Le 33ème Festival de Clermont-Ferrand ouvre cette année une belle fenêtre sur le travail d’un artiste intuitif, François Vogel, avec deux films en projection : « Rébus » dans la programmation rétrospective des 10 ans du Labo, et « Terrains Glissants » en compétition nationale.
Avec « Terrains Glissants », le regard s’ouvre sur une plage qui semble avoir fondu au soleil, point d’entrée d’un voyage initiatique à travers le monde. Des rues de New York à celles de Buenos Aires en passant par les campagnes de l’Anjou, des décors naturels en distorsion permanente glissent et se déforment autour de François Vogel et de son appareil photo jusqu’à en donner le vertige. Les jours et les nuits filent au rythme effréné des heures, la planète tourne, et l’auteur, lui, avance dans l’image, point fixe de l’univers en mouvement, inversant les principes de la gravité. Les précisions métronomiques d’une voix-off qui marque l’espace et le temps contrastent avec des mouvements d’images à 360° où la perception visuelle est bouleversée.
Dans l’univers de François Vogel, tout évolue, se fluidifie et se transforme sans cesse à travers des miroirs déformants pour donner sens à une quête métaphysique d’une très grande esthétique.
Véritable performance visuelle et poétique d’un avant-gardisme insolent, ce court métrage expérimental réalisé en stop motion apporte un regard nouveau dans la technique de composition d’image, peut-être même une révolution du genre.
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Article associé : l’interview de François Vogel