Le jour où j’ai dit non
« Los minutos, las horas » est l’un des treize films sélectionnés à la Cinéfondation cette année. Réalisé dans une école cubaine par une brésilienne en hommage à une argentine (Lucrecia Martel), ce film porte l’histoire de Yoli, une femme dont le sacrifice personnel n’a d’égal que sa solitude.
Pour Yoli, vendeuse de briquets dans un quartier modeste de La Havane, le temps n’a plus de valeur ni de saveur. Ses journées et ses soirées, elle les consacre à sa mère, Marlène, une vieille dame supportant difficilement l’idée de rester seule. Sa vie personnelle, Yoli, l’a mise de côté depuis longtemps. Un jour, pourtant, son masque se défait et ses émotions réapparaissent lorsqu’un homme s’intéresse à elle.
« Los minutos, las horas » fait partie de ces courts métrages qu’on soupçonne difficilement sortis d’une école. Pourtant, c’est bien à la Cinéfondation, la section réservée à ce type de films, qu’il se laisse programmer et apprécier. En 11 minutes, il met en avant la femme, qu’elle soit actrice (Laura de la Uz) ou anonyme, reflet de l’âme de la société cubaine. Avec pudeur et habilité, la réalisatrice, Janaína Marques Ribeiro, parvient à capter un moment singulier de la vie d’une femme partagée entre ses désirs et ses devoirs.
Profondément ancré dans une réalité locale, « Los minutos, las horas » happe son spectateur, le renvoyant à son sens des responsabilités, à sa limite du sacrifice et à sa définition du remords. Un triptyque psychanalytique pour un film d’écoles juste et vibrant.