B comme Blokes

Fiche technique

Synopsis : Chili, 1986. Luchito se masturbe en épiant son voisin de 16 ans, Manuel, par la fenêtre de l’immeuble d’en face. Manuel découvre la sexualité. La fenêtre devient un monde cinématographique érotique qui éveillera chez Luchito une curiosité dont les répercussions seront désastreuses pour Manuel.

Genre : Fiction

Durée : 15’

Pays : Chili

Année : 2010

Réalisation : Marialy Rivas

Scénario : Marialy Rivas et RodrigoBellot adapté d’une nouvelle de Pedro Lemebel

Image : Pénélope Pourriat

Interprétation : Alfonso David, Pedro Campos, Paula Zuñiga

Montage : Danielle Fillios

Son : Cristian Freund

Production : Fabula

Article associé : la critique du film

Blokes de Marialy Rivas

« Fenêtre sur coeur »

Si le style de l’écrivain chilien Pedro Lemebel se caractérise par une transgression certaine de l’uniformité, « Blokes », le film de Marialy Rivas inspiré d’une histoire du romancier provocateur et sélectionné au Festival du film de New York, apparaît quant à lui comme une illustration uniformément transgressive du désir d’un jeune adolescent, en pleine dictature Pinochetienne.

A 13 ans, Luchito vit reclus avec sa mère dans un bloc d’immeubles de Santiago de Chile. La seule passion qui l’anime est la contemplation de son voisin, Manuel. Une contemplation statique et platonique qui se meut en un désir sexuel tenace. Avec  « Blokes », jamais l’éros juvénile n’avait été montré avec autant de proximité et d’empathie. Le moindre mouvement du protagoniste est plein d’une sensualité qui s’exprime par son souffle. De beaux et lents plans quasi hypnotiques captent la volupté du corps adolescent qui se découvre.

Ayant déjà abordé le thème de la quête sexuelle dans son précédent court métrage « Desde de siempre » (1996), la réalisatrice chilienne dit avoir été littéralement obsédée par la nouvelle de Lemebel. Après tout, la création n’est-elle pas qu’un miroir d’obsessions ? Après avoir harcelé l’écrivain pendant deux ans, Rivas réalise enfin le film et réussit à le faire sélectionner à Cannes où les programmateurs y ont pu apprécier sa délicate narration au style finement transgressif.

Une des forces de « Blokes » est de présenter l’histoire dans le contexte de la dictature chilienne sans paraître trop politique. Le propos n’est effectivement pas la cause politique en soi mais la tentative subtile de démontrer à quel point les actes individuels peuvent compromettre la collectivité lorsque la liberté d’expression n’existe plus.

L’univers de Luchito nous est montré telle une fenêtre complexe, ouverte sur un monde érotique et cinématographique. SA réalité l’emporte sur LA réalité chilienne qui surgit finalement à notre conscience presque par hasard, presque par erreur. Pareil à l’adolescence, le film de Marialy Rivas est une sorte de lente et nostalgique léthargie de l’éveil !

Marie Bergeret

Consultez la fiche technique du film

The 48th New York Film Festival

nyff-2010
Dans la foulée des audaces jouissives de l’année 1969, on a pu voir apparaître sur la scène cinématographique le Film Society of Lincoln Center, hôte privilégié du Festival du Film de New York. 41 ans plus tard, le Festival très sélectif mais non compétitif demeure fidèle à son ambition première : promouvoir le septième art issu du monde entier. Rendez-vous dans The Big Apple du 24 septembre au 10 octobre.

Retrouvez dans ce focus :

La critique de « Translating Edwin Honig : A Poet’s Alzheimer’s » d’Alan Berliner (Etats-Unis)

La critique de « All Flowers in Time » de Jonathan Caouette (Etats-Unis)

La critique de « Blokes » de Marialy Rivas (Chili)

La critique de « Mary Last Seen » de Sean Durkin (Etats-Unis)

La sélection des courts

Le programme avant-garde

Projection « Here We Are Now » au Beursschouwburg

rochetteclaes-oliviagerard-jan

Le 13 Octobre 2010, à 21h, le Beursschouwburg de Bruxelles accueille Courtisane pour la projection « Here We Are Now », un événement inédit dans le contexte de la série SHOW (Shit Happens on Wednesdays). Au programme, des vidéos de Olivia Rochette & Gerard-Jan Claes, Mohamed Bourouissa, Shelly Silver et Ruti Sela & Maayan Amir + des DJ Courtisane. Entrée gratuite.

Soyez au rendez-vous !

Comment faire encore la différence entre ‘public’ et ‘privé’ ? D’après le philosophe français Jean Baudrillard, l’un n’est plus du ‘spectacle’, l’autre n’est plus ‘secret’. Aujourd’hui, nous partageons sans vraiment y réfléchir les détails les plus intimes et personnels de nos vies sur Internet et d’autres médias, alimentant ainsi une interminable boucle compulsive d’information, participation et circulation, comme si il n’existait plus de contraintes ou d’obstacles. Entourés et obsédés par un monde d’images, succombant à l’insécurité lancinante, nous nous soumettons à un régime de visibilité ultime. Nous sommes conscients d’être vus, suivis et remémorés, mais c’est justement cela qui nous pousse vers toutes sortes de formes de dévoilement, confession et ‘selfploitation’ (exploitation de soi). Le regard médiatisé de l’autre, à la fois perturbant et stimulant dans sa fugacité et son omniprésence, est devenu le point de référence incontournable dans la quête obsessionnelle de notre identité et appartenance. Nous nous montrons pour devenir nous mêmes, au même temps que nous disparaissons irrévocablement derrière nos images. L’inquiétante étrangeté à la lisière de l’intimité et de la transparence est au centre de ce programme. Quatre vidéos récentes, chacune à sa manière, interrogent l’association contemporaine entre médias et subjectivité et nous montrent qu’il n’est plus possible d’entretenir une relation sans équivoque entre regarder et montrer, sujet et objet, voir et être vu.

