The Corridor de Sarah Vanagt

« Sois sans crainte, fille de Sion : Voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse. » Jean 12, 12 – 15

« The Corridor » de Sarah Vanagt, Meilleur film en compétition nationale au festival Courtisane, explore la relation étroite et sous-jacente qui lie l’homme et l’animal, mettant en lumière en un moment magique de cinéma-vérité les frontières floues et ambiguës qui les séparent.

Symbole d’ignorance et d’obstination, l’âne souffre d’une assez mauvaise presse. Passionnée par la bête au point de nommer sa société de production « Balthazar » en référence à l’âne du célèbre film de Bresson, Sarah Vanagt redore la robe du quadrupède en filmant la rencontre entre Norbert et Mary dans une résidence pour personnes âgées, située dans le Comté de Devon, au sud-ouest de l’Angleterre. D’un côté un homme âgé, qui a perdu l’usage de la parole, un être hébété au regard absent, un corps proche de la mort. De l’autre, une ânesse, docile au poil blanc et soyeux.

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« The Corridor » est un essai documentaire qui pose un regard profond et sincère sur la déliquescence humaine. L’angle d’attaque de l’artiste réside dans le caractère fortement synesthésique (ouïe, vue, toucher) transmis par le médium cinématographique. Les images du début montrent une nature en totale harmonie (feuillage en contre-plongée, ânes dans le pré) participant d’un sentiment d’étrange liberté. Le poème « The Donkey » de G.K Chesterton en voix off rajoute sa touche lyrique au décor et replace l’animal à sa juste valeur. Après tout, n’était-il pas l’élu du Christ pour son entrée à Jérusalem ? En contraste, la réalisatrice confine ensuite sa caméra dans les couloirs d’une maison de repos, dans la chambre de Norbert.

Filmé de très près, le face à face ne laisse aucun répit au spectateur, voyeur et témoin des caresses assoiffées de l’un et du noble asservissement de l’autre. Soudain, le discours anthropocentriste disparaît et c’est bien l’humilité de l’âne qui rend à l’homme toute sa dignité.

Marie Bergeret

Consulter la fiche technique du film

Gulf Film Festival, côté court & arabe

Le 4ème Gulf Film Festival a commencé le 14 avril à Dubai. Neuf sections, pas moins, font intervenir du court dans leur programmation. Très prochainement, un Focus consacré à ce festival mettant le monde arabe en perspective sera publié sur le site.

Compétition documentaire – Golfe

LIFE OF STONE Moath Bin Hafez
FORESIGHT Ahmed Zain et Naser Al Yaqoobi
AL-ANFAL – FRAGMENTS OF LIFE AND DEATH Mano Khalil
WHERE WE LIVE Fady Hadid
GOODBYE BABYLON Amer Alwan
VINCENT Mazin Power
PHOTON Awadh Al-Hamzani
COLA Yahya Al Allaq
BAGHDAD FILM SCHOOL Shuchen Tan
WINGS OF THE SOUL Kasim Abid
ARABIC FUSION Cyril Eberle
A NIGHT TO REMEMBER Fahmi Farouk Farahat
IRAN, SOUTHWESTERN Mohammad Reza Fartousi
CHILD OF IRAQ Ala’A Mohsen
LETTERS TO PALESTINE Rashid Humaid Al-Marri
DESTRUCTIVE BEAST Khadija Al-Salami

Compétition courts – Golfe

GLOVES Saleh Karama
CHOICES Ahmed Al-Naqbi
ABEER Talal Mahmood
TO REST IN PEACE Fawaz Al-Matrouk
LAND OF THE HEROES Sahim Omar Kalifa
HUMAN REMAINS Jassim Al Nofaly, Mishal Al Hulail
LOCALLY MADE Bader AlHomoud
CALENDAR Ali Al Jabri
SIX BLIND EYES Abdullah Al-Eyaf
SNEEZE Meqdad Al Kout
FRAME Luay Fadhil
HEAVEN’S WATER Abdullah Boushahri
LULWA Osama Al Saif
THE POWER OF GENERATIONS Mohammed Jassim
COLORS Akeel Hameed
TELEPHONI Hassan Kiyany
SOWEER Saud Merwesh
STATION NO.1 Sadeq Behbehani
THE GULF HABIBI Mahdi Ali Ali
FOOTBALL… BABY Abdullah Ahmad
WIND Waleed Al Shehhi
THE LAST HOPE Ibrahim Al Marzouqi
THE DESERT ANGELS Khalid Al Kalbani
ANY SOLDIER Musaed Al-Mutairi
SPICES Amer Alrawas
SLOW DEATH Jamal Salim
HEIRESH… IS MY BROTHER Ali Fadhil
THE PHILOSOPHER Abdulla AlKaabi
SABEEL Khalid Al Mahmood
SEMI-ILLUMINATED Jassim Mohammed Jassim
REWIND Muna Al Ali
BEFORE THE STORM Haider Rashid
THE YOUNGEST SON Dawood Shuail
THE COLOUR MISSING Rawia Abdullah
GHAFET OSHA Hana Al Zarooni, Tarek Ghattas
SEDEQA AL MULLAYA Hikmat Albaydani
DARKNESS Ahmed Zain
MALAL Nayla Al Khaja

Compétition documentaire – Ecoles

NATIONS AND TRIBES Maysoon Al Ali
MASEERA Thabit Al Mawaly
GULLS OF THE PEACE Hashim Al-Efari
THE CAR IS JUST A CAR Marwan Alhammadi
SING YOUR SONG Omar Falah
RABBIT HOLE Fatima Ibrahim
CHARCOAL AND ASHES Hussein Mohsen
THE WIDOW Hassanain Al Hani
OUR ACCENT Mariam Al Nuaimi
AL KANDORAH Lamya Al Mualla
SPEAK YOUR MIND Emad Ali
IGRAB Hamad Saghran

