Festival de Locarno, inscriptions ouvertes jusqu’au 1er juin

Fiche d’inscription en ligne

Les frais d’inscription pour la 64ème édition du Festival du film de Locarno sont de 100 CHF pour tous les films d’une durée supérieure à 40 min. Les courts et moyens métrages d’une durée inférieure à 39 minutes sont exemptés de frais. La date limite d’inscription est fixée au 1er juin 2011

Pour s’inscrire, cliquer ici.

Entry form online

The submission fee for the 64th Locarno Film Festival is 100 CHF for films exceeding 40 min. in length. No fee will be payable for short and medium length films (<39 min). Deadline for submission : June 1st, 2011

For registration, go here.

www.pardo.ch

Festival du Film du Golfe, le 4ème palmarès

La 4ème edition du jeune festival du Golfe s’est terminée mercredi soir. Pendant une semaine, des courts d’écoles et des films professionnels, venant de la péninsule arabe comme de pays européens, y ont été projetés. Voici les lauréats.

The New York Film Academy Abu Dhabi Awards :
Hamad Saghran from UAE
Sarmad Al-Zoubidy from Oman

International Competition – Shorts

First Prize: CASUS BELLI by Yorgos Zois – Greece
Second Prize: EL ORDEN DELAS COSAS (THE ORDER OF THINGS) by César Eteban Alenda, José Esteban Alenda – Spain
Third Prize: VA DIGAR HICH… (AND NOTHING ELSE…) by Roqiye Tavakoli – Iran
Special Mention: PARIGOT by Alex Digoix, Alexandre Wolfromm, Geoffrey Lerus, Loic Bramoulle, Mehdi Alavi – France

Gulf Competition Students – Shorts
First Prize: NOURA by Abdulrahman Al Salman – Kuwait
Special Jury Prize: QABLA AL GHOROUB (BEFORE SUNSET) by Issa Al-Subhi – Oman
Second Prize: HADITH (ACCIDENT) by Sarmad Al-Zoubidy – Oman
Third Prize: AKHIR DECEMBER (END OF DECEMBER) by Hamad Al Hammadi – UAE
Special Mention: DEMI-PLIE by Faisal Al Thani – Qatar

Gulf Competition Students – Documentary
First Prize: FAHAM WA RAMAD (CHARCOAL AND ASHES) by Hussein Mohsen – Iraq
Second Prize: GHANNI OGHNIATAK (SING YOUR SONG) by Omar Falah – Iraq
Third Prize: SHO’UB WA QABA’EL (NATIONS AND TRIBES) by Maysoon Al Ali – UAE

Official Gulf Competition – Shorts
First Prize: SABEEL by Khalid Al Mahmood – UAE
Special Jury Prize: ALWAN (COLORS) by Akeel Hameed – Iraq
Second Prize: FRAME by Luay Fadhil – Iraq
Third Prize: THE POWER OF GENERATIONS by Mohammed Jassim – Bahrain
Script Prize: SABEEL by Mohammed Hassan Ahmed – UAE
Special Mention: BAHARAT (SPICES)By Amer Alrawas – Oman
Special Mention: SLOW DEATH by Jamal Salim – UAE
Special Mention: Actress Haya Abdulsalam For MAY AL JANNAH (HEAVEN’S WATER) – Kuwait
Special Mention: Ali Mohammed Jassim for editing SEMI-ILLUMINATED – Iraq
Special Mention: Waleed Al Shehhi For the cinematography of REEH (WIND) – UAE

Official Gulf Competition – Documentary
First Prize: HAMAMA by Nujoom Alghanem – UAE
Special Jury Prize: AL ANFAL – FRAGMENTS OF LIFE AND DEATH by Mano Khalil – Iraq, Switzerland
Second Prize: COLA by Yahya Hassan Al-Allaq – Iraq
Third Prize: WAD’AN BABEL (GOODBYE BABYLON) by Amer Alwan – Iraq

El orden de las cosas de César Esteban Alenda et José Esteban Alenda

Il s’agit d’une femme. D’une femme dans une baignoire. Sa baignoire, c’est son refuge, son domicile. Jour après goutte, goutte après jour, elle reste dans l’eau. Elle n’en sort pas. Elle n’y arrive pas. Pas parce qu’elle aime s’y prélasser. Mais parce que c’est une victime.