Olivia Rochette & Gerard – Jan Claes

Because We Are Visual, BE, 2010, 47’

Mohamed Bouroissa
Temps Mort, DZ/FR, 2009, 18’

Shelly Zilver
What I’m Looking For, US, 2004, 15’

Ruti Sela & Maayan Amir
Beyond guilt #1, IL, 2003, 9’30

Plus d’infos ici : http://www.courtisane.be/en/event/here-we-are-now

Etudiants à Poitiers ? Devenez Jurés des Rencontres Henri Langlois

Vous êtes étudiants à l’Université de Poitiers et souhaitez faire partie du Jury étudiant du Festival ? Il vous reste 3 petites semaines pour proposer votre candidature. Une connaissance pointue en matière de cinéma n’est pas exigée mais une curiosité pour le 7e Art et votre bonne humeur sont les bienvenues !

poitiers1

Vous participez aux projections de la Compétition –du 3 au 11 décembre 2010, quelques après-midi et soirées– et aux réunions de délibérations.

Envoyez votre lettre de motivation avant le 15 octobre 2010 au Service culturel de l’Université/Maison des étudiants.

Contact & Information : www.etu.univ-poitiers.fr – mde@univ-poitiers.fr – +33 05 49 45 47 00

RDV à l’apéro-films du 30 septembre pour en savoir plus et rencontrer d’anciens jurés étudiants !

18h30-20h30 à la Maison des Etudiants

Hors Pistes 2011 : appel à participation

hors-pistes-2011Deadline 15 octobre

Hors Pistes rassemble des œuvres qui affirment un cinéma singulier et audacieux. Des films et vidéo affranchis des formes traditionnelles, dans lesquels la fiction se superpose avec l’art contemporain, le documentaire, la performance ou l’expérimental.

…30 SÉANCES ET UNE EXPOSITION
Hors Pistes, c’est plus de 30 séances de projection explorant les nouvelles tendances de l’image contemporaine, ainsi qu’une exposition sur une thématique forte liée à l’Image – cette année : le SPORT.
La manifestation, non compétitive, aura lieu du 21 au 30 janvier 2011 au Centre Pompidou, dans ses salles de cinéma ainsi qu’au forum -1.

SOUMETTRE DES PROPOSITIONS
Attention : Bien distinguer la section « séances de projection » de la section « exposition ». Ce sont deux parties distinctes de la manifestation, avec des critères différents.
• Les séances de projection : Hors Pistes est ouvert aux films et vidéos internationaux produits après le 1er janvier 2009 et d’une durée comprise entre 25 et 65 minutes. Pas de thématique.
• L’exposition sur le sport et sa représentation : Hors Pistes est ouvert aux films et vidéos internationaux d’une durée inférieure à 20 minutes, sans restriction quant à la date de production.
• Aucun droit d’inscription n’est demandé.
• Le format de projection peut être pellicule (16 et 35 mm) ou format vidéo (Beta, mini DV, HD).
• Pour la sélection, le DVD est à envoyer à :

CENTRE POMPIDOU
HORS PISTES
75 191 Paris cedex 04
France

Les pièces non francophones et non anglophones doivent être sous-titrées en anglais.

SÉLECTION
• La sélection est effectuée par les services de programmation du Centre Pompidou ainsi que par deux invités extérieurs.
• La sélection sera adressée aux artistes et réalisateurs sélectionnés par email le 15 décembre 2010.

En collaboration avec : Lowave, Transat Vidéo, L’Agence du Court Métrage, VideoArtWorld

Le site du Festival

Et vous, à dix ans, vous ressembliez à quoi?

Vous avez été spectateur, jury, bénévole, sponsor, invité ? Vous avez présenté un film à Huy ? Ou tout simplement vous aimez le FIDEC ? Envoyez dès à présent au festival une photo de vous à dix ans. Toutes les photos seront exposées au Centre culturel de Huy pendant le festival.

1

Votre photo, accompagnée de vos nom et prénom, doit parvenir au festival avant le 1er octobre 2010.

Par courriel : info@fidec.be
Par courrier : 7a, Avenue Delchambre – 4500 Huy (la photo vous sera retournée sur simple demande).

Ceci ne vous regarde pas de Lia Bertels

Quoi ma gueule ?

Après « Micro-dortoir », un premier travail très remarqué, Lia Bertels explore la faune étrange qui peuple son imagination dans « Ceci ne vous regarde pas ». Et si elle ne ressemble à rien de connu, cela, après nous, ne vous regarde pas.

Dans la tête de Lia, il y a des rêves et des bêtes étranges qui semblent tout droit (ou tout tordu) en sortir. Mais qui cela peut donc bien regarder ? Pas vous donc, pas moi non plus dans ce cas.

Installés dans notre fauteuil, nous entrons, par le petit bout de la lorgnette, dans cet étrange univers où un « chat » vole comme un avion à réaction, de petites têtes privées de corps baillent à leur aise, une drôle de bestiole poilue grimpe aux arbres… Nous les observons autant qu’ils semblent nous observer, un brin gênés par notre présence. Mais qui regarde quoi ?