Compétition internationale

PARIGOT Mehdi Alavi, Loic Bramoulle, Alex Digoix, Geoffrey Lerus, Alexandre Wolfromm
…AND NOTHING ELSE Roqiye Tavakoli
CASUS BELLI Yorgos Zois
JUST THAT SORT OF A DAY Abhay Kumar
SIX STRANDS Chaitanya Tamhane
FAKIR’S BICYCLES Hamid Ayubi
CENTIPEDE SUN Mihai Grecu
THE LONG GOODBYE Javier Ideami
LIGHTS Giulio Ricciarelli
HEADING NORTH Youssef Chebbi
AMSTERDAM Philippe Etienne
TABA Marcos Pimentel
THE ORDER OF THINGS Cesar Esteban Alenda, José Esteban Alenda
STRANGER Deniz Sozbir

Courts – Ecoles

STYLE Sultan Al-Hussaini
FREE AS A BIRD Malak Quota
THE I-PENCIL PROJECT Mohammed Bahadi
AL SEEFAH Mohammed Ghanim Al Marri
KANARY ِSophia Al Maria
LAND OF PEARLS Mohammed Al-Ibrahim
UM Al SEBIAN Wafa Al-Saffar
11:00PM Khalid Ali Al Abdulla
UNDERGONE Saeed Salem Almas
ACCIDENT Sarmad Al-Zoubidy
BEFORE SUNSET Issa Al-Subhi
MAD CAMEL Mohammad Fikree
MAGDA Karim Mansour
DEMI-PLIE Faisal Al-Thani
RANEEN Maitham Al Musawi
END OF DECEMBER Hamad Al Hammadi
MAHER CAMERA Mansour Albadran
NOURA Abdulrahman Al Salman

Lights

SKYPE Abdulmuhsin Almutairi
THE SNAKE’S TREE Asad Bunashi
THE DESERT Abdalla Al Bastaki
TWO GUYS AND A GOAT – THE NIGHT BEFORE EID Saeed Aldhaheri
YOU AND ME Samir Al-Afif
EXHALES Alwiya Thani
CONSULTANT Ali Al Jabri
WHERE ARE YOU? Abdullaziz Alnujaym
DUNIA Amir Scandar
WAR ZONE Hasan Abdal
ASPHALT Jassim Mohammed Jassim
ASK YOUR SOUL Mohamed Magdy
A MAN BETWEEN TWO GANGS AND A GRAVE Abdulmuhsin Almutairi

Roads of Kiarostami

DUCKS Abbas Kiarostami
SEA EGGS Abbas Kiarostami
ROADS OF KIAROSTAMI Abbas Kiarostami

Films pour enfants

FIREFLY Yu-Chuan Kao
ALEKSANDER Aleksandr Remy Dereux, Maxime Hibon, Juliette Klauser, Raphaelle Ranson, Louise Seynhaeve
AMAZONIA Sam Chen
DICEMAN Ching-Hui Lai
FLY ME OUT Li Qian, Fabrice Lau-Tim-Ling, Florence Bichon, Edouard Blanc, Kuan-Yuan Lai
WHEN LIFE GIVES YOU LEMONS Lee Chambers
NEW LONDON CALLING Alla Kovgan
THE FANTASTIC FLYING BOOKS OF MR. MORRIS LESSMORE William Joyce, Brandon Oldenburg
RONALDO Jan Mettler

Intersections

OBSCURE Amir Arsalan Bagheri
ACT CIRCUS Noush Like Sploosh, Fathima Mohiuddin
WHEN YOU RUN Mikel Rueda
DEGREES Ishtiaque Zico
BOTANICA LIBERTA Florian Caspar, Frederic Conil, Nicolas Malovec, Daniel Schiano
HAMBUSTER Paul Alexandre, Dara Cazamea, Maxime Cazaux, Romain Delaunay, Laurent Monneron
THE COCOON Sara Nasr, Omar Moujaes
MAXIMALL Axelle Cheriet, Hadrien Ledieu, Nawel Rahal, Axel Tillement
RONALDO Jan Mettler
BRANQUE BROL TAMBOURS Aurelien Breton, Lionel Brouyere, Caroline Gasnier M., Benoit Leleu
D’UNE RARE CRUDITE Marion Szymczak, Emilien Davaud, Jeremy Mougel
SLIM TIME Thea Matland, David Dangin, Pierre Chomarat, Bertrand Avril
DOLLS FACTORY Ainhoa Menendez Goyoaga
THE SAME OLD STORY Jose Luis Montesinos
THE CASSAVA METAPHOR Lionel Meta
CANNON BEACH Manuel Calvo

Le site du festival :  www.gulffilmfest.com

Festival Le Court en dit long, les 34 titres retenus

Du 6 au 11 juin 2011, aura lieu le 19ème Festival Le Court en dit long à Paris. Sur la centaine de films soumis à la sélection, 34 films en compétition (films de fin d’études de l’INSAS, l’IAD ou La Cambre, fictions, animations, documentaires et films expérimentaux) réalisés en Wallonie et à Bruxelles seront présentés au public et soumis à  l’appreciation du jury composé de Fabienne Godet, Véronique Heuchenne, Marie Kremer, Nicolas Giraud, et Donald James.