Julia, femme, épouse et mère a peur. Son corps montre par endroits des marques de coups. Son mari la cogne, avec la ceinture et le sens du respect qu’il a hérité de son père. Son fils prend sa défense et l’exhorte à prendre sa liberté. Pourtant, Julia reste où elle est. Dans l’eau. Parce que c’est l’ordre des choses. Le titre du film des frères Esteban Alenda.

Leur histoire est captivante. Symbolique et forte aussi. « El orden de las cosas » parle de violence domestique, de soumission, d’humiliation, de souffrance, de révolte, mais aussi d’amour et de courage. Le film glisse, comme une couleuvre, entre plusieurs belles idées scénaristiques et visuelles : des plans aquatiques et pudiques, une tension permanente, les grands yeux et la jeunesse éternelle de la protagoniste, et l’intrusion de la famille de l’homme dans l’appartement familial.

Par le passé, plusieurs courts (« Sinna Mann » d’Anita Killi et « Leaving » de Richard Penfold et Sam Hearn) traitant de la violence conjugale ont pu nous toucher, interpeller ou heurter par leur manière de concevoir en images et en mots la relation de la victime à son bourreau. Ce film-ci nous emmène encore ailleurs, dans un endroit éthéré et nouveau, opaque et transparent à la fois. Pour José Esteban Alenda, « la violence domestique était encore un tabou en Espagne il y a quelques années, les journaux n’en parlaient pas, ce qui n’est plus le cas maintenant. Souvent, la thématique est abordée de manière très réaliste dans les films. Devant un sujet aussi important, on a éprouvé beaucoup de respect. On a aussi eu envie de prendre des risques vu qu’il s’agissait d’un court métrage, de se distinguer d’un point de vue formel et de donner de l’espoir. »

Sujet fort, traitement judicieux, humilité nécessaire. La formule prend : « El orden de las cosas », nominé cette année au Goya du meilleur court métrage de fiction, a remporté il y a quelques heures le deuxième prix de la compétition internationale au festival du Golfe de Dubaï.

Katia Bayer

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E comme El orden de las cosas

Fiche technique

Synopsis : Julia passe sa vie entière dans sa baignoire. Goutte après goutte, elle doit trouver le courage de changer l’état des choses.

Genre : Fiction

Durée : 19’

Pays : Espagne

Année : 2010

Réalisation : César Esteban Alenda, José Esteban Alenda

Scénario : César Esteban Alenda, José Esteban Alenda

Image : Tom Connole

Son : Miguel Lopez

Montage : César Esteban Alenda

Production : Solita Films

Article associé : la critique du film

Le Brussels Short Film Festival – 14ème édition

Le Brussels Short Film Festival inaugurera sa 14ème édition le 28 avril et la clôturera le 8 mai prochain. En plein cœur de Bruxelles, ouvert à tous les publics, le Festival présente deux compétitions (une nationale et une internationale) offrant l’aperçu le plus riche possible de la création 2010. En dehors des compétitions, sont bien évidemment au rendez-vous les traditionnelles séances Grands Réalisateurs, les Très courts, les Courts mais Trash, la séance European Film Award (EFA) ainsi que deux séances dédiées à la Hongrie.

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Découvrez le programme sur le site du festival : www.courtmetrage.be

Appel à projets, la nouvelle édition de la Collection sur Canal +

Après avoir digéré la Crise, la Collection interpelle le citoyen pour une francoscopie d’une subjectivité complètement assumée! Forum virtuel ouvert à la critique inhabituelle, la Collection donne cette fois-ci la parole à des personnalités bien affirmées pour sentir autrement la société d’aujourd’hui et peut-être imaginer un autre avenir pour demain. Un travail collectif pour une collectivité : lever le poing ? Baisser les bras? C’est l’occasion de faire des films.

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Ami-réalisateur, ami-producteur, nous comptons sur votre duo de choc pour offrir un avenir de 10 minutes, radieux, désastreux ou utopique à la France, à la veille des élections Présidentielles. Tous les genres sont permis, mettez-vous au service des demandes des artistes de cette nouvelle Collection car, on est loin, là, d’un cinéma militant. Vive l’imagination au pouvoir!

Les 8 artistes pour lesquels vous allez écrire sont à découvrir tout au long du mois d’avril sur le blog des programmes courts de Canal +. Vous avez jusqu’au 8 juillet pour envoyer un scénario de 10 mn maximum écrit pour la personnalité choisie. Tous les projets doivent être présentés par un producteur, les films terminés pour la fin de l’année. Et bien sûr, suivez régulièrement l’avancée de cette collection sur le blog.

