières de potentiels réalisateurs de la longueur, des rayons audacieux et fragiles qui alimentent — certainement pas dans la lumière, plutôt subrepticement, dans l’ombre, sans même que la majorité s’en aperçoive — les feux de la rampe.
Désireuse d’ouvrir des discussions autour de ces puissantes étincelles, l’équipe de Format Court vous invite à suivre le Festival de Cannes en tournant les regards vers la brièveté en clair-obscur. Histoire de prendre part aux festivités non depuis le centre de la confirmation, mais depuis les marges de la tentation. En somme, depuis les confins des origines.
Retrouvez dans ce Focus :
Les interviews
– Annarita Zambrano, réalisatrice de « Ophelia » (France, Compétition officielle)
– Jane Campion, Présidente du Jury de la Cinéfondation et des courts métrages
– Adriano Valerio, réalisateur de « 37°4S »(France, Compétition officielle)
– Dénes Nagy, réalisateur de « Lágy Eső » (Hongrie, Belgique, Suisse, Quinzaine des Réalisateurs)
Les reportages
Les critiques de films
– Le Quepa sur la Vilni ! de Yann Le Quellec (France, Quinzaine des Réalisateurs)
– « Solecito » de Oscar Ruiz Navia (Colombie, Danemark, France, Quinzaine des Réalisateurs)
– « Bishtar Az Do Saat » (Plus de deux heures) d’Ali Asgari (Iran, Compétition officielle)
– « La Lampe au beurre » de Yak de Hu Wei (Chine, France, Semaine de la Critique)
– « En attendant le dégel » de Sarah Hirtt (Belgique, Cinéfondation)
– « Ophelia » d’Annarita Zambrano (France, Compétition officielle)
– « Que je tombe tout le temps ? » d’Eduardo Williams (France, Quinzaine des Réalisateurs)
– « The Opportunist » de David Lassiter (États-Unis, Semaine de la Critique)
– « Pátio » d’Aly Muritiba (Brésil, Semaine de la Critique)
– « 37°4S » d’Adriano Valerio (France, Compétition officielle)
– « Swimmer » de Lynne Ramsay (Royaume-Uni, Quinzaine des Réalisateurs)
– « Olena » d’Elżbieta Benkowska (Pologne, Compétition officielle)
– « Océan » d’Emmanuel Laborie (France, Semaine de la Critique)
– « Going South (Vers le Sud) » de Jefferson Moneo (Canada/USA, Cinéfondation)
– « Lágy Eső » (Bruine) de Dénes Nagy (Hongrie, Belgique, Suisse, Quinzaine des Réalisateurs)
– « Inseki to impotence » de Omoi Sasaki (Japon, Compétition officielle)
– « Pouco mais de um mês » d’André Novais Oliveira (Brésil, Quinzaine des Réalisateurs)
– « Exil » de Vladilen Vierny (France, Cinéfondation)
Les actus
– Cannes, la Palme d’Or du court métrage & les deux Mentions Spéciales
– Le palmarès de la 16e édition de la Cinéfondation
– Quinzaine des Réalisateurs, Prix Illy du court métrage
– 52ème Semaine de la Critique, le palmarès des courts
– Cannes 2013, les 9 courts métrages en compétition officielle
– Quinzaine des Réalisateurs : les neuf courts retenus