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Les films sélectionnés

Kérosène de Joachim Weissmann
Fugue de Vincent Bierrewaerts
Le cours des choses de Caroline Tambour
Terre nouvelle de Bernard Dresse
La version du loup de Ann Sirot et Raphaël Balboni
Dimanches de Valéry Rosier
Dames, poussières de Catherine Le Goff
Un duel de Pascale Brischoux
La ballade d’Alma de Camille Laufer
Les Arbres naissent sous terre de Manon et Sarah Brûlé
Tangente de Hugo Bousquet
Kin, Atelier Collectif
Sous contrôle de Kaspar Vogler
Sredni Vashtar de Alana Osbourne
L’oeil du Paon de Gerlando Infuso
Dissonance de Anne Leclercq
Point de fuite de Benjamin d’Aoust
Opale plage de Marie-Eve de Grave
Einstein était un réfugié de Solange Cicurel
Pour toi je ferai bataille de Rachel Lang
Comme des héros de Véronique Jadin
La fille d’en face de Renaud Callebaut
Eisbär de Olivier Burlet et Frédéric Noirhomme
Mauvaise lune de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron
Le Petit chevalier de Emmanuel Marre
Etrangère de Christophe Hermans
Les Yeux de la tête de Jérôme Cauw e et Pierre Mousquet
Thermes de Banu Akseki
La fin du monde de Michaël Havenith
Je maudis ma nuit de Félicie Haymoz
Nuit blanche de Samuel Tilman
Waiting for yesterday de Patrick Junghans
Le Garçon lumière de Jérémy Van der Haegen
Avant les mots de Joachim Lafosse

Cinéfondation 2011, les films sélectionnés

Les sélections cannoises commencent à tomber. Coup d’envoi avec la Cinéfondation dont les détails sont tombés ce matin, lors de la traditionnelle conférence de presse annuelle.

La Cinéfondation, en repérant le talent créateur à sa source, représente un laboratoire du futur pour le Festival de Cannes. Se fondant sur les mêmes principes d’exigence artistique et de diversité géographique, la Cinéfondation affirme son rôle en amont des processus de sélection du Festival.

La Sélection de la Cinéfondation présente 16 films de fin d’études dont deux d’animation, représentant onze pays et trois continents. 1 589 films ont été visionnés, en provenance de 360 écoles de cinéma de 82 pays. Quatre nouvelles écoles sont représentées cette année et pour la première fois, une fiction italienne est en sélection. Le 20 mai, le jury (Julie Gayet, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu, João Pedro Rodrigues) présidé par Michel Gondry annoncera les trois Prix de la Cinéfondation.

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La sélection Cinefondation 2011

Cagey Tigers d’Aramisova, 23’, FAMU, République Tchèque

Suu et Uchikawa de Nathanael Carton, 11’, NYU Asie, Singapour

A Viagem de Simão Cayatte, 19’, Columbia University, États-Unis

Befetach Beity d’Anat Costi, 6’, Bezalel Academy, Israël

The Agony and Sweat of the Human Spirit de Joe Bookman, D. Jesse Damazo, 15’, University of Iowa, États-Unis

Bento Monogatari de Pieter Dirkx, 27’, Sint-Lukas University, Belgique

Der Brief de Doroteya Droumeva, 30’, dffb, Allemagne

Duelo antes da noite d’Alice Furtado, 20’, Universidade Federal Fluminense, Brésil

Drari de Kamal Lazraq, 39’, La fémis, France

Salsipuedes de Mariano Luque, 44’, Universidad Nacional de Cَrdoba, Argentine

La Fiesta de Casamiento de Gastón Margolin, Martín Morgenfeld, 19’, Universidad del Cine, Argentine

L’estate che non viene de Pasquale Marino, 17’, Centro Sperimentale di Cinematografia, Italie

Big Muddy de Jefferson Moneo, 15’, Columbia University, États-Unis

Al Martha Lauf de Ma’ayan Rypp, 26’, Tel Aviv University, Israël

Ya-gan-bi-hang de Tae-gyum Son, 21’, Chung-Ang University, Corée du Sud

Der Wechselbalg de Maria Steinmetz, 8’, HFF  »Konrad Wolf », Allemagne

7e édition des Ateliers d’Angers, appel à candidature

La prochaine édition des Ateliers d’Angers se tiendra du 23 au 30 août 2011. Vous avez jusqu’au 22 avril pour soumettre un scénario de premier long métrage.

Lancés avec le Festival Premiers Plans en juillet 2005, les Ateliers d’Angers préparent leur 7e édition, qui aura lieu en août 2011. Ils sont destinés à de jeunes réalisateurs européens, ayant à leur actif un ou plusieurs courts métrages et se préparant à réaliser leur premier long métrage de fiction. Grâce au concours de professionnels expérimentés, les réalisateurs auront une semaine pour perfectionner leur projet artistique au travers d’enseignements pratiques liés aux conditions financières et techniques des premiers films. L’accent sera mis sur la direction d’acteurs, le tournage, le montage et la postproduction, la musique et le son…

Lors de la précédente édition, Jeanne Moreau et Premiers Plans avaient invité à participer à ces Ateliers Olivier Ducastel, Olivier Assayas, Raphaël Nadjari, Benjamin Heisenberg, Vincent Poymiro, Matthieu Poirot-Delpech et Luc Barnier.

Appel à candidature
Formulaire d’inscription

EN> The next Angers Workshops session will take place from 23rd to 30th August 2011. You have until April 22nd to submit a first feature film script.

The Angers Workshops, in conjunction with Premiers Plans Festival, was launched in July 2005. It is now organizing its 7th edition which will take place in August 2011. These Workshops are directed toward young European filmmakers with one or two short films to their credit and a first feature fiction film in the works. The filmmakers will have the opportunity to develop their artistic projects during a week of hands-on classes concentrating on the artistic, technical and financial aspects of making a first film. The Workshops will focus on directorial skills, filming, editing and post-production, music and sound…

For last year’s Workshops, Jeanne Moreau and Premiers Plans brought together the following «instructors» Olivier Ducastel, Olivier Assayas, Raphaël Nadjari, Benjamin Heisenberg, Vincent Poymiro, Matthieu Poirot-Delpech and Luc Barnier.

Call for entries
Application form

Festival Courtisane, fragments d’un souvenir

« Il existe des formes cinématographiques minoritaires et alternatives qui participent d’un cinéma plus exigeant, plus rigoureux, plus novateur d’un point de vue formel », affirme Sylvain George, l’un des invités d’honneur du Festival Courtisane. Ce cinéma, davantage que les autres, souffre d’une diffusion marginale et reste souvent incompris du grand public. Chaque année, le festival gantois nous fait part d’une production éclectique et bien vivace. Dans la sélection, « Kopfüber im Geäst » (Hanging Upside Down In the Branches) de Ute Aurand et « Qu Da Hai De Lu Shang » (On the Way to the Sea) de Tao Gu, Prix Spécial du Jury Labo à Clermont-Ferrand, sont deux films qui interprètent le souvenir de façon personnelle et convaincante.