Vous pouvez également nous retrouver sur la toute nouvelle Page Facebook de la Collection.

Disorient de Florence Aigner et de Laurent Van Lancker

Sélectionné au Festival Courtisane cette année, « Disorient » est un témoignage collectif sur cette espèce malencontreuse de gens qui se trouvent au carrefour de deux cultures, expatriés depuis longtemps et étant ensuite obligés, pour une raison ou une autre, de retourner dans leur pays d’origine. D’une part, un sujet sensible, relevant du déracinement, du rapatriement, du mal du pays, de la quête d’identité et des frontières arbitraires qui séparent les hommes. D’autre part, un traitement formel percutant et pour le moins innovateur qui fait que, fidèle à son titre, le film désoriente son spectateur à plusieurs égards.

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Interpellés par les questions d’altérité et d’appartenance, la photographe-cinéaste Florence Aigner et le réalisateur-anthropologue Laurent Van Lancker assemblent une polyphonie d’enregistrements sonores effectués par de nombreuses personnes de nationalité aussi diverse qu’indienne, népalaise, iranienne, chinoise et vietnamienne. Avec aplomb, les artistes optent pour un minimalisme limite déconcertant pour habiller leur opus. Sur une durée ambitieuse de 36 minutes, à peine quelques images spartiates éclairent l’écran noir : des photos d’endroits vécus, d’intérieurs de maisons avec des souvenirs kitsch, ou des plans non représentatifs de jeux de lumières organiques et des animations indistinctes.

Certes, ce parti pris précaire risque de paraître facile ou inabouti, car on est loin de l’écran bleu comme symbole de la cécité de Derek Jarman. Mais l’épuration formelle est ici tout aussi justifiée. Intrigante par sa nouveauté et dérangeante par son étrangeté, elle présente au spectateur une seule dimension d’un médium essentiellement audiovisuel. Paradoxalement, l’effet est d’une plus grande concentration sur le sujet et d’une forte implication dans la piste prédominante, en l’occurrence sonore. (Le procédé inverse provoque la même impression dans des films comme « We Saw » de Peter Todd ou « Hanging Upside Down in the Branches » d’Ute Aurand, également programmés à Courtisane cette année, qui opèrent une amputation totale de la bande-son pour plonger le spectateur dans une narration purement visuelle.)

disorient

Par conséquent, le spectateur vit de plus près l’expérience des personnages lorsque ceux-ci évoquent avec naïveté les différences frappantes constatées entre leur monde et l’étranger, avec nostalgie la brève aventure avec le pays d’accueil, ou avec résignation leurs conditions de vie et de travail inhumaines, ou encore avec amertume leur déportation humiliante : autant de déclinaisons brisées du rêve des pays dits en développement.

Avec « Disorient », il semblerait que, plus de 100 ans après la naissance du cinéma, on soit arrivé aux antipodes du cinéma des premiers temps, celui des attractions et du spectaculaire. Mais l’empathie vers le sujet qui marquait dès lors le Septième Art, est suscitée autrement ici, les personnages étant rendus plus fragiles par leur absence de l’écran. Par conséquent, le film parvient à être plus émotionnellement chargé qu’un tire-larme dramatisé ou un reportage aseptisé sur un sujet si humain et si complexe.

Adi Chesson

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Mauvais Genre, les courts en compétition

Le festival Mauvais Genre (21-25 avril), actif depuis cinq ans à Tours, a pour but de promouvoir le cinéma de genre international, à savoir tout un pan du cinéma populaire, série B, Z, film expérimental, etc… aux thématiques nombreuses allant du fantastique au polar en passant par l’animation et la science-fiction, sans oublier l’érotisme, que ce soit en court ou en long. Voici d’ailleurs, dans la petite foulée, les titres des films courts en sélection cette année.

