Lors de la production d’un court-métrage, on compte bien sûr sur le travail assidu et acharné des producteurs qui partent à la recherche de différents partenaires, financeurs et diffuseurs. Et parmi les sources de financement et de diffusion les plus connues et les plus traditionnelles, on citera les régions malgré les quelques derniers retournements pour certaines, le CNC, les entités telles que la SACEM, l’ADAMI, la SACD, etc., la Procirep et les chaînes de télévision.
Tous ces gens-là sont donc bien évidemment présents à Clermont-Ferrand, carrefour professionnel du court métrage. Concernant les chaînes de télévision, il existe pour la plupart, deux manières d’agir : pré-acheter un projet, autrement dit, financer une partie du film à la seule lecture d’un scénario présenté par une société de production ou acheter un film, c’est-à-dire l’acquérir dans le but de le diffuser.
Mercredi 6 février, Hélène Vayssières, responsable des programmes courts et formats courts sur Arte, invitait une partie de la profession à déjeuner, en honneur aux nombreux films achetés et pré-achetés par la chaîne qui sont actuellement en compétition à Clermont-Ferrand : « Le banquet de la concubine » de Heifang Wei, « Braise » de Hugo Frassetto, « Ce chemin devant moi » de Mohamed Bourokba (dit Hamé), « Edmond était un âne » de Franck Dion, « Fleuve rouge, Song Hong » de Stéphanie Lansaque et François Leroy, « Je suis une ville endormie » de Sébastien Betbeder, « Kali le petit vampire » de Regina Pessoa, « Konigsberg » de Philippe Mayrhofer, « Le livre des morts » d’Alain Escalle, « Mademoiselle Kiki et les Montparnos » de Amélie Harrault, « Nieuwpoort en juin » de Geoffrey Couanon, « Nous ne serons plus jamais seuls » de Yann Gonzalez, « Peau de chien » de Nicolas Jacquet pour la compétition nationale ; « Miniyamba » de Luc Perez, « Bydlo » de Patrick Bouchard, « Father » de Ivan Bogdanov, Moritz Mayerhofer, Asparuh Petrov, Veljko Popovic, Rositsa Raleva et Dimitry Yagodin pour la compétition internationale.
Angèle Paulino, responsable des programmes courts sur TV5 Monde a quant à elle, une autre mission puisque la chaîne ne fait que acheter, si bien qu’elle visionne activement le plus grand nombre de courts-métrages francophones de sorte à décrocher des perles rares et les diffuser.
Parmi les chaînes importantes pour le court-métrage, on nommera également France Télévisions dont Christophe Taudière est le responsable du Pôle court-métrage. Et ce jeudi 7 février, après Philippe Lioret, Zabou Breitman et Denis Lavant, c’est Julie Gayet qui, entourée par le jury, assurait le rôle de présidente et remettait le Prix France Télévisions du Court-métrage. Pour la 4e édition, ce prix a pour vocation de soutenir la jeune création.
Tennis Elbow
Cette année est une exception puisque le jury a récompensé, ex aequo, deux films parmi 14 courts-métrages (7 issus d’achats ou de pré-achats France 2 de l’année dernière ainsi que 7 courts issus de France 3) : « Tennis Elbow » de Vital Philippot, comédie dans laquelle Philippe Rebbot excelle de drôlerie comme à son habitude aux côtés de Catherine Vinatier et avec une musique signée Pablo Pico et « Les Chancelants » de Nadine Lermite, film grave sur l’autisme adulte dans lequel Ana Girardot et Jonathan Genet sont incroyablement touchants. Les deux lauréats bénéficient du pré-achat de leur prochain film court qu’ils pourront signer avec la société de production de leur choix. Outre le pré-achat, France Télévision leur accorde une bourse de 2500€ chacun.
Les Chancelants
Autre chaîne à compter parmi celles qui soutiennent le court-métrage et présente à Clermont qui achète et pré-achète des films, on citera Canal +. Les responsables du département court-métrage Pascale Faure et Brigitte Pardo, ont présenté le soir du 7 février en avant-première au festival, les nouveaux films de la Collection Canal sur le thème « Le jeu des 7 familles ». Sept familles personnalités se sont prêtées au jeu « d’écrire pour » : les sœurs Hesme, les frères Astier et Elmaleh, les pères et filles Girardot, Bohringer et De Caunes, ainsi que le duo musical Sing Tank (les De La Baume).
En bref, les chaînes de télévision archi présentes à Clermont-Ferrand sont définitivement un maillon important à prendre en compte dans la production et la diffusion des courts-métrages. On souhaite que prochainement, des chaînes de la TNT prendront plus de place également au sein du court-métrage.