Avec son air de ne « pas y toucher », le petit court métrage de Lia Bertels interroge, par son jeu de regard, la position du spectateur. Il le pousse, sans pour autant théoriser, à se demander « qui a le droit de regarder qui, et de quelle façon il a le droit de le faire ». Les commentaires chuchotés, presque inaudibles, viennent renforcer cette impression d’intrusion, intempestive, certes, mais toujours joyeuse. Car la particularité de l’univers de la réalisatrice est d’être toujours tourné vers une belle innocence enfantine, une légèreté que rien ne semble pouvoir assombrir. Et le plaisir que l’on éprouve à cette observation devient le véritable enjeu de cette proposition. D’ailleurs, comme l’indique le générique, Lia ne réalise pas son film, elle l’observe… Chut !

Sarah Pialeprat

Consulter la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Lia Bertels

The 48th New York Film Festival – la sélection des courts

nyff-2010

Connu pour sa sélection non compétitive de la crème de la crème (en français dans le texte) des longs métrages glanés dans les festivals du monde entier, le 48e Festival du Film de New York (24 sept-10 oct) présentera en avant programme de certains de ces films neuf courts métrages dont les dernières œuvres de l’iranien Jafar Panahi et de l’américain Jonathan Caouette, auteur de « Tarnation ». Un peu invisibles sur le site du festival, Format Court s’est donné pour mission de les réunir ici et en anglais, s’il vous plait !

Protect the Nation
Candice Reisser
South Africa/Germany, 2010, 16m
A young boy struggles to survive on the sometimes mean streets of Johannesburg.

All Flowers in Time
Jonathan Caouette
USA, 2010, 13m
The director of Tarnation takes us on a guided tour through the shattered remains of memory and identity. With Chloë Sevigny.

Blokes
Marialy Rivas
Chile, 2010, 15m
A teenager’s sexual desires can be as fiery as the upheaval in his country.

Nulepsy
Jessica Sarah Rinland
U.K., 2010, 8m
A chronicle of a pathological need to be nude.

Deu ci sia
Gianluigi Tarditi
Italy, 2010, 15m
A dying patriarch confronts his life choices when the Femina Agabbadora, a Sardinian wise woman, pays a visit.

Translating Edwin Honig: A Poet’s Alzheimer’s
Alan Berliner
USA, 2010, 19m
An emotional engagement with the poet and translator Edwin Honig, a man whose life was words but who now is often limited to sounds.

Mary Last Seen
Sean Durkin
USA, 2010, 14m
A road trip into the backwoods is far from what it seems.

The Accordion
Jafar Panahi
Iran, 2010, 9m
Two child beggars learn a lesson in class solidarity.

Day Trip
Zoe McIntosh
New Zealand, 2010, 11m
Off on an excursion to discover the land he calls home.

Le site du festival

The 48th New York Film Festival – le programme avant-garde

Views from the Avant-Garde 2010

nyff-2010

Gavin Smith, le rédacteur en chef du pointu “Film Comment” a concocté avec Mark McElhatten une série de programmes sur l’avant-garde qui seront projetés pendant le festival du film de New York du 30 septembre au 3 octobre. Les films présentés sont majoritairement américains et récents mais on aura aussi l’occasion d’y découvrir des rushs inédits de Pierre Clémenti, les derniers films de Jean-Marie Straub et un focus sur le travail de l’Allemande Helga Fanderl et de l’Anglais Jeff Keen.
Voici le programme en anglais, obviously !

Thursday September 30

Pierre Clémenti: Unreleased Reels

Souvenir souvenir (Reel 27) France, 1967-78, 27m
Positano (Reel 30B01) France, c. 1968, 28m
La Deuxième femme (Reel J) France, 1967-78, 48m
Total running time: 103m
Thu Sep 30: 6:30 (Furman Gallery)

Friday October 1

Jean-Marie Straub

O somma luce Jean-Marie Straub, France, 2009, 18m.
Corneille–Brecht Jean-Marie Straub & Cornelia Geise, France, 2009, 80m.
Total running time: 98m
Fri Oct 1: 12:00

Helga Fanderl

Germany/France, 2009; Super 8 to 16mm blow-ups

I.
Birds at Checkpoint Charlie (Vögel am Checkpoint Charlie)
East Berlin (Ostberlin)
Tunnel
From the Empire State Building (Aus dem Empire State Building)
Tortelloni
Wild Waters (Wilde Wasser)
Polar Bear (Eisbär)
18m.

II.
Porte St. Denis
Columbus Circle
Rue Labat Mourning (Rue Labat in Trauer)
Mirrored Café (Spiegelcafé)
Hut (Hütte)
Tropical Garden in Spring Time (Jardin tropical im Frühling)
15m.

III.
Portrait
Tea Time (Teetrinken)
Red Curtain (Roter Vorhang)
7m.

IV.
Dancing Water II (Wassertanz II)
For M. (Für M.)
Butterflies (Schmetterlinge)
After the Fire II (Nach dem Feuer II)
Sculpture and Water (Skulptur und Wasser)
15m.

V.
Mist II (Nebel II)
Winklerweiher
Dancing Water I (Wassertanz I)
Mist I (Nebel I)
Künettegraben short (Künettegraben kurz)
Ingolstadt at Night (Ingolstadt nachts)
Oranges, Moon and Sun (Orangen, Mond und Sonne)
Cobwebs and Fishes (Spinnweben und Fische)
13m.

Total running time: 68m.