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* JUNKO’S SHAMISEN – Canada
2010 – 0h11, de Solomon Friedman, avec David Fujino, Benny Min, Clemence Wong

* BLACK HORSE – Finlande
2010 – 0h06, de Tomi Malkki

* THE CATS OF MARS MEET THE TOY CAR – Suède
2010 – 0h08, de Jacob Stahlhammar

* THE OLD WAYS – Canada
2010 – 0h13, de Michael Vass, avec London Angelis, Stewart Arnott, Ryan Blakely

* THE ASTRONOMER’S SUN – Angleterre
2010 – 0h06, de Simon Cartwright et Jessica Cope

* HATCH – Irlande
2010 – 0h09, de Damian McCarthy, avec Barry Callan, Denis O Conor

* STRANGE INVENTION – Croatie
2010 – 0h06, de Dino Krpan

* COMME UN CHIEN – France
2010 – 0h06, de Benoît Delépine, avec Barbet Schroeder, Jawad Enejjaz

* MUTANTLAND – Usa
2010 – 0h04, de Phil Tippett

* THE WHITE FACE – France/Usa
2010 – 0h04, de Jason Bognacki, avec Aline Bognacki, Sarah Laure-Estragnat

* DANNY BOY – Suisse/Pologne
2010 – 0h10, de Marek Skrobecki

* LES CONVIVIAUX – France
2011 – 0h06, de Lewis Eizykman, avec Adrien Beau, Agathe Cury, Flavien Dareau

* N°1009 – Corée du Sud
2010 – 0h09, de Lee Sung-Min

Quinzaine des Réalisateurs, le choix en 14 courts

Section parallèle non compétitive du Festival de Cannes, la Quinzaine des Réalisateurs propose une sélection de longs et courts métrages inédits. Voici les titres des films courts prévus en mai.

quinzaine

Sélection 2011

Armand 15 ans l’été de Blaise Harrison – France – 50 min (2011)

Bielutin – Dans le jardin du temps de Clément Cogitore – France – 30 min (2011)

Boro In The Box de Bertrand Mandico – France – 40 min (2011)

Cigarette at Night de Duane Hopkins – Royaume-Uni – 5 min (2011)

Csicska d’Attila Till – Hongrie – 20 min (2011)

Demain, ça sera bien de Pauline Gay – France – 16 min (2011)

Fourplay : Tampa de Kyle Henry – États-Unis – 17 min (2011)

Killing the Chickens to Scare the Monkeys de Jens Assur – Suède – Thaïlande – 23 min (2011)

La Conduite de la Raison de Aliocha – France – 21 min (2011)

Las Palmas de Johannes Nyholm – Suède – 13 min (2011)

Le Songe de Poliphile de Camille Henrot – France – 10 minutes (2011)

Mila Caos de Simon Paetau – Allemagne, Cuba – 18 min (2011)

Nuvem de Basil da Cunha – Suisse, Portugal – 30 min (2011)

Vice Versa One de Shahrbanoo Sadat – Afghanistan – 10 min (2011)

Casus Belli de Yorgos Zois

« Casus Belli » a tout du film de chevet. Présenté à Venise dans la section Orizzonti et projeté ces jours-ci au 4ème Festival du Film du Golfe, à Dubaï au sein de la compétition internationale, il distille dans sa scène d’ouverture les ingrédients d’une intrigue pas si banale. Un caddie, un supermarché, une jeune femme, des produits à profusion, une voix microphonique, et une file d’attente apparaissent dans les premières minutes de cet opus expérimental grec.

Le travelling latéral l’accompagne, la file d’attente le définit. Dans sept lieux aussi diversifiés que possible (un supermarché, l’entrée d’une boîte de nuit, une église, un musée, un bureau de loto, un distributeur de billets, une caravane distribuant de la nourriture pour les sans abris), une dizaine d’individus font la queue. Filmés la plupart du temps de profil, ils attendent d’avancer dans la file à laquelle ils viennent de se greffer. Leurs visages, attitudes, langages, vêtements, âges diffèrent mais ils obéissent à une loi unique et inéluctable : la première personne de chaque file devient la dernière de la suivante, formant ainsi une chaine humaine continue. Jusqu’à ce qu’un homme, au bout du lien, se rebelle, se retourne et renverse les personnes derrière lui qui s’écroulent les unes après les autres, à cris et à corps, dans son propre plan et dans les précédents.

Dans un mouvement de travelling latéral arrière, la camera suit cet effondrement progressif et extrêmement rapide, revient au début du film et se concentre sur le caddie initial, filant droit devant sur la route, tel un « Rubber »déchaîné et humanisé.

Par le biais de la métaphore, le film croque avec dérision et pertinence la crise économique grecque, le consumérisme globalisé, et l’interaction entre l’individuel et le collectif. L’expression latine du titre se réfère à la violence et à la riposte, ce que Yorgos Zois, ancien assistant de Theo Angelopoulos, met formidablement en scène dans son tout premier film. À Dubai, le film pourrait bien remporter demain une récompense lors de la remise de prix du festival. C’est tout le mal qu’on lui souhaite en tant que pathétique consommateur lambda.

