Du 7 au 9 septembre, entre Sioule et Allier, le FIFI récidive pour la septième année consécutive dans une zone rurale de la région Auvergne où la culture peine à sortir des ghettos institutionnels du patrimoine et du folklore. Au programme cette année encore, le FIFI offre trois jours de films courts, moyens et longs, de docus, de fictions, de films d’animation, expérimentaux, de concerts rocks, électro, de spectacles vivants, de rencontres, d’échanges et de fête où le brassage s’inscrit sous le signe de l’ouverture… des consciences !
A en croire l’affiche de cette 7ème édition, le FIFI se définit lui-même comme un Festival rue râle de films des terres minées où l’on « Libère sa rétine ». Comme un cri libertaire, le FIFI est d’abord et surtout un Festival engagé, un Festival militant qui choisit sa ligne éditoriale sur le critère de l’indépendance et la pratique du « Fais-y donc toi-même ». Entre événement contestataire à la culture officielle et initiative d’éducation populaire en zone culturelle sinistrée, le FIFI est par essence un Festival non compétitif dont le fonctionnement est assuré par la fréquentation des festivaliers à travers le principe égalitaire du prix libre, c’est à dire une participation libre et volontaire de chacun à hauteur de ses propres moyens, permettant d’ouvrir le Festival à tous, en jouant sur la solidarité entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas se payer de la culture. Utopie ou pédagogie d’un monde nouveau ? D’entrée, le FIFI propose un choix…
Festival de Films Indépendants ou Festival Indépendant de films, le FIFI veut faire bouger les choses dans les têtes. La grille de programmation privilégie dans ce sens le fond des idées avec des films à fort contenu politique et social qui ne délaissent pas pour autant les aspects artistiques. Des auteurs comme Jean-Gabriel Périot sont donc naturellement des habitués du Festival, et cette année encore, sera présenté l’un des derniers films de l’auteur de « Eût-elle été criminelle », « The devil », film de montage expérimental à contre-courant de l’Obamania, sur la condition des noirs aux Etats-Unis et la lutte des Blacks Panthers. A noter que la programmation met aussi largement l’accent sur des films qui se déclarent eux-mêmes sous licence libre, c’est à dire qui relèvent d’une démarche volontairement non-marchande et anti-commerciale complètement opposée à la logique Hadopi. C’est le cas notamment de « De la servitude moderne » de Jean-François Brient, pamphlet révolutionnaire de conscientisation, ou encore de « Catastroïka » des réalisateurs grecs Katarina Kitidi et Aris Chatzistefanou qui analyse la politique systématique de démantèlement des services publics au profit du secteur privé dans l’Union Européenne d’aujourd’hui. La contribution à la programmation du Cinéma Voyageur, cinéma libre et ambulant, partenaire du FIFI pour la deuxième année consécutive, s’inscrit aussi dans le même esprit (www.cinema-voyageur.org), en particulier avec un film issu de la production indépendante Synaps-audiovisuel, « Mouton 2.0 – La puce à l’oreille », de Florian Pourchi et Antoine Costa, qui en analysant les oppositions au puçage électronique du cheptel ovin français, nous amène à nous poser des question sur les vrais moutons de France.
Le FIFI ne se contente pas seulement d’être un Festival de Films et de concerts, mais fait aussi la part belle aux actions de terrain en offrant une vitrine à plusieurs associations qui travaillent en profondeur dans le champ citoyen. On retrouvera donc cette année sur le site du FIFI, l’association Handi-gène qui prône une image positive de la personne handicapée et qui proposera un parcours d’accessibilité mettant le public en situation de handicap. Le Réseau éducation sans-frontière sera également présent pour sensibiliser le public à son action de lutte contre l’éloignement d’enfants étrangers scolarisés en France dont les parents sont en situation migratoire irrégulière. On pourra également découvrir le fonctionnement pratique d’un SEL, système d’échange local, qui offre une alternative aux échanges marchands traditionnels en s’appuyant sur le constat que tout individu possède des compétences, des moyens ou du temps qu’il peut échanger avec les autres sans utiliser d’argent.
Pour sa 7ème édition, le FIFI propose donc une grande fête où le spectacle ne sera pas que sur les écrans, puisque la Compagnie de cirque des Marchepieds ainsi que la troupe du théâtre Ap’art assureront des animations tout au long des trois jours de Festival. Cette année, Format Court participe aussi à l’événement à travers une carte blanche de huit films de fiction et d’animation, parmi ceux évoqués et/ou primés par le site au cours de l’année dernière ou diffusés dans les régulières soirées de projection au Studio des Ursulines : « Casus Belli » (Yorgos Zois), « Dripped » (Léo Verrier), « Oh Willy… » (Emma de Swaef, Marc Roels), « The Origin of Creature » (Floris Kaayk), « Body Memory » (Ülo Pikkov), « Danny Boy » (Marek Skrobecki), « Tanghi Argentini » (Guido Thys) et « Milovan Circus » (Gerlando Infuso).
Toutes les infos détaillées sur le site www.ptigart.com
Bravo pour l’article, ça donne envie de venir voir tout ça et je serais bien interresser de rencontrer les personnes qui font partis du réseau éducation sans frontiere, et avoir des infos sur le fonctionnement du sel, Genial de pouvoir avoir ce style de festival dans notre campagne, encore une fois Bravo!!!!!!!