Fri Oct 1: 2:00pm

History is Homemade at Night: The Crazy, Beautiful World of Jeff Keen

Marvo Movie U.K., 1967, 5m.
Cineblatz, U.K., 1967, 3m.
Meatdaze U.K., 1968, 10m.
White Lite U.K., 1968, 3m.
Wail U.K., 1961, 5m.
Rayday Film U.K., 1968-1970/1976, 13m.
White Dust U.K., 1970-72, 33m.
35mm blow-ups & restoration prints from the British Film Institute
Total running time: 72m
Fri Oct 1: 3:30pm

Jennifer Montgomery

The Agonal Phase U.S., 2010, 42m.
Transitional Objects U.S., 2000, 19m.
Total Running time: 61m
Fri Oct 1: 5:30pm

Phil Solomon

American Falls U.S., 2010, 55m.
What’s Out Tonight Is Lost U.S., 1983, 8m. New print – preservation by the Academy Film Archive
Total Running time: 63m
Fri Oct 1: 7:30pm

James Benning

Ruhr Germany/U.S., 2009, 120m.
Fri Oct 1: 9:00pm

Saturday October 2

Mirror of Shadow and Cinders

Photofinish Figures (Il finish delle figure) Paolo Gioli, Italy, 2009, 9.12m.
A Thousand Julys Lewis Klahr, USA, 2010, 6.30m.
Marie Karen Yasinsky, USA, 2010, 6m.
Dissonant Manon de Boer, Netherlands/Belgium, 2010, 11m.
Ape of Nature Peggy Ahwesh, USA, 2010, 24m.
The Soul of Things Dominic Angerame, USA, 2010, 15m.
Destination Finale Philip Widmann, Germany, 2008, 9m.
Valleys of Fear Erin Espelie, USA, 2010, 22m.
SHU (Blue Hour Lullaby) Philipp Lachenmann, Germany, 2008, 12m.
Total running time: 113m.
Sat Oct 2: 12:00

Station to Station

Crosswalk Jeanne Liotta, USA, 2010, 19m.
Servants of Mercy Fern Silva, Portugal/USA, 2010, 14m.
Rite of Spring (Acto de Primavera) Manoel de Oliveira, Portugal, 1963, 99m
Print courtesy of Cinemateca Portuguesa-Museu do Cinema,
presented in cooperation with the Museum of Modern Art.
Total running time: 132m
Sat Oct 2: 2:30

Visibility Unknown

The Flight of Tulugaq (O Voo de Tulugaq) André Guerreiro Lopes, Brazil, 2010, 8m.
New Year Sun Jonathan Schwartz, USA, 2010, 3m.
Trypps #7 (Badlands) Ben Russell, USA, 2010, 9.30m.
Burning Bush Vincent Grenier, USA, 2010, 9.5m
Materia Obscura part one Jürgen Reble, Germany, 2010, 11.29m.
a loft Ken Jacobs, USA, 2010, 16m.
Mamori Karl Lemieux, Canada, 2010, 7.44m.
Union Paul Clipson, USA, 2010, 15m.
Parties visible et invisible d’un ensemble sous tension Emmanuel Lefrant, France, 2009, 7m.
Drifter Timoleon Wilkins, USA, 1996-2010, 26m.
Total running time: 112m.
Sat Oct 2: 5:30

Since You Were Here …

Dust Studies Michael Gitlin, USA, 2010, 9m.
Washes Norbert Shieh, USA, 2010, 8.40m.
Get Out of the Car Thom Andersen, USA, 2010, 34m.
Recámara Rosario Sotelo, USA, 2010, 3m.
Cry When it Happens (Llora cuando te pase) Laida Lertxundi, USA, 2010, 14m.
Night Shift Gretchen Skogerson, USA, 2010, 5m.
Future So Bright Matt McCormick, USA, 2010, 30m.
Total running time: 106m.
Sat Oct 2: 8:15

Night Gallery – Turn on the High Beams I

Two projection performances
Untitled Galaxy Paul Clipson & Jefre Cantu-Ledesma, 2010, 30m.
FIST I – IMPROPER FRICTIONS Bruce McClure, 2010, approx 30m
Sat Oct 2: 10:30pm in the Furman Gallery

Sunday October 3

Sea Scrolls

Atlantis Pieter Geenen, China/Belgium, 2008, 11.18m.
Dining Cars Arianne Olthaar, Netherlands, 2009, 15.5m.
Sea Series #7: Naufrage aux îles de Madeleine John Price, Canada, 2010, 3.39m.
Atlantiques Mati Diop, Senegal/France, 2009, 11m.
Distance Julie Murray, USA, 2010, 12m.
Travelogue Vincent Grenier, USA, 2010, 8.8m.
Shrimp Boat Log David Gatten, USA, 2010, 6m.
blue mantle Rebecca Meyers, USA, 2010, 34m.
Total running time: 104m.
Sun Oct 3: 12:00

Landing on the Edge

Place for Landing Shambhavi Kaul, USA, 2010, 6m.
Hearts are Trump Again Dani Leventhal, USA, 2010, 14m.
Ray’s Birds Deborah Stratman, USA, 2010, 7m.
In the Absence of Light, Darkness Prevails Fern Silva, Brazil/USA, 2010, 13m.
Slave Ship T. Marie, USA, 2010, 4m.
Someone Should Be Happy Here April Simmons, USA, 2010, 5m.
THE HUNCH THAT CAUSED THE WINNING STREAK AND FOUGHT THE DOLDRUMS MIGHTILY Stephanie Barber, USA, 2010, 2m.
razor’s edge Stephanie Barber and Xav LePlae, USA, 2010, 44m.
Total running time: 97m
Sun Oct 3: 2:30