Katia Bayer

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Article associé : l’interview de Yorgos Zois

Festival du Film du Golfe

Le 4ème Festival du Film du Golfe, se voulant le reflet du cinéma arabe, se déroule actuellement à Dubaï. Gérard Courant, l’inventeur du Cinématon, et Abbas Kiarostami, présent pour une master class, sont les invités majeurs de cet événement sensibilisé à la forme courte.

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L’interview de Gérard Courant, réalisateur et inventeur des Cinématons (France)

La critique de « Taba » de Marcos Pimentel (Brésil)

Festival du Film du Golfe, le 4ème palmarès

Gulf Film Festival, côté court & arabe

Plus deux anciens sujets liés au festival :

La critique de « Centipède Sun » de Mihai Grecu (France)

L’interview de Mihai Grecu, réalisateur de « Centipède Sun »

C comme Casus Belli

Fiche technique

Synopsis : Toutes sortes de gens, de nationalité, de classe, de sexe et d’âge différents, font la queue dans sept files d’attente. La première personne de chaque file devient la dernière de la suivante, formant une gigantesque chaîne humaine. Mais au bout de la queue, le compte à rebours commence.

Genre : Expérimental, fiction

Duree : 11’11’’

Pays : Grèce

Annee : 2010

Réalisation : Yorgos Zois

Scénario : Yorgos Zois

Image : Yiannis Kanakis

Directeur artistique du son : Thanassis Kaproulias

Montage : Ioannis Chalkiadakis

Effets spéciaux : Yorgos Kakavelakis

Décors : Pinelopi Valti

Montage Son : Ioannis Chalkiadakis

Interprétation : Ilias Goyiannos, Tzeni Theona, Yorgos Biniaris, Alekos Vassilatos, Antonis Tsiotsiopoulos, Iris Ponkena, Marisha Triantafyllidou, Lampros Filippou

Production : Pan Entertainment SA

Articles associés : la critique du film, l’interview de Yorgos Zois

Cannes 2011, les courts métrages en compétition officielle

Venant compléter l’annonce de la Sélection officielle du 64e Festival de Cannes et composée cette année de neuf films venus de neuf pays différents, la Compétition 2011 rassemble une grande variété de propositions cinématographiques, par le style, le genre, la durée, la nationalité. Présidé par le cinéaste Michel Gondry, le jury (Julie Gayet, Jessica Hausner, Corneliu Porumboiu, João Pedro Rodrigues) décernera la Palme d’or du court métrage lors de la cérémonie de Clôture, le 22 mai prochain.

cannes-2011

Liste des courts métrages sélectionnés en compétition

Ghost de Ma Dahci – Corée du Sud 10’

Badpakje 46 de Wannes Destoop – Belgique 15’

Soy tan feliz de Vladimir Durán – Argentine 14’

Bear de Nash Edgerton – Australie 8’

Kjøttsår de Lisa Marie Gamlem – Norvège 11’

Meathead de Sam Holst – Nouvelle-Zélande 10’

Ce n’est rien de Nicolas Roy – Canada 14’

Paternal Womb de Megumi Tazaki – Japon 15’

Cross de Maryna Vroda – France 14’

P comme Pandore

Fiche technique

pandore-virgil-vernier

Synopsis : Paris, l’entrée d’une boîte de nuit, un physionomiste à l’ouvrage. Critères de sélection et rapports de force. Un temps, un espace et une action : in ou out ?

Genre : Documentaire

Durée : 36′

Pays : 
France

Année : 2010

Réalisation : Virgil Vernier

Image : Ilan Klipper, Virgil Vernier

Sson : Ilan Klipper, Virgil Vernier

Montage : Eulalie Korenfeld

Article associé : la critique du film

Pandore de Virgil Vernier

Déjà remarqué dans plusieurs festivals, Pandore de Virgil Vernier a remporté le Grand Prix France au dernier festival de Brive. Retour sur un court métrage documentaire atypique qui transforme l’arrivée de clients dans une boîte de nuit en un beau moment de cinéma.