Kopfüber im Geäst (Hanging Upside Down In The Branches) de Ute Aurand

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Ute Aurand serait née une caméra à la main que cela ne nous étonnerait pas tant elle aime filmer tout ce qui l’entoure. Pour « Kopfüber im Geäst », elle a rassemblé une série d’images récoltées au fil du temps et les a montées pour en faire un film, un journal intime, le portrait généreux et émouvant de ses parents tous deux disparus. Des vacances à la neige, aux soirées intimes entre amis, de la nature florissante aux mains vieillies et immobiles de son père, Aurand ne semble rien nous cacher et plus que dévoiler, elle révèle la souvenance de moments révolus. Sans doute une manière de surmonter l’angoisse du temps qui passe et de (re)faire vivre ce qui a été et qui n’est plus. En guise d’épitaphe, un magnifique hommage visuel, aussi subjectif que la mémoire, aussi muet et saccadé que le cinéma des premiers temps, aussi impressionniste que les documentaires de Storck ou d’Ivens. La cinéaste construit son film par bribes grâce à un montage non linéaire qui appréhende les événements par les fragments qui les composent. Et bien au-delà de l’effet stylistique et du sujet anecdotique, Aurand arrive à tisser des liens narratifs cohérents, à nous faire ressentir la vie de personnes que nous ne connaîtrons jamais. Paradoxalement, l’absence totale de son renforce l’échange avec le spectateur, devenu confident et l’oblige à se libérer du carcan confortable (et parfois abrutissant) dans lequel le cinéma moderne l’a cloisonné. Une écriture cinématographique délicate et poétique qui rappelle les portraits intimistes de l’Ecossaise Margaret Tait.

Qu Da Hai De Lu Shang (On the Way to the Sea) de Tao Gu

Difficile de témoigner de ce qui n’est plus, difficile encore de filmer l’irreprésentable. Pourtant, avec son film, le cinéaste expérimental Tao Gu signe un documentaire d’une pertinence remarquable sur le tremblement de terre qui a touché la région chinoise de Wenchuan le 12 mai 2008. En allant vers la mer, des fragments d’images fictionnelles se mêlent savamment à des images réelles qui nous conduisent dans des contrées surnaturelles et nous emportent pour une expérience sensorielle unique. Images et son restent volontairement en décalage, en désaccord, renforcent la dépendance de l’un à l’autre, soulignent l’importance de l’un et l’autre. Par une déconstruction narrative d’un montage mosaïque fait de sensations, d’impressions confrontées à d’authentiques archives, le réalisateur interprète de manière onirique ce qui a pu se passer, ce que ses parents ont sans doute vécu. Puisqu’il n’y était pas, il ne peut que se l’imaginer, comme le personnage féminin de « Hiroshima mon amour » qui n’a de cesse de dire qu’il a tout vu. La perte, le souvenir d’un traumatisme collectif est ainsi traité avec une grande sensibilité mettant en avant une temporalité multiple, Tao Gu montre à quel point la nature humaine est fragile et à quel point ce qui est construit peu soudainement disparaître en un brouillard poussiéreux et chaotique.

Marie Bergeret

Consulter les fiches techniques de Kopfüber im Geäst et de Qu Da Hai De Lu Shang

Q comme Qu Da Hai De Lu Shang (On the Way to the Sea)

Fiche technique

Synopsis : Des éléments fictionnels combinés à des fragments de documentaires et à une part d’abstraction visuelle produisent une réflexion sur la fragilité de la condition humaine.

Réalisation : Tao Gu

Genre : Documentaire expérimental

Durée : 20′

Année : 2010

Pays : Canada, Chine

Image : Tao Gu, Feng Pan, Xun Yu, Aonan Yang

Musique: Robert Normandeau, nicolas Bernier, Francis Dhomont, Delphine Measroch

Texte : Miriam Rose Waterman

Montage : Tao Gu

Montage son : Tao Gu

Mixage son : Jean-Paul Vialard

Production : Greenground Productions

Article associé : la critique du film

Why Colonel Bunny Was Killed de Miranda Pennell

Admirable essai d’anthropologie visuelle, « Why Colonel Bunny Was Killed » défie les genres cinématographiques et frôle les frontières entre Art et Cultural Studies pour porter une réflexion pertinente sur l’altérité. Autant d’attributs qui lui ont valu le titre convoité de Meilleur Film dans la catégorie internationale au Festival Courtisane cette année.

Une série de photographies de paysages montagneux laisse apercevoir des régiments britanniques dans les lisières septentrionales d’une Inde colonisée. Un mystère, non résolu, se crée autour de la mort d’un certain colonel Bunny. Autre part, dans la bande-son, des odes glorieuses issues du Messie de Händel concourent avec des coups de feu pour se faire entendre, donnant naissance à une bande-son hétéroclite mais chargée de signification. Au fur et à mesure du film, le discours narré, comme les clichés de plus en plus intimes, oppose deux mondes : celui du narrateur et celui de l’Autre social.

Basé sur des photographies d’époque provenant de diverses sources et sur l’ouvrage Among the Wild Tribes of the Afghan Frontier de Dr T. L. Pennell, aïeul lointain de la réalisatrice et missionnaire anglais en poste à la frontière afghane au début du 20ème siècle, le court de Miranda Pennell opère un double travail sur le son et l’image, les deux quasi constamment en décalage.