Séance

bust chance Stephanie Barber, USA, 2010, 7m.
Love Rose Bobby Abate, USA, 2010, 13.7m.
Kindless Villain Janie Geiser, USA, 2010, 5m.
So Sure of Nowhere Buying Times to Come David Gatten, USA, 2010, 9m.
April Snow Lewis Klahr, USA, 2010, 10m.
Facts Told at Retail (after Henry James) Erin Espelie, USA, 2010, 7m.
Ghost Algebra Janie Geiser, USA, 2009, 7.5m.
Tokyo–Ebisu Tomonari Nishikawa, Japan, 2010, 5m.
Possessed Fred Worden, USA, 2010, 8m.
These Hammers Don’t Hurt Us Michael Robinson, USA, 2010, 13m.
Total running time: 84.5m
Sun Oct 3: 4:30

Song Cycle

Pastourelle Nathaniel Dorsky, USA, 2010, 16.5m.
Ouverture Christopher Becks, Canada/France, 2010, 5m.
The Suppliant Robert Beavers, USA/Switzerland, 2010, 5m.
Hanging upside down in the branches Ute Aurand, Germany, 2009, 15m.
Film for Invisible Ink, case no. 323: ONCE UPON A TIME IN THE WEST David Gatten, USA, 2010, 20m.
In a Year with 13 Deaths Jonathan Schwartz, USA, 2008, 3m.
One Eve Heller, USA/Austria, 2010, 4m.
Shibuya-Tokyo Tomonari Nishikawa, Japan, 2010, 10m.
Beneath Your Skin of Deep Hollow Malena Szlam, Chile/Canada,2010, 3m.
Gesturings Peter Herwitz, USA, 2010, 5m.
Day Dream Jim Jennings, USA, 2010, 7m.
Total running time: 93.5m
Sun Oct 3: 6:30

Fatal Attractions: An Introduction to Black and White Magic

These Blaezing Starrs Deborah Stratman, USA, 2010, 14.4m.
Tranquility Sigfried A. Fruhauf, Austria, 2010, 6.30m.
To Another J.B. Mabe, USA, 2010, 48sec.
Sugar Slim Says Lewis Klahr, USA, 2010, 7m.
Sorry Luther Price, USA, 2010, 14m.
Shutter Alexi Manis, Canada, 2009, 7m.
The Floor of the World Janie Geiser, USA, 2010, 9m.
Toads Milena Gierke, Germany, 1997/2008, 6m.
Pigs Pawel Wojtasik, U.S., 2010, 7.45m.
Shadow Cuts Martin Arnold, Austria, 2010, 4m.
Coming Attractions Peter Tscherkassky, Austria, 2010, 23.40m.
Total running time: 106.5m
Sun Oct 3: 8:30

Night Gallery – Turn on the High Beams II

two projection performances
Crescent Paul Clipson, Jefre Cantu-Ledesma & Jonas Asher (Grasslung), 2010, 30m.
FIST II – INTO A SOTSPOT Bruce McClure, 2010, approx 30m.
Sun Oct 3: 10:30pm in the Furman Gallery

Micro-dortoir de Lia Bertels

Mauvaise nuit, les petits ?

Petite, Lia Bertels faisait des rêves qui commençaient par : « Quand je serai grande, je serai… ». Lia a grandi, un peu. Depuis, avec ses dessins et sa caméra, elle donne vie aux formes étranges qui peuplent son imagination de grande enfant.

C’est sur un joyeux scraboutcha coloré et en mouvement, que commence le film de Lia Bertels, Micro dortoir. Comme d’autres promènent leurs caméras dans les rues pour interroger les passants, Lia promène, elle, ses crayons, son silence et sa jolie imagination au creux des rêves d’enfants.

C’est quoi, un beau rêve ? Un rêve de train, évidemment ! Mais alors, parfois, le beau rêve vire au cauchemar et alors là, un monstre essaie d’attraper le train ! Il y a aussi les rêves horribles, avec des monstres dégueu, des méchants rêves quoi ! Il y a même le hyper dangereux cauchemar, quand le papa devient un loup et fait des « croui croui » et des « rah rah » et autres « qssss »… Car finalement, les rêves que les enfants aiment raconter, ce sont surtout les mauvais, ceux qui font peur et donnent l’occasion de faire des grimaces et de dire des gros mots.

En trois minutes trente, Lia esquisse ces trois rêves d’enfants, improvise comme une musicienne sur un thème donné. Dans un mouvement d’aller-retour au gré des tergiversations cauchemardesques, Lia efface, transforme, hésite elle aussi, part dans ses propres associations d’idées : une façon de rêver à son tour. Sur un procédé simplissime et sans esbroufe, la jeune réalisatrice parvient à créer une réelle symbiose entre récit, dessin et musique. Elle nous embarque, en trois coups de crayon, dans un pur délire visuel, une spirale enfantine et joyeuse qui possède une grâce bien particulière, une grâce que ses autres films ne démentent pas.

Quand je serai grande je serai… dessinatrice de rêves !

Sarah Pialeprat

Consultez la fiche technique du film

Article associé : l’interview de Lia Bertels

 

C comme Ceci ne vous regarde pas

Fiche technique

Synopsis : Dans une nature colorée, d’étranges spécimens animalesques aimeraient bien faire la sieste….en paix !