Le film est introduit par une citation de La Bruyère : « La ville est partagée en diverses sociétés, qui sont comme autant de petites républiques, qui ont leurs lois, leurs usages, leur jargon, et leurs mots pour rire ». La petite organisation sociale filmée par le réalisateur est celle de noctambules parisiens en proie à une volonté déraisonnée d’assouvir leur besoin de faire partie de la communauté restreinte, et triée sur le volet, de ceux qui passeront la soirée dans la boîte de nuit en question.

Dans les faits, Virgil Vernier a laissé tourner sa caméra à l’entrée de ce qui doit être une boîte de nuit parisienne branchée. Jamais l’on ne verra l’intérieur, le propos n’étant pas de parler de ce qui pourrait se passer dedans mais bien de tout ce qui se joue à l’extérieur du lieu.

pandore-virgil-vernier

Le décor est posé : un trottoir de nuit, le froid de l’hiver, une porte ouverte sur une salle bruyante et devant celle-ci un physionomiste accompagné de son videur. Face à eux, une file de prétendants plus motivés les uns que les autres, prêts à tout pour pénétrer dans l’antre mystérieuse. C’est dans cette opposition frontale que va se dérouler le ballet des admis et des refusés. L’objectif commun des membres de cette société nocturne est d’accéder à un rang supérieur : celui de ceux qui en sont, qui sont entrés, qui ont eu l’aval du maître de la porte.

Dès les premières séquences, on comprend que la caméra ne va pas se contenter de filmer la vie sociale de ce groupe mais choisir des instants évocateurs, tronquer les longueurs, faire des personnages de ces individus et dessiner des contours appuyés d’une micro-société. Virgil Vernier révèle ainsi les enjeux de chaque protagoniste du film par une audacieuse mise en scène du réel.

Ici, les réactions sont, comme dans le théâtre classique, exagérées pour être univoques. Le choix de ceux qui sont élus semble arbitraire et injuste dans ce simulacre de tragédie. Les perdants le seront définitivement alors que pour ceux qui accèdent à l’intérieur, le chemin restera semé d’embuches. Certains seront évincés pour diverses raisons alors que d’autres obtiendront le sésame qui leur ouvrira la porte du carré VIP, trésor ultime dans ce monde de la fête.

Le titre du film Pandore évoque bien sûr le mythe du même nom mais il reprend plus largement une thématique souvent abordée dans les récits antiques : la quête d’un haut statut (de dieu ou de demi-dieu) par des individus faibles qui doivent braver des obstacles symbolisés par des monstres, des entités fortes. Virgil Vernier développe une jolie aptitude à manier le rythme pour ne jamais laisser les images porter seules le film, elles soutiennent les propos comme les masques grecs soulignaient les caractères des personnages.

Avec la forme documentaire, où la matière est captée dans le réel, les intentions des protagonistes sonnent toujours vrai. Tant et si bien que le spectateur se prend au jeu de cette micro-société à l’organisation hiérarchique très marquée. Les jeux de pouvoirs sont injustes mais définitifs, les réactions épidermiques. Si l’on était dans la fiction, on reprocherait le sur-jeu, le caractère peu crédible des personnages trop caricaturaux mais il s’agit bien du réel… et celui-ci dépasse parfois la fiction.

Fanny Barrot

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Cannes 2011, la sélection de la Semaine de la Critique

Cette année, la Semaine de la Critique, sélection parallèle au Festival de Cannes, fête ses 50 ans. Mettant en avant les premiers/deuxièmes films, elle se montre particulièrement attentive aux courts. Ce lundi 18 avril, elle a dévoilé sa sélection 2011.

semaine-de-la-critique

Courts métrages

Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros, de Guillaume Gouix (France)

Black Moon, de Amie Siegel (USA)

Blue, de Stephan Kang (Nouvelle-Zélande)

Boy, de Topaz Adizes (USA)

Bul-Myul-Ui-Sa-Na-Ie, de Moon Byoung-gon (Corée)

Dimanches, de Valéry Rosier (Belgique)

In Front of the House, de Lee Tae-ho (Corée)

La inviolabilidad del domicilio se basa en el hombre que aparece empunando un hacha, de Alex Piperno (Uruguay, Argentine)

Junior, de Julia Ducournau (France)

Permanencias, de Ricardo Alves Junior (Brésil)

Low Cost (Claude Jutra) de Lionel Baier

« Low Cost » (Claude Jutra) » est un film qui a de la valeur. De façon impertinente et légère, le cinéaste suisse Lionel Baier vient frontalement nous questionner à travers le personnage de David Miller sur notre rapport à la mort. Filmé à l’aide d’un téléphone portable, « Low Cost » explore le potentiel de cet outil intime devenu le support quotidien de notre mémoire. Quoi de plus pertinent alors que de raconter l’histoire d’un homme de 34 ans, l’âge du cinéaste, qui affirme à l’aide d’une voix-off enregistrée par l’auteur lui-même, connaître suite à un rêve prémonitoire la date de sa mort et qui enregistre les derniers moments de sa vie pour se préparer à passer de l’autre côté bientôt.