Pourtant, l’hypothèse « documentaire » est vite établie par la notice du début attribuant le texte au Dr. Pennell. La voix-off du narrateur déclare elle-même dire seulement la vérité, directement vécue ou reportée par des sources fiables, avec un souci particulier de bien détailler celles-ci. Par ailleurs, la présence de bruits d’écriture dans une bande-son suggère un monologue intérieur et un narrateur fiable. Cependant, l’histoire de Pennell (Sr.) est construite de faits réels déguisés et retravaillés par souci d’anonymat et afin de « mieux garder l’attention du lecteur ». Tout comme le film de Pennell (Jr.) qui, par une sorte de mise en abyme, présente un discours insoupçonné derrière une narration apparemment téléologiquement déterminée. Ceci brouille les pistes pour le spectateur qui ne se doute de rien et qui pourrait presque s’attendre à un Whodunit face à un titre pareil, (même si la ressemblance à « Who Framed Roger Rabbit » ne peut qu’être une coïncidence).

Le mérite de ce court en tant que texte sur le colonialisme, et qui l’empêche de devenir un texte postcolonialiste lui-même, est son traitement du sujet, caractérisé par le symbolisme, l’imprécision et la pudeur démonstrative. L’anecdotique (une tentative d’assassinat ratée, le débat théologique entre le narrateur et un Mullah) est voilé dans le métaphorique et la métonymique (un terrain vide, des photos d’étoiles longuement exposées, les accessoires abandonnés du Mullah sanctionné). Lorsque le pictural reprend un rôle narratif, l’image part de détails (arbres, gros plans de personnages) vers des plans d’ensemble. Ainsi, une équipe de polo anglaise et un régiment afghan (avec les noms et les castes de chaque membre mentionnés en bas du cliché) sont montrés par bribes, suscitant une identification partielle, morcelée, problématique. Cependant, le message énoncé n’est pas moins significatif : les images finales, montrant les domestiques indigènes biffés des photographies, confinés à l’arrière-plan du champ de vision ou encadrés derrière des fenêtres, trahissent une politique de ségrégation.

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C’est avec audace alors, et en même temps avec justesse, que la réalisatrice prend le parti de la déconstruction pour affronter le discours postcolonialiste. La représentation de l’Autre à l’époque du missionnaire bien intentionné trouve curieusement son parallèle à l’heure actuelle, au moment où la notion du « nous contre eux » se fait de plus en plus forte (même si cachée derrière un vernis de « politiquement correct »), où les subalternes spivakiens restent encore sans voix et soumis (même si munis de plus de droits) et où la bonne conscience du groupe dominant continue à se charger de résoudre les problèmes du reste du monde (les missionnaires de nos jours s’étant rebaptisés humanitaires).

Adi Chesson

Consulter la fiche technique du film

Courtisane 2011

Du 30 mars au 3 avril, la 10ème édition du festival Courtisane s’est déroulée à Gand. Un anniversaire fêté dignement aux côtés de Sylvain George, Robert Fenz et Robert Beavers, artistes tout à la fois engagés, sensibles et avant-gardistes. Résistants et poignants, expérimentaux et réflexifs, complexes et sensuels, les films sélectionnés révèlent une mosaïque de styles, de formes, de supports et de langages composant la scène expérimentale belge et internationale, d’hier et d’aujourd’hui.

Découvrez dans ce Focus :

La critique de « Disorient » de Florence Aigner et de Laurent Van Lancker

La critique de « The Corridor » de Sarah Vanagt (Belgique)

Fragments d’un souvenir : critiques de « Kopfüber im Geäst » de Ute Aurand (Allemagne) et de « Qu Da Hai De Lu Shang de Tao Gu (Chine)

La critique de « Why Colonel Bunny Was Killed » de Miranda Pennell (Royaume-Uni)

Le palmarès 2011

La programmation

Et nos anciens sujets en lien avec le festival :

La critique de « Because We Are Visual » de Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes (Belgique)

La critique de « StarDust » de Nicolas Provost (Belgique)

W comme Why Colonel Bunny Was Killed

Fiche technique

Synopsis : Inspiré des écrits d’un missionnaire médical dans les régions frontalières afghanes, ce film évolue autour de photographies représentant la vie coloniale sur la frontière nord-ouest de l’Inde britannique au tournant du XXe siècle.

Pays : Royaume-Uni

Année : 2010

Genre : Expérimental

Durée : 28′

Réalisation : Miranda Pennell

Montage : John Smith , Miranda Pennell

Voix : John Smith

Montage Son : John Smith , Miranda Pennell

Production : Miranda Pennell

Article associé : la critique du film

Palmarès Brive 2011

Grand Prix Europe – Brive 2011 : Un Monde sans femmes de Guillaume Brac France / 2011 / Fiction / 57 minutes

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> Dotation: 1500 € offert par la Ville de Brive

Mention Spéciale du Jury : I am an Island de Simon Vahlne Suède / 2010 / Fiction / 52 minutes

Mention pour l’ensemble des acteurs : Philipp de Fabian Möhrke Allemagne / 2010 / Fiction / 40 minutes

Grand Prix France – Brive 2011 : Pandore de Virgil Vernier France / 2010 / Documentaire / 35 minutes

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> Dotation:
5 000 € en pellicule offerte par Fujifilm, 2 000 € en matériel offert par Transpalux, 5 000 € en travaux de laboratoire par LNF-Eclair

Prix du Jury Jeunes de la Corrèze : Because we are visual de Gerard-Jan Claes et Olivia Rochette Belgique / 2010 / Expérimental / 47 minutes

> Dotation: 1 500 € offert par le Conseil Général de la Corrèze

Mention Spéciale : Petit Tailleur de Louis Garrel France / 2010 / Fiction / 45 minutes

Prix du Public : Philipp de Fabian Möhrke Allemagne / 2010 / Fiction / 40 minutes

> Dotation: 1 500 € offert par la CMCAS Tulle-Aurillac

Prix Ciné Cinéma : Rammbock de Marvin Kren Allemagne / 2010 / Fiction / 59 minutes ex-aequo Un Monde sans femmes de Guillaume Brac
France / 2011 / Fiction / 57 minutes