Genre : Animation

Durée : 3’23 »

Année : 2009

Pays : Belgique

Réalisation, observation : Lia Bertels

Animation : Lia Bertels

Voix : Benoît Febrinon, Thommy Onraedt, Thomas de Hemptime

Musique : Moondog

Articles associés : la critique du filml’interview de Lia Bertels

M comme Micro-dortoir

Fiche technique

Synopsis : Trois enfants reviennent sains et saufs du pays des rêves, voici leurs témoignages…

Genre : Animation

Pays : Belgique

Année : 2009

Durée : 3’36 »

Technique : Dessin sur papier

Réalisation : Lia Bertels

Direction artistique : Lia Bertels

Scénario : Lia Bertels

Graphisme : Lia Bertels

Storyboard : Lia Bertels

Layout : Lia Bertels

Décors : Lia Bertels

Animation : Lia Bertels

Caméra : Lia Bertels

Compositing : Lia Bertels

Musique : Gidon Kremer

Son : Lia Bertels, Justine François

Montage : Lia Bertels

Production : Adifac – Atelier de production de la Cambre

Distribution : Adifac – Atelier de production de la Cambre

Articles associés : la critique du film, l’interview de Lia Bertels

B comme Le ballon rouge

Fiche technique

ballon-rouge

Synopsis : Dans un Paris des années 50, un petit garçon trouve un gros ballon rouge accroché à un réverbère. Commence alors une histoire d’amitié avec ce ballon qui suit de lui-même le petit garçon dans les rues de Paris. La jalousie d’une bande de garçons de son âge vont mener ce film vers une fin à la fois tragique et magique.

Genre : Fiction

Durée : 36′

Année : 1956

Pays : France

Réalisation : Albert Lamorisse

Scénario : Albert Lamorisse

Image : Edmond Séchan

Musique: Maurice Leroux

Son : Pierre Vuillemin

Montage : Pierre Gillette

Production : Films Montsouris

Interprétation : Pascal Lamorisse, Georges Sellier, Vladimir Popov, Paul Perey, René Marion, Sabine Lamorisse, Michel Pezin, et les enfants du quartier de Ménilmontant

Article associé : l’interview de Lia Bertels

Lia Bertels : « Il m’arrive d’animer des trumpfs dans ma cuisine ! »

Lia est à l’image de ses films, un feu follet, une étincelle, légère, toute légère. Vivante surtout… Lia s’agite, explique, manque de renverser un verre, le rattrape au vol, esquisse un geste. Et si, comme elle aime à le dire, son métier n’est pas de parler mais d’animer, elle s’anime aussi très bien quand elle parle.

lia-bertels1

Pourquoi as-tu choisi d’entrer dans une école d’animation ?

C’est un peu banal de dire ça, mais j’ai toujours adoré dessiner depuis que je suis toute petite. J’avais un univers bien à moi. Je me souviens que j’ai écrit mon premier scénario de film à l’âge de dix ans ! Il y avait des dialogues et tout se passait dans le noir, il y avait du suspens… Bref, j’aimais bien imaginer des histoires.

Plus tard, pouvoir lier les dessins, le cinéma et la musique, c’est ce qui m’a séduite dans l’animation. Imaginer un personnage et pouvoir le faire vivre, c’est quelque chose de vraiment magique !

Pourquoi as-tu choisi La Cambre ?

Je suis bruxelloise… J’ai un peu hésité entre l’Erg et La Cambre, et j’ai choisi La Cambre. Ce qui me plaît, c’est que dans cette école, on apprend beaucoup par soi-même et avec les autres étudiants. On est suivis, mais pas dirigés, donc pas formatés. On nous demande aussi d’être autodidactes, curieux. Du coup, c’est très enrichissant.

ballon-rouge

Avec quels films as-tu découvert le cinéma ?

Je ne suis pas vraiment cinéphile, je découvre des choses un peu comme ça, souvent grâce aux gens qui me disent « Lia, tu devrais voir ça, je suis sûr que ça va te plaire ». Je fonctionne plutôt aux impressions, aux émotions. Le film qui m’a vraiment marquée quand j’étais toute petite, c’est le moyen métrage d’Albert Lamorisse, « Le ballon rouge » qui est entièrement en noir et blanc, sauf le ballon, qui est rouge. Ce film m’a vraiment fait rêver et m’a donné envie de faire rêver les gens.

Je me souviens aussi d’une cassette de petits courts métrages en italien. J’ai dû les voir mille fois. Comme je suis à moitié italienne, ces films étaient un peu mon petit jardin secret. Il y avait surtout une histoire de baleine, chanteuse d’opéra, une histoire très, très triste. D’ailleurs, je rêve encore très souvent de baleines…

C’est pour ça qu’une baleine passe sans raison dans ton premier film, « Micro-dortoir » ?

Sûrement oui ! C’était au moment où l’enfant qui raconte son rêve hésite, ne sait pas quoi dire. Une baleine passe, pourquoi pas ? J’adore les baleines !

D’où est venue cette idée d’utiliser un enregistrement où des enfants racontent leurs rêves ?

C’est une amie, Justine François, qui avait enregistré des enfants de 6 ans dans une classe. Un jour, elle me dit « Ecoute ça, je sais que ça va te plaire ». J’ai écouté, et tout ce que racontaient les enfants m’inspirait des images. Quand je les ai entendus raconter leurs rêves, j’ai vraiment eu envie de les animer. J’ai voulu mettre mon imagination au service de la parole des enfants. J’ai choisi un petit extrait, j’ai mis mes écouteurs, je me suis assise devant mes papiers, et j’ai presque fait le story-board en 3 minutes trente ! J’exagère un peu, mais ce n’est pas loin de la vérité.