Quand on a demandé à Lionel Baier, membre du jury du festival de Locarno en 2010, de présenter son œuvre, il a refusé de montrer un de ces précédents opus et, petit dormeur qu’il est, il a réalisé en un mois ce film magnifique de presque une heure tourné à moindre coût.

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Par son dispositif en caméra subjective, nous nous retrouvons à la place de David Miller, en immersion dans l’intimité de ses pensées. « Low Cost » est construit comme une série de tableaux tournés avec ses acteurs et amis dirigés de façon hyper réaliste et d’images glanées pendant dix ans dans le monde entier. Lionel Baier réussit en quelques secondes à retranscrire toute la complexité de la relation à l’autre créant ainsi autant de micro-récits tous pétillants de finesse et de justesse.

Dans cette mise en abîme, l’auteur nous questionne sur notre façon de construire nos souvenirs et de les agencer. Dans un monde où l’image s’accumule par amoncellement, ce faux journal d’un condamné à mort fait hommage au montage et revalorise la captation du quotidien. C’est dans le soulagement que ressent David Miller à l’idée qu’il n’aura plus à descendre les poubelles, dans ce besoin de ne pas mourir sans savoir faire un nœuds de cravate ou encore dans tous ces moments partagés avec ses proches alors qu’il règle ses comptes avec son ex, emprunte une voiture pour l’été ou encore s’entretient dans un café parisien avec Emmanuel Salinger que le film nous invite à repenser à la hausse la valeur de notre propre vie.

L’intérêt de cet objet ne s’arrête pas là. En s’appuyant sur ses images pixélisées, Lionel Baier réussit à ressusciter une amie morte du héros, la splendide Natacha Koutchoumov qui apparaît depuis l’au-delà. Une fois ce seuil franchi, le récit brouille les pistes entre réel fictionnel et illusion pour nous emmener à croiser sur un trottoir de Montréal le cinéaste québécois Claude Jutra atteint d’Alzheimer et suicidé… en 1986. À l’ère de Youtube et du home movie, Lionel Baier passe les frontières et élargit définitivement le champ d’appropriation de ces images low cost dans un film virtuose qu’on ne va pas oublier de sitôt.

Isabelle Mayor

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L comme Low Cost (Claude Jutra)

Fiche technique

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Synopsis : Depuis l’âge de 9 ans, David Miller connaît la date du jour de sa mort. Tandis que celle-ci approche, il rencontre pour la dernière fois des êtres qui lui sont chers, obsédé par l’idée d’apprendre à faire un noeud de cravate et par la chute dans l’eau du cinéaste québécois Claude Jutra.

Genre : Fiction

Durée : 55′

Pays : Suisse

Année : 2010

Réalisation : Lionel Baier

Scénario : Lionel Baier

Image : Lionel Baier

Son : Lionel Baier, Raphaël Sohier, Stéphane Thiébaut

Montage : Lionel Baier

Interprétation : Adrien Barazzone, Pierre Chatagny, Thibault de Châteauvieux, Marie-ève Hildbrand, Brigitte Jordan, Natacha Koutchoumov, Emmanuel Salinger, Lionel Baier

Production : Bande à Part Films

Article associé : la critique du film

C comme The Corridor

Fiche technique

Synopsis : Pendant 5 jours, Sarah Vanagt et Anne-Marie Lean-Vercoe ont suivi un âne pendant ses visites hebdomadaires dans une résidence pour personnes âgées dans le Sud de l’Angleterre.

Réalisation: Sarah Vanagt

Genre : Documentaire expérimental

Durée : 7′

Année : 2010

Pays : Belgique

Image : Anne-Marie Lean-Vercoe

Musique: Robert Normandeau, nicolas Bernier, Francis Dhomont, Delphine Measroch

Texte : Miriam Rose Waterman

Montage : Effi Weiss, Amir Borenstein

Mixage son : Maxime Coton

Production : Balthasar

Article associé : la critique du film