> Dotation: achat et diffusion d’un film sur la chaîne Cinécinéma Club

Prix du Scénario de moyen métrage : Dieu est mort de Stéphanie Lagarde

> Dotation: 2 500€ en numéraire offert par le Conseil Régional du Limousin

Soirée Bref « Drôles d’endroits pour des rencontres »

Que le titre du film de François Dupeyron ait été autant de fois décliné tient en partie, sans doute, à ce qu’il synthétise à merveille un ressort dramatique que le cinéma a conjugué à l’envi dès ses premiers pas. Tandems insolites, rencontres improbables, couples réunis après des querelles à rebondissements font, en effet, le sel des comédies et des drames, pour le meilleur et pour le rire. Les manières, chacune singulière et savoureuse, par lesquelles les fictions de ce soir s’emparent de ce motif offrent une nouvelle preuve de son inépuisable fécondité.

T’embrasser une dernière fois de Olivier Jahan 2010, 35 mm, couleur, 30 mn.

Réalisation et scénario : Olivier Jahan. Image : Emmanuel Pinneau. Montage : Jean-Baptiste Beaudouin. Musique : Armel Dupas. Décors : Karine Branco. Son : Matthieu Tartamella, Ludovic Elias et Sébastien Pierre. Interprétation : Jeanne Rosa, Nathalie Richard et Lyes Salem. Production : Envie de tempête Productions.

Marie, la trentaine, doit prendre une décision particulièrement douloureuse. En l’espace d’une nuit, elle va être confrontée à des émotions contradictoires.

Paris Shanghai de Thomas Cailley 2010, 35 mm, couleur, 25 mn.

Réalisation, scénario et image : Thomas Cailley. Montage : Lilian Corbeille. Décors : Aude Langevin. Son : Rémi Bourcereau. Textes : Claude Le Pape. Interprétation : Franc Bruneau, Marie Fedelic, Arthur Montheilhet, Constantin Burazovitch, Laure Gouzian, Rose Beignier et Alain Marty. Production : Little Cinéma.

Alors qu’il commence un voyage de 20 000 km à vélo, Manu croise la route de Victor, un adolescent au volant d’une voiture volée. Manu aime les voyages, les grands espaces et les rencontres ; Victor non.

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La dame au chien de Damien Manivel 2010, HD, projeté en 35 mm, couleur, 16 mn.

Réalisation : Damien Manivel. Scénario : Damien Manivel et Rémi Esterle. Montage : Erika Haglund. Décors : Jannick Guillou. Son : Jérôme Petit et Emmanuel Desguez. Interprétation : Elsa Wolliaston et Rémi Taffanel. Production : GREC.

Par une chaude après-midi d’été, un ado ramène à sa propriétaire un chien égaré. La grosse dame noire, à moitié ivre, lui propose d’entrer pour le remercier. Elle lui sert un grand verre d’alcool, il se trouve obligé de boire avec elle.

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J’aurais pu être une pute de Baya Kasmi 2010, HD, projeté en 35 mm, couleur, 24 mn.

Réalisation et scénario : Baya Kasmi. Image : Guillaume Deffontaines. Montage : Serge Turquier. Musique : Jean-Gabriel Bernhardt. Décors : Stéphane Becimol. Son : Nicolas Waschkowski, Xavier Thibault et Vincent Verdoux. Interprétation : Vimala Pons, Jean-Claude Deret, Bruno Podalydes et Claudia Tagbo. Production : Karé Productions.

À la caisse d’un magasin de bricolage, Mina est submergée par une crise d’angoisse et tombe dans les bras de Pierre. Voici l’histoire d’une fille un peu folle, d’un type trop normal, d’un grand sécateur et d’un vieux professeur de piano.

Séance le mardi 12 avril à 20h30

MK2 Quai de Seine
14 Quai de la Seine
75019 Paris
M° Jaurès ou Stalingrad

Rêve bébé rêve de Christophe Nanga-Oly

Présenté à Brive en compétition, Rêve bébé rêve, film de fin d’études de la Fémis est un récit musical et mélancolique porté par la musique de Nicolas Ly, chanteur du groupe Applause, et la douceur de ses plans-séquences.

Sur le catalogue du Festival de Brive, la bio de Christophe Nanga-Oly précise qu’il « a été diplômé avec les félicitations du jury en juin 2010 du département Réalisation de la Fémis ». Un bon élève donc. Mais pas seulement. Rêve bébé rêve, son film de fin d’études, dénote déjà par pas mal de prises de risques et de libertés. La première étant la durée (quasiment une heure), format peu présent en festivals ou à la télévision. Sauf à Brive où c’est la spécialité. Ça tombe bien.

Rêve bébé rêve est un film musical mais pas une comédie. L’histoire commence pourtant avec la rencontre estivale et amoureuse de Yan, un musicien charismatique et Leila, une jeune fille rieuse et joueuse. La première partie de ce film scindé en deux donne lieu à des moments suspendus, certainement cristallisés. La découverte de l’autre, de son corps mais aussi et surtout de sa voix offre de beaux instants de cinéma notamment lors d’un plan-séquence où Leila se met à chanter, hésitante, sur deux accords au piano Humpty Dumpty bientôt rejointe par Yan qui l’aide à affirmer sa voix. La parenthèse enchantée de cet amour naissant est assez vite bousculée par l’agression de Yan dans la rue et le départ de Leïla. La seconde partie du film débute par un plan où Yan, à la façon de l’homme invisible, retire le bandage qui entoure son visage que l’on découvre lourdement tuméfié, rupture brutale qui laisse place à un quotidien qui s’apparente à une rééducation au réel et aux autres.