J’ai fait ce film très vite. Je change souvent d’avis, je commence quelque chose et ça ne me plaît plus. Tout d’un coup, j’ai un déclic, et ça se fait (presque) tout seul. Il s’est passé des choses incroyables avec ce film. Je l’ai montré aux enfants, et c’était magnifique de les voir le regarder ! Et puis, il a été sélectionné dans les festivals, il a voyagé partout, en Italie, et même jusqu’en Corée… Il a voyagé plus que moi, j’en suis presque jalouse.

Ce succès t’a-t-il mise sous pression pendant la réalisation de ton deuxième film « Ceci ne vous regarde pas » ?

Oui, d’ailleurs, je le considère comme une expérimentation, pas vraiment comme un film. L’idée de départ était de faire une sorte de documentaire animalier sur des animaux qui n’existent pas. « Ceci ne vous regarde pas » est l’inverse de « Micro-dortoir ». Dans « Micro-dortoir », je suis partie de la parole pour créer des images, alors que pour « Ceci ne vous regarde pas » je suis partie du dessin, et j’ai demandé à des gens de commenter ce qu’ils voyaient. J’ai même voulu le faire avec des enfants, mais cela ne marchait pas vraiment. Finalement, j’ai opté pour un commentaire abstrait, presque inaudible. Le spectateur doit tendre l’oreille pour entrer plus intimement dans ce monde.

« Ceci ne vous regarde » montre des animaux, la nature, et il ne se passe rien. Il n’y a pas de message écolo là-dedans ! Je pensais au départ faire une installation, placer les images dans de petites boîtes que l’on aurait pu observer par de petits trous, ou encore faire une minuscule projection sur un mur que l’on aurait pu regarder à la loupe. Finalement, en l’envisageant au milieu d’une projection, entre d’autres films, je trouvais qu’il prenait sa place, comme une espèce de pause. C’est un film qui se contemple, tranquillement…

Tes deux films utilisent la même technique.

Ce qui m’intéresse, c’est la vidéo et le dessin. Le travail en volume, animer les marionnettes, ce n’est pas pour moi. Il y a souvent, dans l’animation en volume, un côté très sombre dans lequel je ne me reconnais pas du tout.

Bon, il m’arrive quand même d’animer des trumpfs dans ma cuisine !

Des trumpfs ?

Oui, c’est un petit personnage avec un long nez qui est un peu ma mascotte et que j’appelle trumpf. Il y a un trumpf dans « Ceci ne vous regarde pas ». Le trumpf commence à être très connu dans mon cercle d’amis.

ceci-ne-vous-regarde-pas1-lia-bertels

Il y a une grâce incroyable qui se dégage de tes films. Et aussi un côté un peu magique, toujours joyeux.

Je crois que cela tient à ma manière de travailler qui est plutôt spontanée. La technique, c’est fondamental, mais je ne m’encombre pas de l’idée d’une technique parfaite. Au contraire, j’aime aussi les accidents, un bras ( ?) qui est mal mis etc. Ce côté « mal fait » donne du corps, ajoute parfois au charme de l’ensemble, et s’intègre bien au rythme donné. Un côté « c’est comme ça que c’est venu, c’est comme ça que ça doit être ! ».

J’ai besoin de trouver du plaisir à ce que je fais. Pour moi, l’animation sert à faire rêver, et pas forcément à délivrer un message. Enfin, on veut toujours faire passer quelque chose, mais ma façon, c’est la légèreté, l’humour.

Tout ce temps laborieux passé à dessiner, déchirer, recommencer, j’ai envie que cela fasse du bien aux gens, qu’ils s’amusent un peu. Et puis, on dit souvent que les animateurs se dessinent toujours un peu eux-mêmes. Attention, je ne suis pas en train de dire que je suis gracieuse, mais mes films me ressemblent, et les personnages aussi. Les gestes des personnages sont aussi les miens. Quand on travaille sur un film, on cherche les mouvements en se regardant dans un miroir. J’ai beaucoup fait l’ours qui se retourne, couchée dans mon appartement ces derniers temps !

sredni-vashtar

Cliquer sur l’image pour visionner le film

Tu as aussi participé à un film de fiction de l’INSAS, « Sredni Vashtar » ?

Oui, Alana Osbourne avait besoin d’un moment animé dans son court métrage de fin d’études. J’ai créé un personnage, une sorte de furet revisité, en encre de chine. Dans le film, il apparaît comme une ombre sur un mur. J’ai beaucoup aimé ce travail parce qu’il faut se mettre dans la tête du réalisateur tout en gardant sa patte. C’était une très belle collaboration. C’est ce que je veux faire en sortant de l’école, travailler en équipe. On avait pensé faire un long métrage tous ensemble à La Cambre, une comédie musicale, mais ça ne s’est pas fait malheureusement.

Encore un an à La Cambre, et te voilà partie dans les grands projets ?

J’espère… Parfois aussi je me demande pourquoi je fais ça. C’est tellement de travail pour quelques secondes qu’il m’arrive de me dire « je veux être coiffeuse ! », un truc concret, rapide ! Quand tu fais de l’animation, il faut avoir conscience que t’as choisi de te faire chier dans ta vie, quoi ! (rires) Non, mais j’aime beaucoup l’animation !

