In The Blood for Love
Lauréat du Prix des centres culturels à la 15ème édition du Brussels Short Film Festival, A New Old Story d’Antoine Cuypers est un film formellement audacieux et atypique qui s’affranchit agréablement de l’étiquette « cinéma social » trop rapidement donnée au cinéma belge.
A New Old Story. L’histoire d’un amour fou qui mène au dépassement de soi, à la destruction des barrières conventionnelles, à la liberté tant convoitée, à la solitude aussi. Le court métrage de Cuypers est de cette trempe-là, du moins on aime à le voir ainsi. Non pour son contenu, somme toute assez banal (un homme retrouve son amour de jeunesse dans le café d’une gare) mais pour la rigueur formelle que le cinéaste s’est imposé dans une réinterprétation moderne et originale du plus commun des récits.
Entre clip et pub, le film s’incruste dans les pores dès les premières secondes où l’on assiste à une chorégraphie dans un bar désert, belle et sauvage. En un montage parallèle rythmé, le film passe rapidement en revue les différents protagonistes de ce court choral. Et on ressent nettement le besoin de chacun de s’exprimer, de crier, d’exploser. Le ton est donné.
Des solitudes qui s’entrecroisent, se reniflent, s’attirent. Quand l’une recherche le plaisir dans l’évanescence, l’autre désire graver ses empreintes violemment. Les mouvements de caméra et la musique traduisent cette impossibilité de communiquer par la parole, cette nécessité de faire appel au corps et aux sens parce que plus rien n’a de sens. L’amour est un leurre, une jolie illusion à laquelle on s’attache malgré tout.
Face à une Sophia Leboutte convaincante comme à son habitude, on retrouve le charismatique chanteur Arno dans un rôle qui lui va comme un gant. Juste à tous moments, même dans ses maladresses langagières, le crooner flamand crève l’écran. Par sa grâce formelle, son rythme effréné et son montage saccadé, A New Old Story rentre inévitablement dans la cour des « Grands ».
un film qui dégage une grande beauté merci