Le lien entre ces deux parties reste la musique, la grande réussite du film, tour à tour instrument de séduction, de partage et lieu de refuge, de repli. Nicolas Ly, chanteur des groupes Applause et ET on the Beach, interprète ses propres chansons (Faces dans un plan séquence d’ouverture hypnotique) ou des reprises comme How the wind blows de Molly Drake. Sa voix proche de celle de Buckley, son physique androgyne et sa fragilité apportent indéniablement au film sa touche particulière, les gestes du musicien étant empreints d’un naturel, d’une vérité. Ce naturel se retrouve d’ailleurs dans la scène entre Yan et sa mère – jouée par Elli Medeiros, une autre chanteuse – touchante dans sa douceur, dans la préparation d’un repas d’une mère pour son fils alors que la violence du choc subi par Yan est encore palpable. Même si les deux chapitres de ce film sont parfois inégaux, il s’en dégage une mélancolie musicale semblable et une foi renouvelée pour un romantisme assumé.

Amaury Augé

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R comme Rêve bébé rêve

Fiche technique

Synopsis : Yan est musicien. Il rencontre Leïla, ils s’aiment. Soudain, sa vie bascule.

Genre : Fiction

Durée : 58′

Pays : France

Année : 2010

Réalisation : Christophe Nanga-Oly

Scénario : Christophe Nanga-Oly, Olivier Demangel

Image : Mickaël Capron

Son : Clément Trahard, Jémérie Kominek

Montage : Gustavo Vasco

Interprétation : Nicolas Ly, Eve-Chems de Brouwer, Elli Medeiros, Antonia Torti, Françoua Guarrigues

Production : La Fémis

Article associé : la critique du film

Balkan « best of » Shorts, le 15/04 à Bruxelles

Une sélection des meilleurs courts métrages des Balkans en association avec Short Screens.

Cette année, le collectif SHORT SCREENS (l’asbl Artatouille et FormatCourt.com) propose une programmation de courts métrages au Balkan Trafik, intitulée BEST OF. Alliant reconnaissance et nouveauté, distinction et curiosité, elle offre une diversité de thèmes, de genres et de pays. Voilà une belle occasion de faire découvrir au public bruxellois la richesse, l’audace et la puissance du cinéma court issu des Balkans.

Vendredi 15 avril au Bozar, à Bruxelles

18:45 – 19:30 Première séance

1) The Tube with a Hat de Radu Jude (Roumanie, 2007, 23’)
2) Party de Dalibor Matanic (Croatie, 2009, 15’)
3) Tolerantia d’ Ivan Ramadan (Bosnie-Herzégovine, 2008, 6’30’’)

20:45 – 21:30 Deuxième séance

1) Little Fighters d’Ivana Lalovic (Bosnie/Suisse, 2010, 15’)
2) Sunset from a Rooftop de Marinus Groothof (Serbie/Pays-Bas, 2009, 10’)
3) Muzika in Sânge d’Alexandru Mavrodineanu (Roumanie/France, 2009, 16’)

22:15 – 23:00 Troisième séance

1) Stopover d’Ioana Uricaru (Malpensa/ Roumanie, 2010, 14’)
2) Mi Hatice de Denis D. Metin (Turquie, 2010, 21’)
3) She Who Measures de Veljko Popovic (Croatia, 2008, 6’40’’)

00:00 – 00:45 Quatrième séance

1) Arpeggio Ante Lucem d’Arin Inan Arslan (Turquie, 2010, 15’)
2) No sleep won’t kill you de Marko Mestrovic (Croatie, 2010,9’03’’)
3) Stanka Goes Home de Maya Vitkova (Bulgarie, 2010, 15’)
4) 8 d’Acim Vasic (Suisse/Serbie/Monténégro, 2010, 10’20’’)

Les Courts du Grand n°14 : Programmation internationale

La 14ème édition des Courts du Grand aura lieu le vendredi 15 avril à 19H30 au Cinéma Grand Action. L’occasion de voir sur grand écran une programmation internationale, en présence des réalisateurs et/ou des producteurs des films, dont « Tussilago » de Jonas Odell, récompensé du Prix Format Court au dernier Festival Anima, à Bruxelles.

Programme de la soirée

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Passagers de Samuel Feller, Belgique/France (35mm – 12min – 2010 – Production : Isabelle Mathy, Pétrouchka films – France, Co-production : Polichinelle Productions, Solaris Productions – Belgique).

En moto sur une route isolée, Erica et Julien, un jeune couple. Sur leur chemin, une station essence et trois individus solitaires. Cette rencontre les pousse à la recherche d’un nouvel équilibre…

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Goulili de Sabrina Draoui, Algérie (HD – 17min – 2009 – Altermedia Productions)

Le film Goulili (ou Dis-moi si tu sais) de l’auteure Sabrina Draoui a été primé plusieurs fois. « Pour sa conviction cinématographique, son courage à aborder un sujet tabou de dimension universelle, pour la fluidité de sa mise en scène, la subtilité de son jeu sur les langues et ses dialogues »

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Between the lions de Lewis Martin-Soucy, France/Canada (Red – 8min – 2011 – Monumental Studio)

Un jeune homme passionné, condamné à une relation longue distance, essaye de s’occuper entre deux réunions précieuses avec sa petite amie.

Tussilago de Jonas Odell, Suède (animation/docu – 13min46 – 2010 – Filmtecknarna Productions). Prix Format Court au Festival Anima 2011 !

Le terroriste ouest-berlinois Norbert Kröcher fut arrêté à Stockholm le 31 mars 1977. Il était à la tête d’un groupe qui avait pour projet de kidnapper la politicienne suédoise Anna-Greta Leijon. Un certain nombre de suspects furent arrêtés, dont l’ex-petite amie de Kröcher, « A ». Voici son histoire.

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Le Grand Magicien de Elisabet Gustafson, Suède/Estonie/France (HD – 15min – 2010 – DFM fiction, Stockholm / average monkey, Tallinn / La voie Lactée,Paris)

Un grand magicien, vivant sous l’apparence commune d’un petit employé ponctuel, renonce à la possibilité de se servir de ses pouvoirs. Un conte absurde et tragi-comique adapté d’une nouvelle du pataphysicien René Daumal.