Propos recueillis par Sarah Pialeprat

Articles associés : la critique de « Micro-dortoir », la critique de « Ceci ne vous regarde pas »

Consultez les fiches techniques de « Le ballon rouge »« Micro-dortoir, et « Ceci ne vous regarde pas »

Focus Lia Bertels

B comme Baleine et B comme Bertels

« La baleine bleue cherche de l’eau

Pour déboucher tous ses tuyaux

Elle a trouvé beaucoup de choses

Beaucoup de choses

Mais pas de l’eau »

Lia Bertels sort son stylo

Comme un lapin de son chapeau

Sur des pages blanches, vertes ou roses

Lia compose

Un monde nouveau.

lia-bertels

Retrouvez dans ce Focus :

L’interview de Lia Bertels

La critique de « Micro-dortoir »

La critique de « Ceci ne vous regarde pas »

Le reportage « La boîte à malices »

Festival du film de Vendôme, prolongation des inscriptions

Conditions pour postuler :

Compétition nationale :

1- Film terminé après le 1er janvier 2009
2- Durée maxi : 59’
3- Support de projection : 35 mm (son optique), Beta SP, DV, DV Cam
4- Pays de production : France (pays de production principale et coproduction)
5- Seul les films ayant reçu une aide sélective des collectivités territoriales peuvent participer à la compétition nationale.
6- Genres acceptés : fiction, documentaire, animation, expérimental, essai

Compétition européenne

1- Film terminé après le 1er janvier 2009
2- Durée maxi : 40’
3- Support de projection : 35 mm son optique, Vidéo (Beta SP, DV, DV Cam)
4- Pays de production : Etats Membres de l’Union Européenne
(27 pays de l’UE sauf France), Pays de l’Espace économique européen (Islande, Liechtenstein et Norvège) ainsi que Suisse et Croatie.
5- Seul les films ayant reçu une aide sélective d’une collectivité territoriale peuvent participer à la compétition européenne
6- Genres acceptés : fiction, documentaire, animation, expérimental, essai

Postulez en ligne sur La plateforme d’inscription des courts métrages aux festivals (Menu « postuler à un festival »)

M comme Magic for Beginners

Fiche technique

Synopsis : « Magic for Beginners » examine les mythologies dans l’univers des fans, de l’obsession aux connexions psychiques. Il explore le besoin d’avoir ce genre de connexions (réelles ou imaginaires) ainsi que celui d’une libération d’émotions que seule la fantaisie peut livrer.

Durée : 20’

Pays : États-Unis

Genre : Expérimental

Année : 2010

Réalisation : Jesse McLean

Montage : Jesse McLean

Son : Jesse McLean, Thad Kellstadt

Production : Jesse McLean

Article associé : la critique du film

Magic for Beginners de Jesse McLean

Look into the light

Présenté à la Mostra de Venise, dans le cadre de « Orrizonti : nouvelles tendances dans le cinéma mondial », « Magic for Beginners » répond pleinement aux exigences de qualité réclamées par cette compétition. En revisitant la télévision et les nouveaux médias qui font intégralement partie de notre vécu, l’artiste américaine Jesse McLean dévoile comme par magie son regard inédit sur le phénomène omniprésent du spectateur sujet à l’émotion déléguée.

Le film s’ouvre sur des images d’une jeune fille de la campagne accompagnées par une voix féminine en off qui raconte son amour démesuré pour Leonardo DiCaprio. En parallèle défile un montage de photos avec de nouveau une voix off qui relate les souvenirs d’enfance d’un amateur de jeux d’arcade. Structurée ainsi en des segments distincts, la (pseudo-)narration intercale dans ces deux histoires personnelles, des gros plans récurrents de deux personnes en larmes. Le tout est ponctué et commenté par des citations de La Philosophie d’Andy Warhol, notamment au sujet de la télévision et des médias.

La démarche de McLean consiste principalement à recréer un univers très familier, avec des citations de la télé américaine et, par extension, du cinéma classique, autant sur le plan visuel et sonore : une musique fantastique d’émissions de science-fiction, la chanson bateau de « Titanic », des images de DiCaprio parmi ses fans, … Partant de ce fond commun, presque universel (on pense aux maintes versions, thaïe, allemande, italienne, etc., du chant de Dion), la réalisatrice élabore un discours parfois ironique autour des émotions à l’ère de la culture des médias. En même temps, elle s’interroge sur la réalité du cinéma par rapport à la vraie vie. Les images en arc-en-ciel, tremblotantes et réfractées, rappellent des anciens téléviseurs mais symbolisent aussi la brèche affective caractéristique de la condition du spectateur-voyeur d’aujourd’hui, qui vit les émotions fictives du petit écran au même titre, si pas plus intensément, que les siennes. Par conséquent, celui-ci est confronté à son propre rapport à l’image. La dimension émotive est également véhiculée par les visages en gros plan et les larmes en face caméra ; ces plans interpellent le spectateur tout en le heurtant par leur artifice (une technique que McLean exploite par ailleurs aussi dans « Somewhere only we know », le dernier film de sa trilogie « Bearing Witness »). De la même façon, la scène finale de karaoke composée de plusieurs sources très postmodernes – des émissions de télé-réalité, des images webcam, des home videos,… – est représentative de tout le terrain médiatique auquel l’artiste recourt.

Le film de Jesse McLean sort du champ des genres classiques, se situant entre vidéo art, cinéma expérimental et art conceptuel. Si la compétition Orrizonti explore justement cet autre cinéma qui non seulement se démarque des codes et des habitudes cinématographiques, mais aussi les questionne et les démolit ouvertement, il est clair que « Magic for Beginners » y a toute sa place.

Adi Chesson

Consultez la fiche technique du film