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Did Mickael Knight end the cold war ? de Stephan Altrichtair, République Tchèque/Allemagne. (35mm – 20min – 2010, HFF Konrad Wolf, FAMU, RBB)

À Prague, un petit garçon s’engage dans la révolution tchèque de 1989. Sa plus grande idole, Michael Knight, change le cours de l’histoire.

Infos

Vendredi 15 avril · 19:30 – 23:30

Cinéma Grand Action – 5, rue des Ecoles – 75005 – Paris, France

Métro : Jussieu ou Cardinal-Lemoine

PAF : 5 euros / 3 euros (membre Collectif Prod)

Un cocktail sera offert à l’issue de la projection.

Sur Facebook, c’est ici.


Infos en plus : Retrouvez les représentants des films (auteurs, réalisateurs, membres de l’équipe) autour d’une table ronde le samedi 16 avril à 14h au Café De Paris, 158 rue Oberkampf.

Contact, inscriptions & infos : magali.prog@gmail.com

Sur Facebook, c’est là.

Un Monde sans femmes de Guillaume Brac

Présenté à Brive dans la même séance que « Pandore » de Virgil Vernier, autre moyen métrage stimulant de la compétition européenne, « Un Monde sans femmes » de Guillaume Brac succède intelligemment au « Naufragé », son film précédent, également tourné en Picardie avec l’étonnant Vincent Macaigne dans le rôle de Sylvain.

Dans « Le Naufragé », Sylvain, un individu solitaire, offrait son amitié et sa disponibilité à Luc, un cycliste parisien ayant crevé sur les routes picardes. S’ensuivait un début de relation complexe pour ces deux hommes extrêmement différents l’un de l’autre. Tourné seulement un an plus tard dans la même région, « Un Monde sans femmes » retrouve Sylvain, toujours aussi esseulé, venant de faire la connaissance d’une mère et de sa fille passant des vacances à la côte. Le temps de leur séjour, il se remet en question, leur tient compagnie et cherche à leur plaire, tout en essayant de dissimuler sa timidité naturelle et sa calvitie partielle.


On se souvient du « Naufragé » pour son humour de situation, son traitement de l’ennui, ses ruelles vides, son décalage entre les deux protagonistes principaux (Vincent Macaigne, Julien Lucas) et l’apport considérable de ses comédiens non professionnels, filmés dans des situations improbables, que ce soit au bistrot ou à la boulangerie. « Un Monde sans femmes » lui est relativement proche tant la rencontre de deux solitudes, le jeu juste et délicat d’un même comédien, l’écart entre Paris et la Picardie, le casting local, la maladresse et la froideur des sentiments semblent passer d’un film à l’autre, sans le moindre trouble.

Ce qui interpelle surtout, c’est la façon clairvoyante et contemplative dont Guillaume Brac réussit à saisir les liens qui se tissent ou qui se désunissent au sein d’un même groupe et les tentatives de communication et de séduction/rejet dont ses personnages font preuve entre eux. Tout cela s’esquisse parfois avec désespoir, parfois avec maladresse, parfois avec aisance. Mais comporte toujours quelque part un fond de tendresse.

Katia Bayer

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M comme Un Monde sans femmes

Fiche technique

Synopsis : Une petite station balnéaire de la Côte Picarde, la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance de deux séduisantes jeunes femmes. L’occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes.

Genre : Fiction

Durée : 57′

Pays : France

Année : 2011

Réalisation : Guillaume Brac

Scénario : Guillaume Brac

Image : Tom Harari

Montage : Damien Maestraggi

Son : Emmanuel Bonnat, Vincent Verdoux

Interprétation : Vincent Macaigne, Laure Calamy, Constance Rousseau, Laurent Papot

Production : Année Zéro

Article associé : la critique du film

Jessi de Mariejosephin Schneider

« Jessi » de l’Allemande Mariejosephin Schneider suit la fugue et les yeux de chat d’une môme de 11 ans, dont la mère purge une peine de prison et dont la sœur a quitté l’ancienne demeure familiale. Lauréat du Grand Prix du Jury dans la catégorie films d’écoles européens à Angers, et projeté également aux Rencontres Henri Langlois, le film figure parmi les 21 titres de la compétition européenne du festival de Brive.

Élevée par sa mère adoptive, Jessi s’ouvre très peu, préférant observer les choses plutôt que de les commenter. Plus sa mère de substitution s’obstine à entrer en contact avec elle, moins elle desserre ses dents de préadolescence. Ses mots, elle les destine à sa famille d’origine, sa mère incarcérée et sa sœur aînée, ayant toutes deux cessé de se parler. Entre les deux femmes, Jessi essaye de recréer un lien, en mentant, fuguant, et réclamant de l’attention. Seulement, la vie de Jessi, comme celle de sa famille, a changé. Les choses ne seront plus comme avant. Le refuser, c’est rester dans un passé qui n’est plus, l’accepter, c’est commencer à grandir. Entre les deux, Jessi doit faire un choix.

Le film de Mariejosephin Schneider se construit autour du secret, du silence, du sens du toucher et du regard chargé d’expression. L’éclatement de la bulle familiale, les problèmes de communication, et le renoncement représentent le premier matériau du film. Autour de lui, se greffent différents couples assortis malgré eux : l’insouciance de l’enfance et la dureté du monde adulte, le repli sur soi et l’ouverture à la société extérieure, la vie en prison et la liberté toute relative dans une situation que l’on n’a pas choisi.

Avec ses airs butés, son innocence enfantine, et ses gestes radicaux, Luzie Ahrens, l’enfant du film, campe une Jessi bien peu ordinaire. Jusqu’ici, sa seule apparition au cinéma avait eu lieu dans « Le Ruban blanc ». Espérons que d’autres réalisateurs que Haneke et Schneider continueront à la faire tourner.

Katia Bayer

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